Málaga centre historique

Après vous avoir montré la facette romaine et musulmane de Málaga, ainsi que les magnifiques fresques de street art de la ville, je vous invite aujourd’hui à une flânerie dans le centre ville, ou quartier historique, à travers plusieurs musées, monuments ou lieux.

Commençons par la magnifique cathédrale de l’Incarnation, qui fut construite sur le site d’une ancienne mosquée, et a duré pas moins de trois siècles, du XVIe au XVIIIe siècle. On y remarquera donc forcément un mélange visible de styles, avec une prédominance pour celui Renaissance.

Voici une photo de la façade principale, qui donne sur la Plaza del Obispo, et qui est de style baroque. Trois portails très décoratifs ont été réalisés avec des marbres de différentes couleurs. Au centre, entre les colonnes torsadées, le relief représente l’Incarnation, nom de la cathédrale.

On n’entre pas de ce côté, mais par le portail latéral gauche, et on est surpris par la taille de cette cathédrale, à trois nefs, la nef centrale étant plus large. Les magnifiques orgues baroques sont du XVIIIe siècle, et chaque chapelle mérite qu’on s’y attarde.

Avant de partir, allez jeter un coup d’oeil au petit musée (accès par la boutique), au premier étage, qui présente quelques tableaux à thématique religieuse, des sculptures anonymes des XVIe et XVIIe siècle, ainsi que des pièces d’orfèvrerie.

J’avais hâte de faire une autre exploration de cet édifice, celle des toits de la cathédrale ! C’est un ticket à acheter séparément (on peut le faire en ligne), et il se fait en mode accompagné, donc les départs se font à heures fixes. C’est par l’escalier situé dans la tour nord qui date du XVIIIe siècle, et mène aux premières terrasses des chapelles, puis on emprunte un autre escalier, plus ancien, qui mène au toit. On se trouve alors à environ 50 mètres de hauteur, et on aura gravi environ deux cents marches (ça va, ce n’est pas énorme). Comme vous le voyez sur la photo ci-dessous à droite, on a une très belle vue à 360° sur la ville, et sur celle de gauche, on peut constater que de façon surprenante, les voûtes n’ont pas de toit.

Sur cette photo, on voit bien l’embryon de tour de droite, qui est inachevée, qui lui doit le surnom de « manchotte » (La Manquita).

Catedral de la Encarnación – Calle Molina Lario 9
Entrée dans la cathédrale payante (6 €), billeterie séparée pour les toits (6 €) mais 10 € pour les deux. La montée sur les toits se fait à horaires fixes, en groupe. Ouverture de 10 h à 18 h sauf le dimanche (14 h – 18 h)
Site web : https://malagacatedral.com

Devant la façade principale de la cathédrale se trouve le palais épiscopal ; il regroupe un ensemble de bâtiments construits entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Il conserve son très beau portail de marbre gris et rose à colonnes corinthiennes (dans la niche supérieure, on distingue une pietà). Là aussi, pas de chance, il était fermé à chacun de mes passages, donc je n’ai pas vu l’intérieur …

L’église du Sagrario est juste à côté de la cathédrale, mais hélas fermée pour une durée indéterminée. On peut admirer néanmoins cette très jolie porte de style gothique, située côté rue, l’autre entrée étant située dans les jardins de la cathédrale.

Pour les amoureux d’archéologie et de peinture, je conseille de voir le musée de Málaga, installé dans l’immense ancien bâtiment des douanes, de style néoclassique, construit à la fin du XVIIIe siècle quand le trafic maritime était à son apogée.

Il abrite les fonds des anciens musées d’Archéologie et des Beaux-Arts, organisées sur trois étages, autour de cet élégant patio. On peut même, au rez-de-chaussée, visiter une partie des réserves (mais vous pouvez zapper cette partie, ce n’est pas la plus intéressante).

Au premier étage sont exposées la collection de beaux arts (essentiellement des oeuvres du XIXe siècle) ; c’est une époque où Málaga connut un fort développement industriel mais aussi culturel. On y admire les paysages de Carlos de Haes, les peintures de l’Ecole de Málaga, d’Antonio Muñoz Degrain, de Joaquín Sorolla y Bastida, et Ramón Casas. La dernière salle présente une sélection d’artistes locaux du XXe siècle.

