C’est avec grand plaisir que je reprends la plume aujourd’hui pour continuer mes articles sur notre oadtrip en Sicile … après vous avoir montré Palerme puis Caltagirone et Raguse, nous voici arrivés dans le sud est, à Noto, l’une des villes baroques les plus célèbres de l’île, sur les contreforts des Monti Iblei.
Comme beaucoup d’autres endroits ici, elle fut complètement rasée par le séisme de 1693, et fut ensuite rebâtie par les nobles locaux qui la transformèrent en cette magnifique cité, classée au patrimoine mondial par l’Unesco.
Nous arrivons à nous garer dans une des rues proches du centre ville, prêts à explorer les palazzi et autres églises.
Nous passons devant le Palazzo Rau della Ferla : ce palais a été restauré pendant plus de six ans avec soin (extérieur comme intérieur) et aménagé en appartements dont deux étaient encore en vente quand nous sommes venus à Noto. Pour visiter il suffisait de payer … 100 € !
Il se trouve que le jour de notre visite était le 2 juin, jour de la fête nationale. Sur la clôture du mémorial en honneur des habitants de Noto morts pour leur pays pendant la première guerre mondiale, une bannière « Viva l’Italia Sovrana« . A l’arrière, on voit la façade du Palazzo Landolina di Sant’Alfano (1730) – (j’ai vu des photos de l’intérieur et c’est magnifique, à voir une prochaine fois !)
L’hôtel de ville de Noto est plutôt majestueux …. pas étonnant, c’est un ancien palais, le Palazzio Ducezio . Il a été construit en 1746 par l’architecte renommé Vincenzo Sinatra , responsable de beaucoup de bâtiments du sud-est de la Sicile, qui sont sortis de terre après le tremblement de terre de 1693. Le premier niveau a été ajouté en 1951.
Moyennant un prix raisonnable, on peut voir à l’intérieur, au rez-de-chaussée la pièce meublée dans le style Louis XV et qui était conçue au départ pour être un petit théâtre. La salle a été restaurée en 1932,
Le plafond peint du XIXème siècle (par Antonio Mazza) est superbe, (avec un effet visuel trompe-l’oeil qui laisse penser qu’il est en creux alors qu’il est plat) ainsi que la galerie des glaces : en regardant les deux miroirs, on a une vue à l’infini !
Palazzo Ducezio – Corso Vittorio Emanuele – Tarif : 2 €
Nous l’avions repérée dès notre arrivée, c’est le duomo, la Cathédrale di San Nicolò, dédiée à Saint-Nicolas de Myre, à laquelle on accède par un large escalier … elle domine la place où nous nous trouvons, et fait face à l’hôtel de ville. Elle fut construite au XVIIIème siècle, … mais patatras, à l’occasion d’un tremblement en 1990, elle fut très fragilisée et la nef centrale ainsi que la coupole se sont effondrées en 1996 ; elle dut être reconstruite, et a rouvert aux fidèles et touristes en 2007.
Duomo – Piazza del Municipio – Tarif : 2 €
Comme à Caltagirone, nous avons vu de magnifiques escaliers, recouverts temporairement (rassurez-vous, ce n’est pas de la peinture, mais une pellicule synthétique imprimée posée sur la pierre). Il s’agit d’un projet de la société de designers iwhiteplus . Un autre escalier était habillé pas très loin, je le partagerai sur Pinterest où je vous invite à me rejoindre : https://www.pinterest.fr/argone/
A la droite du Duomo, nous allons ensuite voir la Basilica San Salvatore, assez imposante aussi.
Rose, bleu, violet, or … on ne sait où poser ses yeux ! La nef unique à plafond voûté est de style néo-classique.
Moyennant un don volontaire, on peut ensuite accéder à deux petites terrasses sur l’église, qui permettent d’avoir une belle vue sur (les voisins, hi hi hi) la place et la cathédrale …
Basilica San Salvatore – Corso Vittorio Emanuele 128 / Entrée libre – Accès terrasses : à discrétion (2 € recommandé)
Un peu plus loin sur le Cours Vittorio Emanuele qui est la rue principale de Noto, nous nous arrêtons à l’église San Carlo AlCorso . (ou église du Collegio) et a remplacé une construction précédente, victime elle aussi du séisme. Sa façade est très belle, sur trois niveaux, avec des colonnes libres, dont les chapiteaux sont de style dorique en bas, ionique au milieu et corinthien en haut.
A l’intérieur, on peut y voir trois nefs couvertes par une voûte en berceau. La cloche et le maître autel proviennent de l’ancienne église jésuite de Noto Antica.
Dans le choeur, au-dessus de l’entrée, se trouvent les orgues qui datent du XVIIIème siècle.
Nous choisissons de prendre de la hauteur et de grimper les 80 marches de l’escalier de pierre en colimaçon …
Aucun regret, même si on n’est pas très haut, on a une belle vue sur la ville et la campagne des environs …
On peut s’approcher très près des cloches … attention aux oreilles si elles sonnent à ce moment-là ! Pensez à utiliser la fonction panorama de votre smartphone pour prendre une jolie photo …
Eglise San Carlo – Corso Vittorio Emanuele, 121 – Accès libre à l’église / Accès au campanile : 2 €
Si vous décidez d’acheter un ticket pour visiter le Teatro Tina Di Lorenzo (ou Teatro Comunale Vittorio Emanuele), vous pourrez entrer dans le hall, dans la salle mais aussi au premier étage des loges. Les loges sont en effet ouvertes et elles offrent une belle vue sur la scène et la salle de spectacle aux 308 sièges couverts de velours rouge. Si la façade de style néo-classique est un peu tristounette et aurait peut-être besoin d’un petit nettoyage, l’intérieur est magnifique, que ce soit le plafond comme les loges. On ne voit pas bien sur ma photo, mais sur le fronton se trouvent des statues allégoriques portant harpes, trompettes
Si vous êtes chanceux vous pourrez peut-être voir une troupe de théâtre en pleine répétition ? C’est le seul théâtre de la province de Syracuse qui a un programme de pièces tout au long de l’année.
