Les Saintes Terre de Haut

Lors de notre voyage récent dans l’archipel de la Guadeloupe, comme nous connaissions déjà un peu les parties principales Grande-Terre et Basse-Terre, nous avons décidé de faire un tour à Marie-Galante (dont je vous parlerai dans un autre article) mais aussi aux Saintes. Ce ne fut hélas qu’un voyage d’une journée, qui ne nous laissait pas le temps de voir Terre de Bas. Nous nous sommes promis de passer au moins une nuit la prochaine fois pour en voir encore davantage.

Les Saintes sont en fait un archipel composé de sept ilets déserts et de deux îles habitées (Terre de Haut et Terre de Bas) par environ 3000 habitants, certains étant des descendants de marins bretons, normands ou poitevins et d’excellents pêcheurs … mais les visiteurs sont eux très nombreux, plus de 500 000 chaque année ! C’est Christophe Colomb qui a découvert ces îles en 1493 et les baptisa Los Santos, en référence à La Toussaint. Elle fut tour à tour anglaise puis française au cours des années et des batailles, et française pour de bon depuis 1816.

Dans cet article nous allons voir les principaux points d’intérêt de Terre de Haut :

• les plages
• le cimetière marin
• le fort Napoléon
• les maisons colorées en bois
• l’église
• la mairie

On y va comment ?

On peut rejoindre le bourg de Terre-de-Haut depuis différentes villes de Guadeloupe : Trois-Rivières (c’est de là que nous sommes partis, avec la compagnie Express des Îles), Pointe-à-Pitre ou encore Basse Terre ou Saint-François. Les bateaux sont grands et confortables, avec quelques places à l’extérieur à l’avant ou sur le pont supérieur. Il y a encore plus de places à l’intérieur, mais c’est fortement climatisé et la diffusion de séries américaines débiles sur des écrans gâche un peu le voyage Il nous a fallu à peine 25 minutes pour arriver à destination.

Pour passer de Terre-de-Haut à Terre-de-Bas, une navette en bateau existe, assurée par Soleil des Îles.

Comment se déplacer ?

Les bateaux venant de Guadeloupe ne sont pas des ferries, aussi ils ne transportent pas de voiture, et d’ailleurs elles ne sont pas autorisées sur l’île. Voici donc les options qui s’offrent à vous pour la découverte des Saintes : à pied, en scooter (thermique), à vélo (avec ou sans assistance électrique), et enfin ces voiturettes électriques de golf, qui sont prévues pour 2 ou 4 personnes.  En haute-saison je vous conseille fortement de réserver le mode de transport choisi, un peu à l’avance.

Sur le débarcadère, une jolie Marianne en bronze accueille les visiteurs ; cette colonne a été érigée en 1889 à l’occasion du centenaire de la Révolution, et a été réalisée par les sculpteurs Paul Lecreux et Charles Gauthier, statue fondue par les Fonderies Denonvilliers.

Une fois notre voiturette récupérée, nous avons choisi d’explorer quelques unes des plages de l’île, à commencer par la plage de Pompierre …

Nous avons également posé notre serviette sur la plage de l’Anse Crawen, sur la pointe Ouest de Terre de Haut, accessible par une petite piste. Elle est très jolie et agréable, avec un sable gris, voire noir par endroits, et une végétation importante à fleur d’eau. On l’a beaucoup aimée aussi pour la vue sur les îles et îlets des Saintes. Attention, il y a de nombreux macenilliers (en retrait), qui peuvent être dangereux en cas de pluie.

Vous serez sûrement étonné comme moi de voir des poules avec leurs poussins, des coqs, parfois même des chèvres se promener sur la plage, c’est très amusant (ils en sont pas agressifs pour un sou).

** Information importante ** Il est fortement déconseillé de se baigner dans les eaux de la plage de Grande Anse, qui sont très dangereuses en raison du courant et de la houle. Certains surfeurs s’y entraînent parfois.

On nous a également recommandé la plage du Pain de Sucre (mais l’accès était difficile avec un chemin de terre pentu devenu boueux donc glissant en raison de pluies), plage de Bois Joli, plage de l’Anse du Figuier, plage de l’Anse Rodrigue.

Si vous n’avez loué aucun moyen de transport, sachez qu’il y a des plages accessibles depuis le bourg, au niveau de Petite Anse.

En route pour la plage, nous sommes passés près du cimetière marin, qui se trouve à 500 mètres environ du village. Celui-ci est très pittoresque, avec ses tombes toutes blanches et carrelées, décorées de gros coquillages du coin, des lambis. De façon suprenante, on peut reconnaître des noms d’origine bretonne, normande ou poitevine sur les sépultures : Cassin, Joyeux, Laurent, Maisonneuve …

Au sommet du morne Mire, au nord-est de l’île, se trouve le fort Napoléon, à plus de 100 mètres d’altitude. Nous laissons la voiturette juste un peu avant, sur la route, il y a quelques places prévues pour cela, et d’autres juste avant l’entrée.

