Sankt Johann

Il y a quelques semaines je me suis rendue pour la première fois en Autriche (eh oui !), plus précisément dans la région du Tyrol, à Sankt Johann. Si elle est surtout connue comme station de sports d’hiver, (surtout le ski alpin, mais aussi de fond) c’est comme vous allez le voir l’est l’endroit idéal pour profiter, en été, d’activités de randonnée, de vélo tout terrain ou même « moutain cart« . Je n’ai pu tester toutes les activités, comme le canyoning, l’escalade, parapente … il aurait fallu rester bien plus longtemps ! Merci à l’office du tourisme d’Autriche de m’avoir invitée à découvrir cette région, avec un programme comme vous allez le voir, qui était très varié.

C’est avec l’exploitation de mines d’argent et de cuivre dans le Rerobichl près d’Oberndof  (d’ailleurs, dès le IVe siècle avant J.C., des celtes exploitaient le cuivre) que le village s’enrichit, cette activité perdurant jusqu’au XVIIIe siècle. Après son ajout sur le réseau ferroviaire international (l’Allemagne n’est pas très loin), le tourisme s’est développé (ainsi que la gastronomie) et l’économie en a beaucoup profité.

C’est où ?

Sankt Johann se trouve entre deux massifs montagneux, le « Wilder Kaiser » et le « Kitzbüheler Horn », le village étant à une altitude de 660 mètres. On appelle cette vallée le « Leukantal« , elle va de Jochberg à la frontière bavaroise, et on y trouve également Oberndorf, Kirchdorf et Erpfendorf.

On y va comment ?

Le plus pratique est de rejoindre Munich, en avion ou en train ; ensuite, des liaisons existent avec des trains régionaux (mais pas directs), et en voiture il vous faudra environ une heure trente, un peu moins depuis Salzbourg. La petite ville se trouve à une dizaine de kilomètres de Kitzbühel, que vous connaissez peut-être, car c’est une station réputée, où la coupe du monde de ski alpin se déroule chaque année.

Pour commencer, je suggère de visiter à pied le centre ville piéton de Sankt Johann, c’est assez petit et plutôt charmant … On y remarque de magnifiques façades peintes sur des maisons cossues ; cette expression artistique nommée Lüftlmalerei se retrouve dans le Tyrol mais aussi en Haute-Bavière ou dans la région de Garmisch-Partenkirchen. Ces peintures sont réalisées alors que le crépi calcaire est encore humide, de sorte que les pigments pénètrent bien et durent plus longtemps. L’origine du nom n’est pas certaine, mais elle viendrait de la maison natale du peintre Franz Seraph Zwinck à , qui était nommée Zum Lüftl.

Je vous recommande de visiter ensuite l’église Saint-Nicolas, de style baroque. Sankt Johann a entretenu des liens étroits avec les évêques de Chiemsee en Bavière, dont la paroisse dépendait depuis 1446. Elle présente une façade à deux tours, typique de la région … elle renferme l’unique vitrail gothique parfaitement conservé du Tyrol, et sa décoration intérieure provient de Salzbourg. Dans la chapelle Anna, les sculptures sur bois de 1530 représentent Saint Heinrich et Sainte Kunigunde.

Non loin de l’église se trouve la chapelle Saint-Antoine, de forme octogonale. Dans la même rue se trouve un petit musée qui conte l’histoire du village à travers des peintures, dessins et films, et expose quelques vestiges archéologiques trouvés dans la région, mais je ne l’ai pas visité.

Bon à savoir ⇒ le marché hebdomadaire se déroule le vendredi de 10 h à 17 h (entre mi-mars et mi-novembre) sur la place principale.

Le lendemain de notre arrivée, nous avons fait une belle randonnée au départ de Kirchdorf, dans la vallée Kaiserbachtal avec notre guide Georg. La montagne Kaiser et la vallée du Kaiserbach sont depuis 1963 une zone de préservation de la nature, sur environ 10 200 hectares, où l’accent est mis sur le paysage culturel et naturel.

