Cet article sera sans doute beaucoup trop long, même si ce n’est que la première partie … pardonnez-moi ! Arrivés en Sicile la veille au soir avec un vol direct Volotea depuis Lyon, nous nous sommes levés assez tôt pour trouver un endroit proche où prendre le petit-déjeuner. Nous avons trouvé la pâtisserie de Massimo, au bout de notre rue … et après une bonne collation nous étions prêts à visiter Palerme !
Notre petit-déjeuner n’avait pas grand intérêt, j’ai préféré prendre en photo les nombreux gâteaux en vitrine ; il y avait un choix incroyable … et plein de fruits en pâte d’amande ! De quoi bien baver devant les vitrines …
En rejoignant la place d’où partent les petites navettes bus gratuites vers le centre ville, nous passons, toujours dans notre rue, devant une église … (la première mais loin d’être la dernière du séjour 😂 ) Il s’agit de Santa Maria della pietà , de style baroque, dans le quartier de Kalsa .
La particularité de cette église est cette grande alcôve où l’on voit un Christ, entouré de plusieurs petites vitrines, qui contiennent des reliques, comme le coffret plus grand, à ses pieds. La croix est en os recouvert d’écaille de tortue.
Nous passons sous cette porte, sur la Via Vittorio Emanuele. Elle fut construite en 1535 en l’honneur de la visite de Charles Quint. On arrive enfin devant l’imposant Palais des Normands (ou Palais Royal) , pour notre première vraie visite de la journée, il est construit en pierres taillées couleur ocre, c’est magnifique.
Il s’avère en fait que nous ne sommes pas du bon côté et que l’entrée pour le public est carrément de l’autre côté (ce n’est pas très bien indiqué). On grommelle un peu, mais cela nous a permis de voir le beau jardin de la place du Parlement, et ce Teatro Marmoreo en marbre (photo ci-dessous à gauche), dédié à Philippe IV, roi d’Espagne et de Sicile.
On arrive enfin dans la cour intérieure du Palais, la cour Maqueda, un patio composé d’une triple galerie, et c’est fort impressionnant ! Après avoir fait le tour de l’exposition temporaire au rez-de-chaussée consacrée aux peintres flamands, on grimpe au premier étage pour la suite.
Du sol au plafond, la Chapelle Palatine éblouit par son décor de mosaïques dorées, de style byzantin, réalisées au XIIème siècle. C’est le roi Roger II, roi de Sicile, qui entama en 1130 la construction de celle-ci, intégrée à son palais. Même le sol a ses mosaïques, qui sont intactes … cette pierre un peu bordeaux, le porphyre, est une roche magmatique.
Dans la nef centrale ce sont des scènes de la Genèse qui sont illustrées, toutes les étapes de la création du côté sud, puis des dessins mettant en scène Adam et Eve, Caïn et Abel, ou encore Noé. Sur la partie supérieure, sont détaillées des scènes de la vie de Saint-Pierre et de Saint-Paul. La chapelle a bien souffert après le tremblement de terre de 2002, heureusement il y a eu de généreux donateurs qui ont aidé à financer la restauration de celle-ci, on s’en félicite ! Sur la photo ci-dessous, on voit le Christ pantocrator qui se dresse dans la voûte aux tons bleu et or, hommage au ciel et au soleil de Sicile.
Outre les mosaïques, c’est ce plafond à caissons en bois, dont l’assemblage en muqarnas , croix et étoiles imbriquées, m’a rappelé certains palais visités à Marrakech ou encore en Andalousie …. La Sicile a été autrefois sous domination musulmane et cette architecture en est le reflet indubitable.
Nous n’avons pu hélas modifier notre programme de visite pour pouvoir accéder aux appartements royaux. Ils sont en effet fermés au public pour cause de délibération du Parlement les mardi, mercredi et jeudi. Si vous le pouvez évitez donc ces jours-là, afin de les ajouter à votre découverte. Il fait beau, il fait chaud, on retourne dans le tumulte bruyant de Palerme, si vivante.
Un peu d’exercice cette fois-ci, on grimpe jusqu’au clocher de l’ église Cafasso pour admirer la vue sur les toits de Palerme et les montagnes environnantes, et surtout sur les drôles de coupoles de l’église Saint Cataldo. Le casque est fourni, mais attention le dernier escalier métallique donne un peu le tournis, et les marches ne sont pas larges ! Surveillez l’heure aussi, il ne fait pas bon être sous la cloche quand l’heure sonne …
Dans la grotte des beati paoli, quelques installations un peu creepy …. il y a aussi un petit musée religieux.
On fait une petite pause car il commence à faire soif ! Devant la cathédrale, un vendeur ambulant vend différents jus … on choisit la grenade … pas donné, on est au coeur du Palerme touristique, mais ça fait du bien !