Dans une vingtaine de salles à deux niveaux, on découvre le musée d’Histoire des Saintes, qui nous fait suivre les pas des premiers flibustiers (au 1er étage), voir l’ancienne cuisine du fort, une section armurerie et une maquette de la Néréide. D’autres salles ont un contenu plus hétéroclite, exposant des objets relatifs à la traite négrière, ou à la présence des gendarmes sur l’île. On voit même un squelette de cachalot, cétacé qui s’était échoué sur les côtes il y a assez longtemps.

La forteresse fut construite de 1844 à 1867 à la place du fort Louis, du XVIIIe siècle … et en fait Napoléon n’y a jamais mis les pieds ! Elle ne fut jamais utilisé non plus en temps de guerre, son rôle était plutôt dissuasif. La rivalité franco-anglaise dans les Antilles n’étant plus d’actualité, elle avait des fonctions de prison jusqu’au départ de la garnison, mais aussi pendant la seconde guerre mondiale pour y incarcérer des membres de la Résistance sous le régime de Vichy. Après la guerre, des enfants y ont été accueillis pour des colonies de vacances, jusqu’aux années 60 où il fut laissé à l’abandon, ce pendant plusieurs années.

Heureusement, en 1973, l’association du Club du Vieux Manoir a pris les choses en main pour entamer sa restauration, financée par l’association saintoise de protection du patrimoine. Toutes leurs actions nous permettent maintenant de le visiter, ainsi que le jardin botanique. il est classé aux Monuments Historiques depuis 1997.

On peut faire ensuite le tour des remparts, d’où on a une très belle vue sur la baie, notamment sur l’îlet Cabrit, une petite île inhabitée de l’archipel. Il paraît qu’on peut voir aussi des iguanes dans le jardin, mais comme il y avait une forte averse quand nous y étions, je suppose qu’ils s’étaient mis à l’abri !

Fort Napoléon – Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h 30 – Tarif adulte : 7 € – des visites guidées gratuites de 40 mn ont lieu toutes heures

Au bout de la rue Jean-Calot, on distingue un drôle d’édifice, il s’agit du bateau des îles, à la proue défraîchie, décorée par des artistes locaux. Il s’agit en fait d’une maison, la première construite « en dur » sur l’île, en 1942, par Adolphe Catan, qui a photographié Basse-Terre pendant un demi-siècle. Ce dernier l’avait laissée à la commune de Terre de Haut en 1955 en demandant à ce qu’elle abrite le médecin de l’île. La tradition a été respectée toutes ces années, mais elle m’a semblé bien délabrée pour héberger qui que ce soit. J’ai appris que la maison fut un hôtel restaurant pendant la deuxième guerre mondiale, qui accueillait les marins du bâtiment de guerre « le Jeanne d’Arc ». L’ouragan Maria de 2017 a emporté la toiture, et le Conseil Départemental ne l’entretient pas … je suis étonnée que ce bateau des îles figure encore dans des guides voyages, car il n’est plus que l’ombre de lui-même …

Nous avons terminé notre après-midi par une flânerie dans le bourg de Terre-de-Haut, avec ses jolies maisons colorées, si photogéniques. La majorité se trouve sur la rue Jean-Calot ou la rue Benoît-Cassin. En voici quelques exemples, j’adore, pas vous ? Le village est tout en longueur, vous ne pouvez pas vous perdre …

L’église du bourg, construite en roche volcanique, marque la limite entre le quartier du Mouillage et celui de Fond-du-Curé où habitent les pêcheurs. On y admire un superbe plafond carène de bateau renversée. Son clocher est visible d’assez loin, il a été remplacé à l’identique de celui d’origine et abrite quatre cloches ; Notre-Dame de l’Assomption est bien entendu le centre des festivités les 15 et 16 août, avec des processions de marins-pêcheurs.

Au centre du bourg, la mairie fait face à un square ombragé où vous pourrez vous poser avec une glace ou un sandwich.

Où déjeuner ?

Nous avons déjeuné très simplement d’un bokit (à la raie pour moi, au poulet pour maridou), ce sandwich frit qu’on retrouve un peu partout en Guadeloupe. L’accueil chez Bel Biguine est excellent, toujours avec le sourire ! On peut aussi si on le souhaite opter pour un menu à 25 euros, avec accras, colombo de poulet, filet de poisson, chiquetaille de raie … et en dessert du flan coco,

Chez Bel Biguine – 6 rue Benoît Cassin

Où manger une glace ?

Tout près du terminal du ferry, dans la rue principale, nous nous sommes régalés d’une glace straciatella chez Cesibon, une adresse très réputée, les bacs presque vides en fin d’après-midi en sont la preuve .. Ce glacier porte bien son nom !

Cesibon – 3 rue Jean Calot

Où boire un verre ?

Voici là aussi une belle adresse, un café de poche à l’intérieur cosy, canapés moelleux, couleurs vives … et la mini-terrasse très prisée. Nous avons pris un café et un jus du jour « pomme-gingembre » et nous avons été très bien accueillis. À retester une prochaine fois pour le déjeuner …

Café-Bar Le Nid – 3 rue Jean Calot

J’espère que cet article vous a donné envie de faire escale aux Saintes, pour une journée ou davantage. N’oubliez pas de le sauvegarder dans Pinterest en cliquant sur l’image ci-dessous !