Le chemin que nous avons emprunté est facile et accessible à tous, en solo ou en famille, Tout au long du parcours, des stations didactiques (au nombre de sept) donnent des informations sur la montagne, il s’agit de l’Alpine Outdoor Gallery, qui est axé sur la conservation de la nature, donnant des conseils pour la préserver, ou présentent les différentes espèces de la faune ou la flore que l’on peut observer. Vous remarquerez sans doute si vous y allez qu’il n’y a pas de poubelles … il est donc important de se rappeler que vous devez revenir avec vos déchets et ne pas vous en débarrasser n’importe où.

Le temps était un peu couvert mais cela donnait finalement un air très mystérieux au Wilder Kaiser qu’on distingue à travers les nuages …

Plus de 900 plantes alpines sont visibles, le long d’un cours d’eau romantique, et si vous avez de la chance, vous verrez peut-être la salamandre tachetée, le loir, le chamois, où de nombreuses espèces d’oiseaux comme les choucas des Alpes, les hirondelles des rochers, les grands tétras, les faucons, les chouettes et un aigle royal.

Peu avant de bifurquer vers notre prochaine étape, nous pénétrons dans cette chapelle moderne qui rend hommage aux personne ayant perdu la vie en montagne.

Avant de passer à table, nous avons fait un arrêt dans cette toute petite maison en bois trop choupinette, où se trouve une distillerie de pin. Depuis de nombreuses années, Manfred Lehnert extrait des huiles essentielles du pin de montagne du Tyrol. Il s’agit de petits buissons (et pas des arbres), dont les épines et les branches sont artisanalement traitées pour  C’est Anna Hofmann, née en 1909, qui a créé la Latschenbrennerei et officié de 1933 à 1974 dans ce domaine (Manfred représente la troisième génération à le faire ici).

Les aiguilles et les branches sont placées dans cette immense cuve pour en extraire après chauffage la précieuse huile : 600 kgs de pin ne feront qu’un litre et demi d’huile essentielle ! Le processus prend environ 15 heures, le sapin est ensuite séché et servira de combustible pour les prochaines « fournées ». Manfred a une autorisation pour cueillir ces buissons de mai à octobre.

Toute une gamme de produits est confectionnée avec l’huile essentielle de pin du Tyrol, sous la marque Kaiseradler : baume pour les mains desséchées ou abimées, savon, gel douche, sels de bain …  on a même pu goûter du schnaps, qui était très bon !

Distillerie Hofmann – Kaiserbachtal 5, 6382 Kirchdorf in Tirol – Ouvert tous les jours de 10 h à 17 h (les horaires d’ouverture peuvent changer en fonction des conditions météo)

En parlant de schnaps … nous avons ensuite rendu visite à la distillerie Aggstein, qui transforme depuis cinq générations les fruits cueillis dans la région, en eaux-de-vie, liqueurs et autres distillats de grande qualité. Dès 1885, Ursula Aggstein distille du schnaps dans le Tyrol, après avoir débuté en Basse Autriche.

En 1948, Karl installe la première distillerie à côté du Stanglwirt ; elle deviendra l’une des installations les plus modernes pour son époque. Depuis 2008, la cinquième génération des Aggstein, Marc, reprend la direction de l’entreprise familiale, et espère que sa fille, qui a une vingtaine d’années, lui succèdera un jour.

Au sous-sol, un espace de découverte nous donne toutes les bases pour comprendre la fabrication de ces eaux-de-vie ; la maison Aggers utilise uniquement des fruits de qualité, riches en sucre : 200 tonnes par an, pour produire 9000 litres de schnaps. Cette production est conditionnée pour être vendue dans leur boutique bien sûr, mais aussi pour répondre aux commandes des hôtels ou restaurants de la région ou du pays. C’est un parcours didactique et amusant, avec des quizz et des éléments à sentir, à toucher ….

