Lors de mon dernier voyage dans la capitale, j’ai décidé d’explorer un peu le street art dans le XIXème arrondissement. Ayant retrouvé mon amie blogueuse Mathilde (blog Voyager en photos) rue de Cambrai, et avant de rejoindre les quais, j’ai admiré la douzaine de fresques qui se succèdent sur un mur en aplomb de la voie ferrée. « Rêver son horizon » est un projet porté par l’agence artistique Osaro et le promoteur immobilier Icade, dans ce parc d’activités. Les artistes Alber, Kalouf, DaCruz, JBC, Kanos, LEK, Retro, Shupa et Zoer , de styles très différents, ont peint leur vision de cet horizon, sur les 420 mètres de longueur de ce mur, (30 mètres par artiste), et ce, pendant vingt jours. Si vous aimez les chiffres, sachez que pour peindre cet ensemble, 1500 bombes spray et 700 litres de peinture ont été utilisés.
Parfaitement raccord avec le ciel bleu de cette journée d’été, ces trois portraits réalisés par Alber sont magnifiques, j’étais ravie de revoir le travail de l’artiste un peu plus tard à Decazeville, le mois suivant.
Je connaissais moins les oeuvres de Retro, vous avez peut-être vu certains de ses dessins alors qu’il signait encore « Toons » ; il est devenu un des artistes incontournables de l’est parisien, avec une influence venant du Japon sur ses dernières fresques.
Pas besoin de vous présenter Pascal Lambert alias Kalouf, qui a participé aux deux Zoo Art Show à Lyon , il a réalisé un énorme gorille sur un ancien hôtel à la Part-Dieu (hélas détruit) …. retrouvez-le aussi dans mon article itinéraire street art à Lyon . Ici c’est un oiseau au long bec qui s’offre à nos yeux, peut-être un héron cendré ? Je n’en suis pas certaine ; il y a un très joli travail sur le plumage.
Nous avons ensuite rejoint le quai de la Gironde sur le canal de Saint-Denis et malgré nos efforts nous n’avons pu localiser l’immense « Lady » de FinDac, tant pis … Un peu dépitées, nous avons rejoint le quai de l’Oise …
… puis avons bifurqué sur la rue de l’Ourcq, qui ne nous a pas déçues, par exemple avec ce duo Cart1 (le curateur du Peinture Fraîche Festival à Lyon) et Hazul et ses belles volutes bleues.
Toujours dans la rue de l’Ourcq , on a pris notre temps pour admirer les fresques réalisées à cet endroit, certaines l’ont été pour une manifestation qui a eu lieu durant l’été 2019, là encore soutenue par l’agence Osaro, qui s’est engagée dans une démarche écologique : le zéro carbone. C’est pourquoi, pur compenser le coût écologique de la pratique du street-art, Osaro soutient en contrepartie une association engagée dans une démarche écologique : Activille. Ces fresques dédiées à la faune et à la flore ont été réalisées par Doudou style, Kanos et Dune.
La fillette à la moue boudeuse et les pandas et autres papillons, oiseaux, par Doudou style :
Toujours sur ce long mur, un très beau caméléon peint par Sitou Matt Imagination (SMI)
et celle-ci, faite en octobre 2016, par BrunoBig , (de son vrai nom Bruno Carneiro Mosciato) un artiste brésilien dont le trait me fait penser un peu à Bailon, vu par exemple à Manchester. Plusieurs oiseaux de feu qui se rejoignent, sur un fond de fleurs et plantes, avec un tracé noir qui rend l’ensemble très précis et encore plus percutant ! Je trouve les couleurs encore très vives pour une fresque qui a 4 ans !
Ray et M53 (Chine) à droite, Mohammed Awudu (Mohawudu) à gauche, deux fresques très différentes mais que j’aime beaucoup.
L’oeuvre de VinieGraffiti devait être recouverte en juin pour l’édition 2020 du festival, finalement j’étais contente qu’il soit repoussé pour pouvoir l’admirer !
L’association Cultures Pas Sages, créée en 2013 par l’artiste dAcRuZ, contribue à réhabiliter et à donner du lien social à ce quartier du XIXème arrondissement. Il a réussi à mettre sur pied le festival de street art Ourcq Living Colors qui a lieu chaque année, avec une version un peu allégée en 2020 en raison du contexte sanitaire. Agissant en tant que directeur artistique du festival, dAcRuZ invite les meilleurs graffeurs de Paris et d’ailleurs à participer. Marko93, Hopare, Bruno Big, Smile, Kan ou encore Astro font partie des habitués. Pour le grand public c’est aussi une réussite, car autour de cette manifestation gravitent beaucoup d’activités proposées, et la plupart des gens est ravie de découvrir ou redécouvrir l’art urbain.
