Début novembre j’ai été invitée par l’Office du Tourisme de Malaisie à venir passer quelques jours à Kuala Lumpur, dans l’état du Selangor et celui de Perak. C’était seulement mon deuxième voyage en Asie, rappelez-vous j’étais allée aux Philippines il y a déjà trois ans !
Le pays compte parmi ses habitants (environ 27 millions) de nombreux malaisiens d’origine ethnique chinoise (25 %) ou indienne (10%) dont les ancêtres se sont établis au fil des générations ; côté langue on y parle bien sûr le malaisien, mais en raison de la diversité de population, on y parle aussi cantonais, mandarin ou tamoul, en plus de l’anglais, bien sûr, qui est parlé par la grande majorité des personnes que j’ai pu rencontrer (heureusement !). Après une longue période de domination britannique (à partir de 1874), la Malaisie a obtenu son indépendance en 1957. Le pays est divisé en treize états et trois territoires fédéraux (dont fait partie Kuala Lumpur).
Je commence mon récit -et mon premier article- par Kuala Lumpur et son important quartier chinois, aux aspects très variés et dépaysants.
Je rejoins le quartier depuis mon hôtel avec une voiture Grab, l’équivalent de Uber en Asie, qui me dépose devant le Central Market .
Honnêtement je n’ai pas été tellement conquise par l’intérieur de ce marché, si ce n’est la jolie façade Art Déco de 1936. Sa construction a hélas entraîné la disparition du « wet market », le marché traditionnel, qui datait de 1888. A l’intérieur on ne trouve plus guère que des marchands de souvenirs bon marché, je n’y suis pas restée très longtemps. Sur la partie à droite, la « Katsuri Walk », est bordée de belles shophouses colorées restaurées (voir photo ci-dessous) assez jolies. Le marché fut sauvé de la démolition en 1980 et attire encore pas mal de touristes qui y font leurs achats ; si vous avez un peu de temps, attardez-vous au musée privé des Arts ethniques situé dans l’annexe.
J’ai rejoint ensuite les stands de rue sur Petaling street – surnom de la rue « the green dragon » : le dragon vert ; la rue est fermée à la circulation ce qui rend la balade plus agréable.
J’y déguste mon premier Nasi lemak , un riz cuit dans du lait de coco, avec concombre, sambal, cacahouètes, anchois grillés, oeuf dur, servi dans une feuille de bananier, plié en forme pyramidale, pour pouvoir l’emporter. En malais, nasi lemak signifie « riz dans la crème ». C’est certes un peu relevé, mais j’ai réussi à tout manger ! La pâte de sambal est un des ingrédients incontournables de ce plat, qui est à base de piments, il en existe 300 variétés dans l’archipel indonésien : tout s’explique 😀
Faire du shopping ce n’est pas trop mon truc, vous le savez, aussi je m’engouffre dans une toute petite contre-allée …. et là, le choc, je découvre un véritable marché, tout y est : viande, fruits, légumes, et de petites gargotes où des habitués déjeunent. C’est un festival d’odeurs et de bruits, j’y ai fait pas mal de photos.
Un incontournable de China Town, c’est le Sze Ya Temple, parmi les plus anciens de la ville. Il s’agit d’un temple taoïste, fondé au XIXème siècle, construit sur les ordres du Kapitan Yap Ah Loy. Il est dédié à Sin Sze Ya et Si Sze Ya, deux immigrants chinois qui aidèrent Yap à devenir Kapitan.
A l’intérieur, on admire les deux panneaux sculpturés suspendus, mais surtout on s’imprègne de l’ambiance très particulière et recueillie du lieu, où les volutes d’encens envahissent le temple. C’est un temple important pour la communauté chinoise, j’ai appris que 10 000 personnes étaient venues à son inauguration en 1883 !
Un peu plus loin, certaines arrière-boutiques préparent les fleurs pour composer des bouquets …
Comme à la Réunion, je découvre ici de superbes temples hindous. Sri Mahamariamman Temple est le plus ancien de Kuala Lumpur, érigé en 1873, mais très modifié un siècle plus tard. Avant d’entrer, observez attentivement la porte principale : elle est ornée d’un gopuram depuis 1972, une sorte de grosse pièce montée typique de l’Inde du Sud, on y voit sur cinq niveaux de nombreuses divinités (il paraît qu’il y en a 228). Je vous parlerai dans un autre article des Batu Caves, un lieu de pélerinage proche de Kuala Lumpur ; c’est d’ici que part le char d’argent tiré par des boeufs pour se rendre à ces grottes.
Aux abords du temple, quelques marchands de colliers de fleurs attirent mon attention, je suis époustouflée par le travail nécessaire pour les confectionner, et l’odeur sucrée du jasmin chatouille mes narines …
Les non-hindous sont les bienvenus à l’intérieur, mais attention les chaussures doivent être retirées : soit vous posez les vôtres devant la porte, soit vous les confiez à une espèce de bureau de consigne où on vous donnera un ticket en carton portant un numéro, nécessaire pour les récupérer (c’est gratuit).
