Lors de mon dernier passage à Paris fin août, par une forte canicule, j’avais programmé une promenade art de rue à la Butte aux Cailles. Si vous êtes un lecteur assidu du blog, vous vous rappelez peut-être que j’avais déjà visité le XIIIème arrondissement la précédente fois, mais dans sa partie sud, avec un beau parcours street art. Le décor est totalement différent, et vraiment propice à la promenade, rassurez-vous même s’il s’agit bien d’une petite montagne (butte), nous ne sommes qu’à 63 mètres d’altitude et les côtes sont douces. (Montmartre culmine à 130 mètres !)
J’ai pris le métro jusqu’à la station Corvisart, me voici arrivée en plein dans un marché Boulevard Auguste Blanqui, une vieille dame me propose tout de suite de l’aide car mon plan à la main je ne sais pas trop dans quelle direction me diriger … (mon légendaire sens de l’orientation). La rue du Moulin des Prés m’accueille avec ce très beau dessin hélas non signé … si quelqu’un sait ?
Je suis parfois intriguée par un petit logo à côté des dessins, comme ici à côté de celui de Jana & JS. Les arts de la Bièvre ou « Lézards de la Bièvre » est une association qui a pour but de promouvoir l’art et la culture dans les quartiers traversés par la rivière Bièvre (un affluent de la Seine).
Jana & JS sont un couple (lui français, elle autrichienne) , auteurs de pochoirs très réalistes, souvent sur le thème de la photographie. (les deux dessins ci-dessous sont d’eux).
Je retrouve avec plaisir la gaîté des collages du collectif de street art Le Mouvement … et ses personnages abrités sous des parapluies colorés !
Interpelée par un cadre art déco en hauteur signé Bailly-Coulange, je me renseigne, et un petit cadre sur une porte d’entrée rue Bobillot m’éclaire un peu. C’est là que se trouve l’atelier de Mireille Bailly Coulange, une « sculptrice de lumière » – je me promets de venir voir cet atelier une prochaine fois. Son matériau préféré ? le plexiglas … ça m’intrigue !
Oh toi je t’ai à l’oeil ….
Rue de la butte aux cailles, les premiers stencils de Miss Tic. J’en ai vu un à Arles en Provence dernièrement ! J’étais sidérée de lire dans le Monde qu’elle avait été condamnée en 1999 à plus de 3000 euros d’amende …. désormais elle demande l’autorisation avant de poser ses petites déclarations d’amour taquines et ses portraits sexy.
Le bar chez Michel …. et une bassouille à chapeau sur la droite en reflet !
On trouve encore ici ou là quelques oeuvres du parisien Julien « Seth » Mailland , mais elles ne sont pas très récentes et commencent à se dégrader un peu hélas … J’espère qu’il reviendra dans le quartier en poser de nouvelles !
Je me retrouve rue des Cinq Diamants (quel joli nom !) dans le quartier dit de la Maison Blanche : collages, pochoirs, je ne sais plus où donner de la tête … une jolie rue pavée qui descend sur ma droite, c’est le passage Barrault … de bien jolies maisons de ville avec cour et jardin y sont situées. Un autre passage similaire est très agréable aussi, le passage Boiton.
K-Bal travaille des fragments de faïence et compose de petites oeuvres d’art en mosaïque … elles ne sont pas très grandes, il faut avoir l’oeil pour les repérer. Ici, un portrait du regretté Coluche …
Je vous avais déjà montré des oeuvres du brésilien Bailon dans mon article Street art à Manchester …. eh bien on le retrouve ici aussi, toujours aussi gai et coloré :
On discute sévère au bar « Au passage des artistes », MissTic est encore là avec ses phrases à double sens que j’adore <3
Dans une vitrine de commerce/bureau, je suis surprise par une jolie collection de boules à neige, fièrement exposée :
L’homme-oiseau parapenteur de Jober au bas du passage Barrault (les plaques de rue ont l’air très anciennes).
Je ne connaissais pas la jeune artiste Manyoly … voici une belle découverte grâce à cette promenade ! (collage-à gauche). Voici le lien de sa page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/manyoly.artiste/
A droite, un collage de Mageul ; ses personnages sont tous plus ou moins similaires, et tiennent une pancarte « Mageul is watching you ». Seule la tête change.
