Luxembourg

Lors d’un voyage dans l’Est de la France où nous avons visité Nancy puis Metz, nous avons décidé de nous rendre également au Duché du Luxembourg pour deux journées. Outre Esch-sur-Alzette où j’ai exploré le street art et maridou les hauts fourneaux, nous avons beaucoup apprécié la visite de Vianden et sa forteresse, puis la ville de Luxembourg.

Les hauts fourneaux d’Esch Belval

Pendant que j’explorais le street art d’Esch-sur-Alzette, maridou s’est rendu à Belval, où un grand site sidérurgique s’est installé au début du XXe siècle. Celui-ci comprenait six hauts fourneaux, mais aussi une aciérie et plusieurs laminoirs. En 1997, l’usine a cessé son activité, mais heureusement l’État Luxembourgeois a eu à coeur de conserver ce patrimoine en amorçant la reconversion du site et on y trouve maintenant entre autres la Cité des Sciences, et tout un quartier en plein développement économique. Le fonds Belval a pour mission de mettre en valeur ce passé industriel, en organisant des visites. Des panneaux donnent des explications au cour de celle-ci, et vous pourrez gravir les escaliers jusqu’à 40 mètres de hauteur. (visite avec ascenseur pour PMR si nécessaire)

Hauts fourneaux d’Esch Belval – 6 Av. des Hauts-Fourneaux, 4362 Esch-Belval Esch-sur-Alzette
Ouvert de 10 h à 16 h – Fermé le mardi – Tarif adulte : 5 € – Quelques visites guidées combinées avec la cité des sciences ont parfois lieu le dimanche à 14 h 30

À proximité, vous pourrez voir un peu de street art, près de la gare routière. Des artistes ont peint sur des panneaux sous un abri en béton. Parmi eux, j’ai reconnu KogaOne, Syro, Yoldie et bien d’autres.

La forteresse de Vianden

Dans un style gothique romanesque, et perché tout en haut d’un rocher, c’est sans conteste l’un des plus beaux châteaux du duché ! À plus de 400 mètres de hauteur, non loin de la frontière avec l’Allemagne, nous sommes tombés sous le charme de cette élégante forteresse. Nous sommes dans les Ardennes Luxembourgeoises, et j’aurais bien aimé y faire quelques randonnées, hélas nous n’avions pas le temps …

Il faut remonter à l’Antiquité tardive pour conter l’histoire de cet édifice, ses fortifications qui datent de cette époque ont été d’ailleurs encore utilisées au Moyen-Âge. Son aspect a changé à de nombreuses reprises au cours des siècles et ce n’est que vers 1100 qu’il devint un château résidentiel et non plus seulement de défense. Il fut le logis des comtes de Vianden au XIIIe siècle, une tour octogonale a été ajoutée, la chapelle fut ajoutée bien plus tard, au début du XVIIe siècle. Je ne vais pas détailler ici tous les passages (le centre d’information est parfait pour cela), mais voilà en 1820 un bourgeois, Wenceslas Coster de Vianden, l’achète par adjudication publique et finit de le démanteler, et vend les matériaux (ardoises, poutres des toitures et greniers, et même le plomb et le cuivre des gouttières). S’en suit une longue période d’abandon, lorsqu’on voit les gravures du XIXe siècle ou photographies du début du XXe siècle, c’est fort triste … Depuis 1977, l’ambition du Grand-Duché est de redonner à ce château sa splendeur d’antan, et il faut dire que beaucoup de travail a été fait, c’est impressionnant !

On commence la visite par la salle des chevaliers, où sont exposées beaucoup d’armes du Moyen-Âge et d’armures.

Ce qui fait la particularité de Vianden, c’est aussi la diversité de styles qu’on y trouve, vu son âge : on y trouve du gothique, du roman ou même du Renaissance … L’itinéraire de visite est facile à suivre, on passe par la galerie semi-ouverte, la salle d’armes, le chemin de ronde et la chapelle, puis la cave à vin !

Depuis l’une des terrasses du château, le panorama est exceptionnel, sur le village en contrebas et la rivière Our.

Une vingtaine de grandes salles sont visibles dans le château, des pièces qui ont été remeublées car tous le mobilier d’origine a été dispersé …

Nous avons aussi beaucoup aimé cette pièce où des photographies anciennes sont exposées, immortalisant la venue de nombreuses personnalités à Vianden. Victor Hugo y a séjourné, ou plutôt juste en face, pendant trois mois pendant l’été 1871 (après avoir été expulsé de Belgique), et parmi les visiteurs d’un jour on peut voir la reine Béatrix des Pays-Bas, Elizabeth II, … Le lieu a également servi de décor dans des films comme « L’ombre du vampire » avec John Malkovich et « Georges et le dragon » avec Patrick Swayze. Le site de la chaîne américaine CNN a ajouté Vianden dans sa liste des plus beaux châteaux du monde. Un honneur de figurer dans celle-ci, aux côtés de Chambord ou Edimbourg !

