Comme à chaque voyage en Europe ou ailleurs dans le monde, je saute sur l’occasion pour explorer les murs de la ville, et ce fut bien sûr le cas cette fois-ci encore, pour dénicher le meilleur du street art à Oslo.
Au cours des dix dernières années, plusieurs festivals se sont déroulés dans la capitale norvégienne, encouragée par nombre d’initiatives locales, Urbansamtidskunst ou Street Art Oslo , qui l’ont transformée petit à petit en place incontournable de l’art urbain en Europe.
Commençons par le centre ville et le port … même s’il n’y en a pas énormément ici.
Pas très loin de la forteresse et de Rådhusbrygge, un étrange animal se cache sur un embarcadère : ce zèbre multicolore de Martin Whatson a été peint en 2015, lors du Popop Urban Art festival et il est toujours aussi beau … Malgré son nom à consonance britannique, Martin est bien norvégien et travaille les pochoirs et le spray avec talent. Il expose en galerie (comme par exemple à la Kirk Gallery à Aalborg, au Danemark) mais aussi ailleurs dans le monde.
Il a peint un autre dessin sur une des cabanes sur le port, intitulé « High up », la même année.
Autre peintre norvégien qu’on peut trouver près du centre ville, Dolk, qui lui n’est pas originaire d’Oslo mais de Bergen, bien plus à l’Ouest. Ce prêtre tenant un pinceau a l’air de nous toiser, c’est hélas une des rares oeuvres qui nous restent de lui, bien qu’il ait été très actif sur la scène graffiti locale, de façon anonyme, pendant 15 ans.
Dans un passage menant au Comfort Hotel Karl Johan, proche de la cathédrale, cette fresque de Atle Østrem passerait presque inaperçue … elle véhicule pourtant un message auquel j’adhère pleinement : «Eat Good Food Mood ». L’artiste vit à Stavanger, autre ville réputée pour son art urbain, grâce à NuArt.
Près de l’Université, après un bon café et brioche à la cannelle chez Flugen, je suis tombée sur ce très beau couple de pigeons peint par Mr Super.A, un artiste néerlandais déjà vu à La Haye.
Je vous conseille de vous rendre ensuite dans le quartier alternatif de Grünerlokka, ancien site industriel où les usines ont laissé place à des galeries d’art, restaurants, cafés … le long de la rivière Akerselva. C’est une chouette promenade à faire sur le sentier qui la longe. Les oeuvres changent assez régulièrement, mais j’ai pu y voir Chanoir et bien d’autres (M-City, El Pez, Kenor, Zosen …), qui étaient venus à Oslo pour la première édition du festival d’art urbain ARD*Pop-Up avec pour curateur Dot Dot Dot en novembre 2012. C’est assez incroyable de se dire que certains de ces dessins ont plus de dix ans !
Que pensez-vous de ce poulpe rouge sur fond bleu de Hedda ? Je le trouve très réussi !
Parfois deux styles très différents se partagent le même mur ; c’est le cas ici avec Eva Hansen Sjøvold (en haut) dont le style me rappelle celui de Rouge Hartley, et Aduliskids dans la partie inférieure.
Les fresques de Platkovsky, qui est d’origine polonaise mais vit ici, sont reconnaissables entre mille : de grands éclairs multicolores, un trait dynamique qui se remarque tout de suite. Ici, cette oeuvre a été réalisée avec Helena Raiska pour le festival Lokka Lykke en juin 2023.
Une très bonne surprise, ou plutôt plusieurs, se trouvent un peu en surplomb du cours d’eau, sur un square fermé de jeux pour enfants (Nedregate 1). En effet vous y découvrirez des dessins d’Alice Pasquani et de C215.
Sur la grande place Olaf Ryes, un des restaurants d’été a vu sa façade peinte par le collectif DUER, composé de Magnus Helgesen, Magnus Aasvestad et Christian Zervos. Une réussite, avec un look inspiré de la pop culture, très réjouissant. Le collectif a même maintenant sa propre galerie à Oslo, (Duer) où ils exposent des oeuvres d’art contemporain.
De plus, j’étais ravie de retrouver l’artiste italien Marco Zedone aka Zed1 et ses drôles de personnages sur une grande avenue, dans l’entrée d’un immeuble ; il a fallu ruser pour prendre la photo car la grille était fermée, mais voici le résultat.
