Voici déjà mon dernier article sur la région nord du Maroc suite à mon voyage du mois de novembre 2019 ! N’hésitez pas à relire mes autres visites faites depuis la ville de Tanger, liée maintenant à Lyon avec un vol direct Air Arabia …
Ce matin-là nous avons d’abord fait un arrêt rapide au parc Perdicaris à 6 kilomètres à l’ouest de Tanger pour profiter de la vue magnifique sur la mer … pour accéder au parc on emprunte une route large mais sinueuse, qui traverse un quartier résidentiel aux luxueuses villas, dont une qui appartient au roi du Maroc et qui est fort bien gardée. Le domaine où se trouve ce parc fut la propriété du milliardaire gréco-américain Ion Perdicaris, et ce poumon vert de 67 hectares est chéri de nombreuses familles qui viennent s’y promener ou pique-niquer le week-end.
Nous avons rejoint ensuite le Cap Spartel, situé à l’extrémité nord-ouest du continent africain ; c’est un site à voir car c’est là que se rejoignent la mer Méditerranée et l’océan Atlantique (voir photo plus bas) et on a une vue magnifique sur le détroit de Gibraltar, on a même pu voir les côtes espagnoles car le temps était clair. Son ancien nom : cap Ampelusium qui voulait dire « cap des vignes ».
La vedette du lieu c’est aussi ce phare qui domine le détroit, installé sur un rocher à 110 mètres et culminant à presque 250 mètres au dessus du niveau de la mer. Il paraît que sa lumière porte à plus de 30 kilomètres lorsque le temps est dégagé. C’est suite à de nombreux naufrages dans le secteur qu’il fut construit en 1864. La plus célèbre de ces tragédies fut le naufrage du navire le Doña Isabel en 1860, un bateau école de la marine du Brésil, qui a entraîné la mort de 250 marins.
Il consiste en une tour carrée de 25 mètres de hauteur, réalisée en pierre revêtue de brique rouges. Bien sûr le système d’illumination a été changé depuis sa construction, c’était d’abord une lampe à pétrole, puis vers 1930 un système plus perfectionné, mais ce n’est que dans les années 1950 que le phare fut relié au réseau électrique.
Vision un peu incongrue, plusieurs chèvres se trouvaient autour du phare, et plus loin j’ai vu également quelques moutons …
A la bonne saison vous pourrez observer des cigognes blanches, milans noirs ou aigles bottés, mais il faudra venir en mars-avril ou en octobre.
Encore quelques kilomètres de bus et nous voici devant l’entrée des grottes d’Hercule. Ces cavernes calcaires attirent pas mal de monde visiblement, sur le site il y a également cafés et restaurant sur une jolie place à colonnes. L’entrée est gratuite.
Les grottes, qui étaient habitées au néolithique, sont très sombres et humides, et si un peu d’éclairage a été ajouté, elle n’est normalement éclairée que par une ouverture sur l’océan … où la mer pénètre par marée haute.
Certains y voient une carte de l’Afrique inversée, d’autres une tête humaine … et vous ? Selon la mythologie grecque, c’est dans cette antre qu’ Hercule (l’un des héros de la Grèce antique) trouva le repos après avoir tué le dragon aux cent têtes pour s’emparer des fruits magiques, des pommes d’or qui garantissaient l’immortalité.
Il aurait aussi, selon la légende, creusé le détroit de Gibraltar en écartant les montagnes, donnant naissance au Jebel Tarik (Gibraltar) et de l’autre au Jebel Moussa (côté Afrique). Des vestiges préhistoriques ont été découverts dans cette cavité, et sur les parois on a retrouvé des marques circulaires creusées par le silex des anciens Atlantéens … incroyable ! En effet les pierres extraites des grottes étaient exploitées pour fabriquer des meules.
Dernière visite de la journée et ma préférée, la ville d’ Assilah (ou Asilah). Son histoire remonte à fort longtemps puisqu’elle aurait été une étape commerciale établie par les Phéniciens avant de tomber aux mains des Romains au 1er siècle avant J.C. ; d’ailleurs, pas très loin se trouvait la ville de Lixus, le plus grand site industriel romain au Maroc (on y fabriquait le garum, une sauce dont ils raffolaient).
Elle fut également le théâtre de la célèbre bataille des trois rois en 1578, impliquant le roi du Portugal Sébastien 1er, qui y perdit la vie.
C’est dans Assilah qu’au début du XXème siècle, le brigand Raïssouni, ancien voleur de grand chemin puis révolutionnaire, se réfugia, remplaçant ainsi le pacha. (Raïssouni avait kidnappé Ian Perdicaris dont je vous ai parlé au début de l’article).
