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Paris : Opéra Garnier

opera garnier paris

Cette visite me tentait depuis longtemps et puis …. vous savez ce que c’est, amis de province (ou même parisiens !) on se laisse prendre par le tourbillon, la journée passe trop vite, c’est déjà l’heure de votre train et on se dit que ce sera la prochaine fois. Ah mais non ce coup-ci j’ai acheté mes billets à l’avance sur le site du Palais Garnier, donc j’étais bien obligée d’y aller. Il existe des visites guidées, mais nous souhaitions garder une certaine liberté dans notre emploi du temps aussi nous avons préféré une visite libre, qui peut se faire entre 10 h et 17 h (attention le dernier accès se fait à 16 h 30).

Je parle donc de l’Opéra Garnier, que tout le monde connaît sûrement, avec ses somptueuses statues dorées sur le toit, ce monument que de nombreux touristes prennent en photo dès qu’ils sortent de la bouche de métro qui porte son nom. C’est à la demande de Napoléon III, à la fin du Second Empire que Charles Garnier entreprend la construction de ce « Nouvel Opéra ». Il est finalement inauguré sous la troisième république, le 5 janvier 1875. Il s’agit d’un théâtre à l’italienne, riche, éclectique, audacieux, fruit de l’imagination de Garnier. Mais il est aussi fonctionnel … en tous cas il est considéré comme l’un des plus beaux théâtres au monde.

L’extérieur était déjà très alléchant, et je ne fus pas déçue de l’intérieur. Suivez le guide !

Juste avant de passer le contrôle des billets, on peut voir cette grande salle ronde à colonnes, au sol en mosaïque : c’est la Rotonde des abonnés. C’est dans cette salle en effet que les abonnés pénétraient, en arrivant par l’entrée Est qui est devenue l’Opéra Restaurant. On se repose quelques minutes sur le confortable canapé rond placé au centre.

opera garnier paris

Dans le prolongement de la Rotonde des abonnés, et sous le Grand escalier d’honneur, se trouve le bassin de la Pythie. Cette sculpture est l’oeuvre de la duchesse de Castiglione Colonna ; Charles Garnier l’ayant vue la terminer à Rome, et aimant cette belle femme, il demanda au Ministre des Beaux-Arts de l’acheter, en lieu et place d’une statue d’Orphée, qui était initialement prévue. A noter que la fameuse duchesse artiste signait ses oeuvres du nom d’emprunt « Rafaello » !

bassin de la pythie

L’un des clous de la visite est sans doute ce grand escalier d’honneur, à double révolution, et son plafond. En marbre blanc de Seravezza (Italie), il s’inspire du Grand Théâtre de Bordeaux, et permet d’accéder à l’amphithéâtre, aux baignoires et à l’orchestre, mais aussi aux foyers, dont je vous parle plus bas. Depuis les petits balcons disséminés tout autour, on peut observer l’ascension du tout Paris chic et élégant, en habit ou en robes de crinoline.

Voici l’une des allégories féminines, au bas de l’escalier, tenant des bouquets de lumière, qui accueillent les visiteurs :

opera garnier paris

grand escalier opera garnier paris

Trente colonnes en marbre s’élèvent vers le plafond peint, magnifique, de Isidore Pils. Vous connaissez peut-être la toile « Rouget de l’Isle chantant la Marseillaise » ? C’est lui qui en est l’auteur.

En fait, des marbres de différentes couleurs ont été utilisés, et la balustrade est en onyx, les balustres en marbre rouge antique. Garnier utilise également du jaspe du Mont-Blanc, pour la première fois en France.

opera garnier paris

opera garnier paris

Ne négligez pas les salles qui mènent à la bibliothèque, où quelques peintures sont exposées, principalement sur le thème du ballet, ici à droite un portrait de la danseuse Fanny Cerrito (vers 1840) (Huile sur toile de Jules Laure).

