Il n’y a pas que du street art dans la ville même de Londres ; même si Bricklane, Shoreditch ou Camden continuent à nous ravir avec les fresques d’artistes sans cesse renouvelées, j’ai voulu cette fois-ci m’éloigner un peu et voir ce qu’il se passait à Hackney Wick, à l’Est.
Nous logions dans le quartier de Tower Hamlets, aussi le voyage ne fut pas très long … un bus rouge puis un train overground et nous voici arrivés. Dès le pied posé sur le quai, le ton est donné et sous nos yeux le chantier de rénovation et agrandissement (budget 25 millions de livres sterling, quand même !). Ce projet ambitieux du cabinet d’architectes Landolt & Brown va changer complètement le visage de cette modeste gare, une étape nécessaire car une nouvelle ligne de métro nord-sud est en construction et va passer par là. Fin des travaux prévue pour janvier 2018 ….
Des hommes vêtus de combinaisons orange s’affairent donc sur ce chantier, et nous verrons plus loin encore de nombreux travaux et des immeubles qui poussent comme des champignons. C’est aussi pourquoi je voulais venir sans tarder avant que le street art présent ici ne disparaisse sous les coups de pelleteuse et de marteau-piqueurs. Déjà au moment des jeux olympiques de Londres Hackney Wick avait pas mal changé (un grand stade avait été construit pour y accueillir les media pendant les jeux olympiques d’été de 2012)
Toute proche de la gare, Wallis Road nous met déjà l’eau à la bouche avec de grandes fresques d’artistes réputés sur les murs de brique. (ci-dessous, poulpe de The Real Dill)
Ce fut l’occasion de découvrir Ali Hamish (dessin de gauche) que je ne connaissais pas …
Je retrouve avec plaisir l’artiste brésilien Bailon ( voir mon article sur le street art à Manchester ) … ses oiseaux colorés sont toujours magnifiques !
Quelle belle collaboration pour ce « One love » entre Bailon et Masai, qui sont tous les deux passionnés par les animaux (cet oiseau est un ara bleu, une espèce endémique du Brésil d’où est originaire Bailon, espèce qui est en voie de disparition).
Sur Berkshire Road, un grand mur en briques accueille une collaboration entre Frankie Strand (voir le flamant rose plus bas) et Mutiny ….
et juste à côté toujours sur le même mur, une belle scène de création divine par Pang, en noir et blanc.
Le style du barcelonais Malarky (Mark Allsop) est reconnaissable entre tous, j’avais déjà vu ses dessins très gais et colorés à de multiples reprises dans le quartier de Bricklane.
Mais les plus impressionnantes murales se trouvent sur ce bâtiment massif de la brasserie Truman qui héberge également le restaurant « Number 90 » où nous déjeunerons après notre balade. Cette fresque intitulée « Mapacho » illustre la culture hispano-américaine et les shamans d’Amérique du Sud. Il a fallu 6 jours aux artistes argentins Martin Ron et Jiant pour la réaliser !
J’adore les petits oiseaux de Xenz, dispersés sur le mur …
Le corbeau très réaliste de Mutiny, hélas bien tagué ! 🙁
Nous nous éloignons de la gare pour nous diriger vers Whitepost lane et tombons sur l’ancien pub Lord Napier, bientôt détruit et comme l’indique l’inscription, passera de son statut de maison pourrie à résidence de luxe … Je l’ai déjà dit en introduction mais même en dehors de la proximité de la gare, tout est en chantier et plutôt dans le style destruction puis reconstruction que rénovation ! Déjà partiellement recouverts, on y retrouve les dessins de Nemo, Himbad, Noriaki, Float … et un hibou jaune de Dscreet.
Deux grandes lettres sur un mur, HW pour Hackney Wick … il s’agissait avant d’une grande fresque de Monorex qui occupait toute la façade, pour Coca-Cola, pendant les Jeux Olympiques. Une partie a été recouverte et on a laissé juste ces deux lettres …
Ici et là il y a des petits cafés agréables et des espaces de co-working ou galeries, j’ai pris la pose dans la cour de l’un deux, sur des caisses en bois 🙂
Quelques pots de plantes, qui ont manifestement quelque difficulté à pousser …
Nous sommes tombés sur cette machine à écrire fixée à un mur sous un miroir, mais malgré des recherches je n’ai pas trouvé le nom de l’artiste (Perro Fluid n’a rien donné), si quelqu’un le connaît merci de l’indiquer dans la zone de commentaires !
Nous arrivons ensuite au niveau du stade, et nous longeons la rivière Lea et ses petites péniches pour rejoindre Fish island. Cette zone est depuis longtemps un lieu où les artistes s’expriment, depuis les années 70 on trouve des graffiti le long des murs bordant l’eau.
Au niveau d’une écluse, un collage et de nombreux graffiti :
Voici le « White post wall » devant la brasserie Crate (Crate Brewery), avec beaucoup d’œuvres d’artistes différents ! La brasserie est toujours en activité (de façon plus modeste et artisanale) et il y a maintenant en plus un restaurant très populaire à l’intérieur.
Voici l’un des premiers dessins de Sweet Toof, mais pas le dernier ! Il y en a énormément à Hackney Wick. Comme son nom peut le laisser deviner (tooth = dent) ses personnages ont des rangées de dents impressionnantes ; il les considère comme « la partie visible du squelette, un rappel de la mortalité » … je ne sais pas s’il vit ici, mais c’est dans ce quartier que j’ai vu le plus grand nombre de ses oeuvres.
Juste avant un passage sous un pont, un superbe flamant rose de Frankie Strand (elle a collaboré avec Mutiny sur la phrase I love you montrée au début de l’article).
Il fait un peu froid et le vent souffle …. on se met à l’abri au café Stour Space, pour une boisson chaude bien réconfortante avec vue sur la rivière ; nous n’avons pas testé la restauration mais les gâteaux avaient l’air très appétissants ! C’est un lieu de coworking et d’expositions d’artistes également.
Tiens, voici une autre fresque de Sweet Toof , toutes dents dehors ! (sur Stour Road)
Autour d’un énorme site en construction, des palissades ont été installées, et les artistes ont pu les utiliser pour y placer leur art.On y passe un long moment, nous exclamant souvant devant la qualité des représentations.
Sur ces planches, de nombreux artistes ont joué le jeu, dont Neoh (silhouettes jaunes sur fond noir).
Le « live long dog » de Teddy Baden 🙂 qui ne peint que des chiens, de toutes races ; je l’ai découvert ici, il a un style très particulier !
Je suis sûre que maintenant vous le reconnaissez ….. Sweet Toof !!! oui !!
Notre grand tour d’exploration street art est terminé, après ces quelques kilomètres à pied, nous sommes heureux de nous attabler devant de bons burgers au Restaurant 90
A bientôt pour un prochain article, nous resterons probablement au Royaume-Uni, car il faut que je vous raconte Bath et Bristol ! Il faut que je me dépêche car je prendrai ensuite l’avion pour Leipzig en Saxe, trop hâte ! Prenez soin de vous et encore merci pour votre fidélité et vos commentaires.
4 réponses sur « Hackney Wick »
Eh bien dis-donc, ils son prolifiques là-bas ! Un peu dommage comme tu dis que ça va disparaître probablement avec les réaménagements immobiliers … 🙁
Je n’avais jamais entendu parler de ce coin à Londres …. une belle découverte !
Whoua trop chouette! J’espère que ça ne disparaitra pas, et si ça arrive, que ça réapparaitra ! 🙂
Encore une découverte incroyable, merci!