Entre le 3 et le 12 mai s’est déroulée la première édition du festival Peinture Fraîche , à Lyon. C’est dans le 7ème arrondissement de la ville, dans la Halle Debourg, que des milliers de curieux (plus de 37 000 !) sont venus admirer les fresques peintes dans une première grande salle ainsi qu’une autre en sous-sol. Cet ancien entrepôt de triage de frêt, d’une surface confortable (3000 m²) est un lieu qui avait été réhabilité à l’occasion des nuits de Fourvière l’an dernier.
J’étais très contente d’y rencontrer IRL Mark, qui écrit sur Hooked blog , venu de Londres spécialement pour l’occasion. Nous n’avions pu nous voir à Aberdeen cette année, mais cette fois-ci le rendez-vous a pu se faire !
Grâce à une équipe motivée (le Petit Bulletin, l’association Trois3 et aussi l’artiste Cart1) ce festival a pu voir le jour, mais aussi grâce à de nombreux sponsors (publics et privés) et mécènes (ah oui, « les gens en costard qui dénotent un peu » ça devait être eux …. 🙄 ) citons par exemple 6ème sens immobilier, la région Auvergne Rhône-Alpes, GrandLyon, VilledeLyon, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, Ninkasi, et bien d’autres ! Et j’espère qu’il ne faut pas avoir un âge particulier ou respecter un code vestimentaire pour apprécier un type d’art ou un autre …. mais revenons à notre festival ! 😉
Pour vous montrer un aperçu du festival, j’ai regroupé les artistes par lieu d’origine, juste histoire de structurer un peu !
Les lyonnais ou ceux de la région (liste non exhaustive)
Bon d’accord, Yandy Graffer n’est pas lyonnais mais péruvien …. mais Lyon est sa ville d’adoption et on croise ses dessins régulièrement, comme sur les pentes de la Croix Rousse par exemple.
Présent au Zoo Art Show et aussi au One Shot – Urban Session à Confluence, Alban Rotival aka Agrume Noir nous livrait encore une oeuvre très poétique et toute délicate avec ses jeux de papier. Il a exposé au mois d’avril dans la galerie parisienne Le cabinet d’amateur.
Voilà un nom que je ne connaissais pas du tout ! Cette jeune femme a beaucoup de talent et j’ai pu la photographier en train de tracer ses volutes poétiques lors d’une courte soirée Work in progress à laquelle j’avais été invitée le 25 avril. Retenez ce nom : Mesoke (on peut découvrir son art également à la Maison Nô où elle vient de finir un très joli mur)
Toujours présent dans les manifestations street art de notre ville, Kalouf était au rendez-vous, on se souvient de ses oeuvres exceptionnelles au Zoo Art Show et j’ai un souvenir ému de son orang-outan vu à Rehab II à Paris. Il a peint ce toucan, ainsi que plusieurs singes également dans la salle principale.
Au sous-sol de la halle, on était tout de suite accroché par le regard de Dali, un portrait exécuté par Fabien, alias Le Môme … une belle découverte pour moi !
Egalement présent dans les escaliers de la maison Nô, Poter nous livrait ici encore son univers graphique et coloré, qui ressort bien sur un fond noir.
On voit quelques uns de ses personnages sur les pentes de la Croix-Rousse ou dans le vieux Lyon, In The Woup est à l’affiche aussi et animait également un atelier pour que le public s’initie au « Pixel art ».
Restons dans le carreau, la mosaïque, et admirons les flackings de Ememem …. très habilement présentés, toujours sur un morceau de macadam. Ceux-ci se trouvaient dans la galerie et étaient à vendre.
Si vous allez au jardin des curiosités sur les hauteurs de Lyon vous avez peut-être déjà vu ses coeurs … ou également le gros coeur rouge dans le passage de l’Argue. SKènè nous envoie du « love » !