Prévoyez au moins deux heures sur place, car en plus de la visite de la forteresse elle-même, il y a un centre d’information (on peut passer devant sans trop le remarquer) au niveau de la boutique de souvenirs, dans ce qui était la cour basse. Il est très intéressant et décrit l’histoire du site, son développement et ses différentes phases de construction et de déconstruction. Il est habilement suspendu au dessus de vestiges archéologiques et suit l’ancien chemin de ronde, en dix stations distinctes. La visite se termine par un très beau film en grand format.

En contrebas, le village de Vianden ne manque pas de charme, nous y avons fait une courte promenade, vous êtes de toutes façons obligés d’y garer votre véhicule car il est possible d’aller au château autrement qu’à pied.

Forteresse de Vianden – Ouvert tous les jours à parti de 10 h (l’heure de fermeture varie selon la saison : 16 h en hiver, 18 h en été) – Tarif adulte : 10 €
Audioguide avec supplément de 2 € – Des visites guidées sont organisées sur demande. Début août, la fête médiévale bat son plein au château, avec plein d’animations.

La ville de Luxembourg

Comment se déplacer ?

Tous les transports en commun sont gratuits (tramway, bus …) et si vous le souhaitez vous pouvez comme dans toutes les grandes villes, emprunter un vélo bleu en libre-service du réseau vel’OH! .. Attention, si vous venez comme nous en voiture, il n’est pas facile du tout de se garer … heureusement notre hôtel avait un parking. Néanmoins, vous pouvez explorer la majorité des lieux d’intérêt à pied.

Nous commençons notre exploration sans vraiment de but précis en matinée, dans le centre (situé dans la ville haute) vers la rue Philippe II, qui est piétonne. Cela s’avère un bon choix car nous avons pu y admirer de très beaux immeubles, si comme nous vous aimez l’architecture vous serez comblés. Il y a beaucoup de magasins de luxe dans ce quartier, Louis Vuitton, Hermès, Chanel, etc … mais aussi un magasin H&M. La boutique Vuitton s’est installée récemment dans l’ancien magasin très élégant Bonn Frères, maison fondée comme l’indique le texte sur son fronton. Ce « Palais du mobilier » fut dessiné dans un style Art Deco, par l’architecte Léon Bouvart, et construit en 1925-26 pour l’entrepreneur Stanislas Bonn qui y installé son grand magasin de mobilier. À droite ci-dessous, l’immeuble où se trouve maintenant H&M est d’un style bien différent, avec de nombreuses vitrines ; il se situe à l’angle des rues Philippe II et Grand Rue. Sur 2700 m² et quatre étages, c’est un très grand concept store que la marque suédoise a ouvert en 2015.

J’ai notamment remarqué cet immeuble dont la façade en briques de verre attire forcément l’oeil ! Le torréfacteur Santos y est installé depuis sa construction en 1928 … Au dessus de la boucherie Kaiffer, les carreaux de couleur décorent l’étroite façade.

Nous rejoignons la place d’Armes, dans le quartier central historique de la ville.

À son extrémité, l’élégante construction pavoisée devant nous est le Cercle Cité aussi appelé « Cercle Municipal ». On ne voit pas très bien sur ma photo, hélas prise d’un peu loin, mais la frise qui se trouve entre l’horloge et les trois fenêtres représente la remise des lettres de franchise par la comtesse Ermesinde aux habitants de la ville. C’est maintenant un centre culturel, mais auparavant, jusqu’en 1969, les réunions de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) s’y tenaient.

L’Hôtel de Ville a été construit sur la place Guillaume II dans le style néo-classique entre 1830 et 1838, en utilisant les pierres de l’ancien couvent franciscain qui s’y trouvait jusqu’en 1829. Il est amusant d’apprendre que cette place s’appelle en luxembourgeois « Knuedler », nom qui vient du noeud de la cordelière de ces moines.

Le palais Grand-Ducal n’est hélas pas ouvert à la visite lors de notre passage (on ne peut le visiter qu’en été) mais l’extérieur vaut le coup d’oeil ! Il fut construit en plusieurs étapes … après une explosion de poudre en 1554, on le rebâtit vingt ans plus tard puis on l’agrandit au XVIIIe siècle. On y installe la chambre des députés en 1890, juste à côté. C’est la résidence de ville du Grand-Duc et l’intérieur est somptueusement décoré.