Pour résumer les étapes principales, il y aura d’abord la cueillette, le nettoyage des fruits, puis le mushing, où les fruits sont écrasés, et où on récupère le jus. C’est ensuite la fermentation, qui va durer à peu près cinq semaines. Le mélange est ensuite cuit à une température qui va varier selon sa teneur en sucre (température élevée si le fruit a un taux faible de sucre, et inversement). Cette cuisson dure environ 4 heures, faite en une seule fois sinon on va perdre de la saveur … Il y a pas mal de perte : à titre d’exemple, pour 100 kilos de cerises, on obtient 8 litres de liqueur.

Après la visite vient l’heure de la dégustation … le choix n’est pas facile, il y a une quantité impressionnante de parfums différents … n’hésitez pas à goûter les plus surprenants, comme celui au chocolat et au piment, ou celui à la noisette qui sont délicieux.

Bon à savoir ⇒ Aggstein commercialise le Jaga tea ! C’est une spécialité à base de thé et de schnaps : le Jagatee dont ils ont déposé le brevet en 1977. Il existe en version à 40 ou 60 % d’alcool.

Aggstein Edelbrände – Mauthfeld 2 – Ouvert de 8 h 30 à 18 h du lundi au vendredi – uniquement le matin le samedi.

Une autre activité intéressante est de visiter la brasserie artisanale Huber Braü, qui est une véritable institution à Sankt Johann. En effet, le houblon y est brassé depuis 1727 ! C’est la famille Huber qui en est propriétaire depuis 1883.

Au sommet de sa drôle de tour carrée (accès par de beaux escaliers mais aussi à l’aide d’un petit ascenseur), le restaurant Turmstüberl propose des spécialités autour des bières de la brasserie. Mais on y monte surtout pour la jolie vue sur Sankt Johann ! On peut acheter sur place toutes les bières de la gamme.

Brasserie Huber Braü – du lundi au vendredi de 7 h 30 à 12 h et de 13 h à 17 h – le samedi de 9 h à 12 h

Avant de vous lancer sur les différentes pistes de VTT autour de Sankt Johann, je vous conseille fortement de vous former aux bases techniques de la pratique du mountain bike ! Un accident est si vite arrivé … Nous avons rejoint Obendorf en compagnie de notre coach Christian Vogel, nous avons fait différents exercices pendant environ une heure, sur terrain plat, pour nous familiariser avec le vélo (qui est finalement assez léger, même s’il a une assistance électrique), c’était très intéressant et une prochaine fois pourquoi pas je m’aventurerai dans les montagnes … Un instructeur de Bikeacademy peut vous accompagner pendant une promenade, ce sera encore plus enrichissant. Il y a plus de mille kilomètres de pistes dédiées dans les Alpes tyroliennes, dont certaines parfaites pour les amateurs de freeride, et un téléphérique (le Fleckalm) adaptés à ceux qui ont un vélo.

Bikeacademy – Salzburgerstraße 15

Après cette initiation au mountain bike, je dois avouer que nous avions un petit creux … fort heureusement la fromagerie artisanale Schörgerer était juste à côté de notre spot d’entraînement ! Sur la ferme, depuis 400 ans, les exploitants transforment le lait de leurs vaches, récoltent les fruits de leurs vergers qui poussent sur un sol biologiquement impeccable, dans le respect des animaux et des terres agricoles. Ils ont également des chevaux d’élevage, qui apprécient les pâturages frais et des aliments de haute qualité. A côté de la ferme se trouve une forêt de 40 hectares ; Ils n’utilisent que le bois de celle-ci, pour le chauffage. Père et fils, Stefan et Andreas Lindner, ont les mêmes valeurs …

Tout cela c’est bien joli, …. mais il fallait bien déguster pour vérifier ! Beurre, fromages mais aussi charcuteries, ont composé un déjeuner plein de saveurs locales.

Mais ce n’est pas tout … je garde le meilleur pour la fin 😀  la famille a également son alambic, et produit des eaux-de-vie … abricot, pomme, cerise … et pour y avoir goûté je peux vous dire que c’est un délice.