La principale salle de prières possède plusieurs sanctuaires (un peu l’équivalent des chapelles dans nos églises ou cathédrales) consacrés à différentes divinités hindoues. C’est là qu’on peut offrir les fameux colliers de fleurs ; à gauche j’ai reconnu celui dédié à Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, et de l’autre côté un sanctuaire consacré à Murugan (que je verrai plus tard lors de ma visite des Batu Caves).
La fête du Thaipusam est un évènement très important dans la religion hindoue, où les pèlerins portent leur offrande (kavadi, qui signifie « fardeau ») – souvent une jarre de lait – en haut des 272 marches qui mènent au Temple Cave, où des prêtres le récupèrent.
Lors de mon passage, une cérémonie avait lieu, je ne suis pas certaine qu’il s’agissait d’un mariage … je n’ai pas osé poser la question.
Voici un autre temple chinois taoïste, le temple Guan Di (1888). Il est dédié à ce général chinois connu comme le dieu taoïste de la Guerre, et les deux figures à l’entrée sont assez impressionnantes, elles ont l’air fort belliqueuses. Bizarrement, celui-ci est à la fois le protecteur de la police, mais aussi des sociétés criminelles chinoises.
Par ailleurs deux lions de pierre gardent la porte d’entrée, on s’attarde sur les corniches ornées de plusieurs draguons en céramique, les pignons pointus …. On arrive dans une cour où flotte la fumée de nombreuses spirales d’encens (cela permet de brûler plus longtemps qu’une tige classique paraît-il). C’est un très beau lieu aux murs rouge vif, statue dorée vêtue de vert, tous les rouleaux de prières et les offrandes … Tout cela est très photogénique et c’est un temple à voir si vous venez à Kuala Lumpur !
Peu avant d’arriver à mon prochain but, j’ai vu ce très beau street art sur un parking privé, au pied de la nouvelle tour en construction.
Autre temple chinois mais cette fois-ci bouddhiste, c’est le temple Chan See Shu Yuen. On remarque surtout à l’extérieur les frises en terre cuite qui évoquent des scènes historiques et mythologiques.
Construit en 1906, c’est l’un des plus vieux temples bouddhistes chinois du pays.
J’en ai profité pour faire un saut rapide à un autre temple juste à côté, un peu incongru avec l’énorme chantier qui a lieu à l’emplacement du Jalan Stadium. C’est le temple de Kuan Yin , dans lequel on pénètre par une porte ronde, symbole du ciel et du paradis. Le temple est dédié à la déesse de la miséricorde Qian Should Guan Yin – Mille Mains. A l’intérieur il est un peu plus moderne que les précédents, et pourtant il date de 1880 ! On y remarque trois statues dorées de Bouddah à l’intérieur.
Voilà, mon grand tour dans le China Town de Kuala Lumpur est terminé ! Dans un prochain post, nous resterons dans la capitale, mais je vous montrerai le quartier colonial …. qui est très différent, mais ne manque pas d’intérêt non plus !
Ce voyage fait suite à une invitation de l’Office du Tourisme de Malaisie. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
OFFICE DU TOURISME DE MALAISIE
Site Web : https://www.malaysia.travel/en/intl
8 réponses sur « Kuala Lumpur China Town »
Quel chouette voyage !!! (et j’adore tes photos si colorées) j’ai hâte de voir la suite … as-tu grimpé en haut des fameuses tours ?
oh oui bien sûr je suis montée en haut des tours Petronas !
Très dépaysant ! Dommage que le central market se soit transformé en galerie de souvenirs, mais heureusement tu as déniché de belles scènes de vie authentiques. Même si l’heure du déjeuner est passée, je n’ai rien contre un nasi lemak, ça donne envie !
merci Fabien !
j’adore les quartiers chinois, dans toutes les villes du monde … une belle parenthèse, tu as pu faire brûler de l’encens ?
moi aussi j’avoue ! non je n’ai pas brûlé de bâtons d’encens, mais l’odeur enivre …
C’est vraiment sympa d’avoir ton regard sur un quartier dans lequel je vis plusieurs mois dans l’année. Kuala Lumpur est l’une des rares grosses villes qu’on apprécie en Asie. Merci beauoup pour la balade 😉
Je vis habituellement à deux pas du temple hindou, la musique de la pooja rythme mes journées. Il y a un super restau sud indien juste derrière le temple si un jour tu as l’occasion d’y retourner 😉 Un petit goût d’Inde vraiment sympa!
oh cool ! j’espère y retourner un jour, qui sait ? j’ai vu qu’il y avait aussi un peu de street art, mais après coup … je suis vénère d’avoir loupé ça !