C’est une ville qui a toujours attiré les convoitises : Phéniciens, Romains, Vandales, Normands, Portugais, Espagnols, Autrichiens … et j’en oublie !
Nous avons fait un tour rapide dans le Centre Hassan II des Rencontres Internationales , vaste bâtiment qui accueille un grand nombre d’artistes plasticiens, d’écrivains célèbres dans le monde arabe et occidental. C’est un bel endroit à l’architecture hispano-mauresque avec un charmant patio avec un bassin et une fontaine.
La place Abdallah-Guennoun est très animée avec plusieurs cafés en terrasse, et surtout cette immense tour carrée et crénelée, qui date de l’occupation portugaise. Il faudra que j’y monte pour admirer toute la ville.
Pendant le Moussem International, on y donne concerts de musique, spectacles … le reste du temps, de jeunes ados y jouent au foot !
La tour El-Kamra a été restaurée il y a quelques années, et la partie que vous voyez tout en haut, le crénelage et les quatre tourelles d’angle sont en béton (!).
On tombe sous le charme de la médina , aux murs d’un blanc éclatant, aux volets peints en bleu ou en vert. Les rues étroites sont vraiment très propres et l’ambiance calme en cette fin d’après-midi.
Assilah est connue pour son festival culturel qui a lieu chaque année en été, le Moussem Culturel International , qui a déjà 40 ans. C’est en effet en 1978 que deux amis nés dans cette ville (l’un étant peintre, l’autre étant ancien ministre des affaires étrangères du Maroc et maintenant le maire) Mohamed Benaïssa et Mohammed Melehi – ont eu cette idée un peu folle … qui s’avère être maintenant un évènement incontournable, connu dans le monde entier.
Pendant une semaine, des artistes viennent peindre les murs de la ville … mais il y a pas mal d’autres animations au programme. Pour info, la 41 édition se déroulera du du 16 juin au 12 juillet 2020 … notez sur vos tablettes !
L’oeuvre ci-dessous est de la française Sandrine Lorenzo « je te salue avec le parfum de la rose et du jasmin » ; beaucoup de personnes se prenaient en photo devant celle-ci.
Les murailles qui entourent la ville ont été construites au XVème siècle par Alphonse V du Portugal, elles sont percées de quatre portes.
Bref, j’ai été conquise par cette ville et j’espère sincèrement y retourner un jour. Seul regret, ne pas avoir pu entrer dans le Palais Raissouni (il est en effet ouvert uniquement pendant le festival culturel international, ou lors d’expositions temporaires). J’aurais aimé aussi voir le cimetière musulman couvert de faïences, près de la plage …
Où manger à Assilah ?
Nous avons fait une pause très gourmande au restaurant Port XIV et ce fut un sans faute du début à la fin, un repas délicieux accompagné d’une bonne bière « Casa » 🙂
Anchois marinés, tartelette oignons caramélisés et aubergines, tapenade maison … et des brochettes de thon rouge trop bonnes !
Port XIV – 14 Avenue Moulay Hassan Ben Mahdi – Asilah
J’espère vous avoir donné envie de visiter la région nord du Maroc, n’hésitez pas à revoir mes stories instagram sur ce voyage …
Ce voyage fait suite à une invitation de Air Arabia, Aéroports de Lyon et l’Office du Tourisme du Maroc. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
AIR ARABIA
Site Web : https://www.airarabia.com/fr
LYON AEROPORTS
Site Web : https://m.lyonaeroports.com
OFFICE DU TOURISME DU MAROC
Site Web : https://www.visitmorocco.com/fr
5 réponses sur « Cap Spartel et Assilah »
Qu’il est beau ce phare ! marrant avec les chèvres devant 🙂
Merci pour cette belle découverte ! Je ne connaissais pas Assilah c’est très joli !
oui ce fut un coup de coeur pour moi dans cette belle région du nord du Maroc !
Quelle belle immersion marocaine ! Nous ne connaissons que trop peu ce beau pays notamment Essaouira, Marrakech et une partie du massif de l’Atlas vers Aït Iktel. De savoir qu’il y a une possibilité de découvrir Tanger, et ses environs depuis Lyon nous donne vraiment envie. On note ça et on garde précisieusement ton article en espérant pouvoir s’y rendre un jour. Merci pour ce bel et article !
je ne connaissais pas encore le nord du Maroc avant ce voyage et vraiment ce fut une bonne surprise, je te conseille d’y aller !