Après vous avoir parlé de la magnifique île de Hvar, retournons en Croatie …. Ce jour-là, nous prenons le bus depuis notre appartement et arrivons devant la porte de Pile, l’entrée principale de la vieille ville de Dubrovnik. Il n’est pas encore très tard en ce beau matin chaud et ensoleillé, mais visiblement, nous sommes loin d’être les premiers. Il faut dire qu’ici c’est l’arrêt de nombreuses lignes de bus, et le lieu de rendez-vous pour les départs des visites guidées …
J’étais déjà venue dans cette magnifique ville il y a très longtemps … et l’affluence n’était pas telle. Il y avait surtout des touristes allemands en Croatie, et assez peu de français. Depuis entre autres l’engouement pour la série Game Of Thrones, où elle est rebaptisée « Port Real », on retrouve vraiment toutes les nationalités dans les rues de la capitale des Sept Couronnes … (d’autres scènes ont été tournées à Split, Sibenik, Ston …).
La grande majorité de la ville fut détruite le 6 août 1667 par un tremblement de terre, où plus de 5000 habitants périrent, et qui entraîna le déclin de la cité. Tout sera reconstruit, dans le style baroque, et le tourisme décolla vraiment dans les années 1950. (un séisme avait déjà eu lieu le 17 mai 1520)
On prend quelques minutes à l’ombre des arbres sur la place juste en face de la Porte Pile , près de la fontaine où Pan et une nymphe prennent la pose, avant d’affronter la foule. On a une belle vue aussi sur la tour Bokar et sur le fort Lovrijenac depuis cette place Brsaljie. Je vous montre dans cet article nos visites, réalisées sur deux jours, où nous avons visité la vieille ville fortifiée mais aussi l’île de Lokrum.
Puis, résignés, nous empruntons le pont (deux sens de circulation sont mis en place pour gérer le flux de touristes, ce qui est une bonne chose). Saint-Blaise, le patron de la ville, garde l’ancien pont levis et surveille tout le monde !
Beaucoup de personnes (et quelques pigeons aussi) se rassemblent sur le Stradun, autour de la fontaine Onofrio , pour remplir leur gourde d’eau fraîche . De forme polygonale, celle-ci a été érigée en 1438 et elle est ornée de masques sculptés, pour le rejet de l’eau. (seuls ceux-ci sont d’origine)
Le Stradun est une grande artère piétonne qui traverse la vieille ville d’ouest en est. Placa, ou Stradun, viend du vénitien stradon, qui veut dire « grand rue ». C’est la rue la plus fréquentée de Dubrovnik.
Nous décidons de commencer par une première visite, et pénétrons dans le superbe monastère dominicain , chef d’oeuvre de l’art roman (nous verrons un autre monastère plus tard dans la journée). Cette communauté monastique fut fondée en 1225, et l’édifice est très austère à l’extérieur, mais à l’intérieur on est charmé par le cloître, bordé d’arcades gothiques ajourées, où tout est si calme, en contraste avec la rue que nous venons de quitter. Au centre, un joli jardin d’orangers et de palmiers entoure un puits.
On visite ensuite l’église, où on peut admirer de superbes tableaux et autres oeuvres du XVème siècle et crucifix peints en bois et gisants de pierre scellés dans les murs.
Entrée : 30 kn
L’église Saint-Sauveur , de style Renaissance et dédiée à Jésus-Christ, a résisté au séisme de 1667 ; elle attire cependant assez peu de monde … Elle avait été construite en 1528 en reconnaissance pour la survie de la ville au séisme en 1520 …
Entrée libre
A peu près derrière la fontaine d’Onofrio se trouve l’ancien couvent Sainte-Claire et son cloître, où se trouve hélas maintenant un restaurant, le Jadran. On peut tout de même y rentrer librement et voir les belles colonnes de celui-ci ainsi qu’un puits sculpté impressionnant. Ce monastère de Clarisses construit à la fin du XIIème – début du XIIIème siècle, donnait une bonne éducation aux jeunes filles nobles avant de devenir plus tard un hospice pour enfants abandonnés, puis fut dissout sous l’occupation française.
Nous décidons ensuite de quitter la grande rue principale du Stradun, pour prendre une des petites rues perpendiculaires et très escarpées, qui mènent, sur les hauteurs nord de la ville, au pied du mur d’enceinte. Nous traversons Prijeko, une rue parallèle au Stradun, où se trouvent quelques très beaux balcons en pierre ouvragés.
On remarque que le quartier est maintenant envahi de cafés et restaurants à touristes, c’est un peu inévitable … la grimpette est cependant agréable car on est à peu près à l’ombre, et pittoresque, avec du linge qui sèche aux fenêtres.