* À consommer avec modération *

Penzingweg 17 (Obendorf) – Magasin ouvert tous les jours de 8 h à 20 h

Le lendemain, nous avons pris le téléphérique Harschbichl depuis cette gare qui se trouve non loin du centre.

Après une dizaine de minutes, nous arrivons au sommet à 1604 mètres d’altitude ; il y a un enclos avec des animaux juste en face de l’arrivée : poules, lapins, … mais que cela ne vous distraie pas des superbes vues sur les montagnes tyroliennes dont on jouit depuis là-haut ! Un arrêt existe également à mi-parcours, je vous en parlerai plus tard. Nous sommes à l’aplomb du Kitzbüheler Horn qui culmine à 1996 mètres, un panneau indique une belle randonnée qui est possible depuis ce point, mais il existe plusieurs parcours avec des difficultés variées (mais il faut quand même avoir un bon niveau).

De là nous avons fait une belle marche à travers les alpages où de jolies vaches broutaient l’herbe verte garnie de quelques fleurs … leur lait doit en être encore meilleur … Nous avons rejoint ainsi notre hébergement pour la nuit, le Angerer Alm, que je vous montre en fin d’article. Comme vous le voyez les différents sentiers sont bien indiqués par des pancartes et nous avons croisé plusieurs randonneurs.

 

Comme je vous le disais plus haut, il existe un arrêt intermédiaire sur le téléphérique (« Mittelstation ») à 1200 mètres ; c’est là que vous devrez descendre si vous voulez expérimenter une très chouette activité : le moutaincart ! (c’est de ce point également que débute une piste de VTT). Pour les enfants ou les familles, un parc accrobranche, le « Kletterwald Hornpark », propose huit parcours différents.

Je ne vous cache pas que j’avais un peu d’appréhension car je ne suis pas très portée sur les sports mécaniques ou la vitesse … mais je me suis vraiment amusée ! La pente est forte certes, mais on est sur trois roues larges, les freins fonctionnent bien, c’est très facile à piloter et on prend vite de l’assurance … pour finir un peu dépitée en bas de la piste car on aurait bien aimé que ça dure plus longtemps 😀

Bon à savoir ⇒ la « Action Card » comprenant la remontée en téléphérique, une entrée au parc d’accrobranche Hornpark et une descente en mountain cart est vendue 59 €

Hornweg 21 – station intermédiaire du téléphérique

Où dormir ?

Mes bonnes adresses food arriveront plus tard, regroupées dans un autre article … donc il faudra patienter un peu, désolée ! En attendant, voici deux excellentes adresses pour dormir, (et manger aussi), qui sont très différentes. Le Das Post est installé dans un maison ancienne en plein centre de la ville … outre l’accueil adorable et efficace, les chambres sont spacieuses et hyper confortables. Le petit-déjeuner est varié et copieux, et on apprécie les équipements sportifs et bien-être, en plus d’un bar et d’un restaurant où se régaler.

Das Post Hotel – Speckbacherstraße 1
Site Web : https://www.dashotelpost.at/

Très différent, le Angerer Alm est parfait pour les amoureux de nature, car l’endroit où il se trouve est vraiment unique, je crois que la photo ci-dessous parle d’elle-même, non ? Les chambres sont simples mais confortables (les sanitaires et douches sont à l’étage, il y a un lavabo dans chaque hébergement).

Angerer Alm – Berglehen 53
Site Web : https://www.angereralm.at/

Cet article fait suite à une invitation de l’Office du Tourisme d’Autriche ; je garde toute liberté dans ma ligne éditoriale.

Bon à savoir ⇒ le 23 septembre, Sankt Johann tient son festival de la boulette, ou « dumpling » … le Knödelfest : 26 000 petits « ravioli » seront mangés, de 22 sortes différentes, salés, sucrés …, et il y aura également de nombreuses animations, des groupes de musique, etc …

Austria Info
Site Web : https://www.austria.info/fr

Pour préparer votre voyage, ce site regorge d’informations :

Kitzbueheler Alpen
Site Web : https://www.kitzbueheler-alpen.com/en/stjo/st-johann-in-tirol-region.html