Comme je vous l’indiquais récemment, je vous avais promis un article consacré exclusivement au street art dans la ville de Clermont-Ferrand …. voilà c’est chose faite ! Comme vous allez le voir c’est une destination de choix pour les amateurs d’art urbain.
M’étant garée au parking Blaise Pascal, j’ai pu explorer très facilement le centre ancien de la ville, la première fresque murale se situait à à peine 5 minutes à pied. Si vous ne l’avez pas déjà fait, vous pouvez lire mon city guide Clermont-Ferrand pour organiser votre séjour, qu’il soit long ou court. La capitale d’Auvergne a bien d’autres atouts que le street art !
Je vous conseille vivement avant toute chose de vous procurer le petit dépliant Such’Art dessiné par le graphiste Yannick Daverton ; je l’ai pris à la maison du tourisme place de la Victoire, mais on peut le trouver aussi au Frac Auvergne, chez les commerçants impliqués et dans quelques hôtels et restaurants. Il vous guidera vers les meilleurs spots artistiques (street art, galeries d’art, points d’intérêt historique …) des environs. L’autre solution est d’utiliser votre smartphone, et d’installer l’application l’application mobile Cirkwi (sur Google Play ou AppStore) ; enfin, il est possible d’utiliser la carte sur le site (moins pratique, mais avec pas mal de détails sur les oeuvres, ce qui peut être intéressant).
L’ association le SUC (Sommet Urbain de Clermont) (Franck Ferrer et Christophe Thomas) a rendu concrète ce projet de parcours artistique de la Galerie Rosa Da Rua, qui m’a fort impressionnée par sa diversité de supports. La plupart des artistes sont clermontois ou de la région Auvergne, mais beaucoup viennent d’ailleurs.
Je tombe d’emblée sur tête jaune à trois faces de Erbra, (arbre en verlan, il est connu aussi sous le nom Epok, son blaze d’avant) un artiste graffiti complet, qui réalise aussi bien des personnages, décors, typo ou lettrages …
Dans le prolongement de cette rue Abbé Girard, une superbe façade repeinte en inspiration des années 70 par Pierre XZXZ (graphiste installé dans le Cantal) ; au centre, sur le portail, un chat au regard hypnotique par DN (ou David Nicolas), né à Nevers en 1976 ; il a réalisé quand il était plus jeune une bande dessinée sur les coccinelles (eh oui !) et il signe dans cette rue de l’Abbé Girard un beau chat aux yeux verts, sur fond noir. Cette oeuvre a été faite pour le parcours SuchArt de 2018. Si vous êtes amateur de skate, vous pourrez lui acheter une planche peinte par lui !
Voici d’autres dessins de DN croisées pendant ma visite :
Arrêtons-nous un instant pour voir plusieurs oeuvres d’ Apogé, (Olivier) un artiste de Clermont-Ferrand, qui a vécu longtemps en région parisienne, graffant beaucoup dans la partie Est ; il a peint aussi dans la Loire, un beau buddha à Roche-la-Molière , pour le festival Safir.
Sur un rideau de fer, cette pratiquante de « Roller Derby » a été peinte par lui, faisant allusion à la passion de Charlotte pour ce sport contact en patins à roulettes, la gérante de la boutique Kiff peace & kiss, une friperie qui était hélas fermée lors de mon passage (le bon côté des choses c’est que j’ai pu voir ce dessin sur le rideau de fer baissé !) ; une visite s’impose une prochaine fois …
Une fresque en duo, toujours d’Apogé, avec RepyOne , quelle superbe collaboration ! C’est l’une des plus anciennes fresques du parcours, puisqu’elle date de 2017, j’aime beaucoup ces deux portraits de femmes.
Dans la rue Savaron, plusieurs fresques se succèdent sur les devantures des commerces, dont celle-ci. Elle fait partie d’un tryptique qui s’étale sur les devantures d’ « Expression grafik » (de Hervé Mesc, Maie et Apogé)
Et si l’on parlait mosaïques ?
Le plus célèbre c’est bien sûr Invader, de son vrai nom Franck Slama, qui a envahi la ville en 2016. Son premier passage remonte à 2001 aussi, mais là il est plus difficile de trouver des survivants, d’autant plus qu’apparemment certains en veulent à ces créations (multiples projections de peinture remarquées). Vous en verrez de plusieurs tailles, dont un très grand représentant Serge Gainsbourg, sur la rue du même nom.
Sur l’une des façades de cet hôtel particulier rue Terrasse, un invader de 2016 a pris un look « Bibendum » pour rappeler la marque locale Michelin …. (dans mon city guide je vous parle d’ailleurs du musée l’Aventure Michelin)
Si vous voulez ajouter plein de points sur votre application de chasse à l’invader, je vous conseille d’aller voir celui qu’il a fait en hommage à Serge Gainsbourg … il est très grand !