Il paraît que le théâtre avait été commandé par la fille d’une riche famille de Noto, passionnée d’art, Concettina Di Lorenzo, (prénom raccourci à Tina) qui aimait aussi jouer la comédie (elle avait d’ailleurs commencé sa formation d’actrice à l’âge de 13 ans, à Naples). Son talent et sa grande beauté en ont fait une véritable star du théâtre italien de la fin du XIXème siècle, et la ville a donné son nom à ce théâtre municipal en 2011.
Au centre du plafond peint se trouve Euterpe, la muse grecque qui présidait à la musique ; la décoration intérieure, les stucs, sont assez inspirés du théâtre San Carlo de Naples ou la Fenice à Venise.
Teatro Tina Di Lorenzo – Piazza XVI Maggio, 1 – Tarif : 3 € (il existe un billet combiné qui vous permet de visiter le théâtre et le Palazzo Ducecio)
En face de ce théâtre, sur la place du 16 mai, se trouve l’église San Domenico, que nous n’avons pas visitée car hélas elle était fermée ; elle est attenante à l’ancien couvent dominicain, tous les deux conçus par Rosario Gagliardi.
J’avais vu, en feuilletant la revue de bord dans notre avion Volotea qui reliait Lyon à Palerme, une publicité pleine page pour promouvoir le Palazzo Castelluccio … l’endroit m’avait semblé très beau, et même si la visite est un peu chère (12 €) nous avons choisi d’aller le voir. Il n’est pas mentionné dans les guides voyage, ce que je trouve très surprenant car il est magnifique.
Le propriétaire est un français, Monsieur Jean-Louis Remilleux , producteur de l’émission de télévision « Secrets d’histoire », animé par Stéphane Bern. Il possède déjà le Château de Digoine en Bourgogne, que nous aimons beaucoup et avons visité plusieurs fois, ainsi que d’autres propriétés.
Le palais fut construit en 1782 par le Marquis di Lorzenzo del Castelluccio, une des plus anciennes familles de Noto, donc après le tremblement de terre de 1693. La façade n’est pas baroque comme la plupart des bâtiments reconstruits de la ville, mais plutôt dans le style néo-classique, en vogue à l’époque. On retrouve ce style dans les fresques bien conservées du plafond et les murs de l’étage noble. Les sols originaux, en céramique sicilienne, ont tous été protégés.
Après la mort du dernier Marquis de Castelluccio c’est l’Ordre de Malte qui a hérité du palais et l’a conservé quelque années ; c’est en 2011 que le producteur de télévision l’achète, mais le palais était inhabité depuis des dizaines d’années donc en très mauvais état, tout était à reprendre, portes, fenêtres, électricité, peintures … quel travail de longue haleine !
Les photos que je montre ici viennent de leur brochure, distribuée gratuitement si on visite ; en effet les clichés à l’intérieur sont interdits, car le palazzo est privé, et encore habité par la famille. Ce merveilleux palais du XVIIIème siècle est situé au coeur de Noto et il se visite avec un guide (se renseigner au préalable pour en avoir une en français).
Les pièces ont gardé le carrelage et une partie des décorations murales d’origine. L’ensemble a été magnifiquement restauré, et le mobilier a été recomposé pour être en harmonie avec chaque pièce du palais. Et si vous aimez le style Empire, vous pourrez même voir le lit de Joseph Bonaparte ! Il n’y a aucun meuble d’origine mais Mr Remilleux a soigneusement rassemblé le mobilier et les peintures de la même époque, qui restituent l’atmosphère d’un palais habité. Il a fallu quatre années de travaux pour le ressuciter en respectant sa patine et son histoire.
Seules les cuisines du palais n’ont pas eu besoin d’être restaurées, elles étaient en parfait état, comme les écuries, qui ont juste été « rafraîchies ».
Palazzo Castelluccio – Via Cavour, 10 / email : info@palazzocastellucio.it
Attention : ouvert du 1er avril au 31 octobre uniquement (tous les jours de 11 h à 19 h)
Tarif visite guidée (uniquement) : 12 € (gratuit pour les moins de 12 ans)
Il est possible également de visiter le Palazzo Nicolaci di Villadorata, mais il est moins intéressant à l’intérieur paraît-il (entrée 4 €)
Connaissez-vous la ville de Noto ? Pour moi c’est un incontournable de la Sicile, surtout si vous aimez l’architecture baroque …
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3 réponses sur « Noto »
woaw quelle ville magnifique, typiquement italienne !!!! ça fait rêver ….
J’aimerais beaucoup découvrir la Sicile notamment pour le patrimoine culturel, architectural et historique ! ça a l’air vraiment impressionnant…
c’est une île fabuleuse, au patrimoine inimaginable …