A gauche, il s’agit du projet de peinture du plafond de la salle de spectacle, réalisé par Jules Lenepveu : « les Muses et les heures du jour et de la nuit ». Comme je vous le dis plus loin, cette peinture, réalisée sur une coupole en cuivre, sera remplacée ensuite par une oeuvre de Chagall.

opera garnier paris

Voici une partie de la bibliothèque de l’opéra, avec ses livres bien alignés …

bibliothèque opera garnier paris

mais dans la partie inférieure de ces étagères, de petites merveilles, dans des vitrines sont exposés des décors en trois dimensions, maquettes de futurs décors pour la salle de spectacle. C’est un travail tout en finesse, de panneaux découpés, intercalés pour donner une profondeur et un relief sur scène. C’est grâce à Charles Nuitter, archiviste de l’Opéra, que ceux-ci furent conservés et pas jetés. Ils sont peints à l’aquarelle, avec une échelle de trois centimètres pour un mètre.

decor papier opera garnier paris

opera garnier paris

Voici l' »Avant-Foyer« , qui me laisse bouche bée, ou plutôt son plafond, réalisé en mosaïques par des artisans italiens installés à Paris, sur un fond doré à la feuille. Les quatre panneaux, qui représentent des couples de la mythologie grecque, ont été créés à Venise par la maison Salviati, l’un des plus prestigieux verriers du monde. De là, on a une superbe vue sur la nef du Grand Escalier et le Carré des Caryatides. On l’appelle aussi « Foyer des Mosaïques ».

foyer des mosaïques opera garnier paris

A côté, le « Salon du Glacier« , un salon en rotonde au plafond peint magnifique, de Georges Clarin, représentant une bacchanale (fête religieuse). La pièce n’est pas meublée à part quelques bustes, et surtout il faut s’attarder sur les très belles tapisseries de la Manufacture des Gobelins (il y en a 8, vous pouvez en voir une sur la photo ci-dessous, et une autre un peu plus bas). C’est là que, pendant l’entracte, on se dégourdissait un peu les jambes …  cette pièce n’était d’ailleurs pas terminée lorsque l’Opéra fut inauguré. Il a fallu attendre 1889 pour que le plafond soit terminé.

salon du glacier opera garnier paris

Ensuite, le « Grand Foyer« , qui mesure 154 mètres de long, 13 mètres de large et 18 de haut. Si vous n’aimez pas la dorure et le baroque, ça ne vous plaira pas, c’est certain. Ce sont des copies de peintures de la chapelle Sixtine à Rome qui ornent le plafond et les murs, elles sont exécutées par Paul Baudry. Cet espace est situé près des premières loges, c’est l’étage le plus noble du théâtre. Ici on flâne, on papote entre personnes du même rang.

grand foyer opera garnier paris

Nous sortons sur la loggia, avec ses lampadaires boules et au plafond ces médaillons spectaculaires en mosaïque (2,25 mètres de diamètre), qui représentent des masques antiques. Autour, une frise également en mosaïque, avec des motifs répétitifs. Ils sont réalisés par Salviati et Facchina, d’après des dessins de Garnier. Depuis ce luxueux balcon inspiré de la Renaissance italienne, on a une belle vue sur les avenues et rues qui partent de la place de l’Opéra.

loggia opera garnier paris

Vous connaissez sans doute l’Avenue de l’Opéra qui fait face au bâtiment du même nom … Juste à droite, le célèbre café de Paris, le restaurant de l’InterContinental Paris Le Grand 🙂 où on peut se rendre juste après le spectacle.

avenue de l'opera paris

opera garnier paris

Troisième claque de la visite : la salle de spectacle. Elle a l’air assez petite, mais si l’on compte tous les balcons cela fait finalement pas mal de places assises (2000). Aux différents niveaux du bas vers le haut, on trouve l’orchestre et le parterre, les baignoires (ce nom me fait toujours sourire), les loges et arrière-loges (remarquez les cloisonnements), les balcons, l’amphithéâtre et enfin la galerie supérieure (cette dernière ne permettant pas de voir la scène, mais d’entendre la musique ou le chant). Colonnes couleur or, velours rouge, je l’ai trouvée magnifique.