MifaMosa a déjà posé plusieurs de ses plaques à Lyon, donc je connaissais déjà son travail … très sympa ici aussi en Auvergne ! Si vous habitez Lille ou Montpellier, vous avez sûrement apprécié ses jolies plaques également … A vrai dire on sait peu de choses de lui … il serait originaire d’Orléans et aurait déjà produit plus de 170 plaques, utilisant Google earth pour faire un premier repérage des villes où il va se rendre, comme Montpellier ou Lille, où j’aimerais beaucoup voir ses oeuvres. Il a illustré la plaque de la rue Grégoire de Tours de façon parfaite, toujours avec ces petites tuiles en émaux de Briare (made in Loiret) 🙂 ce dernier, né vers 538 à Arvernis (= Cité des Arvernes, c’était le nom de Clermont à l’époque), est célébre pour avoir écrit l' »Histoire des Francs ». Il deviendra évêque de Tours d’où son nom …
L’alsacien d’adoption Stork a posé lui aussi ses cigognes sur les murs de la ville. Son blaze désigne en effet ce nom d’oiseau en alsacien ; inspiré par Invader, il a finalement trouvé sa propre voie en utiisant lui aussi la mosaïque en mode pixel art. La cigogne ci-dessous est aux couleurs de Clermont. D’autres sont a trouver en descendant la rue St Herem …
D’un style complètement différent, voici deux petits panneaux posés par Brikx. La différence majeure : le matériau ! En effet, l’artiste, issu du graffiti des années 80, assemble des petites briques Lego® de différentes couleurs pour les réaliser. Pour un tel format il faut environ 800 à 900 briquettes pour constituer la plaque, avec une palette de 60 teintes. J’ai choisi de vous montrer ici Omer-Talon (magistrat parisien opposé à l’absolutisme royal et monarchique) et Savaron (magistrat et historien de la ville), une série « Cover Clermont » visible dans 7 rues de la ville, en partenariat avec SuchArt.
C’est en regardant son compte instagram que je me suis aperçue qu’il en avait posé une aux Halles Paul Bocuse, représentant bien sûr Monsieur Paul, je vais partir à la chasse illico avant qu’il ne soit enlevé ! En une douzaine d’années, Brikx a parcouru plus de cent villes, donc il était normal que Lyon soit l’une d’elles ….
Oeuvre à 3 mains faites par étapes entre Lâm (artiste graffeuse qui dépose son petit personnage féminin dans les villes), Le Mouvement et Mashamagosia (fleurs – voir aussi spots Place du Terrail et Rue Pascal haut)
A gauche, du yarn bombing par le gang des Tricotteuses – à droite … je ne sais pas !
Le grand collage de Sirob (studio Limule) a un petit air rétro qui fait penser aux illustrations de livres de contes pour enfant d’il y a quelques années ; l’artiste utilise des papiers colorés différents pour le réaliser. En y regardant de plus près on voit cependant un aspect plus sombre dans l’oeuvre « Hoping with scissors », représentant (sic) « le caractère risqué des choses et le double tranchant de l’insouciance ».
J’ai été bluffée par la maîtrise du pochoir par Julien Berland aka Newi : ce martin-pêcheur et les gouttes d’eau sont hyper réalistes !
Vers la rue des Chaussetiers, on remarque une impasse étroite dont l’une des parois est peinte, c’est le « graff de l’impasse », une oeuvre ancienne (artiste inconnu …) hélas un peu taguée …
Le très joli « baiser » très graphique d’Anthony Squizzato, de Clermont-Ferrand … ce graphiste a une bien jolie galerie sur instagram, allez voir ses illustrations très colorées !
Plus loin, je découvre une nouvelle variation sur la série du Baiser par cet artiste « constructiviste pop » clermontois … j’aime beaucoup les couleurs de celui-ci …
Voici encore un autre oiseau, un colibri cette fois, d’un style très différent de celui de Newi , celui de Snake Two (ou Dams) … j’aime beaucoup ce travail original des volutes de fumée.
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Dans la même rue, une belle collaboration de RepyOne et Waro, artistes clermontois, associés pour peindre ce portrait. Waro travaille les lettres graffiti sur les bancs de l’école au début des années 2000 ; il fonde le collectif EndtoEnd en 2009, qui organise des expositions ou des festivals. Son style a évolué, délaissant la lettre pour davantage de courbes et de couleurs.
Le parcours Such’Art fait 2,5 kilomètres, en prenant son temps cela prend environ deux heures, si vous aimez comme moi vous repaître de détails et vous balader à la cool.
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Le plan se trouve ici également en ligne : https://lemag.myclermont.fr/suchart-le-parcours-culturel-clermontois/
9 réponses sur « Street art à Clermont-Ferrand »
woaw ça déboîte ! génial toutes ces fresques, jamais je n’aurais pensé qu’il y avait ça à Clermont !
[…] https://atasteofmylife.fr/2021/03/11/street-art-clermont-ferrand/ […]
Hello, merci pour cet article super intéressant sur ce parcours artistique, c’est top. Je suis Charlotte, gérante de la friperie KIFF PEACE & KISS, tu trouveras désormais le Shop au 16 Rue du Port si tu souhaites faire une petite visite (depuis août 2020).
A bientôt
merci pour l’information et ton gentil commentaire, c’est noté !
[…] https://atasteofmylife.fr/2021/03/11/street-art-clermont-ferrand/ […]
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Bonjour . J’aimerais savoir si il y a un parcours pour observer ces très belles choses dans nos rues de Clermont-Ferrand ? Merci à vous pour votre réponse.
Bonjour, comme expliqué dans l’article, oui il s’agit d’un parcours. Je l’ai indiqué.