Peinte pendant l’édition 2019 de ce festival, une très belle pièce de Shaka alias Marchal Mithouard, présent dans l’Offside Gallery de Décines (et qui était aussi venu pour la première édition du Peinture Fraîche Festival à Lyon). Avec ce fond en bleu marjorelle, le sujet se détache forcément bien !
J’étais très contente de retrouver les dessins de Sêma Lao, découverte lors de ma visite du DeDalE à Vannes . Elle a représenté Michèle Morgan sur la péniche Grande Fantaisie qui est à la fois un lieu culturel et un restaurant. Peut-être avez-vous vu son renard, peint pour le Zoo Art Show XXL à Lyon ?
Sur l’autre côté de cette même péniche, Marko93 a peint un hommage à la boxeuse Sarah Ouhramoune « Sarah, la charmeuse de jaguar ». Cet artiste vit et travaille à Saint-Denis en région parisienne, et tout comme Sêma Lao, il était présent au Zoo Art Show 3.
Le festival investit aussi les rues de Thionville, Germaine Taillefere, des Ardennes, aussi ne les manquez pas lors de votre balade artistique. Ici, une fresque de Skio qui peint souvent des moitiés de visage, c’est en quelque sorte sa marque de fabrique, qu’il appelle « Human In The City » : c’est sa démarche créative : le regard disparaît pour laisser place au vôtre.
On retrouve aussi Matt Sitou pas très loin, avec un très beau portrait d’une jeune femme à l’expression joyeuse … elle a été peinte également en 2019, un grand cru pour le festival Ourcq Living Colors.
En continuant à longer le Canal de l’Ourcq, nous nous retrouvons sur le Quai de la Seine … l’occasion de voir un grand Invader ainsi qu’un dessin de NDEK en dessous, qui collant à l’actualité. Pas très loin, un portrait de Percheye multicolore.
Pour faire une pause salade ou pizza, je vous recommande cette adresse, à savourer à l’intérieur ou en terrasse.
Simonetta – 27 Quai de la Marne – 75019 Paris
Avant de continuer plus loin, nous nous arrêtons pour voir le Red Horseman de Banksy, protégé d’un plexi, sur l’avenue de Flandre.
Enfin nous avons terminé la journée en allant voir le mur Rosa Parks, dont je l’avoue, je n’avais jamais entendu parler. Situé rue d’Aubervilliers à la croisée du XIXe et du XVIIIe, c’est la plus longue fresque visible à Paris, inaugurée en 2015. Sur ce mur qui appartient à la SNCF, les dessins se renouvellent régulièrement et je n’y ai pas vu de noms très connus mais cela vaut le déplacement tout de même.
J’ai particulièrement aimé ce portrait par PBOY « Papa c’est quoi l’argent », avec une technique proche du pointillisme vraiment réussie.
Connaissez-vous ce coin de Paris ? Je vous conseille de l’explorer ! En attendant n’hésite pas à épingler l’image ci-dessous pour relire mon article plus tard …
OSARO
Site Web : http://osaro.fr/
OURCQ LIVING COLORS
Site Web : https://www.ourcqlivingcolors.com/
9 réponses sur « Street art sur le canal de l’Ourcq »
Très jolie balade ! C’est marrant de voir les rues autour de chez moi 😀
ah tu habites ce coin-là ? Super dis-donc, tu dois en voir tous les jours du street art !
C’était une belle balade ! Il faut dire qu’il y en a des belles fresques à découvrir dans le quartier !
oui j’en garde un très bon souvenir, j’espère que nous en ferons une autre lors d’un prochain voyage à Paris !
ça déchire en effet ! le coin est connu mais tu m’as fait découvrir les fresques faites pour Osaro, merci
C’est splendide ! J’ai eu beaucoup de coups de cœur dans toutes ces œuvres ❤️
contente de t’avoir fait découvrir de jolies fresques parisiennes chère Aurélie !
Géniales toutes ces fresques, j’adore l’ambiance! Et toutes ces réalisations sont superbes!
[…] Art Festival de Puteaux dernièrement. Je vous parle aussi de Marko93 dans mon article sur le street art le long du canal de l’Ourcq. On ne voit pas bien sur la photo de gauche, mais l’auteur a ajouté une citation de Paul […]