Catane

Après notre visite de la merveilleuse Syracuse, nous arrivons à Catane, qui s’avèrera finalement la seule petite déception de notre roadtrip en Sicile . Si vous arrivez en avion sur l’île, il se peut vous atterrissiez dans cette ville , ou comme nous à Palerme au nord de l’île. C’est la deuxième ville en nombre d’habitants (400 000 habitants) et la circulation est très dense et attendez-vous à quelques bouchons et des difficultés à vous garer … nous avions choisi de ne pas conduire à Palerme et nous avions bien fait.

Catane est cependant un point de départ idéal pour des excursions dans la région de l’Etna. Si vous n’avez pas loué de véhicule, c’est une activité que vous pouvez cependant programmer tout de même, car des cars de tourisme partent chaque matin, de mai à octobre pour passer la journée près du volcan, le retour s’effectuant vers 18 heures. C’est possible également en train, en partant le matin de la gare de FCE (Ferrovie Circum Etnea).

Nous nous faisions une joie de visiter le Palazzo Biscari , ajouté à notre programme de cette journée, après en avoir vu les photos sur internet bien sûr … Friands de ces palais du XVIIIème , nous nous délections déjà de la façade qu’on peut apercevoir depuis la rue, nous extasiant devant ces habillages de fenêtre décorés à outrance. Celui-ci a été construit sur les anciennes murailles élevées sur l’ordre de Charles V (Charles Quint) à la fin XVIIème siècle par l’architecte Alonzo di Benedetto, sauf les sept superbes fenêtres (photo ci-dessous) donnant sur le port, qui sont du sculpteur de Messine, Giacomo Amato. L’édifice a été modifié et terminé en 1763, et la famille Paterno Castello, princes de Biscari a pu y emménager (il paraît qu’il y a 700 pièces, un imposant escalier et des salons d’apparat).

Hélas, une fois le majestueux porche passé, nous avons appris que le palais était fermé pour une durée indéterminée, apparemment pour une restauration si nous avons bien compris. Nous avons dû donc nous contenter de la cour intérieure et reprendre notre chemin.

Un dernier coup d’oeil aux balcons du palais avant de lui tourner le dos …. il faudra revenir une autre fois ! Pour la petite histoire, le groupe de rock anglais Coldplay a tourné son clip « Violet Hill » ici !

Palazzo Biscari – Via Museo Biscari, 10 (visite sur réservation)

De là, nous marchons jusqu’à la Cathédrale Sant’Agata, qui se trouve sur une immense place, logiquement appelée Piazza di Duomo, où se trouvent plusieurs édifices. Celle-ci est dédiée à Agathe de Catane, dont je vous parlerai plus tard dans l’article …

L’intérieur est séparé en trois nefs, séparées par des piliers ; des personnes célèbres sont enterrées ici : le compositeur d’opéras Vincenzo Bellini, natif de la ville, et les membres de la famille royale d’Aragon dans la Capella della Madona .

Sur le côté nord se trouve le palais universitaire, (ou Palais des Eléphants) dont le sol est impressionnant, réalisé avec des galets gris foncé et blancs. Il est le symbole de l’art et de la culture à Catane, mais ce que nous voyons est une reconstruction, puisqu’après seulement trois ans il fut détruit par le tremblement de terre. il a été restructuré par Francesco et Antonino Battaglia et Giovan Battista Vaccarini. Pour la petite histoire, l’université de Catane a été fondée en 1434 par Alfonse V d’Aragon dit le Magnanime ou Le Grand, qui était roi d’Aragon et de Sicile.

