Bastia

Il était temps de publier un article récent sur l’île de beauté, mes précédents posts dataient de 2012 ! Je vous embarque cette fois-ci pour un roadtrip dans la Haute-Corse, et la première étape dans ce périple est bien entendu Bastia, où nous avons atterri depuis Lyon.

Une bonne option pour vos déplacements est d’opter pour un véhicule électrique, contrairement à ce que je pensais, la Corse est assez bien équipée en stations de recharge. Outre la satisfaction de voyager de façon écologique, c’est également un bon plan côté portefeuille, vous n’êtes pas sans ignorer la flambée récente des carburants … et quel confort de rouler en silence et sans odeurs, pour soi comme pour les autres.

Dans ce blogpost nous allons voir :

• la Citadelle
• le musée d’histoire de Bastia
• le jardin et l’escalier Romieu
• le vieux Port
• la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption
• l’église Saint-Jean Baptiste
• l’oratoire de l’Immaculée Conception
• l’oratoire de la confrérie de Saint-Roch
• la rue du Général Carbuccia

Dès notre arrivée nous avons pris la direction du quartier de La Citadelle, bâti sur un promontoire rocheux surplombant le vieux port. Après un café serré pour nous remettre du lever très matinal, nous avons traversé les ruelles étroites de Terra Nova, qui lui donnent des airs de village …

La Citadelle – Cours Favale

Une fois franchie la porte monumentale Louis XVI, on arrive sur la place du Donjon dont je vous parlerai plus tard. Celle-ci a été percée dans les remparts en 1775 pour aller à la cathédrale Sainte-Marie … j’étais surprise d’apprendre qu’elle était autrefois peinte en rouge et ocre ! Sur le cartouche monumental, on distingue des trophées militaires et drapeaux, surmontés de la couronne royale. En bifurquant sur votre droite un peu plus loin, vous accèderez à l’espace d’exposition « L’Arsenale », installé dans l’ancienne poudrière, du bastion Nord de la citadelle. Nous y avons découvert les oeuvres de Corinne Dias ; plusieurs expositions temporaires s’y succèdent chaque année.

Hélas lors de notre venue l’oratoire de la confrérie de Sainte-Croix était fermé, mais nous avons pu pénétrer dans la cathédrale Sainte-Marie, pourtant en travaux (sur sa façade). Elle a été restaurée récemment, et les piliers et colonnes sont en faux marbre. L’intérieur à nef unique est richement décoré de stucs, oeuvres de peintres du XVIII^e et du XIX^e siècle.

On lui attribua le titre de cathédrale car elle fut le siège des évêques de Mariana.

Une des pièces très intéressantes dans la cathédrale est cette Vierge en argent massif, qui pèse près de 650 kilos, et date du XVIIe siècle. On la porte à plusieurs, lors des processions, en grande pompe, à travers les ruelles de la vieille ville pendant la procession annuelle (le 15 août) ; c’est l’artiste Gaétano Macchi qui l’a ciselée en 1852.

Cathédrale Sainte-Marie-de-l’Assomption – Ouvert tous les jours sauf dimanche après-midi de 8 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30 (18 h 30 en été) – Entrée libre

Je vous conseille de visiter le Musée de Bastia, qui est très intéressant. Il permet de découvrir tous les visages de la ville, de l’antiquité au XXe siècle. Il est situé dans l’ancien Palais des Gouverneurs, qui était le lieu où résidaient les gouverneurs génois, puis caserne militaire et enfin musée . Outre les prisons au sous-sol, on peut notamment y admirer une impressionnante collection de peintures représentant des vues de Bastia ou de la Haute-Corse, ainsi que plusieurs coffres marins, décorés à la mode du XVIIIe siècle. Ma partie préférée fut l’exposition de la collection Carlini, offerte au musée en 1973, qui comporte de ravissants objets (petites boîtes, nécessaire à couture …). Michel Carlini était un ancien maire de Marseille.

On peut admirer une partie de la collection de peintures du cardinal Fesch, constitué surtout de peintures italiennes du XVI au XVIIIe siècle.

