Voici le début de nos aventures après un premier passage rapide à Exeter dont je vous avais parlé il y a quelques jours.
Ce jour-là, après un petit-déjeuner copieux pris à notre fabuleux hôtel Cary Arms surplombant la baie de Babbacombe pas loin de Torquay, nous avons rejoint la ville de Plymouth , dans le sud du Devon, sous un ciel radieux. Il était encore assez tôt mais il n’y a pas d’heure pour tout apprendre sur le gin, n’est-ce pas ? Nous pénétrons donc dans le bâtiment de la distillerie Black Friars où sont fabriqués plusieurs milliers de litres de ce puissant breuvage, et où sont organisées des visites et des dégustations pour le grand public. On le repère de loin avec cette cheminée en petites briques … il est assez rare que des industries opèrent toujours sur le lieu de leur création, mais c’est le cas ici, et c’est la seule encore en activité, sous la marque Plymouth Gin, installée dans un ancien monastère dominicain.
Pour commencer, un peu d’histoire, devant cette frise chronologique : c’est en 1793 que l’activité a commencé, d’abord par Fox & Williamson, puis par la société Coates & Co., ce jusqu’en 2004. Au cours des années la distillerie a été agrandie pour pouvoir répondre à la forte demande, et la production fut interrompue pendant les guerres. C’était le gin officiel pour les officiers de la British Royal Navy, tout de même !
La société fut rachetée en 2006 par le groupe suédois V&S (Absolut Vodka), lui-même absorbé par Pernod Ricard en 2008.
La recette demeure très confidentielle et nous n’avons été autorisés à prendre des photographies qu’à certains endroits très précis. Il fallait aussi éteindre nos téléphones par sécurité, étant donné l’importante quantité d’alcool stockée ici !
L’ingrédient principal du gin ce sont les baies de genièvre (juniper en anglais) ; d’autres épices ou plantes complètent cette base, comme les baies de coriandre, la cardamome, l’angélique, des zestes d’orange et de citron, de la racine d’iris … nous avons pu sentir tous ces ingrédients dans la pièce dédiée, au cours de la visite.
La visite se termine d’une façon plutôt agréable puisque c’est dans une grande pièce aménagée en bar que nous pouvons soit déguster un cocktail, soit choisir une mini bouteille du gin de notre choix. Il y a également bien sûr une boutique où l’on peut faire ses emplettes.
Nous avons ensuite profité du soleil pour faire le tour du port, en constatant que quelques édifices anciens étaient toujours debout, comme cet entrepôt qui recevait les marchandises et colis qui arrivaient par train de Londres avec la compagnie South Western Railways. On surnomme Plymouth « Britain’s ocean city« , en raison de sa longue histoire maritime.
Le nom de Mayflower vous dit peut-être quelque chose ? C’est d’ici qu’est parti en 1620 un navire portant ce nom et embarquant à son bord une centaines de pères pèlerins, des puritains opposés à l’Eglise anglicane. A leur arrivée de l’autre côté de l’océan atlantique, ils fondèrent « New Plymouth », dans l’état qui s’appela plus tard le Massachussets, dans la Nouvelle Angleterre. Pendant leur traversée ils rédigèrent Le Covenant, qui était en quelque sorte la première constitution américaine. On retrouve le dessin de ce bateau sur les bouteilles de Plymouth gin ….
Le quartier de Barbican est le plus ancien de la ville, il borde le port, et c’est là que se trouve le vieux marché aux poissons.
Nous voici arrivés au restaurant Rockfish, une enseigne créée par un chef connu en Angleterre, Mich Tonks. Il est très bien situé, donnant directement sur le port et juste à côté de l’Aquarium de Plymouth, qui attire de nombreux visiteurs, qui viennent en famille. D’autres Rockfish se trouvent à Exmouth, Torquay, Brixham, Dartmouth …
A l’intérieur, on découvre une grande salle très lumineuse et aux couleurs bleu et blanc parfaites pour un restaurant de poissons.
Au menu ou à la carte, on trouve les poissons pêchés localement : la sole, le turbot, la raie, les coquilles Saint-Jacques, le hareng, le merlan, la lotte, etc … tous issus de pêche raisonnée. D’ailleurs ne manquez pas le Plymouth Seafood Festival, qui a lieu chaque année au mois de septembre (15 et 16/09 en 2018), c’est une belle occasion de rencontrer les pêcheurs et de discuter avec eux, et bien sûr de goûter les plats préparés avec les espèces locales … et profiter de beaucoup d’autres animations.
Nous avons goûté un peu à tout, avec bien sûr le traditionnel fish & chips (£12.95) puisque le restaurant a remporté la médaille 2017 dans cette catégorie ! Tout ce que j’ai pu goûter était d’une grande fraîcheur et c’est un endroit que je recommande si vous séjournez à Plymouth. Les frites sont excellentes aussi, même les broccolis frits !
Nous avons ensuite pris un bateau pour nous rendre, via Firestone Bay, au Royal William Yard, à l’Ouest de Plymouth. On peut bien sûr y accéder par route également (un quart d’heure environ) mais c’était bien plus amusant par la mer !
