Il était temps de revenir en Arménie après vous avoir donné un aperçu général du pays dans mes cartes postales, et quelques infos générales sur cette destination qui est désormais à la porte de Lyon pour ainsi dire, grâce au vol direct d’Armenia Air Company que j’ai pu tester.
La ville d’Erevan (Yerevan en arménien) est la plus grande ville du pays (240 km²), et donc la capitale, depuis 1918. C’est une cité moderne et animée, avec pas mal de choses à voir ou à faire. Ce qui est dans mon article n’est pas une liste exhaustive bien sûr, j’y suis restée peu de temps et je n’ai pu tout voir ! Pour la petite histoire, les arméniens aiment à dire que leur ville est plus vieille que Rome de 29 ans, elle a été fondée en 782.
Nous avons fait un petit tour général à pied pour voir les principaux bâtiments ou places de la capitale …. suivez la guide !
La place Charles Aznavour avec les sculptures de Ara Alekian (grande araignée, ours, cheval) en métal. En été il arrive que quelques petits concerts aient lieu ici.
Voici la fontaine de plus près, fort jolie, avec les signes du zodiaque :
Sur cette même place, l’emblématique Cinéma Moscou, assez austère, construit en 1937.
L’opéra photographié de nuit, avec la statue du compositeur Aram Khatchatourian ; ici se trouve bien sûr une salle de concert, mais aussi le théâtre national académique d’opéra et de ballet.
Les artères principales débouchent sur l’immense place de la République et son grand bassin aux nombreux jets d’eau (les « singing fountains »). Autour de celle-ci, le musée d’histoire de l’Arménie, le musée d’Art et de Littérature, le Palais du Gouvernement, différents ministères dont celui des Affaires Etrangères, l’hôtel Marriott, la banque Converse. Aux beaux jours, de nombreuses personnes se regroupent ici le soir, c’est très animé et tous les bâtiments ainsi que le bassin sont éclairés !
La mosquée bleue, que nous n’avons pas visitée, mais qui a l’air très belle, son entrée en tous cas est très richement décorée !
La cathédrale apostolitique, dédiée à Saint-Grégoire l’illuminateur d’Erevan ; c’est la plus grande église d’Arménie ! Elle est toute récente, sa construction fût terminée en 2001.
De jour, de nuit, il y a des kiosques de fleuristes ouverts, un peu partout, c’est très charmant.
Nous avons aperçu quelques rares fresques de street art, des portraits d’arméniens connus, comme ce poète Hovhannès Toumanian ou celui d’Edgar Allan Poe.
LE CENTRE DES ARTS CAFESJIAN
Ce fut mon coup de coeur à Erevan. Le lieu est assez époustouflant et se compose d’une part d’une drôle de construction en escaliers (la Cascade) qui abrite le musée lui-même, et le jardin des sculptures d’autre part, qui lui fait face, sur l’esplanade, la place Tamanyan. C’est l’entrepreneur américain Gérard L. Cafesjian, aujourd’hui décédé, qui est à l’origine de ce grand espace dédié à l’art. Philanthrope, entrepreneur et surtout amoureux des arts, Erevan peut le remercier d’avoir créé cette fondation qui a permis la rénovation de ladite Cascade, construite en 1970, un superbe escalier Art Deco de 118 mètres de haut.
Cet édifice ornemental à la « soviétique » voit sa construction débuter en 1970, mais les travaux sont ralentis après le séisme de décembre 1988. Ils sont ensuite complètement arrêtés en 1991 après la dissolution du bloc soviétique. Ce n’est qu’en 2002 que la ville d’Erevan et G. Cafesjian, avec sa fondation, reprennent le flambeau, en créant une nouvelle fondation, entraînant la privatisation du monument le début de la construction de ce centre des arts.
Ci-dessous, dans le jardin, un « LOVE » de Robert Indiana (on retrouve quasiment le même à New York) à droite, et le guerrier de Botero à gauche.
La collection, qui compte plus de 1200 oeuvres d’art, provient essentiellement de la collection de Monsieur Cafesjian. J’ai beaucoup aimé me promener dans le jardin des sculptures, il y a des oeuvrs de grands noms comme Botero, Jaume Plensa (dont vous reconnaîtrez peut-être les bonzes sur pied si vous êtes allés sur la place Masséna de Nice), Barry Flanagan, Lynn Chadwick, ou François-Xavier Lalanne.
Outre le bel escalier (ouf il y a aussi des escalators intérieurs si l’ascension en plein soleil ne vous tente pas), on est impressionnés par la grande fontaine aux multiples jets d’eau du premier niveau ; l’architecte de l’édifice est celui qui a construit en grande partie la ville d’Erevan, Jim Torosian.
Bref, si vous passez à Erevan, ne loupez pas ce lieu exceptionnel pour les amateurs d’art moderne !
MATENADARAN
C’est dans un grand bâtiment cubique en basalte gris-bleu situé au sommet d’une colline, dominant Erevan, que sont conservés de nombreux manuscrits très anciens (ou des débris de ceux-ci). Il y en a un peu plus de 17 000. Rassurez-vous ils ne sont pas tous exposés ; les plus anciens ouvrages de cette immense bibliothèque remontent aux Vème et VIème siècles. Ils couvrent de nombreux sujets, pas seulement religieux : histoire, géographie, philosophie, … bref tous les domaines de la science et de la culture.
