Sur notre route vers Turin, nous nous sommes arrêtés à Sant’ Ambrogio pour visiter cette abbaye de Saint-Michel, un édifice roman assez exceptionnel. Elle se trouve à environ 40 kilomètres à l’Ouest de Turin.
Il faut suivre une route qui monte en lacets, déjà la dame est très imposante vue d’en bas …
Une fois garés sur le parking réservé aux visiteurs, il faut marcher quelques minutes sur un chemin assez agréable au milieu des arbres : c’est l’automne et les couleurs sont magnifiques, et un beau ciel bleu semble vouloir s’installer en cette matinée de fin octobre. C’est d’ailleurs le chemin emprunté par les mulets pour accéder à cette « sacra » aux airs de forteresse, perchée sur un piton rocheux à 962 mètres d’altitude. Nous sommes à l’embouchure de la Vallée de la Suse, une des voies qui permettait en communication l’Italie avec l’Europe du Nord-Ouest.
A environ 200 mètres avant d’arriver à la Sacra, on voit les ruines d’un édifice roman octogonal, dédié à la mémoire du Saint-Sépulcre de Jérusalem (fin du XIème siècle).
L’abbaye, bâtie vers la fin du Xème siècle, est dédiée à Saint-Michel, car elle fut construite sur trois petites chapelles existantes, plus anciennes, qui lui étaient déjà dédiées.
Cette abbaye rappelle par son plan général l’Abbaye du Mont Saint-Michel. Son grand embasement fait 26 mètres de hauteur ; il constitue sa façade, qui fut édifiée dans la seconde moitié du XIIème siècle pendant la période glorieuse de celle-ci. A partir du XIVème siècle et jusqu’en 1622, son aura déclinera, à tel point que le pape Grégoire XV décrète sa suppression. Pendant les deux siècles qui suivirent, l’abbaye fut pillée et laissée à l’abandon, certains murs s’écroulant.
Ce n’est qu’en 1836 que le roi Carlo Alberto de Savoie pris la décision d’y installer la congrégation religieuse d’Antonio Rosmini. Ce fut le début de la renaissance du site, et l’Etat Italien acheta l’abbaye en 1866. Les pères de cette congrégation sont toujours présents et veillent à la conservation du lieu, qui est le symbole désormais de la Région du Piémont.
Voici l’escalier des morts, un escalier très raide où de part et d’autre, reposent les moines et les bienfaiteurs de l’abbaye. C’est très impressionnant, et il faut bien regarder où on met les pieds, il y a des marches de partout. Il mène à la Porte du Zodiaque, oeuvre du sculpteur Nicolao et d’ouvriers locaux (XIIème siècle). Cette porte est la partie la plus précieuse du lieu, elle fut réalisée pendant la première décennie du XIIème siècle. Sur le pilier de droite on peut voir les signes du zodiaque, et sur le pilier de gauche les seize constellations. Des sarments de vignes, des fleurs, des animaux et de petites figures humaines symbolisent l’harmonie de la création.
Sur la porte (photo à droite ci-dessous) de 1826, les armes de Saint-Michel sont reproduites, les serpents sont la représentation du diable. De chaque côté de ce portail, un portique du XIIIème siècle avec des petits arcs à trèfles.
On pénètre alors dans l’église elle-même, dont j’aime beaucoup les couleurs ; la dernière restauration remonte à 1937, où la voûte a été refaite. Des fresques du XVème siècle ornent les murs, des peintures sur bois sont exposés au fond, du XVIème au XVIIIème siècle. On y voit également de grands sarcophages en pierre qui contiennent les corps des princes de Savoie ; ils ont été transférés ici en 1836.
On sort ensuite de l’église et là depuis la terrasse c’est une superbe vue qui s’offre à vous sur les montagnes et la vallée de la Doire. On peut admirer les ruines du monastère nouveau (XIIème – XIVème siècles) où on logeait plus de soixante moines, et la Torre della Bell’Alda, qui a un peu résisté aux secousses sismiques, aux pillages et incendies. On a découvert lors de travaux pour la consolider une glacière que les moines utilisaient pour conserver les aliments, ainsi qu’une citerne pour recueillir les eaux de pluie …
Je ne suis pas fan en général des boutiques de souvenirs sur les sites que nous visitons … mais j’ai trouvé ces petites cartes religieuses finement découpées très jolies … Elle se trouve au même endroit que la billeterie, où on vous prêtera un document dans votre langue pour faire la visite avec quelques informations utiles. Pensez à le rendre en partant, ce n’est qu’un prêt !
et fifille numéro 2 a voulu acheter des diapos … effet contre le soleil !
Je tiens à souligner que je ne recommande pas cette visite si vous avez des difficultés à marcher ou êtes accompagnés d’enfants en bas âge, et/ou une poussette. C’est tout de même très escarpé, ça grimpe pas mal, ce n’est pas toujours plat, il y a des bosses, des creux, et des escaliers en pierre un peu raides.
SACRA DI SAN MICHELE
Via Alla Sacra, 4
10057 S. AMBROGIO (TO)
Site Web : http://www.sacradisanmichele.com/
Tarif entrée : 4 euros (fermé le lundi)
L’entrée est gratuite si vous avez acheté la Piemonte + Torino Card, un bon plan dont je vous reparlerai plus tard !
9 réponses sur « Piémont : Sacra di San Michele »
Quel site exceptionnel! L’Italie est décidément un pays splendide!
Damned ça a l’air bien haut 🙂 Le fin du fin aurait été de voir le Mole du haut de ce site!
Wouaw ! Ça valait le coup de faire un détour !
Ca valait le coup de monter 😀
Superbe – une bien belle visite 🙂
Il me tarde de parler de la Sicile… pour rester dans le thème de l’Italie !
wah c’est magnifique!! une ballade au top !!
J’ai du passé dans les parages en train pour aller à Florence, je l’ai même peut-être par la fenêtre de la voiture ! En tous les cas l’abbaye est très belle et son cadre est exceptionnel. C’est dommage que le site ne soit pas facile d’accès, mais quelque part, j’aime bien « mériter » une belle visite. Les photos sont sublimes, c’est un plaisir pour les yeux. J’aime beaucoup la porte du XIXe. L’ensemble est vraiment impressionnant et beau à la fois. Tu parles du transfert des tombeaux des princes de Savoie, venaient-ils de Brou et/ou de Hautecombe ? Merci pour cette belle découverte 🙂
Pfff… l’Italie, cette source inépuisable d’émerveillement( Cette abbaye a l’air immense et surtout très austère. Les moines ne devaient pas rigoler tous les jours, là-haut!
[…] Je vous avais d’ailleurs parlé de notre première visite sur la route, celle de la Sacra di San Michele, puis du musée de […]