On peut dire je pense que c’était l’une des ouvertures les plus attendues de cet été, d’abord annoncée pour début mai, puis repoussée à juillet, et qui enfin accueille ses premiers clients en ce mois d’août. Je parle de la Maison Nô , l’un des projets les plus excitants de la Presqu’île à Lyon ,imaginé, pensé, pendant cinq ans par Steve Wood. Ancien élève de l’Institut Paul Bocuse (promo 2009), il a créé son propre cabinet de conseil en hôtellerie et restauration à Lyon.
En effet, les semaines passaient, l’excitation des premiers communiqués laissait place à une léthargie inquiétante, je guettais avec curiosité les réseaux sociaux de Maison Nô …. mais depuis plusieurs semaines, encéphalogramme désespérement plat sur facebook comme sur instagram, aucun os à ronger, aucune photo teasing … que se passait-il ?
C’est finalement sur les comptes d’autres blogueurs, happy few, ou ceux des dirigeants ou du Chef que j’ai pu avoir quelques bribes d’information … oui ça y est, il est ouvert ! Une note concernant le restaurant pas encore ouvert avait été publiée sur la fanpage, là cela relève du miraculeux …
Cet immeuble construit en 1881 avait accueilli la salle des ventes de la banque CIC-Lyonnaise de banque, et si de l’extérieur on ne voit guère de modification sur ce bel immeuble haussmanien, il en va autrement pour l’intérieur, complètement repensé par l’architecte Rémi Blézat, et le designer d’intérieur Rémi Bouhaniche, qui a voulu créer « un village vertical ancré dans la ville ». Après cinq millions d’euros d’investissement et deux ans de travaux, on peut enfin découvrir l’ensemble de ce nouvel établissement atypique, décliné autour de 45 chambres et d’un restaurant en rooftop, au sixième étage, qui peut servir 100 couverts (je vous en parle plus bas !)
Les grandes étagères dans le lobby accueillent bibelots et livres (j’y ai même repéré un livre sur Banksy), mais aussi des petits coffres-forts présents ici au sous-sol, clin d’oeil à la fonction précédente de ces lieux.
Ce n’est pas une première, vous vous rappelez peut-être ma review de l’ Hôtel Banke à Paris, ancienne banque diamantaire rachetée par le CCF (devenue HSBC) située près de l’Opéra. J’aime les hôtels qui s’installent dans des lieux autrefois affectés à tout autre chose, comme le Malmaison de Glasgow qui a créé ses chambres dans une église orthodoxe.
Après ma réservation, j’ai reçu la veille de mon arrivée un email m’invitant à faire le check-in en ligne, ce que j’ai fait sans difficultés, une bonne idée qui permet de gagner du temps lors de son arrivée.
LES CHAMBRES
Côté dodo les chambres sont déclinées en différentes catégories, avec chacune sa personnalité : Club, Masterpiece, Atrium et enfin Chambre Nô. C’est dans cette dernière que j’ai posé mes valises, un espace décrit comme « premium » : literie haut de gamme (oreiller à mémoire de forme, matelas Tempur, 180×200, surmatelas Pyrenex), des produits d’accueil Rituals, écran télé de 49 pouces (avec un bouquet de chaînes internationales), un sofa généreux … et une baignoire ! Bien que située au premier étage, elle est très lumineuse, avec deux grandes fenêtres, donnant sur une fort belle banque, des bureaux occupés uniquement en journée donc. Sur l’étagère au-dessus du lit, un beau livre sur le peintre Kandinsky, et un recueil de poèmes de Paul Eluard. Le croquis de la Maison Nô, occupe le côté droit.
J’ai apprécié ce bureau aux tailles généreuses, devant la fenêtre, idéal pour travailler, avec un fauteuil à roulettes au tissu façon tweed. La banquette est elle garnie de coussins gris foncé au passepoil orange vif, qui réveille la déco un peu neutre de la chambre. Le sol de cet espace sommeil / travail est en parquet blond, la salle de bains, elle, mêle le gris foncé de l’ardoise et le blanc. près de la porte d’entrée, un grand miroir permet de parfaire sa tenue avant de sortir, j’ai beaucoup aimé les petites liseuses en acier brossé, cachées dans la tête de lit et escamotables, orientables. Un peu dommage qu’il n’y ait pas de petite table de chevet, on se demande un peu où poser son livre, ses lunettes ou son verre d’eau …
A part la télévision, aucun équipement high tech, on reste dans le zen, prévoyez votre réveil et votre ambiance musicale !