Nous jetons en passant un coup d’oeil à la jolie cour et l’escalier double du Palais San Giuliano, qui appartient aussi désormais à l’université qui y a installé des bureaux administratifs, et donne sur la place. Il a été construit en 1738 par Vaccarini pour la famille Paternò et des invités prestigieux y ont séjourné : le roi d’Italie Victor Emanuele III et son épouse la reine Hélène, entre autres.

au centre de la place du Duomo, la fontana dell’Elefante , réalisée par Giovanni Battista Vaccarini en 1736 …. l’antique éléphant est sculpté dans la lave, on le surnomme « Liotru« , et c’est l’emblème de la ville ; il paraît que le petit obélisque égyptien ait appartenu au cirque romain de Catane.

une autre fontaine se trouve un peu en retrait sur le côté sud, devant le palais des Clercs et Pardo, la fontaine de l’Amenano , qui date du XIXème siècle. Elle est en marbre de Carrare et doit son nom au fleuve qui coule sous la ville. Comme on le voit sur ma photo,  l’un des personnages de la fontaine tient une corne d’abondance d’où coule l’eau, qui se reverse dans le fleuve, créant l’effet d’un drap. C’est pour cela que la fontaine est surnommée « Acqua o linzolu” qui signifie “Eau à drap”.

Ensuite, nos pas nous ont mené sur un marché, où nous avons craqué pour quelques cerises, qui étaient énormes et délicieuses. Il y avait également un marché aux poissons fort bien achalandé, la Pescheria, qui est très authentique et se tient tous les matins.

Après le déjeuner, qui ne nous a pas laissé un souvenir inoubliable, nous sommes allés visiter le Teatro Romano. Cet amphithéâtre greco-romain en demi-cercle, situé sur le versant sud de la colline Montevergine, habitée depuis l’époque préhistorique ; il pouvait recevoir jusqu’à 7000 spectateurs. Cette colline formait jadis l’acropole grecque ; à l’ouest, une version plus petite, à côté, l’Odéon, servait aux répétitions et ne pouvait accueillir que 1300 personnes.

Jouxtant ce théâtre romain, une maison du XIXème siècle, dont on peut visiter les appartements restaurés, la Casa Liberti, dont les carreaux en ciment étaient très variés et colorés. Y sont exposés quelques uns des nombreux objets découverts sur le site lors de fouilles.

Si vous kiffez les ruines d’amphithéâtre, il y en a également sur la piazza Stesicoro, qui ne se visitent mais qui sont visibles car elles sont à ciel ouvert et plus basses que le niveau de la rue. On a donc une vue plongeante sur les gradins de lave qui datent du IIème siècle après J.C. Vous n’en n’aurez qu’une vue partielle car la plus grande partie de ce très grand amphithéâtre (Anfiteatro Romano) (125 m de diamètre) est aujourd’hui recouverte de constructions.

Teatro Romano, Via Vittorio Emanuele II, 266 – ouvert tous les jours de 9 h à 19 h – Tarif : 6 € (Casa Liberti fermée le dimanche)

L’heure du goûter approchant, nous avons fait une pause à la pâtisserie Prestipino pour goûter aux seins de Sainte-Agathe (maridou ayant préféré un baba au rhum). Je vous avais promis de vous en dire plus, voici son histoire : née à Catane dans une famille noble, Agathe était très belle et suscitait l’intérêt de nombreux hommes, dont un certain Quintien, proconsul de Sicile. La jeune fille ayant refusé ses avances, il l’envoya dans un lupanar puis la jeta en prison où elle fut torturée. L’une des charmantes tortures fut qu’on lui arracha les seins à l’aide de tenailles. Il s’agit de pâte fourrée de fromage frais, de fruits confits et de pistache et cette pâtisserie ronde est couverte de glaçage blanc avec une cerise confite au sommet ; elle rappelle donc la poitrine de la martyre, et on les prépare en général le jour de la Sainte Agathe, ce sont les « Minne di Sant’Agata » ou Minuzzo.

Pâtisserie Prestipino – Piazza Duomo

Comme je vous le disais en préambule, nous n’avons pas eu un coup de foudre pour Catane, mais j’espère néanmoins que vous avez aimé lire mon article sur cette étape en Sicile et que vous serez présent lors de notre prochaine halte qui sera la dernière avant un retour à Palerme : Taormine ! Si vous avez un compte Pinterest, vous pouvez épingler l’article en cliquant sur la photo ci-dessous …