J’avais entendu parler depuis pas mal de temps du festival Résonances Urbaines de Saint-Raphaël et à l’occasion d’un petit voyage dans le Var, j’étais ravie de voir tout cela en personne, et de vous montrer quelques unes des fresques murales dans cet article. Beaucoup de municipalités en France et ailleurs dans le monde ont compris l’attrait que pouvait constituer un parcours street art dans leur ville, et, à l’instar de Sète ou Montpellier, Saint-Raphaël est maintenant doté de son MACO (Musée À Ciel Ouvert).
Il est conseillé de récupérer le plan pour découvrir les oeuvres en vous rendant à l’Office du Tourisme, mais si cela n’est pas possible ou s’il est fermé, rendez-vous sur la page indiquée en fin d’article, vous y trouverez le pdf de ce document ainsi qu’une google maps, bien pratique !
Le centre culturel regorge de plusieurs fresques, (voir plus bas dans le post), et la première que nous voyons est de Ratur & Sckaro, peinte en 2020. Cette « émancipation » dont le thème est en résonance avec les 20 ans du centre, leur a pris sept jours de travail et ils ont utilisé des couleurs primaires qu’ils ont mélangées pour obtenir les autres teintes nécessaires. Originaires du Havre, ils ont choisi de représenter une Marianne, allégorie de la République, avec une couronne de lauriers, enveloppée dans un drapeau bleu blanc rouge. On retrouve les deux frères (Arthur et Oscar) à Sète pour le K-Live, peut-être y êtes-vous déjà allés ? (pour mémoire Ratur avait peint en solo une fresque dans Offside Gallery à Décines ; il vit maintenant à Vancouver).
Je vous invite ensuite à monter l’escalier intérieur qui mène du rez-de-chaussée au troisième étage du centre culturel, pour voir les collages d’Olivia Paroldi , très poétiques, représentant des fillettes tenant des ballons, dédiées aux droits de l’enfant. L’artiste a commencé à coller ses estampes dans la rue il y a quelques années, et aime participer à des projets pédagogiques, comme en 2021, avec une école du Sénégal.
Côté pochoirs on n’était pas en reste : on croise Cib stencil et Julien Morel à plusieurs endroits, sur des bornes ou des boîtes aux lettres. Cib Stencil est originaire du Var et connaît donc bien Saint-Raphaël ! Son patronyme CIB signifie Citoyen International B. Les deux artistes ont représenté des personnalités, du cinéma ou de la chanson (David Bowie, Jack Nicholson, Tommy Shelby de Peaky Blinders, Steve Mc Queen, Mick Jagger …). Julien Morel quand à lui a d’abord pratiqué son art en région parisienne, dans les années 2000 ; s’il pratique la fresque et le collage dans la rue, il expose aussi en galerie, avec des impressions style « code-barre », qui rendent son style reconnaissable.
Une des plus imposantes fresques est celle de Lokiss , qu’on retrouve dans le patio du Centre Culturel Georges Ginesta ; c’est un artiste multi-disciplinaire et le pionnier de la culture graffiti européenne. J’aime toutes ces couleurs vives (36 différentes) utilisées dans cette oeuvre de 2019 ! Pour mieux apprécier ce portrait immense, entrez dans le centre et montez les escaliers !
Le festival a déjà eu lieu à quatre reprises, le dernier ayant eu lieu en 2021 … passant sous la voie ferrée, on apprécie les arbres curieux dessinés par Sandrine Lorenzo, qui se prolongent du mur vers le trottoir … celle-ci aime s’exercer aux trompe-l’oeil architecturaux, aux panoramiques … issue des beaux-arts, il faut dire qu’elle maîtrise parfaitement cette technique.
Sur la plage du Veillat, le centre de secours aux allures « miamiesques » se retrouve bien pimpé avec un décor sur tout son pourtour ; c’est grâce à Kotek & Compiano qu’on peut voir un peu de couleur sur cet édifice tout blanc. Je ne connaissais pas ces artistes, c’était intéressant de les découvrir.
Près du port, on retrouve avec plaisir les créatures imaginaires de Codex Urbanus … si vous faites un tour à Paris, vous verrez sûrement ses dessins sur les murs, puisque c’est dans ce quartier qu’il vit. Cette scène est très symbolique, il s’agit du rituel de la pesée des âmes, très bien expliqué sur un panneau près de la fresque. Sur l’un des plateaux on voit le chapeau de Bonaparte (à son retour d’Egypte), et sur l’autre, la plume de Maat, (la plume de la vérité). C’est au passant de décider, en fonction de ce qu’a réalisé l’empereur, de quel côté penchera la balance … et donc quel sera le sort de Bonaparte !
Akhine est présent surtout en région parisienne (voir mon article par exemple sur le Spot13 ou sur le Clos du Chêne à Montévrain dans la rubrique street art) mais on le découvre ici avec plaisir pour encore un beau portrait, toujours en finesse et souci des détails, mêlé à du lettrage sophistiqué de Brok, originaire de Vitry-sur-Seine. Il fait partie du collectif 3HC TNB BAD VBA SPAM, très actif.
On termine notre visite par un hommage à Saint-Exupéry, sur le collège du même nom, au nord de la ville. C’est une très belle réalisation sur 91 m² d’Anthony Albterti aka Mr One Teas, dans des couleurs contrastées, rouge et bleu ; on y voit Antoine de Saint-Exupéry en tenue d’aviateur ainsi que son avion et des livres volants non-identifiés … car il était également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont le Petit Prince, le plus connu.
L’aviateur avait disparu au large de Marseille le 31 juillet 1944.
J’espère vous avoir donné envie de parcourir les rues de Saint-Raphaël, en souhaitant que d’autres oeuvres s’ajoutent au parcours existant !
Plan à télécharger ici ⇒ https://www.ville-saintraphael.fr/cultivee/art-urbain/musee-a-ciel-ouvert-maco
cool ce street art sur la Côte d’Azur !