Une exposition temporaire , « Corsica 39-45 : les Corses et la deuxième guerre mondiale » se tient actuellement et jusqu’à décembre 2023. Elle retrace l’histoire de l’île pendant le conflit et nous plonge dans le vécu des habitants du premier département libéré. Vous pourrez voir exposée la gourmette de l’auteur et aviateur Antoine de Saint-Exupéry, qui avait été remontée dans le filet d’un pêcheur en 1998 !

⇒ Bon à savoir : au cinquième étage se cache un mini jardin suspendu, avec une superbe vue sur la ville, le vieux port et les îles de l’archipel toscan (Elbe entre autres) !

Musée de Bastia – Palais des Gouverneurs – Place du Donjon – Ouverture : en haute saison de 10 h à 18 h 30 (fermé les lundis en mai juin et septembre) (ouvert tous les jours en juillet et août) ; en basse saison de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Fermé les dimanches et les lundis. Tarif plein : 5 € (1 € pour le jardin seul)
(NB : il existe un navette gratuite depuis la gare ferroviaire)

Nous avons choisi de redescendre vers la vieille ville en empruntant l’escalier Romieu, non sans faire quelques pas dans le jardin du même nom. Celui-ci relie la ville haute au port, et le jardin est le premier jardin public de Bastia. C’est suite au don d’un particulier, Joseph-Pascal Romieu, qui offrit en 1869 la somme de 3600 francs pour améliorer le quai sud du Vieux Port où se trouve sa demeure familiale. La municipalité décida de mettre à profit cet argent pour créer ce vaste escalier en prolongement de la rue qui avait été terrassée quelques années plus tôt.

C’est l’architecte local Pierre-Augustin Viale qui est chargé du projet, et il imagine ce vaste escalier qui se termine par un fer à cheval (la municipalité décidera finalement de doubler l’escalier, ce qui fera exploser le budget) ; il sera finalement inauguré et ouvert au public le 20 mai 1879. Il sera bien plus tard classé à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, en novembre 2017.

L’image carte postale de Bastia, c’est bien entendu le vieux port, avec en arrière-plan l’église Saint-Jean-Baptiste dont je vous parle plus loin dans l’article.

 

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Nous sommes maintenant dans Terra Vechja, ou la vieille ville.

Le Cours Napoléon est une rue longue et très animée, on peut y faire des achats dans les nombreux magasins qui s’y trouvent. Même si vous n’êtes pas fan de shopping, je vous conseille cependant de vous y rendre car c’est là que vous pourrez voir deux très beaux oratoires. Près de la place du marché, le parvis à la génoise de l’oratoire de l’Immaculée Conception est superbe, représentant un grand soleil et la lune, composé de petits galets dans les tons allant du noir au beige en passant par le gris et le rouge. La façade a un portail baroque qui date de 1704, et des plaques de marbre de Carrare, ajoutées bien plus tard.

L’intérieur est saisissant de richesse et d’opulence : les murs sont tendus de damas de soie, et les pilastres sont recouverts de velours de Gênes. Le décor de la voûte date du XVIIe siècle, il a été restauré et complété en 1855 par une équipe de peintres italiens. Sans être très grand, cet oratoire est de toute beauté avec ses autels en marbre polychrome, ses lustres et ses dorures !

Oratoire de l’Immaculée Conception – Rue Napoléon – Ouvert tous les jours entre 8 h et 19 h sauf le dimanche – Entrée libre

Toujours sur la rue Napoléon, un autre oratoire, celui de la confrérie de Saint-Roch. Sa façade a été entièrement redécorée au XIXe siècle, dans le style néo-classique, avec quatre colonnes d’ordre Toscan. Son intérieur, dédié à la gloire de Saint Roch et de Saint Sébastien (tous deux invoqués lors des épidémies de peste), ressemble aux oratoires baroques de Ligurie, avec des murs recouverts de damas de soie et des lambris en noyer ciré.

Le retable du maître-autel a été sculpté à Bastia en 1692 ; on peut voir plusieurs tableaux dans l’oratoire, ainsi que des sculptures, en bois polychrome de la fin du XVIIIe siècle.