Nous voici prêts à attaquer la visite de la Cathédrale de Palerme, de style arabo normand, et fort majestueuse. L’intérieur est fort beau mais je n’ai pas eu le coup de foudre ; au fond, au rez-de-chaussée, on peut voir des tombeaux impressionnants : ceux des rois souabes (Frédéric II (et son épouse) et Roger II (et sa fille) … par contre c’est en hauteur que mon coeur a chaviré : il faut absolument monter sur les toits pour mieux apprécier l’architecture de l’édifice, et aussi bien sûr de jouir d’une vue superbe sur la ville et les montagnes aux alentours.
Devant le Palazzo Bonocore, la fontaine de la Vergogna (fontaine de la honte) appelée aussi Fontana Pretoria (sur la Piazza Pretoria). Celle-ci a une histoire pas ordinaire : elle avait été commandée à l’origine au sculpteur florentin Francisco Camilliani par le riche propriétaire du palais de San Clemente, Don Luigi de Toledo. Revirement de fortune, vingt ans plus tard, elle fut mise en vente et c’est le Sénat de Palerme qui se porta acquéreur de cette immense sculpture. On détruisit plusieurs palais pour lui faire une place, et il fallut la démonter en 644 morceaux pour la transporter (certaines statues furent d’ailleurs endommagées pendant celui-ci) ! (Don Luigi avait cependant gardé quelques sculptures pour lui) De plus, une fois installée, les nonnes du couvent ne furent pas très réjouies de la nudité des statues, d’où son nom. C’est aussi assez anachronique de voir cet élément Renaissance florentin dans la ville de Palerme où les bâtiments sont plutôt de style arabo-normands ou baroques. La fontaine en question, vue depuis l’église San Caterina dont je vous parle juste un peu plus bas
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La fontaine de Pretoria, aussi appelée « fontaine de la honte » en raison de ses statues fort dénudées, se trouve devant le Palazzo Pretorio à Palerme … quelle beauté ! . . . . . #travelrepost #sicily #sicilia #natgeo #cntraveler #fisheyelemag #thediscoverer #instagood #forbestravelguide #beautifulmatters #passionpassport #italia #veryTandC #traveldeeper Une publication partagée par a taste of my life (@argone69) le
Au centre de la fontaine, Bacchus, et autour, les dieux de l’Olympe et les principaux fleuves palermitains, entre autres …
Par curiosité, on pénètre dans la cour d’un palazzo … pour y voir, bouche bée, au centre, cet immense palmier !
C’est pas tout ça mais notre estomac commence à gargouiller. On cherche sans trop d’espoir un restaurant pas trop cher dans ce quartier, et pas trop mauvais surtout. Youpi, on trouve une table (après une attente de quelques minutes quand même) au Caffé del Kassaro : spaghetti toutes simples à la tomate, roquette et ail (4 euros) , calamar entier frit (8 euros), on n’a juste pas été trop emballés par les cannoli en dessert, la cassata al forno était pas mal (2 euros) (Via Vittorio Emanuele, 390)
Parenthèse street art au pochoir …
On n’avait pas prévu de rentrer dans cette église, mais quelle surprise de voir la splendeur de l’intérieur de San Caterina sur la Piazza Bellini : elle ne paye pas de mine de l’extérieur pourtant … ce fut un de mes coups de coeur à Palerme, peut-être mon église préférée. Elle a été construite au XVIème siècle, mais sa coupole date du XVIIIème.
Ne vous contentez pas de la nef, montez sur le toit terrasse, vous y aurez une vue fantastique sur la fontaine sur la place Pretoria (voir plus haut)
A voir aussi, les étonnants bas-reliefs en marbre …
Le couvent voisin est visible aussi, avec pour chaque cellule de nonne un petit balcon charmant, occupé maintenant j’ai l’impression par des artistes. J’aurai adoré voir à l’intérieur ! Il y a eu une ouverture au public du 24 mars au 2 avril 2018, ça n’a pas duré longtemps ! Il y a 15 cellules qui étaient occupées par des religieuses. En contrebas, un ravissant cloître – jardin, avec une fontaine.
Continuons cette visite de l’étage supérieur, qui nous permet de voir la nef sous un autre angle.