L’art de rue ne se limite pas aux pochoirs ou peintures à la bombe … je fonds devant des pièces plus originales et fragiles, réalisées au crochet, comme ce matou pot de fleurs (à droite), réalisés par Sandrine Angel.
Je traîne et me laisse doucement séduire par ce quartier, je croise ce charmant toutou ….
Je reviens sur la rue de la Butte aux Cailles …. je ne veux pas en perdre une miette …
Seth est là aussi …. et je suis ravie de retrouver une autre oeuvre de K-bal en mosaïque !
Mais toutes les oeuvres ne sont pas gentillettes, comme ce personnage de Urban Solid, qui semble sortir du mur, du street art assez trash en 3 dimensions réalisé par deux artistes italiens formés à l’Académie des Beaux Arts de Milan.
Je ne l’avais pas noté sur mon parcours, je suis tombée dessus par hasard …. ce surprenant ensemble de trois portes recouvert de dessins de Artiste Ouvrier, dans la rue Buot. Je n’avais jamais entendu parler de lui, et à vrai dire je croyais que ces stencils étaient de C215 … vous pouvez retrouver ses oeuvres à Hambourg en Allemagne, ou à Fontenay sous Bois. Ses pochoirs sont très fouillés, retravaillés, surlignés après application.
J’aperçois l’église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles, mais je bifurque à droite dans la rue Martin Bernard.
Sur mon plan j’ai déjà repéré ces maisons atypiques de style normand et je veux absolument les voir, les prendre en photo …. pas très parisien comme style, n’est-ce-pas ? 😉
Je flâne dans ce qu’on appelle « la villa Daviel« , un passage pavé bordé de petites maisons à glycines, jardins fleuris … ils ont bien de la chance les habitants de ce coin-là !
Un chat pot-de-colle vient se frotter à mes mollets, réclame des caresses. Je fais une pause à l’ombre et bois un peu d’eau. Il est temps de quitter la jolie butte …. de descendre et rejoindre l’agitation de la rue Tolbiac et prendre le métro, dans la canicule.
J’ai aimé la Butte aux Cailles pour sa qualité de vie atypique, son air de village, ses bars et cafés, ses habitants de quartier, son absence de grandes chaînes de consommation de masse (pas de Zara, Mango, H&M ici !) …. merci, ne changez rien, je reviendrai ! Tu peux épingler cet article sur ton compte Pinterest ! (ci-dessous)
11 réponses sur « La butte aux cailles »
Quel beau quartier ! je ne connaissais pas du tout, il faudra que j’explore ça lors d’un prochain voyage à Paris ! merci pour la découverte …
Oui, c’est une endroit à part à Paris, forcement avec tout ce street art il a du te paire.
Il faut aller déjeuner chez Gladines, une institution, même si je trouve que c’est moins bon qu’avant.
je suis passée devant en effet …. on va y déjeuner la prochaine fois que je « monte » à la capitale ? 😉
J’allais justement te le suggérer. J’adore l’ambiance de ce restau, et les plats hyper copieux.
Et j’adore ce quartier justement pour le street art
merci pour la balade c est le genre de coin que je connais pas
Et voilà c’est lu 🙂 Très jolie balade, c’est génial de marcher comme ça dans un quartier avec comme fil conducteur le street art! Si tu es de passage à Paris une prochaine et que j’y suis aussi, dis-le moi, j’adorerais t’accompagner si tu veux un peu de compagnie 😉
Et je confirme, la petite signature du parapluie, c’est bien celle que j’ai vu au passage du Brady !
Je suis ravie de t’avoir fait découvrir ce quartier 🙂 A bientôt pour le revoir ensemble alors !
J’ai visité la Butte aux Cailles il y a quelques années, mais je n’avais pas eu l’occasion de voir toutes ces œuvres. Une balade à refaire 🙂
Bonjour,
C’est un très joli article qui rend hommage au quartier dans lequel j’ai grandi <3
Ces chemin que je traversais tous les matins pour aller au collège…
J'ai aimé grandir dans ce quartier hors du temps qui est surement pour beaucoup dans mon amour de l'art 😉
[…] les collages du collectif Le Mouvement que je vous avais déjà montrés dans mon article street art à la Butte aux Cailles […]
[…] est autrichienne et JS est français, j’avais déjà vu un de leurs dessins au pochoir à la Butte aux Cailles, qu’ils signent sous le nom « Jana&JS » . Ils vivent à Salzburg en […]