Pour la petite histoire sachez que vous pouvez, si vous le souhaitez, acheter des fauteuils identiques à la boutique de l’Opéra après votre visite (version chaise, fauteuil, même une version pour enfant !)

salle spectacle opera garnier paris

opera garnier paris salle spectacle

et voici donc le plafond peint par Chagall, qui occulte l’original de Jules Eugène Lenepveu, qui était le peintre préféré de Napoléon III. Cette oeuvre a fait -et fait toujours- polémique, car on ne peut pas dire qu’elle s’accorde avec le style de l’Opéra, qui est plutôt « second empire ». Certains souhaiteraient que le  plafond original soit découvert et restauré, et celui de Chagall exposé à un endroit plus approprié. C’est en effet André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles, qui lui a demandé de peindre celui-ci en 1964, pour « rajeunir l’Opéra ».  Je trouve la réalisation de Chagall très gaie (elle représente un hommage à 14 musiciens) mais en effet pas très en accord avec le reste de la salle.

Le grand lustre était à l’origine alimenté au gaz, mais heureusement assez vite il fut relié à l’électricité. En cristal, il pèse autour de 7 à 8 tonnes, et d’ailleurs en 1896 il tomba sur le public, faisant une victime. J’étais étonnée d’apprendre qu’à l’époque où l’Opéra fut ouvert et pendant de nombreuses années encore, la lumière devait restée allumée pendant le spectacle, et ce n’est qu’au début du XXème siècle qu’on a préféré l’obscurité dans la salle.

plafond opera garnier paris

Nous terminons notre visite par le grand vestibule assez dépouillé, contrastant avec l’opulence de tout ce que nous venons de voir … il y a seulement quatre statues de marbre blanc représentant les compositeurs de musique allemand, anglais, italien et français Gluck, Haendel, Lulli et Rameau.

grand vestibule opera garnier paris

Nous n’allons pas repartir sans passer par la boutique de souvenirs. Tout est assez cher, mais il y a un grand choix tout de même, et de nombreux livres et films sur la danse, le ballet. On y trouve quelques vêtements aussi. Si vous connaissez une petite fille qui fait de la danse, vous pouvez lui rapporter un tutu ou des chaussons ?

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Pour dormir dans les environs du Palais Garnier, je recommande l’hôtel Banke, situé à l’angle des rues La Fayette et Pillet-Will.

J’espère que vous avez aimé explorer cet Opéra parisien … en connaissez-vous d’autres ailleurs dans le monde ?

PALAIS GARNIER
Place de l’Opéra
75009 Paris
Site Web : http://visitepalaisgarnier.fr

Visite libre : 10 € tarif adulte – Visite guidée : 14 € (billet vendu sur francebillet.com)

20 réponses sur « Paris : Opéra Garnier »

Que c’est beau et délicat. Je suis passée devant plusieurs fois et n’ai jamais tenté une visite (comme tu dis c’est bien le genre « ah bah j’irai lors d’un prochain voyage, là j’ai vraiment pas le temps »).

Cela me fait penser à un joli souvenir (un peu hors-sujet quoique..) : j’avais eu la chance ,il y a bien longtemps, d’assister à une répétition des danseurs de l’Opéra de Lyon, le lieu en lui-même impose déjà le respect mais là de voir évoluer ses artistes sous le dôme de l’Opéra de Lyon avec cette vue merveilleuse, j’en garde encore un souvenir très ému.

merci pour ton commentaire 🙂 ah oui assister à une répétition ça doit être génial … et confidence : j’ai fait un peu de danse classique quand j’étais petite, et j’adore toujours le ballet, mais plutôt les grands classiques !

Tout comme toi, par manque de temps. Et aussi parce qu’il y a des millions de choses a faites. Parce que notre To do list s’allonge s’allonge, s’allonge….oui le tourbillon ….je n’ai donc toujours pas eu l’occasion de visiter ce lieu magnifique. Et pourtant je passe souvent devant. Alors merci pour ton bel article et tes photos ( comme d’hab. superbes).

J’avais visité l’Opéra il ya quelques années et j’en garde un excellent souvenir. C’est un lieu magnifique. bémol toutefois pour le plafond de Chagall que je trouve franchement laid et en effet pas du tout en accord avec la salle.

C’est vraiment l’un des plus beaux endroits de Paris, et la coupole est toujours le clou du spectacle. J’ai eu la chance de visiter les parties secrètes du monument, on a même croisé la tanière du fameux fantôme…

Ahhh L’opéra Garnier… Je n’ai jamais fait la visite par contre je suis déjà allée voir un ballet… Dans le poulailler.
C’est une visite qui me tente bien. Merci pour ces jolies photos (comme toujours)

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