Street art Liverpool

De retour en France, je sais que vous avez été impressionnés par les quelques photos de fresques murales partagées sur instagram récemment … aussi il est temps de répondre à votre question, si vous préparez votre voyage … où trouver du street art à Liverpool ?

Comme vous allez le voir, plusieurs quartiers valent la peine d’être visités car au fil des années quelques festivals ont eu lieu … j’ai pu y découvrir des artistes que je ne connaissais pas et qui vivent ici ou dans la région, comme Paul Curtis, Liam Bononi, John Culshaw, Neil Keating, Doc, ou JAC. Dans les photos qui suivent vous verrez bon nombre de leurs dessins !

Centre ville

Dans Commercial District, il faut prendre une petite ruelle pour se retrouver sur un espace de parkings pas très glamour et découvrir deux fresques monumentales superbes. À gauche sur la photo ci-dessous, sur le « Tempest Building », le collectif féminin Nomad Clan a mis deux jours à peindre cette jeune femme à sac à dos, à la coiffure un peu rétro … l’abeille est un clin d’oeil aux ruches qui se trouvent sur le toit de ce bâtiment des années 1970 rénové par les promoteurs immobiliers Capital&Centric. On y voit aussi le « liver bird » (oiseau mythique mi-cormoran, mi-aigle) qui a donné son nom à la ville, mais aussi le houx de mer. Avec plus de 21 mètres de hauteur, c’est l’un des plus grands murs peints du nord de l’Angleterre.

À droite, rien à voir et bien plus récent, c’est un dessin très gai et coloré, « Sound of freedom » qu’on peut voir à droite du Nomad Clan. Il s’agit d’une collaboration entre l’artiste ukrainienne Somari et de l’illustrateur britannique Neil Keating , sur le côté d’un très vieil immeuble en briques. On retrouve d’ailleurs ce dernier sur la vitrine et à l’intérieur du restaurant Honest Burgers de Bold street. Réalisé à l’occasion du concours Eurovision de cette année, il a été commissionné par Culture Liverpool. Lequel des deux murs préférez-vous ?

Paul Curtis est de Liverpool et j’en parle plus bas dans l’article ; on trouve ce portrait de John Lennon sur le rideau de fer de Johnny Goggles. Il est logique de retrouver les membres des Beatles un peu partout dans la ville, et pas seulement dans les deux musées qui sont consacrés à leur histoire.

Cavern

Sur Harrington Street, pas loin de la rue où se trouve le célèbre club « The Cavern », où les Beatles ont donné leurs premiers concerts, Sam Bates aka SmugOne a peint une grande fresque nommée « Pool of Life », s’inspirant de la description célèbre de l’auteur et psychiatre suisse Carl Jung. Dans ce dessin on trouve beaucoup de références à son oeuvre, mais aussi à l’histoire de la ville.

C’est là encore Culture Liverpool qui a commandé cette murale ainsi que Liverpool BID, c’est une bonne chose de trouver des fresques également dans le centre et pas seulement dans des quartiers dits « alternatifs ». Si comme moi vous êtes fan de cet artiste de Glasgow, alors continuez à lire et vous verrez qu’il a peint quelque chose de canon à New Brighton.

Fabric District

MrCenz , de son vrai nom Julian Phetean, était l’un des invités du Contrast Festival en 2018 , comme beaucoup d’autres ; c’est sur la très passante London Road que l’on peut admirer ce très beau portrait. Le quartier où se trouvait de nombreux grossistes et détaillants du tissu est depuis longtemps en déclin, mais ce festival a su lui redonner un peu de dynamisme. Un peu plus haut dans des rues adjacentes, de nombreux artistes ont laissé des oeuvres dont la plupart sont encore visibles.

