Puisque la tendance est de redécouvrir la France, je vous propose aujourd’hui un petit guide qui vous donnera quelques idées pour découvrir Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Bien que vivant à Lyon, donc pas très loin de la belle région Auvergne, je n’avais jamais pris le temps de m’y rendre et je ne soupçonnais pas la multitude de choses à y voir et à y faire.
Mon premier arrêt fut pour l’impressionnant musée « L’aventure Michelin » , un peu excentré, mais qui vaut vraiment le détour. D’une superficie de 2000 m², il se trouve près du stade Marcel Michelin et de l’usine de Cataroux.
On y découvre l’histoire de l’empire Michelin, le principal employeur de Clermont-Ferrand au XXe siècle, à travers une scénographie très dynamique en 10 espaces. Des origines, à la fin du XIXe siècle, avec la famille Barbier-Daubrée et l’expansion de l’industrie du caoutchouc, aux derniers modèles de pneumatiques, en passant par l’empire bâti par les frères Edouard et André ….
Depuis son ouverture en 2009, il a accueilli plus de 750 000 visiteurs ! J’ai beaucoup appris sur Michelin, notamment sur son engagement social : en effet la société a tissé des liens très forts avec son personnel (ainsi qu’avec la capitale auvergnate). Ecoles, magasins d’alimentation, club de sport, hôpital, logements …
Michelin est connu pour ses pneumatiques bien sûr, mais aussi pour ses cartes routières et guides pour aider le voyageur … un aspect très intéressant de l’exposition.
Un véhicule très curieux est exposé : le Mille-Pattes, imaginé dans les années 70, il utilise certains éléments de la DS Citroën et est équipé de dix roues indépendantes et possède deux moteurs V8, fabriqués par Chevrolet. D’un poids de 9 tonnes, il est équipé de moyens de mesure pour tester le pneu poids-lourd qui roule en son centre. C’était le moyen le plus sûr à l’époque de tester des pneumatiques à vitesse élevée.
⇒ Bon à savoir : pour un meilleur confort de visite, il est conseillé d’acheter ses billets en ligne au préalable. Une application disponible sur Google Play et Apple Store vous permet d’en apprendre encore plus.
L’aventure Michelin – 32 Rue du Clos Four – Tarif adulte : 9,50 € (il existe des packs famille ou tarifs jeunes)
Nous avons ensuite repris notre véhicule et nous sommes garés, alors que l’orage menaçait, près de la place de Jaude. Cette place immense m’a semblé un peu vide et sans charme particulier, mais quelques éléments s’y trouvent , que je vais détailler ci-dessous.
En arrivant sur la place on est immédiatement impressionné par la façade aux belles frises des grands magasins « Galeries de Jaude » (maintenant les Galeries Lafayette), construites en 1906 par les architectes Léon et Marcel Lamaizière (le père et le fils). Agrandies en 1920 par les mêmes architectes, ce bâtiment est classé aux Monuments Historiques depuis 2006. Je ne suis pas entrée à l’intérieur mais une prochaine fois peut-être …
Vous savez sans doute que c’est Auguste Bartholdi qui a dessiné la statue de la liberté à New York, ou la fontaine aux chevaux située à Lyon place des Terreaux. C’est ici une superbe statue équestre en bronze qui est posée sur trois colonnes en pierre de Volvic, représentant Vercingétorix, vainqueur du siège de Gergovie, non loin.
A voir aussi, la statue du général Desaix en bronze, ainsi que le théâtre-opéra, boulevard Desaix, que l’on voit facilement depuis la place de Jaude. L’intérieur est magnifique mais hélas je n’ai vu cela qu’en photos, qui sait un jour j’irai assister à un spectacle là-bas ?
C’est un incontournable de la ville : la cathédrale Notre-Dame de l’Asomption, de style gothique, se voit de loin tant elle est massive et ses flèches sont hautes. Nous sommes dans le centre ancien de Clermont-Ferrand, la partie de la ville que j’ai préférée. Avec ses petites ruelles et ses placettes, elle me fait presque penser, en été, à certains villages de Provence. Mais revenons à notre cathédrale …
Caractéristique de la région, c’est à partir de pierre de Volvic qu’elle a été bâtie, sur une cathédrale romane déjà existante, durant la deuxième moitié du XIIIe siècle.
Les vitraux sont de toute beauté et datent de périodes différentes, leurs styles sont également variés, romans et gothiques. Cette statue de la Vierge Marie fascine de nombreux visiteurs.
Je vous invite à observer les peintures du déambulatoire et la fresque au dessus de la porte de la sacristie qui date des années 1270-1280 … et dont les couleurs sont toujours vives !
