Brescia

Dernière étape de notre roadtrip en Italie, Brescia, toujours en Lombardie, qui est parfois zappée par les touristes mais qui nous a conquis.

Nous avons commencé par la visite du château, qui surplombe la ville, et que nous avons rejoint en voiture, en nous garant au parking payant. C’est faisable à pied mais attention ça grimpe pas mal …

Cette citadelle fut pendant des siècles le noyau défensif de Brescia, au sommet de la colline Colle Cidneo. Le pont et la porte principale se trouvent entre le rempart Saint-Marc à l’est et celui de Saint-Faustino à l’ouest. On apprend que le château a été agrandi et qu’on a renforcé son système défensif à la fin du XVIe siècle, pendant l’occupation Vénitienne. De nombreux architectes et ingénieurs militaires ont participé à ces travaux. La porte d’entrée est en pierre calcaire, le marbre Botticino, avec les armes vénitiennes de chaque côté, et au-dessus, celles de Doge, que les soldats de Napoléon ont altéré.

La Torre Mirabella, érigée par les Visconti au XIIIe siècle, est circulaire ; on peut également visiter deux musées au sein de l’enceinte du château, mais la vue depuis là-haut et la promenade dans le parc valent le déplacement.

Le musée des armes anciennes et le musée du Risorgimento (unification italienne) nous ont intéressés et si vous avez le temps, pourquoi ne pas y passer un petit moment ?

Brescia a la particularité d’avoir deux cathédrales ou duomo en italien : l’un ancien, l’autre plus récent. Le premier édifice est de forme inhabituelle, il est rond, on l’appelle aussi « la rotonda ».

Il date du XIe siècle, construit sur les ruines de la basilique Santa Maria Maggiore … et on remarque vite que le niveau des entrées d’origine sont plus basses que le sol actuel. Dans cet intérieur circulaire, on découvre une zone de presbytère surélevée, qui a été ajoutée au XVe siècle. Le sarcophage de l’évêque Berardo Maggi en marbre rouge de Vérone, les peintures de Moretto et Romanino et le trésor de la chapelle de la Sainte Croix en sont les principaux points d’intérêt.

Sous le presbytère, ne pas manquer la crypte Saint Filastrio qui remonte à l’origine de la première basilique, construite avec des vestiges romains !

Tout près du Duomo Vecchio, se trouve le Duomo Nuevo, ou « nouvelle cathédrale », qui a mis pas mal de temps à être terminé. En effet, sa construction a débuté en 1604, pour se terminer en 1825.

C’est ce délai qui explique la variété de styles de l’édifice : on retrouve du baroque dans la partie inférieure de sa façade de marbre blanc, mais la partie supérieure est plutôt datée de la fin du XVIIIe siècle. Sa coupole vert-de-gris, avec ses 80 mètres, est la troisième la plus haute d’Italie.

À l’intérieur, on trouve des oeuvres de Moretto, Romanino, ainsi que de belles sculptures. Ne manquez pas la chapelle de la Trinité avec son retable de Giuseppe Nuvolone peint en 1679.

Il ne faut pas manquer la visite de Brixia, le parc archéologique de la Brescia romaine, face à la Piazza del Foro. En effet c’était une cité importante de l’Antiquité, et comme nous allons le voir, de nombreux vetiges de cette époque ont été découverts en 1823.

On reste bouche bée devant la finesse de l’exécution de cette Victoire ailée (ci-dessous à gauche), trouvée dans la cavité du mur d’un temple en 1826, ainsi que de nombreuses autres statues en bronze (qui sont au musée Santa Giulia dont je vous parle ensuite). On pense que Victoire devait reposer son pied gauche sur le casque de Mars, et tenait un bouclier. Elle est remarquable par la qualité de sa conservation pour son âge : elle aurait été faite au milieu du 1er siècle avant JC, probablement par un atelier spécialisé du nord de l’Italie.

Le Capitolium est impressionnant, avec ses six colonnes (en partie reconstruites) dont les pierres d’origine sont en marbre blanc. Il fut érigé par l’empereur Vespasien en l’an 73. Sur son fronton on peut voir une dédicace à l’empereur. Ce monument est inscrit à la liste UNESCO depuis 2011.