J’étais très excitée en constatant sur la carte utilisée que Phlegm avait peint deux oeuvres dans la ville. J’admire beaucoup cet artiste de Sheffield, déjà croisé à Walthamstow, Bristol, Montréal ou encore, plus récemment à Malmö.
Hélas, l’une de ses oeuvres venait tout juste d’être détruite en raison de la construction d’un immeuble : le fameux «Crocodile » de 2012 n’est plus. Il faudra aller au sud de Grünerlokka pour voir la deuxième murale de Phlegm, qui est un peu plus récente (2017), intitulée « Elysium ». En l’observant avec attention, vous y retrouverez tous les détails qui font la signature de cet artiste ; on y voit une ville insérée dans une spirale, les cieux au-dessus, les égouts sous ses rues. Bien entendu, je vous recommande de vous arrêter quelques minutes pour l’observer, quitte à avoir un début de torticolis !
À l’est de ce quartier, transportons-nous dans le quartier cosmopolite de Tøyen, où se trouve le jardin botanique. Ici ce sont de très grandes murales que vous pourrez observer. Le chercheur d’or du chilien Inti est magnifique, et facile à prendre en photo. Non loin, (à droite sur le cliché ci-dessous), un portrait de Munch par Steffen Kverneland , auteur de bandes dessinées, et Monica Tellnes, qui est un clin d’oeil à son oeuvre « le cri ».
Je ne connaissais pas Fadlabi, qui signe ici « Sky’s the limit » (le ciel est la limite) sur une grande tour de logements. D’origine soudanaise, il vit à Oslo où il a suivi une formation académique des beaux-arts.
Toujours à Tøyen, pour une fois c’est un dessin en hauteur, qu’on pourrait manquer facilement … j’aime beaucoup la façon dont la fenêtre s’intègre dans le vase que tient la jeune femme. On sait peu de choses de Julia Rio, qui a peint ici avec la chilienne Stefi Leigthon aka Stfi!, apparemment elle est colombienne mais est assez active en Scandinavie puisqu’elle vit à Stockholm en Suède.
Tout proche du fameux jardin botanique et de la station de métro, et totalement dans le thème végétal, Pastel a vu grand pour cette belle composition, peinte en 2016, et intitulée « Nelu ». L’argentin Francisco Diaz Scotto est très demandé à travers le monde, France (à Paris pour Quai36), Italie, et aussi Portugal comme à Covilhã ou Ostende. J’aime sa façon d’utiliser la nature comme symbole social. (à droite sous la photo ci-dessous)
Une de mes favorites dans ce coin-là est celle de Rustam Qbic (encore un artiste inconnu pour moi) qui représente un groupe d’enfants, qui tiennent dans leurs mains une maison miniature. Le titre de l’oeuvre est éloquent « My house is your home » (ma maison est ton foyer), un tableau asseez touchant. (à gauche sous la photo ci-dessous)
Enfin, si vous avez le temps, poussez jusqu’au musée d’histoire naturelle, où se trouvent quelques murs sympathiques, et pour admirer le Tyrannosaurus de Emil Hauge, un artiste fan de préhistoire apparemment.
David Stenmarck, qui travaille dans l’illustration, a peint cette petite maison près du parc, couverte maintenant de motifs abstraits. Un bel ajout à mon avis, et qui se remarque !
Autre artiste de renom et que j’ai vu souvent à Lódz, et qui vit et travaille à Gdynia en Pologne, c’est Sainer, du crew Etam. Cette oeuvre n’est pas très facile à prendre en photo car elle se trouve sur un bâtiment qui est entouré d’une grille, mais j’ai pu me débrouiller ! Sachez qu’il y a aussi une fresque d’un autre artiste, espagnol, qu’on retrouve souvent en Pologne aussi, c’est Aryz …
J’espère un jour explorer les villes de Bergen ou Stavanger, riches elles aussi en fresques murales. Qui sait, peut-être l’an prochain ?
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Ce voyage est le fruit d’une collaboration rémunérée avec VisitOslo, je reste libre de mon contenu éditorial.
VISIT OSLO
Site Web : https://www.visitoslo.com/fr/
5 réponses sur « Street art à Oslo »
vraiment canon ces fresques à Oslo, merci du partage …
de rien Charlotte, c’est un plaisir … (et bienvenue ici)
de très beaux murs en effet, j’aime bien !
super article ça tombe bien je vais y aller bientôt
super je suis contente que ça te soit utile !