Colors Festival 2

Vous vous souvenez peut-être d’un précédent article sur ce blog, où je vous donnais un aperçu de l’exposition Colors Festival à Paris , en mai 2021. Presque un an plus tard, et forts du succès incroyable de cette première édition, le street artiste Combo culture Kidnapper (CombocK) et le festival remettent ça, en confiant à 66 artistes français et internationaux les murs d’une ancienne usine de 700 m², dans le XIe arrondissement (un lieu encore plus grand que l’an dernier !). Je vous en livre un aperçu, sans tout vous dévoiler bien entendu.

Dès l’entrée, en levant la tête, on voit cette inscription, qui peut laisser supposer qu’ici se trouvait une fonderie … mais malgré mes recherches, je n’ai rien trouvé à ce sujet hélas.

Quelques pas dans le premier espace et on tombe sur la plus grande oeuvre du lieu, celle de Farid Roueda, et son loup/ours de toutes les couleurs. C’est le seul je crois qui a pu peindre sur place, et dans ce portrait animalier il met en avant la pluralité dans un même corps, une même âme, deux visages qui forment la même histoire, le même futur. Cet artiste mexicain peint désormais de très grandes fresques dans le monde entier, après avoir fait des études d’arts plastiques à Mexico. Ses oeuvres puisent dans un bestiaire remarquable, tigres, aigles, grenouilles, avec lequel il compose, il imagine, pour nous surprendre.

On dirait qu’elle nous observe, d’en haut, un pigeon posé sur son épaule, le regard un peu las … j’aime beaucoup les oeuvres de Dynam, et les couleurs utilisées aussi, toutes douces. Son compte instagram est assez jeune, mais le visiter m’a permis de voir les fresques qu’elle a peintes récemment à Casablanca au Maroc, vraiment réussies ! La ville semble donner une impulsion au street art, ça me tenterait bien d’y aller.

 

L’an dernier, les 44 artistes étaient plutôt issus du street art, mais cette année, de nombreuses disciplines sont représentées : photographie, sculpture, illustration, peinture, ou même artistes numériques, avec une seule contrainte, celle d’utiliser le bleu particulier, celui qu’on peut voir dans le Jardin Majorelle à Marrakech. Dans la réalité il me semble que je n’ai pas vu ce bleu absolument partout, mais ce n’est pas grave après tout.

Luigi travaille en Rhône-Alpes et même si son tableau n’était pas très bien mis en valeur (un peu coincé dans l’escalier), j’ai beaucoup aimé. Réunir un cosmonaute et une vache sur le même cadre, ça donne à réfléchir … A droite ci-dessous, un portrait peint par ClaksOne, artiste inspiré de la culture hip-hop, le cinéma, la pop culture … Qui a reconnu le personnage sur « a star is born » ? Sur place, vous aurez des oeuvres à admirer au rez-de-chaussée, mais aussi en sous-sol et à l’étage. Une jauge s’applique, donc il faut parfois patienter un peu.

Plus de 30 000 visiteurs étaient venus en 2021, malgré la pandémie, aussi je vous recommande de réserver votre créneau ; le prix a tout de même bien augmenté, passant de 10 € l’an dernier à 15 cette année.

Moment un peu gênant (c’est mercredi et bien sûr beaucoup d’enfants visitent l’expo) devant l’armée de soldats du graphiste Dugudus … bon courage aux parents pour les explications 😀 Maintenant, mon chéri, tu comprendras ce que papa veut dire quand il appelle un autre automobiliste « tête de gland » 😀  Je n’étais pas trop fan de cette installation, mais j’ai visité son site, et beaucoup aimé la plupart de ses illustrations (affiches, entre autres). On peut y voir les collages qu’il installe dans la rue également, dans la partie « street art ».

Parmi les découvertes, pour la provinciale que je suis, j’ai bien ri en regardant les petits tableaux de Graffitispourris, (si vous aimez, allez vite pour abonner à son compte insta !) et beaucoup aimé les petits slogans sur la cocotte en papier qui colle à l’actualité de Onemizer (ci-dessous à droite).

Déjà présents à la première édition, les deux frères de Ensemble Réel ont récidivé avec un portrait modulable, avec des panneaux qu’on peut ouvrir, découvrant d’autre visages à chaque fois … très habile et fascinant.

Pour les familles, on note un bel espace famille « Monsieur Madame » (personnages de Roger Hargreaves) , qui plaira aux kids à coup sûr ! Par ailleurs, des visites guidées sont organisées plusieurs fois par jour, profitez-en …

Vous avez déjà traîné vos pieds dans le quartier de la Butte aux Cailles ? Alors vous avez sûrement déjà vu les collages du collectif le Mouvement !

Vous vous rappelez peut-être de la panthère d’Henry Blache (aka Sax) au Spot13, en haut des escaliers du LavoMatik ? Cette fois-ci, l’artiste a peint un superbe lion et aussi un éléphant, sur fond bleu, magnifique ! A gauche sur la photo ci-dessous, une planche dévoile recto-verso des collages de Polar Bear.

Autre tête d’affiche du Colors Festival, c’est Jo di Bona, qui se cache dans une pièce fermée … à ne pas louper ! On n’y rentre pas pour ne pas l’abîmer, mais ça vaut le coup d’oeil. Après un hommage rendu à Frida Kahlo l’an dernier, c’est au tour de Nina Simone d’être au centre de cette oeuvre qui s’étale du sol au plafond. Si vous êtes un lecteur régulier du blog, vous savez que j’aime beaucoup cet artiste et qu’il est souvent présent dans mes articles street art déjà publiés.

Le week-end, des live paintings et diverses animations auront lieu ; et une très bonne idée, la possibilité d’une visite nocturne le jeudi (jusqu’à 21 heures).

Je dois avouer que j’ai préféré l’exposition de l’an dernier ; cette année, le local a été loué et apparemment les artistes ne pouvaient s’exprimer sur les murs de celui-ci. Ils ont donc préparé leurs oeuvres chez eux ou dans leur atelier, grâce à des dimensions données en amont. Ces oeuvres ont ensuite été posées sur les murs, et parfois ce n’est pas très réussi : ça gondole, c’est de travers … Le prix de 15 euros est assez élevé cette année, avec un créneau horaire d’une heure, et qui donc ne permet pas de revenir à un autre moment.

Mais allez-y, et dites-moi ce que vous en avez pensé !

Colors Festival #2
27 boulevard Jules-Ferry – Paris 11^e
Du 2 avril au 8 mai 2022 (ouvert du lundi au vendredi, de 11h à 19h – nocturne le jeudi jusqu’à 21h – le week-end, de 10h à 19h)

Prix de 5 à 15 € – 35 € le pass illimité au festival (Billetterie ici)