Si je pratique la course à pied depuis maintenant presque dix ans, je n’avais jamais ressenti l’envie de participer à une course officielle, courir en grand groupe ne m’attirait pas du tout. Puis à l’automne dernier, une de mes filles a participé au semi RunInLyon, et je me suis dit … tiens, pourquoi ne pas essayer de courir mon premier semi-marathon ? Donc, mi novembre, direction internet à la recherche d’une course adaptée à mon niveau (pas trop de dénivelé,ouch), avec un dossard à un prix raisonnable (27 €) … et pas trop loin de Lyon ! Mon choix s’est porté sur celui de la Grande-Motte, dans l’Hérault.
La course des pyramides
Il s’agit d’une course caritative organisée de concert avec le Lions Club, la municipalité et le quotidien Midi-Libre pour aider les enfants en difficulté et en souffrance (malades, handicapés …) de la région. Celle-ci existe depuis plus de trente ans et elle m’a aussi attirée car il n’y a pas un nombre énorme de participants, bien que l’engouement pour la course à pied en France change un peu la donne et les dossards s’arrachent comme des petits pains dès l’ouverture des ventes sur internet !
Il existe plusieurs distances, à la portée de tous, même de celle des enfants. 1 km pour les poussins, 2,5 km pour les benjamins, 5 km et 10 km le samedi 1er mars. Le semi-marathon se déroulait le dimanche 2 mars. Seules les courses 10 km et 21,1 km font l’objet d’une qualification FFA et d’une mesure officielle du temps réalisé. D’après les organisateurs, au total, 5000 participants se sont inscrits pour l’ensemble des épreuves de cette course à but humanitaire « Courir pour un enfant ».
Voici le lien du site si vous voulez en savoir plus et peut-être vous inscrire pour 2026 ?
Le parcours
Celui-ci est assez atypique et n’a que peu de lignes droites ; une partie longe la plage de la Dune, une autre longe le golf au nord de la ville, le reste se déroule à travers pinèdes et bord d’étang. Comme la plupart du temps, un ravitaillement est prévu aux 5, 10 et 15 kilomètres.
L’entraînement
Au cours des semaines qui ont précédé ce semi-marathon, j’ai été très disciplinée et ai sauf exception effectué trois sorties par semaine, en variant le type et les distances : une séance de fractionnés, une sortie « normale » 8 à 10 kilomètres, et une séance « longue » de 12 à 16 kilomètres, à allure lente ou « endurance fondamentale ».
Quelques semaines avant
Il est obligatoire de transmettre à l’organisateur de la course un document exigé par la FFA : le PPS. Celui-ci est à remplir au maximum dans les trois mois précédent l’évènement. C’est un questionnaire de santé (Parcours de Prévention Santé) qui consiste en une série de vidéos à visionner, sur les risques de la course à pied (cardiovasculaires, facteurs de risque et recommandations) et doit être effectué et transmis au maximum 3 mois avant la date de la compétition.
Mes objectifs
S’agissant de ma première course officielle, je n’avais bien sûr que peu de repères sur mes capacités sur une telle distance. Pour résumer, l’objectif premier était bien sûr de terminer la course (sans me blesser) … c’est cela le plus important ! À un niveau plus secondaire, j’espérais terminer les 21,1 kilomètres en dessous des deux heures, et si possible avoir un classement honorable dans ma catégorie M5F. Nous n’étions que 34 à être inscrites à l’épreuve, et j’ai remarqué en consultant les résultats de l’année précédente que seulement trois étaient passées sous le seuil des deux heures.
Kézaco M5F ? La fédération d’athlétisme, dont la course à pied fait partie des disciplines, classe les coureurs en fonction de leur tranche d’année de naissance, et leur sexe. Ainsi en 2025 en ce qui me concerne, je rentre dans la catégorie « Masters » , tranche 5 soit les années de naissance de 1962 à 1966 et enfin le « F » pour féminin.
La veille : retrait du dossard
Samedi 1er mars, je me suis donc rendue au Palais des Congrès de la Grande-Motte avec une pièce d’identité pour retirer le tee-shirt et le dossard de la compétition. Cela rend tout cela très concret, plusieurs mois après l’inscription … Le dossard renferme une puce qui permet le chronométrage précis de chaque engagé(e) ; il est bien spécifié dans le règlement qu’il doit être bien lisible et porté sur la poitrine. Tout était bien organisé, et cela n’a pris que quelques minutes …
Ma stratégie avant la course
Suivre un « meneur d’allure » d’un objectif 2 heures jusqu’au 16e kilomètre, puis essayer d’accélérer le tempo sur les 5 derniers pour arriver sous cette barre des 120 minutes. Mais tout cela n’est que théorie, et je ne sais pas vraiment dans quelle forme je serai passés les dix premiers kilomètres … Suivre une allure de 5:30 sur une longue distance, c’est assez fatigant, enfin pour moi.