Nous redescendons ensuite au niveau du Stradun et nous retrouvons sur la place de la Loge (Luža) avec la tour de l’Horloge (1444) (ci-dessous) de 31 mètres ; sa cloche fait deux tonnes et ce sont deux jacquemarts en bronze qui la frappent pour sonner les heures et les demi-heures.
La colonne de Roland était hélas emballée pour une restauration aussi je ne l’ai pas prise en photo.
On pourra se désaltérer à nouveau à la petite fontaine d’Onofrio, qui date de la même année que celle que je vous ai montrée un peu plus haut ; elle alimentait le marché qui se tenait sur la place.
On décide d’aller voir l’intérieur de l’église Saint-Blaise, de style baroque et dédié au patron de la ville, que je ne vous présente plus ; il est souvent voire toujours représenté portant une barbe, sa mitre sur la tête, sa crosse épiscopale et surtout dans une de ses mains une maquette de Dubrovnik. Elle fut édifiée entre 1707 et 1715 par Marino Gropelli, sur les vestiges d’un sanctuaire ravagé par les flammes en 1706. L’intérieur est très riche, avec notamment la statue du saint en argent doré, mais la nef qui mène à l’autel opulent est assez courte, bizarrement.
Entrée libre
En face de cette église se trouve le Palais des recteurs (Knežev dvor) ou le palais gothique du conseil majeur de Dubrovnik. Là encore, peu de monde, j’ai l’impression que tout le monde reste à flâner sur le Stradun, entassés les uns sur les autres. Certes l’entrée est payante, mais je ne suis pas sûre que ça soit la raison.
C’est une ancienne forteresse médiévale qui allie style gothique raffiné (XVème siècle), style Renaissance mais aussi pour certaines parties, le baroque, ou le rococo. Pourtant ce mélange des genres reste harmonieux, et la cour intérieure ou les chapiteaux méritent qu’on les observe attentivement.
Sous la République, le palais abritait les appartements du recteur, (chef de l’exécutif qui était élu pour un mois seulement !) la salle du Conseil mineur, des bureaux administratifs, une salle des gardes, l’arsenal et une prison. (c’est Napoléon qui annexa cette partie à la Dalmatie en 1808)
Voici la cour intérieure du Palais, cet escalier avec sa superbe balustrade baroque. On monte alors ensuite au premier étage pour la suite de la visite.
Ce sont les collections du Musée Municipal qu’on peut y admirer, comprenant du mobilier baroque, des tableaux de peintres italiens et croates (XVème et XVIème siècle), et une reconstitution des appartements du recteur, avec des costumes et meubles d’époque.
Je craque pour ce beau plafond rococo qui me fait penser à des meringues sur fond de menthe à l’eau, pas vous ?
Déjà vu dans l’église, on retrouve Saint-Blaise (ci-dessous à gauche) …
Entrée : 100 kn
derrière le palais des recteurs, se trouve le Palais Sponza ou Divona ; la façade est magnifique, en effet il a été relativement épargné par le séisme de 1667, ce qui en fait le bâtiment le plus ancien de la ville. Il s’y trouvait l’hôtel de la Monnaie ainsi que la douane, qui contrôlait les marchandises que les commerçants importaient du monde entier. Plus tard au XVIIème c’était l’endroit favoris des intellectuels et érudits, ils s’y retrouvaient pour parler art, littérature, et même science.
Outre la façade, il faut admirer la très belle cour (qui est antérieure à la façade) où la plupart des riches travaux sur la pierre sont des frères Andrijić , les mêmes qui ont construit l’église Saint Sauveur que je vous ai montrée plus haut (des ouvriers remplaçaient quelques dalles lors de notre visite). L’atrium rectangulaire est un peu sombre, bordé de deux étages de galeries à arcades.
Aujourd’hui le palais Sponza abrite les archives de la ville, qui sont les plus riches d’Europe (plus de 100 000 manuscrits), et seuls les enseignants ou employés y ont accès ; ce sera tout pour la visite en tant que touriste lambda.
A gauche en entrant, une petite salle commémorative rend hommage aux combattants morts pendant le siège de Dubrovnik de 1991-1992, de nombreuses photos de ces jeunes croates morts en défendant leur ville se succèdent sur les murs et c’est très émouvant …
Entrée : 25 kn
Nombreuses sont les personnes qui viennent toucher le nez de la statue de Marin Držić. Située entre le palais des recteurs et le théâtre « Marin Drzic » de Dubrovnik, celle-ci est l’œuvre du célèbre sculpteur croate Ivan Mestrovic. Surnommé le « Shakespeare de Dubrovnik« ) c’était un dramaturge de la Renaissance et écrivain, né à Dubrovnik en 1508. Vous pouvez essayer car il paraît que ça porte chance.
