Depuis longtemps la colline chuchotait son nom, les lyonnais commençaient à s’impatienter, suivant avec attention le projet de reconversion du quartier de l’Antiquaille lancé en 2004. Logements, bureaux, équipements culturels, espaces publics, on reconnaît avec peine ce coin de Lyon !
J’ai préparé ma valise, grimpé jusqu’aux Minimes et pénétré dans ce bâtiment conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte à qui l’on doit entre autres le célèbre musée d’art islamique de Doha (que vous avez peut-être vu en photo sur certains blogs récemment), le collège des Bernardins ou plus récemment l’hôtel Mandarin Oriental à Paris. Son cabinet est notamment en charge du projet urbain en cours « Les terrasses de la Presqu’île » à Lyon. Avec sa façade grise, ce bâtiment de béton recouvert d’une coque en verre opaque est résolument moderne, mais ne choque pas dans l’environnement, d’ailleurs les équipes des Bâtiments de France y ont veillé, assurément.
On entre dans l’hôtel Villa Maïa par une grande porte à tambour, et dans le hall cathédrale, le lustre monumental composé d’anneaux comme solaires, signé Grange. Car voici le deuxième interprète de cette symphonie harmonieuse : Jacques Grange, décorateur d’intérieur formé aux écoles Boulle et Camondo. Le sol graphique en marbre blond aux motifs géométriques de marbre noir fascine également, mais il faut se présenter à la réception pour accomplir les formalités d’usage 😀 (auprès d’hôtesses très souriantes).
Un petit tour des lieux ne se refuse pas. Au premier étage, un grand salon au mobilier créé spécialement pour l’établissement, inondé de lumière (traversante d’est en ouest) où se cotoient objets précieux en verre soufflé, création du sculpteur plasticien Guy de Rougemont (à droite sur la photo) … je vais de surprise en surprise.
Nous arrivons à la mention du troisième artiste qui a contribué à faire de ce lieu ce qu’il est aujourd’hui : un jardin contemplatif de Louis Benech, encore jeune, qu’il faudra revoir quand la végétation (platanes, tulipiers, ifs d’Irlande, et quelques arbustes) aura un peu grandi (et qui s’apprécie sans doute mieux depuis le balcon des chambres orientées à l’ouest). C’est Louis Benech qui a repensé le jardin des Tuileries à Paris, en sachant concilier esthétique végétale et écosystème. Le long du jardin, les arcades dissimulent à peine les thermes, dont je vous parle plus bas dans l’article.
Le passionné et passionnant François Méquinion, l’homme aux clefs d’or qui a officié plusieurs années à la Cour des Loges , me montre les premiers ouvrages qui constituent la future bibliothèque de l’hôtel. Il remplit avec amour les rayonnages de livres sur Lyon, l’architecture, les arts décoratifs … On retrouve entre autres un ouvrage précieux sur la vente aux enchères de la collection Pierre Bergé de 2009 (Jacques Grange a décoré deux résidences d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé).
Ces lampadaires aux boules bleues (verre de Murano) m’ont tapé dans l’oeil !
Il est temps de découvrir ma suite, au quatrième et dernier étage. Celle-ci n’est pas la plus grande de l’étage, mais elle fait environ 60 m² et je la trouve fort spacieuse. Pas de décor superflu ici, on reste dans le contemporain et la simplicité, avec une tapisserie claire qui rappelle la paille chinoise, un lit king size très confortable. J’aime beaucoup ces anamorphoses (photographies circulaires) de Charles Maze accrochées au mur, dans mon cas côté petit salon. Encore de beaux noms pour les matériaux, puisque les fauteuils sont recouverts de tissu de la marque Trussardi.