Au deuxième étage se trouve la section archéologique, intéressante pour découvrir l’histoire de la province et de la ville, de la préhistoire jusqu’à la période de domination arabe, en passant par les époques phénicienne, grecque et romaine. A voir : un superbe ensemble funéraire de l’époque phénicienne (la Tumba del Guerrero) dont fait partie le masque en photo ci-dessous à droite.

Museo de Málaga – Plaza de la Aduana, 1 – Gratuit pour les ressortissants européens (sur présentation du passeport ou la CNI)
Site Web : http://www.museosdeandalucia.es/web/museodemalaga/informacion-general

Saviez-vous que Picasso était natif de Málaga ? Il n’y a pas vécu étant adulte, mais il n’a pas oublié ses racines malagueñas. De nombreuses oeuvres de l’artiste sont visibles dans le très beau palais de Buenavista (devant lequel une longue file d’attente s’allonge souvent, surtout le dimanche).

Le palais Buenavista est un bâtiment Renaissance a conservé de beaux plafonds au niveau de son escalier, et les galeries du premier étage. Ici sont présentées une sélection d’oeuvres de Picasso, qui proviennent de collections privées de sa belle-fille et de son petit-fils (il y a aussi d’intéressantes expositions temporaires). Plus de 250 huiles, dessins, gravures, sculptures et céramiques composent cette collection, qui est présentée par thèmes, et retrace l’oeuvre hétéroclite de l’artiste. Plus rare, on y voit les tout premiers dessins de Pablo, qui dès son plus jeune âge, faisait preuve de beaucoup de maîtrise et de talent !

Bon à savoir : ⇒ l’entrée est gratuite les dimanches, pour les deux dernières heures d’ouverture. (ces horaires varient suivant la saison, consulter le site)

Museo Picasso – Palacio de Buenavista, C. San Agustín, 8 – Tarif adulte : 9 € hors expositions temporaires
Site Web : https://www.museopicassomalaga.org/

Voici la discrète église de Santiago Apóstol, située dans l’étroite calle Granada, pas très loin de la place de la Merced. C’est la plus ancienne de Málaga, elle a été fondée après la Reconquête, et conserve de son décor mudéjar une tour de brique ornée de panneaux de sebka, ainsi que ces entrelacs géométriques autour de son ancien portail (aujourd’hui aveugle, qui est en photo ci-dessous).

Eglise de Santiago Apostol – Calle Granada, 78 – Entrée libre

Au nord du quartier historique, se trouve la Place de la Merced, anciennement « place Riego ». On y trouve quelques bancs, et des arbres qui donnent un peu d’ombre, bien appréciée pendant les mois chauds en Andalousie. Au centre, vous remarquerez cette obélisque blanche : c’est le monument érigé en l’honneur José Maria Torrijos, un général libéral fusillé, avec sa troupe de 48 soldats, sur ordre de Fernando VII, en 1831. Il avait essayé d’organiser un soulèvement contre le régime absolutiste du dirigeant.

C’est paraît-il sur cette place que Picasso a fait ses premiers pas (sa maison natale est le long de celle-ci), et ses premiers dessins représentaient les pigeons et colombes qui se baladent ici. Au XVe siècle, la place était un marché public, et même après l’érection de cette obélisque, l’endroit était animé, et un lieu de loisirs et de divertissement pour les bourgeois, au XIXe siècle.

Lorsque je suis venue il y avait un petit marché d’artisans sur une partie de la place, c’était bien sympathique, je me suis renseignée et en fait cela a lieu chaque premier dimanche du mois. Si vous recherchez un souvenir, un cadeau qui ne soit pas made in China, c’est l’occasion ou jamais …

C’est en octobre 1881 que Pablo vit le jour à Málaga ; dix ans plus tard, il déménageait avec sa famille à La Coruña, puis plus tard à Barcelone, puis s’installait en France pour la dernière partie de sa vie d’artiste. On découvre ici un appartement remeublé avec des éléments d’époque.

Museo casa natal de Picasso – Pl. de la Merced, 15 – ouvert tous les jours de 9 h 30 à 20 h – Tarif adulte : 3 €

Un autre exemple remarquable de peinture, plus spectaculaire que l’église de Santiago, est celle qu’on peut admirer sur l’Eglise San Juan Bautista. C’est un peu le street art de l’époque 🙂  (si vous avez loupé mon article sur le street art à Málaga , allez vite le lire !). La présence de peintures murales sur les façades des édifices les plus nobles est l’une des caractéristiques de l’architecture malaguène du XVIIIe siècle. Elles ont été cachées sous plusieurs couches de chaux et heureusement ont été révélées au grand jour au cours des dernières années. Celle-ci, en forme de maille, illustre une grande maîtrise dans l’association de couleurs. D’autres églises de Málaga ou édifices de la ville en témoignent (par exemple au n°23 de la rue Carretería, ou rue Gaona ou rue Panaderos).

