Ce matin-là, nous avons rejoint Kuala Kangsar pour visiter les hébergements chez l’habitant (ou homestay) situés à Kampung Labu Kubong , dans l’état du Perak en Malaisie .
Nous avons été accueillis très chaleureusement par les villageois et avons assisté à des spectacles de danse et de musique avant d’échanger de façon plus personnelle avec eux à l’occasion de démonstrations culinaires et d’artisanat.
Je suis sûre que vous ne connaissez pas le bedak sejuk (ou « talc froid ») …. il s’agit de comprimés de farine de riz que les femmes (en général) écrasent puis mélangent à un peu d’eau, et étalent la pâte obtenue sur le visage, à la façon d’un masque, qu’on laisse en place quelques heures (toute la nuit). Celui-ci a des propriétés éclaircissantes pour la peau, l’adoucit, régule le sébum et donc l’apparition de boutons. Les femmes l’utilisent souvent après une naissance, quand l’effet postpartum dérègle un peu les hormones et rend les peaux pas folichonnes. On peut aussi fabriquer soi-même son propre bedak sejuk à partir de riz, mais le processus est assez long !
Nous avons suivi avec intérêt le déroulé de la fabrication de quelques plats que nous allions déguster un peu plus tard … ici, la découpe de feuilles de palmier qui deviendront de petits ramequins rectangulaires, où l’on versera de la crème de coco.
Il était intéressant aussi de voir comment étaient fabriquées ces jolies fleurs en papier … beaucoup de patience et de minutie nécessaires … et aussi de la colle !
Chacun d’entre nous a apprécié un repas de spécialités, ainsi que quelques fruits en dessert.
Après ces agapes, nous sommes montés dans ce mini-bus électrique pour nous rendre dans le village et voir quelques unes des maisons qui accueillent habituellement des hôtes. C’est la responsable, Alin, qui s’est mise au volant et nous a guidés pour le reste de la journée.
Labu Kubong Homestay permet à ses hôtes de séjourner dans une grande maison traditionnelle et d’être artisan d’un jour, une belle façon de s’immerger dans le voyage loin de la ville,
Aunt Peah (à gauche) nous accueille dans sa grande maison à un étage ; ici les maisons sont grandes et les familles ont de nombreux enfants. A la retraite, elle peut loger 2 à 8 personnes dans les jolies chambres décorées avec soin ; il y a beaucoup de tapis, et des couleurs vives partout : rideaux, dessus de lit … cette maison a 105 ans ! Il y a même une mini-épicerie au rez-de-chaussée pour acheter quelques boissons ou snacks, si nécessaire. En tout sur le village il y a environ 20 maisons qui sont reconverties en ce type de bed and breakfast.
Le tarif est d’environ 100 ringitt par nuit (soit environ 20 €), qui inclut le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, ainsi que le tour guidé qui permet de voir les activités d’artisanat, de cuisine …
Voici une autre maison qui accueille des visiteurs, elle est pas mal aussi non ?
Nous sommes ensuite allés à la rencontre de quelques uns des habitants du village pour voir quelques unes de leurs activités (et parfois s’y essayer également). Voici le forgeron, (un ancien policier à la retraite) qui fabrique lames et machettes, couteaux, un travail plutôt physique (la masse qu’il utilise pour donner une forme au métal sorti du four est très très lourde). Un véritable artisan talentueux qui a suscité beaucoup d’admiration parmi nous (regardez les couteaux terminés plus bas en photo, dans un fourreau en bois décoré). Si ça vous dit il vous aidera à fabriquer votre propre couteau, en vous donnant des conseils à chaque étape.
Ce sont ensuite les ruches du village qu’on nous a montrées, des ruches qu’occupe une espèce particulière d’abeilles : elles sont petites et n’ont pas de dard ! Elle produisent un miel délicieux mais avec une petite amertume, bien différent de ceux que j’ai pu goûter en Europe. La récolte est bien plus simple pour les apiculteurs puisqu’ils n’ont pas besoin de se protéger de piqûres éventuelles …
Voici un petit zoom pour que vous voyiez mieux les petites abeilles ; le miel est récolté à l’aide de pipettes. Je dois dire que je n’avais jamais vu de ruche comme celle-ci, on est loin des alvéoles bien géométriques habituelles !