Cathédrale – Place de la Victoire – entrée gratuite – ouverte tous les jours mais attention fermée entre 12 h et 14 h
Sur la place ne manquez pas non plus la fontaine Urbain II, proche de l’office du tourisme. C’est lui qui lança la première croisade lors du concile de 1095.
Si vous appréciez un peu l’art de rue, vous serez comblés à Clermont-Ferrand ! Un article street art à Clermont-Ferrand entièrement consacré à cela est d’ailleurs en ligne, et le petit guide édité par le SUC (Sommet Urbain Clermontois) vous sera remis gratuitement à la Maison du tourisme, vous indiquant les meilleurs endroits pour trouver fresques murales, antiquaires, galeries d’art … N’hésitez pas à lire mon post si vous êtes intéressés par le sujet.
Dépliant Such’Art gratuit et disponible à la Maison du Tourisme – Place de la Victoire
Par cette chaude journée d’été j’ai apprécié de pouvoir faire une pause au vert dans le magnifique jardin Lecoq , qui s’étend sur cinq hectares en plein centre ville. Votre oeil sera sûrement attiré par cette surpenante arche en pierre, enjambant le chemin qui mène à une passerelle au dessus du petit lac artificiel. Celle-ci, ainsi que la tourelle, sont les seuls éléments qui subsistent du château de Bien-Assis, qui datait du XVe et XVIe siècle. La maison Michelin l’avait acheté en 1912, pour le démolir deux ans plus tard et y installer l’usine des Carmes. Heureusement ces deux éléments furent démontés, et remontés pierre par pierre au jardin Lecoq, en 1915, un beau souvenir, qui s’intègre parfaitement à l’environnement.
Henri Lecoq (dont on voit le buste ci-dessous) était un botaniste, et le directeur de ce jardin à l’époque où c’était davantage un jardin botanique qu’un jardin public. Il était également directeur du Museum d’Histoire Naturelle, qui existe encore mais que je n’ai pas visité. Les très belles pelouses et les massifs colorés (il y en avait même un consacré au thème du tour de France car celui-ci allait passer par la ville deux jours après) m’ont impressionnée, c’est un parc vraiment très bien entretenu et propre, que les habitants de Clermont-Ferrand ont bien de la chance d’avoir !
J’ai trouvé très joli le pavillon du gardien, (construit entre 1868 et 1870) avec ses lambrequins de bois me rappelant les cases créoles à La Réunion . A droite, une partie de sa façade est en brique, inspirée par les maisons anglaises, les parties en bois étant davantage copiées sur celles construites en Suisse.Ce balcon en bois découpé est vraiment pittoresque et ravissant ! Je me demande si un gardien y habite encore …
Jardin Lecoq – Angles boulevard François-Mitterrand, avenue Vercingétorix et Cours Sablon – Accès libre, ouvert tous les jours, horaires variables en fonction de la saison
La basilique Notre-Dame du Port est très différente de la cathédrale que je vous ai montrée plus haut. Elle est en effet de style roman et se distingue par ses mosaïques extérieures en noir et blanc, qui ont été restaurées récemment. Il y avait déjà à cet emplacement une église construite vers 571-574, elle-même succédant à un lieu de culte plus ancien. Depuis 1998, cette basilique est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Outre la différence de style par rapport à la cathédrale, vous remarquerez que la couleur de la pierre est bien plus claire : en effet l’édifice est construit en majorité en arkose – ou grès – (seul le clocher est en pierre de Volvic, rajouté au XIXe siècle).
Le chevet comporte également de très jolies mosaïques, mais colorées celles-ci.
Basilique Notre-Dame du Port – 4 rue Notre-Dame du Port – ouvert en continu tous les jours de 8 h à 19 h
Dans ce quartier, et rue du port, admirez les anciennes façades, par exemple « Vêtements Maurice de Paris » : Toujours 20% moins cher – Hommes Dames – Daim et Cuirs
La boulangerie moderne à la très jolie devanture a été reprise début 2019 par un jeune couple, après des années de fermeture …
Voici la très élégante fontaine d’Amboise, qui se trouve Place de la Poterne depuis le début des années soixante. Erigée à la demande de Jacques d’Amboise, qui était évêque de Clermont de 1505 à 1516, elle fut construite en 1515 et se situait place Derrière-Clermont. La colonne centrale, ornée de multiples sculptures, porte quatre vasques et à chaque angle, on voit un candélabre ou une colonnette. Heureusement, cette fontaine de style gothique par sa structure mais renaissant par son décor, était en fonctionnement lors de mon passage. Au sommet de celle-ci, un « homme sauvage » porte les armes de la maison d’Amboise.