A notre arrivée dans le port, nous avons échangé quelques mots avec Ben Squire qui nous a parlé avec passion du métier de pêcheur et des espèces qu’on trouve en Cornouailles et dans le sud du Devon. Les sardines, le crabe, la sole, le haddock, et bien d’autres. Ben est responsable des Plymouth Boat Trips, qui assure des liaisons en bateau ferry dans le coin, mais aussi des excursions de type « catch and cook » (on cuisine les poissons qu’on a pêché) … nous prendrons d’ailleurs l’un des bateaux de la flotte pour nous rendre à notre étape suivante. Si vous voulez en apprendre davantage sur la pêche dans cette région je vous conseille de visiter le site http://www.cornwallgoodseafoodguide.org.uk je l’ai trouvé vraiment clair et bien fait, et il y a même quelques recettes !
Le Royal William Yard est l’endroit où arrivaient des denrées pour la Royal Navy, mais où on fabriquait aussi du pain, où on abattait du bétail pour saler et conditionner de la viande en barriques, où on brassait de la bière … Maintenant classés Monuments Historiques et construits entre 1826 et 1835, les différents bâtiments où on fabriquait / stockait / expédiait les victuailles (on l’appelait aussi « victualling yard« ) liquides ou solides sont maintenant reconvertis en partie en appartements, locaux commerciaux, galeries, restaurants, cafés. Une prouesse architecturale et une rénovation vraiment très réussie et qui fut d’ailleurs primée.
Il s’y tient des festivals comme le Good Food Market en février, une fête des lumières fin novembre, des séances de yoga, des quizz …. bref c’est l’endroit qui « buzze » à Plymouth !
Nous avons fait une pause rapide à Column Bakehouse, un coffee shop très agréable et lumineux, où on peut voir aussi des expositions (de très belles photographies sepia lors de notre passage).
Nous avons ensuite embarqué à bord d’un navire de la compagnie citée plus haut, Plymouth Boat Trips, pour nous rendre à Saltash, voyez notre charmant équipage sur la photo un peu plus bas !
Pendant la croisière sur la rivière Tamar j’ai aperçu cette maison revêtant le drapeau Union Jack, il s’agit du pub « Union Inn » à Saltash, un peu avant de passer sous le pont … il se voit de loin ! Et hop, nous sommes passés en Cornouailles, nous ne sommes plus dans le Devon.
Le château de Pentillie voit ses origines remonter au XVIIème siècle et son domaine s’étend sur plus de 800 hectares. Je vous en reparlerai plus longuement dans une review car cet établissement classé cinq étoiles le mérite, c’est vraiment un hébergement très confortable et exclusif puisqu’ils n’ont que 9 chambres avec des vues sur la rivière ou les montagnes du Dartmoor.
Nous sommes accueillis avec un grand sourire par Sammie Coryton, qui a racheté avec son mari le château et son domaine, et le transformer en ce magnifique hôtel.
Mais pour l’instant et avant que la lumière ne décline trop, nous avons chaussé des bottes et sommes partis à la rencontre de Sean O’Neil et son partenaire en affaires, le chef Dan Cox (qui a travaillé au restaurant du Claridge à Londres) . Ils sont les nouveaux locataires de la Ferme bio de Crocadon, qui se situe sur le domaine de Pentillie à Saint Mellion.
Là, ils font pousser de nombreuses variétés de légumes, salades et herbes aromatiques, et nous avons fait avec eux le tour du grand champ et pu goûter quelques échantillons, avec des goûts vraiment puissants et qu’on trouve dans l’assiette du château lorsqu’ils préparent un dîner.
Depuis plus de quinze ans, Sean fournit les plus grands restaurants de Londres, soucieux de se procurer le top du top pour leurs clients. Avec Natoora (service de marché en ligne), il a fondé Good Earth Growers, un collectif d’agriculteurs indépendants de la région Cornouailles qui ont en commun les mêmes convictions et façons de travailler des produits de haute qualité.
Vous goûteriez bien une petite carotte ? ou un chou rouge ?
Nous serions bien restés plus longtemps avec Sean et Dan mais déjà le soleil se cachait derrière les montagnes du Dartmoor, aussi nous sommes revenus à pied au château, encore émus de cette rencontre avec des personnages si attachants et passionnés par leur métier. Ces deux-là ont d’ailleurs plein de projets dans leurs brouettes, nous avons pu voir le début de l’installation d’une belle cuisine dans les dépendances de la ferme, ainsi qu’un équipement pour brasser de la bière, cela promet, il faudra revenir pour tester le futur restaurant et trinquer à leurs réalisations …
A bientôt pour la suite des aventures en Cornouailles !
VISIT PLYMOUTH
Site Web : https://www.visitplymouth.co.uk/
VISIT GREAT BRITAIN
Site Web : https://www.visitbritain.com/
PLYMOUTH GIN
Site Web : http://plymouthgin.com/
ROCKFISH
Site Web : https://www.therockfish.co.uk/
PENTILLIE CASTLE
Site Web : https://www.pentillie.co.uk/
5 réponses sur « Devon Plymouth »
Ces fish & chips me font saliver dès le matin …. yum yum !
Oh, le catch and cook, ça doit être trop bien. J’adore l’idée !
Oui ça doit être vraiment chouette comme activité à faire !
La visite de la distillerie de gin me tenterait bien ….
Belle expérience. Vous m’avez donné l’envie de partir à l’aventure.