Hier j’ai pu découvrir en avant-première la nouvelle exposition temporaire du musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne : « L’ambition du beau » ou comment le design naît à Saint-Étienne
On peut y découvrir l’histoire et la notion du beau depuis l’éclectisme du Second Empire jusqu’aux années 1940. En effet, l’exposition retrace et montre comment la Ville de Saint-Étienne a été un terroir favorable à l’émergence des modèles esthétiques et comment elle s’engage dans le développement de formes artistiques adaptées à une production en série.
De cette rencontre entre l’industrie et l’art émergea plus tard le design, dans une approche non seulement décorative mais également fonctionnelle.
C’est l’occasion de voir une sélection de productions stéphanoises uniques et d’objets jamais encore exposés !
La première partie de l’exposition nous permet d’aller à la rencontre de plusieurs objets de la collection de Jean-Marie Ogier, un enfant du pays, né à Saint-Chamond, qui apprend le dessin à Saint-Étienne, puis à l’École Royale de Lyon. Il dessine pour les rubans, mais manie aussi le pinceau. Il fera fortune plus tard (on ne sait pas vraiment comment, peut-être de bons placements ?) et commence une collection d’art, typique d’un curieux du Second Empire. Les objets qui la composent sont éclectiques, où toutes les époques et styles sont représentés, y compris l’art contemporain de l’époque, comme une toile de Courbet ou une coupe de Sèvres. Le coffret de mariage (photo plus bas) exposé a été fabriqué en Italie du Nord, orné d’une marqueterie en incrustation d’ébène, étain, peuplier, poirier … Quelques plats en faïence de Moustiers-Sainte-Marie sont également visibles en vitrine.
Le passage en salle 2 permet de comprendre comment la ville de Saint-Étienne a finalement ouvert en 1890 un musée d’Art et d’Industrie, sous l’impulsion de Marius Vachon. N’oublions pas le maire de l’époque, Émile Girodet, qui a également porté le projet, sans doute pour des raisons différentes, plus sociales, afin d’éduquer les ouvriers.
C’est ensuite une dimension plus moderne que l’on aborde, dans la salle 3, même si c’est un virage qui se fait à l’époque avec difficulté, car les successeurs de Marius Vachon rejettent les courants artistiques novateurs du début du XXe siècle, comme le cubisme ou l’abstraction.
On finit tout de même par faire entrer par exemple l’Art Déco dans les collections, et à travers des productions manufacturées de l’époque, on constate qu’il influence même les fabricants de rubans ou cycles.
J’espère que vous aurez l’opportunité de découvrir cette exposition très intéressante, qui propose une lecture des activités industrielles de Saint-Etienne, à la fois tournée vers l’histoire mais aussi ancrée dans le monde d’aujourd’hui.
Profitez-en également pour découvrir l’architecture de la ville, où quelques immeubles valent le détour.
⇒ En savoir plus sur l’histoire et le parcours : https://www.saint-etienne.fr/sites/default/files/media/downloads/10-parcours_art_nouveau_bd_1.pdf
Exposition temporaire à découvrir du 13 mars au 9 novembre 2025
Musée d’Art et d’Industrie
2 place Louis Comte – SAINT-ÉTIENNE
Ouvert tous les jours, sauf les lundis, de 10h à 18h – Tarif adulte : 6,65 €