On trouve une autre fontaine, un peu moins imposante, place Jean Terrail ; en fait plusieurs fontaines se sont succédées, mais dont le fonctionnement ne donnait pas satisfaction aux riverains. Cette dernière version fut la bonne, réalisée vers 1684 en pierre de Volvic. Sculptée par un certain Pacquin, elle est décorée du blason de la ville placé dans une couronne de feuillage et accompagné de la devise de l’Auvergne « Arverna civitas nobilissima » ; dans les niches de la colonne centrale se trouvent des enfants nus, les génies des eaux, qui sont assis sur des dauphins. Sur cette même place se trouve aussi la maison de Jean Savaron, du début du XVIIe siècle. Il est connu pour avoir écrit l’ouvrage « Les origines de Clairmont », et ses fonctions d’avocat, lieutenant général de la sénéchaussée mais aussi intendant des possessions auvergnates de la reine Margot (Marguerite de Valois). La galerie Volcanic’Arts a remplacé le petit Musée du Livre. La maison à la façade ocre ornée d’arcades est un hôtel paticulier du XVIIe siècle ; ses loggias permettent de garder un peu d’ombre, et rappellent l’architecture méridionale.
Pendant ma visite, j’ai pu voir plusieurs hôtels particuliers très élégants, qui ne se visitent pas la plupart du temps, mais dont on peut apprécier l’architecture extérieure, et ce, gratuitement !
Le long de l’ancienne rue des Nobles, (maintenant la rue Pascal) voici l’Hôtel Chazerat, de style Louis XVI, maintenant occupé par la Direction régionale des affaires culturelles de Clermont-Ferrand. Il est possible de voir celui-ci dans le cadre de visites guidées organisées par l’Office du Tourisme. J’espère y aller une prochaine fois ! En tous cas la cour intérieure, de forme ovale, est plutôt originale.
Rue du port, pas très loin de l’abbaye, se trouve l’Hôtel Montrosier de la Vilatelle. Il fut construit au milieu du XVIIIe siècle pour Antoine de Montrosier, qui était chargé de recevoir les tailles (impôts de l’époque) de la généralité de Riom. Le portail, sur lequel est sculpté un rosier pour rappeler le nom de la famille, est surmonté d’une très fine galerie-balcon en pierre de Volvic.
La cour intérieure de l’ Hôtel Savaron (à laquelle on accède par la rue des Chaussetiers) vaut le coup d’oeil, il y a même quelques tables d’une crêperie (le 1513, référence à l’année de construction), installées là. On y admire le style gothique flamboyant de la tourelle abritant l’escalier, et les deux corps de logis réunis pour constituer cet élégant hôtel du début du XVIe siècle. Le tympan au dessus de la porte représente trois hommes sauvages qui tiennent un heaume et un écu armorié de la famille Savaron.
J’ai terminé mon séjour en beauté en allant découvrir le musée Roger-Quilliot ou ancien musée des beaux arts, établi dans un ancien couvent des Ursulines. On y trouve une grande collection de peintures, sculptures et objets d’art du VIIe au XXe siècle.
Ce couvent occupait une partie d’un collège jésuite implanté en 1630 à la demande de Louis XIII. Ces religieuses Ursulines y feront édifier un cloître et une chapelle, et y resteront après le départ des Jésuites en 1663. Le lieu fut transformé en hôpital pendant la Grande Guerre, puis bien plus tard, des gardes mobiles l’occupèrent, avant que la ville de Clermont-Ferrand n’acquière l’ensemble immobilier en 1984.
J’admire la très belle réhabilitation du lieu, opérée par les architectes Adrien Fainsilber, Claude Gaillard et Peter Rice.
Le musée des Beaux-Arts créé en 1903 en centre-ville était devenu trop exigu, aussi il fut transféré ici en 1992, dans la partie nord de l’ancien couvent (la partie sud a été transformée en logements). C’est fin 1999 qu’il a pris le nom de « musée d’art Roger-Quilliot », en hommage à celui qui fut maire de Clermont-Ferand de 1973 à 1997. Attention : les antiquités gallo-romaines sont toujours conservées au musée Bargoin rue Ballainvilliers.
On termine la visite au sous-sol, avec une collection impressionnante de tableaux du XXe siècle ; c’est la partie que j’ai préférée, même si les toiles auraient pu être mises encore plus en valeur. C’est grâce à Simone et Maurice Combe, passionnés d’art et collectionneurs mais aussi marchands d’art clermontois, que l’on peut les voir. Ensemble, ils ont réuni une collection couvrant les années 1920 à 1970, appréciant des artistes attachés aux valeurs classiques, mais aussi une génération figurative marquée par l’existentialisme.