Simplicité également pour la penderie, qui prend la forme d’une tringle métallique avec quelques cintres noirs en bois noir, vernis. Heureusement il y a quelques rangements sous celle-ci.
Le lit king size est effectivement super confortable et les double rideaux épais occultent bien la lumière du matin ; pas de nuisance sonore à signaler, la rue n’est de toutes façons pas très passante, et le double vitrage fait le job.
Accrochée au mur, voici la lampe Nô, qu’on retrouve dans chaque chambre, dessinée par l’architecte designer (voir la terrasse également).
Les produits Rituals sont de très bonne qualité et c’est une marque qui a une démarche éthique, vous les connaissez peut-être déjà ; j’aurais peut-être préféré une maison française que néerlandaise, vous pouvez m’accuser d’être un peu chauvine 😊 Je dois reconnaître que le gel douche laisse la peau hyper douce (gamme Ritual of Hammam) (je n’ai pas testé le shampooing). La baignoire est immense et la robinetterie très pratique, pas besoin d’un BTS douche pour les faire fonctionner (oui des fois j’ai des problèmes, je l’avoue !). Près de la vasque il y a un petit flacon de body lotion, et une savonnette de leur gamme Happy Buddha. Les parfums peuvent ne pas plaire à tout le monde.
A gauche du bureau se trouve une petite machine à café (qui fait aussi de l’eau chaude), ainsi qu’un plateau de courtoisie avec de petites tasses et des sachets de thé et d’infusions Pascal Hamour , une marque que j’aime bien. Il n’y a pas de mini-bar dans la chambre ; un bloc notes et un crayon à papier, c’est à peu près tout.
LE SALON PRIVÉ
Au troisième étage, au centre de l’atrium, sur un grand tapis moelleux, se trouve un bel espace cocon, le salon privé. On s’y retrouve pour s’adonner aux jeux de société (signés Ridley’s, dans leur jolies boîtes aux motifs graphiques), feuilleter des magazines ou de beaux livres … un iMac est là aussi pour les accros du boulot.
LA SALLE DES COFFRES
L’ancienne salle des coffres (75 m²) en sous-sol a été transformée en espace événementiel, privatisable pour des réunions, réceptions ou autres. N’étant pas terminée lors de mon séjour, je vous la montrerai plus tard.
L’ESPACE SPA & FITNESS
Il en va de même, espérant suer un peu dans l’exquis sauna.
LA RÉSERVE
Mini concept store, épicerie comptoir, sera ouvert tous les jours, 24h/24h. A suivre plus tard en septembre, on espère une belle brochette de créatifs, comme au Mob Hotel …
LE ROOFTOP
Les lyonnais avaient fantasmé sur de nombreuses soirées d’été sur ce toit avec vue, s’étaient sûrement vus buvant leur mojito en admirant la basilique de Fourvière … hélas il faudra maintenant prier la Sainte Vierge pour un été indien qui permettra d’en profiter à partir de maintenant et peut-être en début d’automne !
Je le pensais un peu plus vaste, mais c’est vrai que la vue sur les toits des beaux immeubles lyonnais est canon, et permet de profiter à la fois des tours de la Part-Dieu mais aussi de notre chère basilique de Fourvière. Heureusement les beaux et grands parasols sont là pour nous protéger un peu car ça cogne bien ! (avez-vous remarqué les petites lampes Nô sur la photo ci-dessous ?)
C’est le complice de Steve Wood qui se trouve au piano dans la cuisine de la Maison Nô : Edouard Deplus a également été formé dans la célèbre école d’Ecully, il a un cv intéressant avec des expériences à Melbourne en Australie et également en Catalogne, à Barcelone.
Au dîner nous avons craqué pour les beignets de brocoli généreusement recouverts de pecorino et le lobster roll (rebaptisé lobster rollercoaster), les deux étaient très bons et ont tenu leurs promesses. Le homard est mêlé à de tout petits cubes de pomme verte, de céleri, d’oeufs de saumon et de tobiko au wasabi (je me demandais ce qu’étaient ces oeufs verts, ce sont des oeufs de poisson volant).