Je n’ai pas couru la veille, et après un dîner très sage composé de pâtes et de sardines à l’huile, direction le dodo pour une nuit paisible (j’ai pris un comprimé favorisant l’endormissement). J’ai aussi chouchouté mes pieds, ponçage des talons, coupe et limage des ongles, application de crème nourrissante …
Le jour J
J’enfile ma tenue, il fera frais le matin mais j’opte pour un tee-shirt à manches courtes, je ressens beaucoup la fatigue lorsque j’ai trop chaud, et le frais me donne un coup de fouet pour aller plus vite. Le matin même j’ai un peu hésité car le vent était bien frisquet mais au final je n’ai pas regretté d’avoir opté pour les manches courtes ! J’opte également pour un short mi-cuisse, et des chaussettes hautes de contention STOX Energy. Je n’ai pas de montre connectée et pour l’instant je n’en ressens pas le besoin, donc je garde mon téléphone, glissé dans une des poches du gilet d’hydratation. J’y ajoute deux barres énergétiques et une flasque souple d’eau de 25 cl ; j’ai prévu de m’hydrater et de grignoter tous les 5 kilomètres, sans forcément m’arrêter aux points de ravitaillement qui sont prévus par l’organisation. Pour un peu de musique et suivre mon allure (via l’application Strava) dans les oreilles, tout en entendant mon environnement, j’emporte mes écouteurs à conduction osseuse SHOKZ OpenRun Pro 2, très légers et confortables. Côté chaussures, pas de changement, mes asics Novablast 3, pas forcément très dynamiques mais pour l’instant je n’ai pas encore investi pour un modèle plus performant. Pour mon petit-déjeuner, une orange et un porridge préparé avec des cranberries, de la poire, des raisins et des noisettes. Il est important de manger mais assez léger pour ne pas être embêtée par des problèmes de digestion en plein run (ou alors si vous voulez un petit-déjeuner plus conséquent, faites-le trois heures avant le départ).
La course
Plus de 2600 personnes se sont inscrites pour courir ce semi-marathon. C’est beaucoup de monde mais c’est compréhensible en raison de l’engouement pour la course à pied depuis ces deux dernières années. Pour cette épreuve à la Grande-Motte cependant, il n’y a pas de sas différents prévus pour les départs. Il y a néanmoins des meneurs d’allure, reconnaissables à leur grand drapeau visible de loin (ça aurait été mieux qu’ils soient de couleur différente je trouve), qu’on peut choisir de suivre (ou de tenter de suivre 🙂 pour garder un bon rythme et rester proche de son objectif : 1 h 30, 1 h 45 ou 2 h. On peut aussi choisir un « lièvre » qui aura le même rôle : une personne qui court un peu plus vite que vous, et dont vous tentez d’approcher la foulée.
J’ai pris place devant la ligne de départ environ 30 mn à l’avance, et pan ! le signal du départ est donné à 9 h 45 précises. C’est un départ très très rapide pour beaucoup, qui veulent réaliser le meilleur temps possible ; je les laisse filer devant, je préfère garder une allure tranquille sur la première moitié de la course pour ne pas être « cramée » pour la suite.
Le meneur d’allure « 2 heures » est à quelques mètres devant moi, je trouve qu’il est parti très vite, j’entends dans mes écouteurs que j’ai une allure de 5’10 ! C’était assez bizarre, car ensuite il a beaucoup ralenti, tant et si bien que j’ai fini par le dépasser, en maintenant une allure de 5’20 à 5’25. Je ne l’ai plus revu ensuite.
C’est à partir du 16e kilomètre que j’ai commencé à vraiment sentir la fatigue, malgré les snacks engloutis et ma boisson enrichie en électrolytes. Les ravitaillements consistaient en bouteilles d’eau, tranches d’orange, fruits secs, mais je ne m’y suis pas arrêtée. En fait on attrape ça un peu à la volée pour ne pas se ralentir. Dans mes oreilles, la matinale sur BBC1, de la pop music sans publicité et pas trop de blabla ; les Shokz me permettent aussi d’entendre les sons de l’extérieur.
Enfin, après la longue ligne droite le long de la mer, jalonnée de nombreuses personnes qui encouragent les coureurs, je franchis le portique d’arrivée, on flashe le QR code placé sur mon dossard pour enregistrer le temps effectué.
Il a fallu vraiment puiser en moi pour parcourir les deux derniers kilomètres, et je n’ai pas allongé la foulée pour sprinter comme j’avais prévu de le faire. Mais au final j’étais ravie d’avoir réalisé ce semi-marathon en dessous des deux heures (1 h 57) et de ma place de 6ème parmi les 34 femmes M5F inscrites.
KMS, l’organisme chargé des inscriptions et du chronométrage, publie les résultats sur son site très rapidement, sous forme de tableaux qu’on peut exporter en format Excel pour faire des classements ou tris spécifiques.
Un ultime stand de ravitaillement se trouvait près de l’arrivée, pour reprendre des forces après cet effort intense. Je n’ai pas craché dessus et apprécié un verre de Coca-Cola, une tranche de pain d’épice, un morceau d’orange, de pomme et des abricots secs ! Mon mari et une de mes filles m’attendaient et nous avons pris quelques photos souvenirs …. Une fanfare jouait pour mettre de l’ambiance.
Ce fut globalement une très bonne expérience, j’ai trouvé le parcours varié et pas trop difficile, l’organisation excellente. Mon seul regret concerne la médaille reçue, qui n’en est pas vraiment une et qui est une espèce de plaque légère en medium, non spécifique au semi-marathon (les participants aux 5 et au 10 kilomètres ont eu la même).
Et après ???
Je suis inscrite au semi-marathon international de Nice qui a lieu le 27 avril. Si cela vous intéresse je vous raconterai également mon expérience !