Je laisse courir mes doigts sur le superbe plateau laqué de ce bureau bicolore avec ces tiroirs incurvés, aux boutons noirs. Les deux verres que vous voyez sur le plateau sont en verre de Murano. Une immense télévision est fixée au mur, mais un bras articulé permet de l’orienter soit côté lit soit côté petit salon (avec chaînes télé, radio, jeux, choix de films) ; la moquette chinée est épaisse et moelleuse …
J’avoue que j’ai eu le souffle coupé en découvrant le balcon principal (il y en a un autre plus petit à la hauteur du lit) …. pensant qu’il s’ouvrait sur le vide, sans balustrade ! J’ai ouvert la porte pour y accéder, voulant en avoir le coeur net, et ouf, il y a bien une paroi en verre épais, haute et conforme, mais qui ne se voit presque pas, c’est vraiment impressionnant. Aucun obstacle donc entre moi et ce panorama hors du commun, allant de la Croix-Rousse au quartier de la Confluence, et même s’il fait beau jusqu’aux Alpes. La rivière Saône, la cathédrale Saint-Jean légèrement sur ma gauche, la place Bellecour qui me fait face, et légèrement plus loin les désormais célèbres tours du quartier de la Part-Dieu se dressent : Incity, Oxygène, le « crayon » … un tableau fascinant qui change avec les lumières de fin d’après-midi, dont j’ai du mal à m’arracher …
La salle de bains est en marbre de Carrare, le sol (chauffant) également, avec une mosaïque reprenant le motif de celui qui fut découvert lors des fouilles qui ont eu lieu avant le démarrage du chantier de construction. La villa romaine luxueuse qui devait appartenir au légat de Rome, (voire de l’empereur ?) au temps de la Rome antique, se situait à l’endroit même où fut construite la Villa Maïa, qui en reprend certains éléments de décoration. Séparée de la chambre par une cloison coulissante, cette salle de bains qui paraît bien classique est pourtant plutôt à la pointe de la technologie : une télévision incrustée dans le miroir faisant face à la baignoire, et des toilettes « japonaises » (porte de droite) ; une vaste cabine de douche pour les adeptes du réveil plus tonique (porte de gauche). La fragrance des produits de toilette « maison » a été élaborée en collaboration avec le jardinier Louis Benech : oeillets, iris, amande amère, avec une note anisée et un accord de musc, santal et fève tonka. Vous êtes peut-être surpris par la vitre derrière la baignoire ? Si vous voulez de l’intimité pendant votre toilette, pas de souci, un petit store peut se dérouler et vous voici isolé(e) !
Dans le bureau se cache le coffre-fort, en version horizontale.
Le mini-bar est volontairement minimaliste, avec des eaux pétillantes et plates, Coca-Cola en deux versions et jus de fruits Patrick Font. Deux snacks en bocal siglés Villa Maïa complètent l’offre, incluse dans le prix de la chambre.
Après cette découverte de la suite, il est temps de prendre un petit apéritif … Tout en simplicité, le bar a une allure un peu art deco ; là aussi, on a choisi les plus beaux matériaux : métallerie nickel brillant mêlé au verre de Saint-Just (dans la Loire).
Je me laisse tenter par la carte des cocktails signature créés par le barman en chef. Je vous recommande le Villa Maïa (vodka, amaretto, rose, citron vert, blanc d’oeuf) et l’Antiquaille (cognac, Cointreau, orgeat, citron jaune) …. ; dans les parties communes la couleur est de mise, confortables fauteuils verts en velours et ce tableau pop art d’un artiste contemporain d’Andy Warhol, chiné à New York.
La nuit s’est passée sans bruit et dans le plus grand calme …. et dès 7 h 30 … j’étais debout mais le soleil était déjà bien au-dessus du crayon !
Direction la grande salle à manger, meublée de banquettes velours à fines rayures colorées et larges fauteuils couleur mandarine. La table est bien dressée, j’apprécie la jolie vaisselle en porcelaine Haviland (Limoges) et les couverts Degrenne.
Sur le buffet en libre-service, baguette viennoise, pain aux céréales, les yaourts et laitages de chez Beillevaire (Loire Atlantique), les céréales, les fruits frais entiers ou en salade, compote, fruits secs, mais aussi des smoothies (orange, banane et fruit de la passion par exemple) et ce matin-là même des pannacotta !
Les brioches, escargots aux pralines et autres viennoiseries sont préparés par la maison lyonnaise Pozzoli. Une fois installée, je commande ma boisson chaude (toujours du thé, english breakfast de la marque Dilmah, en généreuses théières), et réfléchis à la suite du repas : gourmandise du matin (crêpes, gaufre, pancake ou pain perdu) ? ou des oeufs et leur accompagnement (de la ferme du Bertholon dans l’Ain) ? Je finis par céder aux deux, et surtout à « l’oeuf du jour », qui en ce mercredi sera un oeuf au plat posé sur un délicieux velouté de tomates un peu poivré, avec des toasts de pain de mie complet.
Sur demande, le client peut obtenir le muesli et le porridge bio, la faisselle et faisselle 0%, les céréales et pâtisseries sans gluten, la lait de soja ou d’amande, les yaourts au soja (merci d’y avoir pensé).