Il faudra qu’on revienne pour goûter les travers de porc qui semblent être la grande spécialité, en plat à partager (Sharing is caring), tout comme les short ribs australiens, ou l’épaule d’agneau confite. Bref, les carnivores seront aux anges ici, c’est certain. Ce coup-ci j’ai fait l’impasse sur les cocktails (12 €), me contentant d’un verre de vin blanc, il faudra revenir ça c’est sûr !
Plutôt léger, le dessert à l’abricot mêlait sorbet au yaourt de brebis (j’adore), crumble et quelques feuilles de thym (la carte disait romarin mais il me semble que c’était du thym !) ; très bons mais les abricots manquaient un peu de maturité. Ma partenaire a choisi le fondant au chocolat et à l’avocat et yuzu, accompagné d’une délicieuse glace à la rhubarbe. On salue la collaboration avec le glacier Unico (montée de la Grande Côte), une très bonne adresse !
LES ESCALIERS
Autre point qui m’a conquise à la Maison Nô : l’hôtel a confié les murs de ses deux escaliers, du sous-sol au bar en toit-terrasse, à une trentaine des meilleurs artistes street art de la région lyonnaise. On s’amusera à y reconnaître les dessins de PEC, Poter, Don Mateo … et bien d’autres ! Oups, on risque de louper une marche, alors tenez la rampe en faisant la visite de ces lieux !
Il y a deux escaliers qui vont du rez-de-chaussée au rooftop, et un troisième qui va du rez-de-chaussée au sous-sol, bien plus court. On verra sur les murs de ce dernier les signatures de tous les artistes et quelques dessins, dont celui de Cart’1 le curateur de Peinture Fraîche.
LE PETIT-DEJEUNER
Dès potron-minet nous étions sur le rooftop pour admirer le level du soleil au dessus des toits lyonnais … La menu complet du petit-déjeuner, servi à table, vous donne droit à un plat signature (à choisir), un jus de fruit de la Drôme (Alain Milliat), une boisson chaude (thé english breakfast pour nous), des viennoiseries, pain bio (maison Deschamps) accompagnés de confitures Alain Milliat également (ici abricot bergeron).
Ayant opté pour le menu complet petit-déjeuner, nous avons choisi comme plat signature d’une part une tartine à l’avocat écrasé et des oeufs Benedict. Pour ces derniers hélas on ne distinguait plus les crumpets, le bacon et les épinards noyés sous la sauce hollandaise trop liquide et trop présente, remplissant quasiment l’assiette ; moi qui adore ce plat, j’avoue que j’ai été un peu déçue. Mais les oeufs pochés étaient très bien cuits et bien coulants.
Pour les petits appétits on peut bien sûr ne choisir qu’un plat sur la carte, ou commander des oeufs préparés selon sa préférence.
Après un dernier coup d’oeil au soleil levant nous avons dû nous résoudre à boucler nos valises, mais ce n’est qu’un au revoir … comme je vous le disais plus haut le lieu est encore plein de belles promesses et l’on reviendra.
J’espère que vous avez aimé découvrir la Maison Nô avec moi … comme toutes les autres reviews présentes sur ce blog voyage , elle fait suite à un séjour, c’est le récit de mon expérience personnelle. Il me semble indispensable de tester les services d’un hôtel avant de pouvoir en parler, c’est un peu comme un restaurant dont on n’aurait pas goûté la cuisine, vous ne croyez pas ? Si vous avez envie de voir ou revoir les stories diffusées pendant mon séjour, direction mon compte instagram argone69.
Comme d’habitude, voici un petit film résumant mon séjour :
https://vimeo.com/287125069
Alors, on se retrouve sur le roufetaupe pour boire un mojito, bébé ? 😂
Chambre 19 – Type Nô
MAISON NÔ
11 rue du Bât d’Argent
69002 Lyon
Email : hello@maisonno.com
Site Web : https://www.maisonno.com
6 réponses sur « Maison Nô »
Merci de nous faire découvrir cette nouvelle adresse, ça a l’air pas mal du tout !
C’est vrai que j’en entends parler depuis un moment … merci pour la visite
Super article ! Je vais me laisser tenter quand tout sera terminé ✌️
ta petite video est très chouette, j’aimerais bien y aller et boire un cocktail sur le rooftop !
J’ai hâte de voir ça, il paraît que ça ouvre vraiment le 10 ?
hello et bienvenue ici Pouet pouet ! oui l’ouverture officielle est bien le 10, j’ai testé l’hôtel en mode « slow opening » ; n’hésite pas à me dire ce que tu en as pensé dans les commentaires 🙂