Sur la place Gunduliceva, en face du palais des recteurs, nous visitons la Cathédrale de l’Assomption de la Vierge . Comme vous le voyez son dôme percé de fenêtres était en cours de restauration … La construction a été très inspirée de ce qui se faisait à Rome à l’époque (début du XVIIIème siècle). Colonnes corinthiennes, large fronton, balustrades, niches, statues ….
L’intérieur est très lumineux, éclairé par la haute coupole, et le blanc domine, on trouve finalement cela assez simple par rapport à l’extérieur de la cathédrale.
Entrée libre pour la cathédrale / Pour voir le trésor : 40 kn
Une de mes visites préférées fut le monastère des Franciscains, communauté « concurrente » des dominicains … c’est un véritable lieu de sérénité, en particulier le superbe cloître, de style roman tardif (1360) avec des colonnettes jumelées aux délicats chapiteaux historiés. A l’intérieur de celui-ci, des orangers portaient de nombreux fruits …. Ci-dessous à gauche, l’entrée côté remparts, mais il y a également une entrée de l’église des Franciscains côté Stradun, avec un très beau portail gothico-Renaissance (voir photo).
Dans le musée du monastère franciscain on peut voir le premier comptoir de la pharmacie, qui est la plus ancienne du pays, et la troisième au monde ; elle fut fondée en 1317 !
On peut y voir aussi de nombreux objets d’art sacré, comme ci-dessous à gauche le reliquaire de la tête de Sainte-Ursule.
Entrée : musée et cloître 30 kn
La pharmacie actuelle du couvent, dans la galerie ouest du cloître n’a pas tout à fait les mêmes jours et heures d’ouverture que le monastère ; sous ses boiseries baroques, il propose des crèmes fabriquées par la communauté, selon d’anciennes recettes, et j’ai acheté d’ailleurs une crème et une lotion apaisante à la rose.
Le tarif pour faire le tour des remparts est tout simplement exorbitant : 200 kunas, soit environ 27 euros par personne (adulte). C’est le seul moyen apparemment trouvé pour réduire le nombre de visiteurs … (ou s’en mettre plein les poches ?) Heureusement nous voyageons désormais plutôt en couple et plus en famille, car à six il est certain que nous n’aurions pas dépensé une telle somme … et j’ai trouvé qu’il y avait tout de même énormément de monde, donc je ne sais pas si la méthode fonctionne.
Un peu plus loin, nous avons une très belle vue sur l’église Saint-Ignace de Loyola , construite pour la communauté jésuite (c’est une copie de l’église Saint-Ignace de Rome) ….
J’ai bien aimé ce grand tour sur les remparts, mais hélas les vues ne sont pas très variées et sont souvent sur les toits de la ville ancienne. A vous de voir si vous souhaitez dépenser aussi cher pour cette promenade au-dessus de Dubrovnik.
Accès circuit tour libre des remparts : 200 kn
Le vieux port est une zone très animée aussi, puisque c’est de là que partent les bateaux qui emmènent les touristes en excursion, entre autres sur l’île de Lokrum . Je vous invite à vous laisser tenter par cette visite (relisez mon article sur le blog pour en savoir plus) car c’est une très belle île, par contre il est recommandé de partir tôt le matin pour éviter la foule. Du temps de la République de Raguse, c’était la partie la plus vulnérable de la cité. On voit ici les forts Saint-Luc et Saint-Jean, qui en assuraient la défense.
Ici se trouve aussi le musée maritime, mais nous ne l’avons pas visité.
Où manger ?
Nous n’avons pas testé beaucoup d’adresses, uniquement un restaurant, où nous sommes allés deux fois tant il nous a plu (salades, poissons …). Situé tout près du fort de Revelin, la terrasse offre une vue époustouflante sur le vieux port, le fort Saint-Jean … et en plus on mange à l’ombre de pins. J’en ai profité pour faire une photo des produits achetés à la vieille pharmacie du monastère franciscain Ljekarna Male Brace : une eau de rose et une crème à la rose. Ce sont les seuls « souvenirs » rapportés de Croatie et je n’ai pas regretté, ce sont vraiment de bons produits !
Bistro Revelin – Ul. Svetog Dominika bb
Si vous avez d’autres bonnes adresses ou bons plans à Dubrovnik, je serais contente de les lire dans les commentaires … et vous pouvez épingler une des photos ci-dessous dans votre compte Pinterest !
3 réponses sur « Dubrovnik »
Cette ville est vraiment magnifique, et il y a tant à visiter ! merci pour le partage 🙂
je garde un très bon souvenir de Dubrovnik ! je ne savais pas que c’était tout reconstruit … tu m’apprends quelque chose 🙂
Un article qui me donne envie de découvrir cette ville qui a l’air riche en monuments historiques !