Palais Grand-ducal – 17 Rue du Marché-aux-Herbes – Ville haute
Ouvert au public une partie de l’année (visite guidée de mi-juillet à début septembre, vérifier les dates exactes sur le site monarchie.lu) – Tarif : 15 € pour les adultes, 7,50 € pour les enfants de 4 à 12 ans.

La vieille église fondée en 1613 par les jésuites devient cathédrale Notre-Dame de Luxembourg en 1870, et par la même occasion le siège de l’évêque.

La crypte vaut le détour, elle a été construite au XXe siècle et est dédiée à Saint-Pierre ; ces agrandissements de la cathédrale ont eu lieu à la fin des années 1930. Y reposent notamment Jean 1er de Bohème, mais aussi plusieurs membres défunts de la famille grand-ducale et les évêques de Luxembourg.

Voici un détail des magnifiques peintures sur une voûte ogivale …

Les grandes verrières du choeur sont signées de Louis Barillet, de Paris.

La mosaïque dorée dédiée à Saint-Joseph est magnifique … et me rappelle un peu les décorations qu’on peut voir à l’intérieur de notre basilique de Fourvière à Lyon. Il y est représenté portant l’enfant Jésus.

Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg – Rue Notre-Dame – Entrée libre

Sur la montée de Pfaffenthal, la porte des trois tours est très majestueuse : la tour centrale, carrée, date de l’époque de la première enceinte fortifiée (vers 1200) ; les deux tours rondes qui l’entourent ont, elles, été rajoutées au XIVe siècle. Nous avons appris que cette porte médiévale se situait sur le tracé de l’ancienne voie romaine reliant Arlon à Trèves. Pendant des siècles et jusqu’en 1810, c’est par ici qu’on accédait à la ville haute … et la tour servait aussi de prison (les cachots étaient situés dans des pièces souterraines).

Avant d’entamer notre chemin vers la ville basse,nous avons poussé la porte de la petite église Saint-Michel de Luxembourg. C’est paraît-il le plus vieux édifice religieux de la ville, situé au Marché-aux-Poissons : la première église fut bâtie en l’an 987 ! Son aspect actuel date de 1688, mêlant les styles baroque et roman.

 

La vieille ville et les fortifications dressées par les espagnols et les français, qui en faisaient autrefois le tour, sont classées au patrimoine UNESCO depuis 1994. On jouit d’une belle vue d’ensemble depuis le chemin de la corniche (qu’on appelle aussi « le plus beau balcon d’Europe »).

Nous arrivons donc à l’issue de cette belle promenade à la ville basse ou quartier « Grund ». Malgré le démantèlement de la forteresse qui existait depuis très longtemps, et la destruction partielle des fortifications en 1867 suite au traité de Londres, cette partie garde une atmosphère de « village dans la ville ».

Outre les jolies maisons, dont certaines à colombages, qui se serrent le long de l’Alzette, je vous recommande de voir l’église Saint-Jean Baptiste ; on y entre par un petit portail peint en bleu, entouré de trois sculptures. La décoration de l’intérieur est en majorité de style baroque, l’église est en fait très ancienne (1311) mais l’aspect qu’on peut voir désormais date de la fin du XVIIe siècle. La chaire, l’orgue et la maître-autel doré, ainsi que le sanctuaire, sont dédiés à Jean-Baptiste et à la Vierge Noire, dont la statue fut réalisée en 1400.

Bon à savoir ⇒ si vous êtes fatigués, sachez qu’un ascenseur relie la ville haute à la ville basse. L’accès se fait depuis le plateau du Saint-Esprit. C’est ce que nous avons fait pour remonter.

Église Saint-Jean Baptiste – rue Münster – Entrée libre

Où manger ?

Nous avons déjeuné dans la ville basse, en terrasse, et nous nous sommes vraiment régalés ! On y trouve des salades, burgers, bières, tout cela à déguster au calme et à l’ombre …

Updown bar – 28 montée du Grund (tout près de l’ascenseur)

En face du haut fourneau « B », nous avons profité de la grande terrasse du Café Saga pour un déjeuner aux allures de breakfast. J’ai pris les oeufs Benedict en version saumon fumé (17 €) et ils étaient très bons, juste les tranches de pain un peu dures pour moi. La sauce hollandaise était très réussie.

Allez aux toilettes, vous verrez des vestiges des anciens fourneaux le long du couloir, éclairés en rouge, c’est impressionnant.

Café Saga – 6 Ënnert den Heichiewen, 4362 Esch-Belval Esch-sur-Alzette

J’espère que cet article vous a donné envie de visiter le Duché du Luxembourg, petit pays certes, mais très riche en découvertes !