On explore ensuite à l’extérieur les ruines du théâtre romain, qui accueillait à l’époque environ 15 000 spectateurs, et était l’un des plus grands de la péninsule.

⇒ Bon à savoir : on peut voir gratuitement le théâtre romain ainsi que le forum antique, en suivant le « Corridoio Unesco » (cependant je vous conseille vraiment d’acquérir un billet d’entrée pour voir l’autre partie du site, d’autant plus qu’il est couplé au monastère de Santa Giulia)

Non loin, on rejoint l’immense monastère de Santa Giulia, qui comprend un complexe monastique ainsi qu’un musée.

En font partie la basilique San Salvatore et l’église de Santa Giulia mais on peut aussi y voir un oratoire, trois cloîtres, des bâtiments conventuels, des vestiges romains …

L’ église Santa Maria in Solario est à mon avis le point culminant de la visite, tant les fresques, les couleurs sont incroyables. Elle date du XIIe siècle et était utilisée comme oratoire du monastère. 

La basilique Saint-Sauveur est assez dégradée mais conserve des éléments remarquables, comme ces colonnes soutenant des arches, dans la nef.

Quant au musée, il est exceptionnel car on y retrouve des milliers d’objets et d’oeuvres d’art allant de la préhistoire à la domination vénitienne.

Le coeur de Brescia se retrouve sur la Piazza della Loggia – lors de notre passage, nous avons assisté à une cérémonie avec dépose de fleurs pour commémorer l’attentat à la bombe qui avait eu lieu le 28 mai 1974 lors d’une manifestation anti fasciste et qui avait fait huit morts.

Pour revenir au côté historique de cette place, il faut revenir à l’an 1492 qui a vu la construction du Palazzo della Loggia (qui domine l’endroit), siège du gouvernement de la ville à l’époque.

À l’Est, on voit des arcades élégantes, avec la tour de l’horloge de 1546, où deux automates (i macc de le ure ou « les fous des heures ») frappent la cloche toutes les heures. Sous la voûte de la tour d’ailleurs, on retrouve un mémorial aux victimes de l’attentat dont je vous ai parlé plus haut.

Au sud, le mont de piété et une élégante loggia décorée d’éléments de l’époque romaine.

Au nord-est, un monument érigé en 1864, dédié à la belle Italie, donnée à la ville par le roi Vittorio Emanuele II en mémoire des dix jours de rébellion contre les autrichiens en 1849. (cette résistance a d’ailleurs laissé le nom de « lionne de l’Italie » à Brescia).

Où manger, où boire un verre ?

Je vous recommande vraiment de venir boire un verre dans le Cafe del Teatro Grande, au cadre magnifique. Nous y avons pris un cocktail ainsi qu’un thé et une pâtisserie.

Cafe del Teatro Grande – Corso Giuseppe Zanardelli 9 – Brescia

Nous avons adoré les salades copieuses et les arancini du Bar Bar sur la place de la cathédrale de Brescia. Un spot que je vous recommande !

Bar Bar – Piazza Paolo VI- Brescia

Nous avons passé un très bon moment sur la terrasse de la Trattoria Gasparo, dans la vieille ville de Brescia. Après avoir dégusté des Spritz en apéritif, nous avons dévoré nos plats : spaghetti alle vongole pour moi, osso bucco à la polenta pour maridou … argh, je n’ai pas pris en photo le cheesecake pris en dessert (partagé car nous étions full)  dommage ! C’est une bonne adresse aux prix raisonnables pour la qualité.

Trattoria Gasparo – Via Gasparo da Salò, 24 – Brescia

 

Enfin, pour les amateurs de repas légers, je recommande Side Up Poké, une enseigne qui a deux adresses, l’une vers l’Université (où nous sommes allés), l’autre proche du Tribunal. Fraîcheur des ingrédients et petits prix sont au programme. Dans l’assiette : burger boeuf avec oeufs au plat, et poke saumon avocat mangue.

Side up Poké – Via Branze 51 – Brescia