Plus connue, juste en face, San Cataldo, qui surprend par sa sobriété. Point de dorures baroques ici, l’église est de style arabe et elle est très ancienne, datant de 1160. (mais restaurée à la fin du XIXème) C’est celle que l’on voit du haut de quelques églises, de forme assez cubique, avec des merlons dentelés. L’intérieur est on ne peut plus dépouillé, mais il y a un beau pavement en mosaïques. C’est un bel exemple de l’influence islamique en Sicile. Avec ses coupoles roses en forme de bonnet d’eunuque et son palmier, on dirait qu’elle sort d’une oasis du Sahara …
Nous avons eu beaucoup de chance pour La Martorana : un mariage allait s’y dérouler, mais nous sommes arrivés environ 30 minutes avant, ensuite ils ont interdit l’accès au public. L’église était très fleurie pour l’occasion, cela apportait une touche inhabituelle … Cette église est aussi appelée Santa Maria dell’ Ammiraglio et se trouve à deux pas de l’Office du Tourisme, cela peut vous être utile si vous avez besoin d’un plan, ou de renseignements. Martorana était le nom de la fondatrice du couvent bénédictin voisin en 1194. J’étais surprise d’apprendre que les offices y étaient célébrés selon le rite grec orthodoxe (en grec ancien ou en albanais).
Autre surprise, l’église est clairement scindée en deux parties, à l’architecture complètement différente : la partie primitive avec ses mosaïques de style byzantin (peut-être réalisées par les mêmes artistes que ceux qui ont oeuvré dans la chapelle palatine ?) et une autre partie (à droite sur la photo ci-dessous) de style baroque ajoutée au XVIème siècle, comporte de superbes fresques réalisées au XVIIIème.
Vous allez sûrement trouver qu’on est un peu zinzin, mais on a encore visité une église ensuite, et pas une petite : la Chiesa San Giuseppe Dei Teatini , un bel exemple du style baroque, que j’aime beaucoup. Elle se trouve sur la Via Vittorio Emanuele, tout près des deux précédentes. Vous la repérez de loin grâce à sa coupole couverte de majoliques jaunes et vertes et son campanile à huit pans ornés de colonnes. L’intérieur est certes chargé, mais très lumineux et chaleureux.
Quatre immeubles ornés de statues à un carrefour, voici les Quattro Canti sur la Piazza Vigliena, de forme octogonale. C’est le point de rencontre entre les deux artères principales, la via Vittorio Emanuele et la via Maqueda. Sur les façades arrondies, noircies par le temps, ce sont les quatre saisons qui sont illustrées, par l’architecte Giulio Lasso, à la manière d’un décor de théâtre, entre 1609 et 1620. Au bas des fontaines se trouvent les statues des quatre saisons, et au-dessus, celles de rois espagnols.
On flâne un peu place San Domenico, devant cette majestueuse église :
Pour terminer notre journée, nous avons visité l’Oratorio del Rosario, juste à côté de l’église San Dominico … (ci-dessous, le presbytère). Les petites statues dans les alcôves représentent les vertus (humilité, patience, pureté, obéissance, charité … il y en a huit en tout (quatre sur chaque longueur de mur).
puis un autre oratoire, l’Oratorio del Rosario di Santa Cita dont les jolis bancs à la marqueterie en nacre placés le long du mur ont attiré mon attention (par Giuseppe Porrizzo) …. mais on peut être distrait aussi par la multitude d’angelots (putti) . C’est Giacomo Serpotta qui est le sculpteur qui a réalisé tout cela en stuc.
Après avoir traversé cette rue avec quelques stands de brocanteurs et des tables de restaurants, nous arrivons sur la piazza Caracciolo
Sur cette place, pas mal de petits dessins de street art, dont plusieurs C215 , à mon grand ravissement !
C’est ici que se termine notre première journée à Palerme, certes bien chargée. J’espère vous retrouver nombreux pour la deuxième partie de se séjour dans la capitale de la Sicile …
12 réponses sur « Que voir à Palerme ? Jour 1 »
Palerme est vraiment un concentré de la Sicile ! J’aimerais beaucoup y retourner 🙂
oh moi aussi, même si j’y étais seulement l’an dernier … en deux jours c’est bien trop court et j’adorerais me perdre à nouveau dans ses ruelles, comme à Naples d’ailleurs, que j’ai adorée !
Eh bien vous n’avez pas chômé en ce premier jour, que de visites !
Alors, Naples ou Palerme, vous avez préféré quoi ?
ah ah difficile de répondre à cette question ! Je dirais Palerme, mais bon à Naples on a eu de la pluie, ça n’a pas aidé !
Coucou !!! Je ne suis jamais allée à Palerme mais ton article donne très envie d’y passer quelques jours… 🙂
merci pour ton commentaire et bienvenue ici ! J’espère que tu auras bientôt l’occasion de découvrir cette superbe ville !
Palerme est une ville magnifique, nous y retournons pour visiter plus amplement la Sicile et je ne peux que vous le conseiller. Votre article donne, qui plus est, beaucoup envie !
Merci Jérôme, (désolée pour le lien)
Toutes ces photos me font rêver, je suis contente d’avoir mis 2 nuits à Palerme au programme de notre voyage Sicilien !
oh oui tu as bien fait, c’est une ville où il y a beaucoup de choses à voir !
je parcours tous des sujets du site toujours tres bien ecrit continuez comme
ça