Oratoire de la confrérie de Saint-Roch – 27 cours Napoléon – Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h – le samedi 8 h 30 à 12 h et 14 h à 18 h, dimanche 8 h 30 à 13 h – Entrée libre

Dans un autre genre, pourquoi ne pas descendre la rue du Général Carbuccia, longée d’immeubles très anciens habités par de nobles et riches familles. On peut ainsi voir leurs blasons au-dessus des portes de ces maisons assez hautes, aux nombreuses fenêtres. Pasquale Paoli (qui était à la tête de l’insurrection en 1753) séjournait au numéro 7 quand il venait à Bastia. Différentes plaques donnent des informations sur certaines de celles-ci, décrivant l’histoire des familles qui les occupaient.

Nous avons également visité l’église Saint-Jean Baptiste, qui est la plus grande église de Corse ! C’est elle qu’on voit, avec ses deux tours-campanile dominant le vieux port. Son intérieur est de style baroque, avec un plafond dans la vaste nef qui abrite une fresque du baptême du Christ, entre autres.

La chaire à prêcher est la plus précieuse de Corse ; elle est en marbre blanc incrusté de diapre de Sicile, de jaune de Sienne et de vert de Polcevera.

Église Saint-Jean-Baptiste – 4 Rue Cardinal Viale Prelà – du lundi au vendredi : 8 h 30 à 18 h – samedi : 8 h 30 à 12 h et 14 h à 18 h – dimanche : 8 h 30 à 13 h

Dans les environs de Bastia

Il faut emprunter la D31, sur les hauteurs, pour accéder au belvédère qui surplombe Bastia. C’est une très belle vue qui s’offre à vous, permettant d’apprécier la taille des gros ferries (ici Corsica Linea et Corsica Ferries) dans le port.

Belvédère de Bastia – D31 – Ville-di-Pietrabugno

Au nord de la ville, la plage de Miomo et sa tour génoise nous ont bien donné envie de nous baigner, quel beau temps en ce mois d’octobre … on voit beaucoup de tours génoises sur le littoral ou même en montagne, en plus ou moins bon état. Un parking se situe juste de l’autre côté de la route à la hauteur de cette plage.

Pas facile à voir sans voiture, car elle est située dans les hauteurs de Bastia (à environ 2 kilomètres), il faut cependant absolument voir Notre-Dame de Monserato et son escalier saint (Scala Santa). Celui-ci est en fait la réplique de celui de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome. Celui qui le gravit à genoux est lavé de ses péchés ; c’est le pape Pie VII qui a accordé à Bastia cette faveur exceptionnelle. En effet, il n’y a q’une vingtaine d’escaliers saints dans le monde, un privilège rare !

Notre-Dame de Monserato – 73 chemin de Scala Santa (un peu au-dessus du couvent Saint-Antoine)

Où manger ?

Pendant notre séjour nous avons testé quelques adresses, les voici :

Sur la place du Donjon, juste en face du Palais des Gouverneurs, plusieurs cafés-restaurants proposent des menus à un prix abordable. Nous avons choisi de nous installer en terrasse du Café Louise, où nous avons choisi une salade au chèvre (dans de la pâte filo) et un plat généreux de gnocchi en sauce tomate.

Café Louise – Place du Donjon

A deux pas de la place du marché, ans une très belle salle voûtée aux pierres et briques apparentes, Terra di Catoni nous a régalés à des prix très raisonnables. J’ai choisi les gnocchi au pesto, maridou a opté pour les linguine aux langoustines ; repus, nous avons commandé un tiramisu pour deux, juste par gourmandise. Terra di Catoni c’est avant tout un domaine viticole, et il serait dommage de ne pas goûter leurs vins … dans la pièce immense, une large sélection de produits corses, charcuterie, conserves, biscuits etc … Ils ont d’autres adresses sur l’île (Macinaggio, Porticciolo, Erbalunga), avec des cartes assez similaires qu’à Bastia.

Terra di Catoni – 4 Cr Henri Pierangeli

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