Vous reconnaissez ce personnage de Neil Keating ? Il me fait un peu penser à des Playmobils …

À gauche, un trompettiste de Peter Sheridan (à gauche) et à droite, un portrait superbe de Will Bentham aka Lowdown sur fond de vitraux … des oeuvres assez modestes en taille, mais qu’il faut aller voir ! Le jeune artiste britannique aime mêler des images religieuses à ses portraits, et il en a déposé par exemple non loin, à Manchester. J’avoue que je ne connaissais pas du tout ces artistes … ravie d’avoir fait leur connaissance par mur interposé …

Ropewalks

Au dessus du restaurant espagnol Spanish Caravan, John Culshaw a peint un mur pour un évènement pour le moins provisoire, le concert de Jamie Webster qui se tenait à Pier Head le 30 Juin. Ce mur sera probablement remplacé par un autre bientôt … Si vous êtes fidèle lecteur ou lectrice du blog, vous avez dû lire mon récent article consacré à la découverte du quartier Ropewalks.

Juste à côté, un portrait comme les maîtrise parfaitement Liam Bononi, dont j’ai pu voir des murs à Manchester également. Que de poésie dans ce tableau, avec les fleurs en premier plan … il se trouvait tout près de mon hôtel, et je suis passée régulièrement devant !

J’ai mis du temps à trouver cette vieille fresque de Fabio de Oliveira Parnaiba aka Cranio Artes (elle date de 2013) car l’adresse était inexacte sur l’application que j’utilisais … mais cela valait la peine de tourner un peu en rond … j’adore cet indigène, téléphone à la main, Nike aux pieds, enfourchant ce bel éléphant multicolore. J’ai vu des photos de l’époque (donc il y a dix ans) sur internet et les couleurs se sont un peu estompées, mais le dessin de l’artiste de Sao Paulo reste très beau.

Mon voyage fut l’occasion aussi de découvrir dans ce quartier un artiste très talentueux, Danny O’Connor, dont on peut trouver les dessins sur des compteurs électriques, des portes … pour notre plus grande joie. J’ai hélas peu d’informations sur ce peintre local.

Baltic Quarter

C’est probablement dans ce Baltic Triangle que vous trouverez le plus de street art … mais le coin est en pleine mutation, avec des parties qui sont détruites, pour y installer un chantier de construction de grand immeuble … la gentrification est en cours. Sur ce mur, on peut voir des styles d’art très différents : à gauche, la créature « fat monster » de Kiwie se retrouve à plusieurs endroits, de différentes couleurs. Kiwie vient de Riga en Lituanie et le peint depuis 2004 un peu partout en Europe. Plus à droite, une collaboration entre Silent Bill et John D’oh (de Bristol) … les dessins de ces deux artistes sont toujours assez caustiques sur l’actualité. Ici par exemple, on voit un singe habillé en groom tenant une sonnette, et la phrase : « you can rob a bank and get away with 10 grand and serve 8 years … or you can rob a Banksy and get away with a 100 grand and serve caviar ! »

Sur le même mur en briques, vous pourrez faire une photo-souvenir grâce aux ailes d’ange peintes par Paul Curtis, un artiste local. intitulé « for all Liverpool’s liver birds » situé sur Jamaica street ; le dessin remporte un grand succès auprès des touristes et fut même mis en avant dans la presse locale et nationale, bien que peu originale.

Je n’ai pas trouvé beaucoup d’informations sur JAC LDG hélas … pourtant ses dessins me font beaucoup rire et on les trouve un peu partout !

Akse a choisi de représenter le manager du club de football Jürgen Klopp dans ce « we are Liverpool » qui est un personnage aimé par les habitants … le mur a été peint en décembre 2018 pour célébrer l’excellente saison du club.

Je vous parlais des Beatles plus haut … les voici au complet dans le quartier Baltic ; j’aime bien les couleurs utilisées en fond pour ces portraits en noir. Bravo encore une fois à John Culshaw.