C’est après la disparition de son mari en 1980 que Simone Combe décide de partager avec le public cette importante collection, et de coucher sur son testament la ville de Clermont-Ferrand comme légataire universel. Aussi à son décès en 2004, le musée Roger-Quilliot continue à exposer ces 415 oeuvres de 50 artistes, dont plusieurs toiles de Bernard Buffet, avec qui le couple était proche.
⇒ Bon à savoir : Une application gratuite à installer sur votre smartphone ou tablette « Chefs d’oeuvres du MARQ » vous permet d’avoir des informations sur les pièces les plus remarquables. (dispo sur Google Play et AppStore)
Musée Roger-Quilliot – Place Louis Deteix – fermé le lundi – Tarif : 5 euros (réduit : 3 euros)
Où manger ?
Direction le Spoon Home & Food un concept store qui se trouve à à peine 5 minutes à pied de la place de Jaude. En effet, en plus du magasin et de l’épicerie fine, il y a un bar et un restaurant, et une magnifique terrasse ombragée (il y a même un figuier, un pin parasol et un olivier) sur l’arrière, vraiment idéal en été. J’ai choisi un poisson aux agrumes qui était original et parfaitement cuit, quelqu’un d’autre à table avait pris un carpaccio de boeuf qui était très bon aussi … La décoration a l’intérieur est très tendance et on a bien envie d’y faire nos achats pour la maison également.
⇒ Bon à savoir : au bar, si vous êtes amateur, très grande sélection de gins, demandez à goûter !
Spoon Home & Food concept store – 24 Rue Maréchal Foch – fermé le dimanche (dîner uniquement le vendredi et le samedi)
Entre la place Gaillard et la rue Montlosier, j’ai également testé une autre adresse, le Sister’s Café, où je fus très bien accueillie. Dans ce café tenu par deux soeurs (Salomé et Jennifer), on peut acheter pas mal de bibelots vintage, ou même le mobilier ou la vaisselle, qui sont en vente. Je me suis régalée à un prix très raisonnable (à la carte : des soupes, quiches, salades …), et ai regretté de ne pas être là le week-end, il paraît que leur brunch est génial. Il faut goûter la bière locale Doriane et aussi les pâtisseries maison ! Forêt noire, cheese cake, verrines, tiramisu, panna cota, tartes … Je dois avouer qu’après mon délicieux croque-monsieur à l’avocat, je n’avais plus de place pour un dessert :-X
Sister’s Café – 14 Rue André Moinier
Où prendre un café ?
Coeur de l’association SUC (voir mon article sur le street art à Clermont-Ferrand), dans le salon de thé Rosa da Rua vous pourrez en savoir plus sur les artistes auteurs des œuvres que vous avez rencontrés sur votre parcours, dans un environnement dédié au personnage de Bibendum … Café, pâtisseries, boissons asiatiques au programme !
Salon de thé Rua Rosa – 10 rue Savaron (ouvert du mercredi au samedi de 14 h à 19 h)
Je me permets de suggérer également une adresse non testée, qui me fait de l’oeil : Origines, un restaurant étoilé michelin (chef Adrien Descouls). Il y a également un hôtel sur place, cela se trouve à Le Broc, près d’Issoire, à une quarantaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand.
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9 réponses sur « Clermont-Ferrand »
il a l’air sympa ce musée Michelin 🙂
non mais quel boulot ! je n’ai plus qu’à y aller ! merci 🙂
merci pour ton commentaire Zoé !
Sympa cet article! je ne connais pas du tout Clermont-Ferrand. J’aime beaucoup les musées industriels, celui de Michelin devrait me plaire!
oh oui je pense que la ville te plaîrait, en plus il y a pas mal de street art, j’en parlerai prochainement …
Quel beau musée d’art, je ne savais pas qu’il y avait ça à Clermont ! merci pour la découverte, miss !
Je crois que j’ai tant à découvrir en Auvergne. Je suis allée cet été pour la première fois au Puy en Velay et j’ai été émerveillée par la beauté de cette ville. Je ne connais pas Clermont, mais ton article me tente, surtout la cathédrale et la vieille ville en brique et lave, cette pierre volcanique… c’est superbe !
je ne connais pas le Puy en Velay, ça doit être très chouette en effet ! De mon côté une prochaine fois j’aimerais découvrir Moulins, dans l’Allier …
Je connais cette ville, c’est l’Auvergne… J’aime bien le caractère des gens…