Les français
Le collectif Les Francs Colleurs, je vous en avais déjà parlé dans mon article sur les cabines du bassin d’hiver Molitor il y a quelques semaines. Il faut passer du temps à regarder chaque sticker car ce sont des artistes différents … et les voir s’animer grâce à l’application Francs Colleurs x Radar dispo ici : https://bit.ly/2WldkkD qui permet d’amplifier l’art du « stickage » . Elle magnifie l’art de ALBANE SIMON / JERK 45 / JEYKILL / LEGZ / MIOSHE / NEURONE & HASART / NICOLAS BARROME / PABLITO ZAGO / PEDRO / STEPHANE CARRICONDO . (vous pouvoir l’effet du rendu dans mon petit film en fin d’article)
Vinie Graffiti , qui utilise parfois la végétation déjà présente pour figurer la chevelure de ses jolies filles, a été le gros coup de coeur des visiteurs je crois …. je n’avais pas tout de suite remarqué qu’ici elle était constituée des mots Vinie, Lyon, peinture, fraîche, 2019 !
Oakoak détourne les éléments à sa disposition dans la rue ou sur les murs pour créer son dessin. Quelle imagination ! Ouvrez l’oeil, ses créations sont parfois assez petites.
J’avais vu le gouzou à peine tracé fin avril, l’artiste nous avait indiqué que son dessin serait bien sûr en rapport avec Lyon, mais en restant assez vague et mystérieux. Nous avons posé des questions en pensant nourriture … un gouzou saucisson ? praline ? MMMMhhhh nous étions loin du compte ! Jace a collé à l’actu et le gouzou Barbarin m’a fait sourire, bravo pour ce politiquement très incorrect ! Prends ça dans les dents, Cardinal ! (je me demande si les visiteurs ont fait le lien d’ailleurs)
Celles et ceux qui sont venus d’ailleurs
Une de mes fresques préférées est celle de la colombienne GLeo … un visage coupé en deux, qui renferme un autre visage … baptisé « Interior Gold« .
C’était très intéressant d’observer Bordalo II assembler les divers morceaux de plastique constituant son oeuvre, deux sauterelles, sur la façade de l’ENS.
Comme d’habitude il a fait son « shopping » dans la ville où il intervient, j’ai reconnu un bout de cône Tarvel orange et blanc, des poubelles Ville de Lyon … je pense que s’il avait dragué la Saône il aurait trouvé bon nombre de vélos et trottinettes 🙈 Si vous avez envie de découvrir une autre façette du travail de l’artiste, vous pouvez lire ou relire mon récit de son exposition Accord de Paris à la Galerie Mathgoth du XIIIème arrondissement.
Un peu terrifiante mais résolument originale, la performance de Butch Locsin (aka Skeleton of Color) venu de Los Angeles. Il s’inspire entre autres de la fête des morts (Día de Muertos), tradition mexicaine, revêtant un masque « crâne » et diffusant de la fumée colorée autour de son personnage. Il est également peintre, illustrateur … après avoir été entraîneur sportif personnel !
Peut-être le plus connu de toute l’affiche, avec Bordalo II , la « star » chilienne Inti a réalisé un immense mur sur le pignon de l’immeuble voisin, j’avais eu la chance de voir ses murs dans le XIIIème arrondissement de Paris (boulevard Auriol), mais aussi à Boräs en Suède. Il a du mérite car nous avons eu un gros épisode venteux à Lyon vers le 25 avril et dans sa nacelle ça devait être difficile ! La fresque est baptisée « Le soleil ». (J’ai appris ensuite que Inti voulait dire « soleil » en quechua ( Pérou)
En extérieur également, un immense collage (mur de la Halle Debourg, côté rue Debourg) de l’activiste, féministe (et subversive aussi) MissMe (Suisse qui vit à Montréal) … je ne sais pas s’il restera longtemps (de par son dessin et aussi la fragilité du papier). J’avais vu quelques uns de ses collages à Miami dans le quartier de Wynwood, mais bien plus petits !!!
Un oeil bleu, un oeil rouge, adorable personnage peint par le thailandais Patcharapol Tangruen aka Alex Face .
L’irlandais FinDAC nous a gâtés avec cette « Dragonmere » de 8 mètres de haut, pile poil pour la sortie de la nouvelle saison de Game of Thrones . Je trouve ce halo vraiment très réussi, on a l’impression qu’un projecteur de lumière est braqué sur la partie supérieure du dessin. (modèle : sa muse Marlena Josefa Anna). Nous avons enfin à Lyon une de ses geishas modernes en noir et blanc, tatouées, qu’il réalise en mêlant pochoir et peinture.