Sur les deux côtés de la même maison (la Wedding House), deux fresques murales incroyables sont visibles : l’une par le brésilien Liam Bononi (déjà présenté pour son portrait dans Ropewalks), il représente un ami proche de l’artiste. L’autre côté a été peint par John Culshaw, lui aussi de Liverpool … cet oiseau est fabuleux et le plumage est tout en détails …

Toxteth

Après John Lennon, c’est Ringo Starr qui est mis à l’honneur en solo, cette fois-ci sur un ancien pub, toujours par le talentueux John Culshaw. Mais pourquoi ici ? Tout simplement parce que la maison d’enfance de l’ancien batteur des Beatles se trouve non loin de là (au 10, Admiral Grove, si ça vous dit d’aller la voir). Si vous êtes fan vous aurez d’ailleurs sûrement reconnu ce fameux pub, maintenant fermé, il s’agit du Empress qui apparaît sur la couverture de son album solo « Sentimental journey« .

Voici un mur pas simple à photographier, en raison du manque de recul … Encore une fois c’est Liam Bononi qui en est l’auteur, sur le côté de St James Mission, une organisation caritative dont l’un des rôles est d’aider les immigrants, chercheurs d’asile … dans leurs démarches pour s’installer au Royaume-Uni. L’artiste en a rencontré plusieurs, pour écouter leur histoire, et c’est suite à ces entretiens qu’il a peint « Home is where you feel safe » où il a essayé de représenter leurs rêves, comment ils sont arrivés ici, quels étaient leurs rêves et leurs buts …

Découvert juste à côté, par hasard, j’ai eu un vrai coup de coeur pour ce dessin du brésilien Prado Neto, représentant une petite fille accroupie en train de placer le dernier rocher, bleu, sur cette pile que vous reconnaîtrez sans doute, si vous êtes allés par exemple sur l’Albert Dock. Cette oeuvre de rochers multicolores entassés est de Ugo Rondinone (on peut en voir aussi à Las Vegas, ou à Miami). Je vous les ai montrés dans mon article Liverpool côté culture.

New Brighton

Même si ce n’est plus à proprement parler la ville de Liverpool, New Brighton (rien à voir avec la ville sur la côte sud de l’Angleterre) se trouve juste en face, sur l’autre rive de la rivière Mersey. On y accède facilement par train depuis Central Station, il faut environ 25 minutes de voyage et cela coûte moins de 10 €. Cette ville se trouve dans le district métropolitain de Wirral, toujours dans le Merseyside.

Si vous avez le temps je vous conseille d’y aller, car les fresques sont très belles, avec des noms d’artiste mondialement connus … un plan est visible ici. Si l’essentiel des murs peints se trouve sur Victoria Road, ne manquez pas les fresques de SmugOne, Aches et Fanakapan (I love NB) sur Virginia Road (en photo ci-dessous).

J’avais vu dans le quartier Baltic une fresque en longueur du frenchie Nerone, le dessin ci-dessous reprend un peu les mêmes fleurs et les mêmes tons, mais sur le côté d’une maison. Ses grandes fleurs sont caractéristiques de son travail, on les reconnaît à coup sûr !

À New Brighton vous verrez pas mal d’oeuvres de l’insolent Dotmasters ; l’artiste britannique n’a pas sa langue son pinceau dans sa poche, ironisant souvent sur les marques (avec le soutien de la galerie d’art GCA à Paris) ou dénonçant les dérives de la société de consommation. Psssst : allez prendre un verre chez Rockpoint Records, vous ne serez pas déçus ! J’avais pu me régaler avec son mélange de pochoir et de spray déjà quand j’avais visité Aberdeen pour le NuArt Festival.

J’espère vous avoir donné envie de découvrir cette ville et ses nombreux murs peints, n’hésitez pas à sauvegarder cet article en cliquant sur l’image ci-dessous, il s’ajoutera à vos épingles Pinterest.

Cet article fait suite à une collaboration avec Visit Britain France mais je garde toute liberté éditoriale.

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