Plusieurs arbres à caoutchouc ou hévéas sont près des maisons, et les villageois (les saigneurs) collectent le liquide blanc (qui n’est pas la sève) en pratiquant des incisions dans l’écorce. Il faut quand même avoir le coup de main pour faire l’entaille avec un bon angle et que celui-ci coule bien dans le petit récipient situé plus bac sur le tronc, pendant quelques heures, avant qu’une coagulation la stoppe ; il faut à peu près trois jours pour remplir le seau. Cette substance (latex) est transformée en caoutchouc par des fabriques de pneumatiques, en majorité, et dans le passé l’état du Perak était l’un des plus gros exportateurs. Si vous séjournez dans ce homestay vous pourrez prendre rendez-vous et comme nous vous essayer à la récolte, c’est une expérience intéressante.
Parmi les autres activités qu’on peut pratiquer avec les habitants du village, citons le semis ou repiquage de riz (il y a en effet plusieurs rizières dans le secteur), ou des jeux comme le rugby dans la gadoue … je n’ai pas essayé ! Les montagnes tout autour offrent aussi des possibilités de faire du trek, il paraît que du sommet on a une très belle vue.
Nous rejoignons ensuite Labu Sayong et nous arrêtons à Kampung Kepala Bendang près de Kuala Kangsar, dans la poterie KZ KRAF.
Certaines poteries sont faites traditionnellement à l’aide d’un tour (une masse d’argile qu’on façonne avec ses doigts sur le tour du potier) et d’autres sont réalisées à partir de moules, et sont donc toutes identiques, seule la décoration faite après cuisson les distingue. C’est un mélange argile, sodium, et eau qu’on met dans un moule.
Les pichets appelés labu sayong (qui ont donné son nom au village) de couleur noire servent à stocker l’eau (elles la gardent bien au frais) et les cruches blanches sont pour la décoration.
Voici l’un des potiers à l’oeuvre sur le tour. Ensuite il faut cuire le pichet d’eau à environ 800 degrés pendant quelques heures, et le rouler dans la balle de riz (l’écorce extérieure du riz) pour lui donner cette couleur noire caractéristique.
En quittant Kuala Kangsar, si vous êtes en voiture et rejoignez Kuala Lumpur, vous pouvez vous arrêter en route pour apercevoir (d’un peu loin, c’est vrai) le somptueux palace du sultan du Selangor, (qui ne se visite pas hélas) …
et la superbe mosquée Ubudiah, que vous pouvez visiter en dehors des heures de prière. Hélas nous y étions au mauvais moment … C’est l’une des plus belles du pays, avec pas moins de quatre minarets, elle a été dessinée par l’architecte Arthur Benison Hubback, dont je vous ai déjà parlé dans mon article sur le quartier colonial de Kuala Lumpur.
J’ai vraiment passé une excellente journée dans ce village de Malaisie, toutes les personnes rencontrées étaient vraiment très sympathiques et je vous invite à séjourner dans une des maisons de ce village …
Ce voyage fait suite à une invitation de l’Office du Tourisme de Malaisie. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
HOMESTAY KAMPUNG LABU KUBONG
A107, Kampung Rasau, 33700 Kuala Kangsar, Negeri Perak
Site Web : http://www.labukubong.com
KZ KRAF LABU SAYONG
Site Web : https://www.facebook.com/kzkraf/
OFFICE DU TOURISME DE MALAISIE
Site Web : https://www.malaysia.travel/en/intl
3 réponses sur « Homestay en Perak »
vous avez dû passer une très belle journée en compagnie de ces villageois … sympa cette idée de b&b
Elle devait être super enrichissante cette journée immersive avec les locaux ! C’est aussi intéressant de voir leur façon de cuisiner, de vivre… et de récolter le miel (ils sont motivés à la pipette lol)
oui c’était vraiment sympa, un beau moment d’échange, les malaisiens sont très accueillants !