Je sais que mon article commence à être un peu long mais il faut que je vous montre le spa, ou plutôt les thermes, pour reprendre le mot romain. Voici le bassin de 20 mètres par 6 en mosaïques, avec jacuzzi intégré, et de beaux transats en bois et acier, très confortables, d’où on apprécie la vue sur la verdure du jardin. La pièce est très lumineuse et les colonnes stylisées rappellent l’époque où Lyon s’appelait Lugdunum … Sur place on trouve aussi un sauna, un hammam, et j’ai apprécié le casier à clef où se trouve tout le nécessaire : serviette, tongs noires siglées Maïa, et la petite pochette zippée contenant les produits de toilette. On peut aussi y glisser ses bijoux ou clefs, c’est très pratique !
Depuis octobre 2020, on peut enfin jouir de prestations de massages et soins du visage à la Villa Maïa, dans les Thermes. La « Belle de Maïa » s’est associée à la marque VALCENA pour ce lancement, qui comblera les hôtes de l’hôtel, comme les lyonnais n’y séjournant pas forcément. Valcena, créée en 2010, est une marque française de cosmétiques naturels à base de rose Damascena, connue depuis très longtemps pour ses vertus exceptionnelles pour tous les types de peaux, avec des formulations vraiment « clean » et vegan. Ce sont deux belles cabines de soin qui ont vu le jour, derrière la piscine, que l’on pourra se faire chouchouter, après avoir choisi un rituel selon ses besoins ou ses envies : hydratation, coup d’éclat, détox, future maman, massages aux fragrances gourmandes et exotiques. Ces soins haut de gamme sont prodigués en version solo ou duo (à partir de 200 € pour les soins corps, 190 € pour les massages, 230 € pour les soins du visage, 250 € pour les soins plus spécifiques incluant un gommage). Ces prix comprennent l’accès au spa (piscine chauffée de 20 m x 6m, jacuzzi, hammam, salle de fitness)
⇒ Bon à savoir : jusqu’au 31 décembre 2020, une offre découverte vous permet de bénéficier de 20 € de réduction sur ces tarifs.
Par ailleurs, la Villa Maïa a racheté le Spa Saint-Jean que vous connaissez sûrement déjà, et cette « Maison de Beauté » située au 31 rue du Boeuf vous accueillera pour les soins des mains, des pieds, pose de vernis … dans un cadre apaisant, aux murs de pierres dorées, dans le quartier historique du Vieux Lyon.
La « Maïa experience » ne serait pas complète sans un passage au restaurant de Christian Tetedoie (à droite ci-dessous, en compagnie de Thierry Marx). Ce MOF, président des Maîtres Cuisiniers de France, régale nos papilles depuis de nombreuses années déjà dans ce lieu gastronomique à la vue elle aussi époustouflante et primé d’une étoile au Guide Michelin.
https://vimeo.com/212394631
Je pense vous avoir donné envie d’un city break à Lyon ? Ne tardez pas à réserver votre chambre ….
Un grand merci à Christophe Gruy, président du Groupe Maïa, Séverine Maisonneuve, directrice de la Villa Maïa et à toute son équipe pour leur accueil ainsi que Pierre à l’agence Douzal.
Chambre 402 – Type : Suite
VILLA MAÏA (29 chambres, 7 suites, 1 appartement)
8 rue du Professeur Marion
69005 Lyon
Téléphone : 04 78 16 01 01
Site Web : http://www.villa-maia.com/
* Invitation *
9 réponses sur « Villa Maïa »
Magnifique ! Je suis bluffée par la terrasse de la chambre.
Encore un bel hôtel pour Lyon, la mieux dotée des villes de Province
Oui c’est une vue unique et l’ensemble de l’hôtel est d’un niveau exemplaire 🙂
Je n’ai encore jamais testé de dormir dans un hôtel de sa propre ville, et celui-ci me semble pas mal pour une première expérience, non ? 😉
La vue du balcon est juste époustouflante <3
Rien que la vue ! Waouh !
Quel joli hôtel! J’aime beaucoup 🙂 Bises et bonne soirée!
Fascinant comme endroit. J’aimerai bien y faire quelques clichés tout en profitant d’une vue depuis le balcon 🙂
[…] en verre dépoli, des toilettes très sophistiquées (j’avais déjà pu tester un peu à la Villa Maïa de Lyon). Un peu déroutant quand on est pas habitué, mais c’est vraiment un plus, […]
Wow….. Super article qui présente à merveille ce super lieu ! Une belle découverte !