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Le labyrinthe en champ thé

Lors de mon séjour à la Réunion j’ai pu me promener un peu toute seule avec la voiture que j’avais à disposition, mais quelques visites avaient également été organisées par l’Office de Tourisme. Aussi ce jour-là, après une superbe promenade en hélicoptère, j’ai rejoint Nathy, blogueuse réunionnaise, pour une première visite à Grand Coude au Sud-Est de l’île, à plus de 1100 mètres d’altitude, au nord de Saint-Joseph. Nous sommes accueillies par Johny Guichard, qui tient cette exploitation depuis plus de 7 ans avec sa compagne Emmanuelle. Sur trois hectares, qu’il exploite en partie, il a créé avec l’association les Théiers ce projet touristique qui allie la découverte du géranium et du thé.

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C’est en 1955 que des graines ont été ramenées du Kenya, qui ont été plantées sur le plateau de Grand Coude, qui remplissait les conditions climatiques idéales : chaleur et humidité. La région à l’époque se consacrait presque exclusivement à la culture du géranium ; mais le cours de cette plante ayant dramatiquement chuté, les agriculteurs furent payés pour arracher leurs plants de géraniums pour y installer du thé à la place.

Sur cette exploitation certifiée Agriculture Biologique, nous commençons par découvrir les plants de géranium, il suffit de sentir l’odeur de la feuille, ou l’écraser un peu dans sa main, pour connaître sa variété. Le géranium rosat, utilisé pour faire des huiles essentielles, le géranium poivré, le géranium citronné à feuilles dentelées, ou le géranium menthe, qui a tendance à « lianer » par terre, qui sont distillés dans des alambics séparés. Citronnelle, verveine …. la rouroute (arrow-root) racine à usage médical … c’est un véritable parcours botanique. Dans l’alambic, 300 kgs de feuilles, 200 litres d’eau, on fait chauffer du bois … (de thé bien sûr !) ; quelques heures plus tard on récupère l’huile qui surnage en surface (distillat), mais aussi l’hydrolat ou eau de distillation (eau florale).

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On y voit également une plante envahissante, le raisin marron (ou vigne marronne). Pour l’éradiquer, le CIRAD a introduit sur l’île de la Réunion la mouche bleue, qui pond des larves qui mangeront cette plante. Hélas la mouche bleue se trouve un peu trop bien ici, et trouve ses détracteurs. Les apiculteurs ont remarqué notamment une chute du rendement du miel depuis son introduction. En effet les abeilles boudent les fleurs où ont butiné les mouches bleues, car elles y laissent une substance qu’elles n’aiment pas.

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Les graines de thé sont dans des capsules que vous voyez dans la photo ci-dessous ; il y a en général trois ou quatre graines par capsule. A maturité, la capsule tombe au sol et s’ouvre, il suffit de récupérer ces graines pour les replanter. (celle photographiée à gauche n’est pas mature). On fait un premier piquage en pot, et après deux ans, le plant est mis en pleine terre.

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La feuille du caféier ressemble assez à la feuille du théier … une astuce pour la reconnaître ? la feuille du théier est un peu dentelée, tandis que celle du caféier est lisse !

Les théiers sont taillés à une hauteur raisonnable qui rend la récolte plus facile. Les branches et feuillages éliminés sont laissés au sol, empêchant les mauvaises herbes de pousser, et créant un éco-système idéal.

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On ne cueille en fait que les bourgeons terminaux, c’est ce qui donne le meilleur thé ! Pour le thé blanc ces jeunes pousses seront séchées naturellement pendant deux semaines, même principe mais ces pousses seront torréfiées ; pour le thé noir il sera fermenté.

La cueillette impériale (ou « aiguille d’argent » ou « Pekoe »), c’est le fait de cueillir uniquement le bourgeon et la feuille qui le suit immédiatement et qui ressemble à des aiguilles couvertes de pointes argentées. Par contre ce n’est pas très rentable, puisque pour un kilo ramassé, on ne récupère à la fin que 130 g de thé, aussi Johny Guichard ne s’est pas orienté vers cette production.

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On dit que le théier est un arbre « solidaire » … ainsi deux arbres proches se sont soudés, comme on le voit ci-dessous :

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Voici une fleur de thé … vous reconnaissez peut-être ? Le thé vert (camellia sinensis) fait partie de la famille des camélias, d’où la similitude ; il dégage une odeur qui fait penser un peu au jasmin.

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Et voici le labyrinthe, un dédale végétal de près de 700 mètres … bon, heureusement que j’ai été un peu aidée pour trouver la sortie, car avec mon sens de l’orientation légendaire … ça aurait pu durer encore longtemps ! Il est constitué en partie de théiers qu’on a laissé pousser, mais aussi de bambous.

A l’intérieur de celui-ci, un jeu de questions / réponses sur de petites pancartes pour en apprendre encore un peu plus.

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Johny nous a un peu aidés pour trouver la sortie, et la visite terminée, on déguste un peu de thé bien sûr, et on découvre aussi les produits dérivés comme la gelée de thé, la gelée de géranium, le sirop, les eaux florales …

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Merci à Johny Guichard pour son accueil et sa disponibilité, pour ses explications sur son beau projet !

LE LABYRINTHE EN CHAMP THÉ
Rue Emile Mussard
Grand Coude
97480 SAINT JOSEPH

Ouvert du lundi au dimanche de 9 h à 12 h et de 13 h à 17 h 00
Tarif visite : 8 € – Visite guidée à réserver au plus tard la veille.

Téléphone : 06 92 60 18 88
Site Web : http://www.enchampthe.com/

 

10 réponses sur « Le labyrinthe en champ thé »

Magnifique reportage, superbes photos ! J’adore le thé et j’ai été ravie d’en apprendre un peu plus sur sa culture grâce à toi. Comme j’aurais aimé me perdre dans ce labyrinthe de thé ! J’ai l’impression de sentir l’odeur des géraniums, humm !

quel magnifique billet que voilà.
tu sais Vivi, à Grand-coude j’y passais mes vacances, ma famille maternelle étant du village d’en bas : Saint-Jo.
que de souvenirs qui me reviennent et je sens d’ici les effluves de géranium qui à l’époque embaumait tout le village…
je t’embrasse
Delphine

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