Art et métro à Montréal

A Montréal comme ailleurs, l’art vient parfois s’installer dans des lieux où on ne s’y attend pas. Différent d’un musée où l’on n’ose parfois pas entrer, le métro est l’endroit idéal pour qu’il vienne à la rencontre des usagers, égayant parfois le train-train quotidien et les déplacements de chaque jour. Ce soir-là j’ai décidé d’aller voir de plus près ces installations souterraines, de façon non-exhaustive car je n’ai pris que la ligne verte, mais j’en ai déjà eu un bel aperçu, que je voulais partager avec vous !

Le métro montréalais est assez récent (pour nous européens) car il date du début des années 1960. Dès la conception du réseau, il était décidé que les stations seraient toutes différentes les unes des autres et agrémentées d’œuvres d’art. Il s’avère que toutes ne répondent pas à ce critère (on comptait sur la générosité d’entreprises ou d’organismes pour en financer la réalisation), mais un bon nombre d’entre elles ont un décor unique comme vous allez le voir. La plupart du temps les œuvres ont été intégrées aux stations après leur ouverture, à l’exception de Peel et Mont-Royal où elles ont été créées en étroite collaboration avec les architectes.

A l’époque c’est Robert La Palme, peintre et caricaturiste, qui était le directeur artistique pour l’intégration d’œuvres d’art dans les stations, et il préférait des œuvres figuratives ayant un rapport avec l’histoire de la ville.

Voici un plan qui vous indique où trouver ces œuvres sur le réseau :

Commençons avec ce grand vitrail de Frédéric Back qui se trouve dans le métro station Place-des-Arts, tout près de là où se déroulait le festival Juste Pour Rire, dont je vous ai parlé longuement sur mon blog voyage.

C’était la première à œuvre à être installée (en 1967) elle est toujours très actuelle et les couleurs peintes sur verre fort belles. Les dessins qui la composent rendent hommage à l’histoire de la musique à Montréal, de Jacques Cartier à nos jours.

Ce grand tableau n’est pas tellement mis en valeur, fixé au-dessus des rails …. aucune mise en lumière de cette œuvre en verre antique, époxy et acrylique, l’éclairage est quasiment inexistant, mais ce n’était peut-être que temporaire, il me semble que des travaux étaient en cours (vous voyez les bâches sur le quai ?). C’est bien dommage car celui-ci rend hommage aux fondateurs de la ville de Montréal (en 1642) : Jérôme Le Royer de La Dauversière, Jeanne Mance et Paul Chomedey de Maisonneuve.

L’une des plus récentes que j’ai pu voir date de 2007, ce « Mur de la Paix« , de 12 mètres de long sur 2,40 mètres de hauteur. Des panneaux de couleur brune à ocre sont alignés, avec au centre des inscriptions du mot « Paix » en 34 langues, celles des communautés les plus présentes à Montréal. Fabriquée en aluminium, elle a été conçue par des graphistes et se trouve dans la plus importante station du réseau STM, Berri-UQAM.

Dans les années 70 et 80 on a laissé tomber heureusement l’exigence de la représentativité d’une histoire de Montréal et pas mal de créations abstraites ont été intégrées dans le métro. Les « cercles » de Jean-Paul Mousseau contrastent parfaitement avec le béton de l’arrêt Peel. Chaque cercle est composé de briquettes de céramique vernissée ; une belle intégration pilotée par les architectes de la station. Si vous aimez le travail de cet artiste, vous pouvez aller voir l’immense murale lumineuse qu’il a faite et qui est installée dans l’entrée du siège social de la société Hydro-Québec.

Les tableaux de Robert La Palme (oui oui, celui dont je vous ai parlé plus haut) sont installés en hauteur à la station Berri-UQAM, c’est un peu dommage car on passe facilement dessous sans les voir. C’est peut-être pour mieux les préserver car il s’agit d’huiles sur toile qui datent de 1970.

A la station Sherbrooke, Gabriel Bastien et Andrea Vau ont placé cette grande mosaïque en marbre vénitien, sur l’un des murs du quai Côte-Vertu. Elle est magnifique non ?

Avec ses motifs mécaniques de couleurs vives sur fond jaune vif, la fresque de Guy Monpetit anime ce couloir un peu tristounet à la station Assomption.

Toujours des couleurs qui pètent, mais une matière différente, c’est ici de l’ acier émaillé que Jean Cartier a utilisé pour ces murales disposées à la station Cadillac. Celui-ci a plutôt des tons chauds (jaune orange) tandis que l’autre, assez similaire comporte plutôt du bleu et du vert. Celles-ci sont évolutives car elles sont composées de quatre panneaux qu’on peut disposer différemment selon son envie.

Voici l’une de mes préférées, à l’arrêt Charlevoix de la ligne verte. En plus elle est très bien placée car on peut l’admirer en se laissant porter par l’escalator. L’auteur est Mario Merola, qui a fait appel au verrier Pierre Osterrath pour la réalisation …. 15 000 pièces de verre, plus de 800 couleurs, une prouesse !

Il y a trois murales consacrées à l’histoire des Patriotes de 1837-1838 dont une dédiée à Louis-Joseph Papineau, un des meneurs de la rébellion, vues à la station Papineau. C’est l’illustrateur George Juhasz qui a fait les dessins et le céramiste Jean Cartier qui les a transformés en beaux carreaux.

La verrière de la peintre québecoise Marcelle Ferron, station Champ-de-Mars, est visible de l’intérieur comme de l’extérieur du métro ! Je vous parlais au début de l’article que les œuvres devaient représenter l’histoire de Montréal …. Marcelle Ferron a tenu bon et elle a imposé son œuvre abstraite, et qui est sûrement l’une des plus spectaculaires, avec la lumière !

C’est sur cette lumineuse installation que je termine mon article du jour …. à propos de lumières savez-vous que Montréal tiendra sa Fête des Lumières du 23 février au 11 mars 2017 ? La manifestation Montréal en Lumière mettra cette année Lyon à l’honneur, en faisant venir plusieurs de nos talentueux chefs … quelle bonne idée !

Art Public Montréal
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Tourisme Montréal
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