Enfin j’étais ravie de découvrir Satr , venue de Chine, une artiste qui a un style unique et une technique époustouflante ! Si vous en avez la possibiilté, allez voir une autre de ses fresques à la Demeure du Chaos, sur le bunker, à Saint-Romain au Mont d’Or au nord de Lyon (qui représente aussi des tigres)
Quand l’art fait son show
Outre des oeuvres taille XXL dans la halle, on a pu voir dans l’ art show, une espèce de galerie à l’intérieur du festival, une exposition des toiles des différents artistes … elles étaient disponibles à la vente, et c’était l’occasion de remplacer le canevas de mamie représentant un berger allemand 😂
Vous avez pu par exemple vous initier à la sérigraphie (avec Nikodem) !
Et aussi ….
En marge du festival, de nombreuses « résonances » : ateliers, expositions, disséminés dans la ville, ou dans d’autres musées comme celui de l’imprimerie ou des Confluences.
Par exemple, en collaboration avec la Galerie Superposition et de l’association Quartier Capucins, Wenc avait la lourde tâche de peindre les escaliers Mermet, au bas des pentes. Un travail collaboratif qui a impliqué les visiteurs et les riverains, comme pour l’escalier Prunelle pas très loin.
Autre évènement street art, tout près du musée des Confluences, Kid Kreol & Boogie se sont attelés à un gros chantier : une fresque monumentale peinte par leur soins sous l’autopont des Confluences (autoroute A6). Bravo à ce duo venu de la belle île de la Réunion ! J’ai beaucoup aimé cette oeuvre baptisée Axis Mundi (l’axe du monde), très poétique.
Voici la partie sud, terminée :
Sous le pont, côté sud :
et la partie nord, en cours de peinture :
J’espère que cet article vous a donné envie de voir la prochaine édition de ce festival en 2020, et que vous avez eu du plaisir à voir les oeuvres des ces artistes ; il y en avait beaucoup d’autres, que je ne vous ai pas montrées.
Sur place il y avait une petite restauration (bio et locale) dans un container (assurée par Les Dames de la Cantine). Par ailleurs à l’intérieur, on a pu se désaltérer au comptoir du superbe bar peint par RESO … sponsor de l’évènement, le brasseur Ninkasi, proposait quelques unes de ses bières.
Voici un film qui résume ce festival, si vous n’avez pu y aller !
https://vimeo.com/335707063
FESTIVAL PEINTURE FRAÎCHE
Du 3 au 12 mai 2019
Halle Debourg (métro : Debourg)
Entrée : enfants gratuit / adultes : 4 € (pass à 10 € pour toute la durée du festival)
Toutes les infos et la programmation ici
https://www.peinturefraichefestival.fr
11 réponses sur « Festival Peinture Fraîche à Lyon »
Pour une première édition ça envoie du lourd dis-donc !
oui et nos artistes locaux se défendent pas mal je trouve 🙂
Et ben tu n’as pas chômé ! Bel article très complet qui donne envie d’y retourner 🙂
oh on y retournera bien entendu, avant la fin ! Avec tous les évènements qui s’y déroulent, impossible de s’ennuyer !
Dommage que ce soit si court, je ne sais pas si j’aurai le temps d’y aller :/ Dans tous les cas j’irai profiter des œuvres extérieures 🙂
Ce n’est pas si court que ça … j’étais au festival Nuart d’Aberdeen mi avril et ça ne dure que 3 jours ! Sinon tu as le StreetartFest qui commence bientôt à Grenoble !
j’aime beaucoup the woup … ses petits personnages sont très marrants !
j’en ai entendu parler, hélas un peu loin pour moi ….
Une bien belle affiche pour une première !
Exactement ce qu’il me fallait pour me motiver à enfiler mon ciré ce matin et y aller pour l’ouverture 🙂 Très chouette article!
merci Gaëlle ! je suis sûre que tu vas aimer !