Même si l’extérieur n’est pas spectaculaire, entrez dans l’église del Santo Cristo de la Salud. Connue sous le nom du Saint-Christ, elle fut fondée par les Jésuites, qui décidèrent de s’installer définitivement à Málaga en 1572. Sa coupole en demi-orange est particulière, avec des représentations de personnages de façon très réaliste. Une merveille du style baroque, ouverte en 1630 aux fidèles.

Eglise del Santo Cristo de la Salud – Calle Compañia, 4 – Accès libre

Cette grande place a eu plusieurs noms au fil des années, on l’appelle aujourd’hui la Place de la constitution. C’est un point névralgique qui vous servira sûrement de repère lorsque vous vous promènerez dans cette zone piétonne. On l’a nommée « place des quatre rues », à l’époque de la Reconquête, puis Plaza Mayor jusqu’en 1812. On y trouve des bâtiments officiels comme l’hôtel de ville (qui s’y trouvait jusqu’en 1869, la prison, l’Audiencia, le couvent de Las Augustinas, la Casa del Corregidor …

La fontaine de Gênes est mise sur le côté, pour ne pas gêner la célébration d’évènements, près de ces majestueux palmiers.

Quelle fabuleuse collection que celle exposée au sein du musée Thyssen … c’est pour moi un incontournable de la ville ! Dans un palais d’architecture palatine édifié au XVIe siècle, le Palais Villalón, de nombreux chefs d’oeuvre espagnols mais aussi internationaux sont exposés depuis 2011. Mais qui est Carmen Thyssen ? Elle est la veuve de Hans Heinrich Thyssen-Bornemisza, un richissime héritier de l’empire industriel de sa famille et grand collectionneur d’oeuvres d’art. C’est en fait le père de Hans, Heinrich, qui commença cette collection. Il cède dès 1993 une partie de celle-ci à l’Etat espagnol, et après son décès, Carmen a continué ses actions de philanthropie, et on s’en réjouit !

C’est en effet dans les nombreuses salles de ce palais que l’on peut admirer de très nombreux tableaux d’artistes andalous, principalement des oeuvres du XIXe et XXe siècle. La muséograhie s’organise en quatre parcours différents : les maîtres anciens, les paysages romantiques et peinture de moeurs, la « préciosité » et la peinture naturaliste, et enfin fin de siècle.

Musée Carmen Thyssen – ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 19 h – le lundi de 12 h à 16 h – Tarif adulte collection permanente : 13 € (audio guide supplément de 5 €)
Site Web : https://www.museothyssen.org/en/

Après toutes ces visites … pourquoi ne pas se détendre dans un lieu unique, situé juste à côté du musée Thyssen ? Dans l’ancienne médina, ce hammam magnifique a ouvert ses portes récemment, et il respecte le style d’art nasride dans sa décoration. On retrouve cet art ornemental dans ces bains arabes. Après m’être laissée flotter dans les bassins d’eau chaude, tiède et froide, puis dans le hammam, j’ai carrément lâché prise pendant le massage aux huiles essentielles (dispo en version 15, 30, 45 ou 60 minutes, selon le temps ou le budget dont vous disposez). D’autres rituels sont proposés, (Renaz, Akwalm, Amawa), mais si on choisit la prestation Miyah (accès aux bassins, hammam, gommage et massage, la durée sur place est de une heure trente). Prix à partir de 33 €, variables suivant les jours, heures et types de prestation.

Hammam Al Andalus – Pl. de los Mártires Ciriaco y Paula, 5
Site Web : https://malaga.hammamalandalus.com/

J’espère que cette promenade dans le centre historique de Málaga vous a plu ! Comme vous le voyez il y a énormément de choses à voir et à visiter, vous serez occupés pendant plusieurs jours, sans vous ennuyer ! Si vous avez un compte Pinterest, vous pouvez épingler l’image ci-dessous dans vos tableaux voyage 🙂 Et si vous aimez la ville, j’ai encore d’autres articles à publier, pour partager avec vous les lieux d’intérêt en dehors du centre, et aussi un aperçu de quelques bonnes adresses gourmandes testées et validées !

MÁLAGA TOURISME
Site Web : http://www.malagaturismo.com/fr