Sur sa façade principale, des statues représentent des arméniens célèbres : enlumineur, religieux, mathématicien, historien, théologien ou poète, dont je vous épargnerai les noms. Un bel escalier élégant mène aux salles d’exposition, qui représentent chacune une église d’Arménie (pensez à observer leur plafond). Une statue rend hommage au créateur de l’alphabet arménien, Mesrop Machtots, qui était moine.
Car en effet avant de parler de ces livres, parlons alphabet : l’alphabet arménien est bien différent du nôtre … à sa création en l’an 405 il avait 36 lettres, jusqu’au XIIIème siècle où on ajouta 2 lettres supplémentaires. Avant cette création, l’arménien était uniquement une langue parlée, mais pas écrite. La version écrite de l’arménien est appelée le grabar.
Mais l’ enluminure c’est quoi me direz-vous ? C’est un art qui consiste à illustrer un texte par une miniature avec une composition originale et colorée, un art auquel excellaient les arméniens il y a de nombreux siècles.
Depuis l’une des salles on a une belle vue en contrebas sur l’avenue Mesrop Machtots.
LE MUSEE D’ART MODERNE – 7 avenue Mesrop Mashtots (entrée 250 drams + droit photo 250 drams)
Voici un musée pas très grand mais qui a tenu ses promesses. Pas très visible depuis la rue principale et au rez-de-chaussée d’un immeuble d’appartements, il faut se faufiler dans la contre allée dont les murs sont décorées de fresques colorées et pousser la petite porte.
Il fut créé en 1972 par le critique d’art Henrik Igityan, qui fut de fait le directeur du musée pendant 37 années. Durant l’époque soviétique aucune aide n’était donnée à ce type de musée, aussi il survivait grâce aux dons des artistes. Plusieurs oeuvres furent cédées par le philanthrope américain Grigor Mouradian en 2004, dont des peintures et sculptures d’ Emil Kazaz.
On trouve ici les oeuvres d’artistes arméniens ou d’origine arménienne, modernes et contemporains, principalement des peintures mais aussi quelques sculptures. Je vous conseille la visite, hélas je n’ai pu visiter le musée des beaux-arts par manque de temps sur la place de la République.
Les autobus semblent d’un autre âge …. saviez-vous qu’ils fonctionnent souvent au gaz ? (pas celui-ci, sinon les bombonnes seraient visibles sur le toit).
MUSEE DE LA FABRIQUE DE TAPIS MEGERIAN – 9 Madoyan Street
Ce fut presque l’émeute quand Kim Kardashian elle-même est venue à Erevan (accompagnée de Khloé) et a visité la fabrique Megerian. Si, si ! Mais ce n’est pas la seule célébrité à être venue ici. C’est une visite intéressante pour découvrir le savoir-faire de cette famille d’origine arménienne mais installée à New York, qui fabrique des tapis depuis maintenant plus de 100 ans. Leur fabrication est de grande qualité, avec uniquement des teintures à base de produits naturels, de végétaux comme la grenade, la noix, la racine de garance, ou l’indigo qui lui est importé contrairement aux précédents.
Il y a également un restaurant sur place pour goûter la cuisine arménienne, et on peut faire des achats de tapis également bien sûr.
OÙ MANGER ?
Nous avons testé les restaurants de spécialités arméniennes essentiellement !
BALENI – 1 Saryan street : restaurant assez élégant où on peut déguster la cuisine typique arménienne, mais aussi les vins du pays, grand choix !
HIGHREST 21/1 Turmanyan street : joli décor où le bois domine, on y sert une cuisine familiale dont les fameux dolmas, je vous conseille de goûter ceux composés de boeuf haché, grenade, noix, dans une feuille de vigne.
Juste à côté, il faut goûter à la pizza arménienne (lahmajun) , une pâte fine qui ressemble aux flamekueche alsaciennes, de la viande hachée, de la tomate, du piment, elles sont délicieuses chez MER TAGHE – 10 Turmanyan street, à déguster avec un tanh, boisson à base de yaourt un peu fermenté, très désaltérant. Le restaurant est plutôt un fast food, avec tables et chaises en plastique, nappes à carreaux rouges et blancs. Sarkis, le patron, a une sacrée gouaille, difficile de le débrancher !
Voilà, la visite d’Erevan se termine … j’espère vous avoir donné envie d’aller visiter cette ville, d’autres articles vont arriver sur le blog pour vous montrer d’autres régions du pays !
ARMENIA AIR COMPANY
Site web / réservations : https://www.armeniafly.com/en
ARMENIA AND TRAVEL
Site Web : https://armenia.travel/en
LYON AEROPORTS
Site Web : https://www.lyonaeroports.com
5 réponses sur « Arménie : Erevan »
Je dois dire que tes photos font vraiment honneur aux petits détails architecturaux et aux œuvres à Yerevan. J’avais été déçue quand j’y étais, j’avais trouvé la ville sans charme ! Mais je suis plus sensible aux magnifiques monastères paumés dans la nature qu’à une grande ville comme celle-ci…
En effet Erevan est très différente du reste du pays, je comprends que tu préfères les petits monastères dans la campagne !
Je ne pensais pas qu’il y avait tant de choses à voir en Arménie !
Merci pour ce passionnant article ! Je ne connaissais pas du tout Erevan et avait aucune idée de ce qu’il y avait à découvrir dans cette ville, qui me semble bien plus riche que ce que j’imaginais !
merci Mathilde, je suis contente de t’avoir fait découvrir cette ville, qui a somme toute son charme !