Coucou les voyageurs ! Après vous avoir donné des petits conseils pour visiter Palerme en deux jours , me voici de retour pour continuer notre roadtrip en Sicile et parler de notre deuxième étape. Nous avons pris la direction de Piazza Armerina pour visiter non loin la fabuleuse Villa Romana del Casale, un site archéologique unique en son genre.
Pour nous cette ville était un lieu pratique pour y dormir une nuit, avant la visite du lendemain que j’attendais avec impatience, à seulement 5 kilomètres de là. Ci-dessous, à droite de la cathédrale, voici le Palazzo Trigona della Floresta. Il a appartenu à une famille très riche et fut construit dans la première moitié du XVIIIème siècle ; on peut y visiter désormais un musée du territoire et de la ville. Il paraît que l’intérieur est très beau, il faudra y aller une prochaine fois.
Piazza Armerina est une ville pittoresque où il y a finalement assez peu de touristes, ou des gens comme nous « qui ne font que passer » ; j’avoue que c’est un peu dommage de ne pas s’y attarder davantage, on aurait aimé prendre le temps de visiter la cathédrale (ci-dessous), de style baroque, construite au XVIIème siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne, dont subsiste le campanile gothique (début du XVème siècle). A la lueur du soleil déclinant, des mariés et leurs invités prenaient la pose pour le photographe, sur la place. J’aime beaucoup les espèces d’écailles du pavement …
Nous avions de la peine de voir de grandes maisons (palais ?) délabrés et abandonnés, comme celui-ci …. chats et pigeons ont emménagé dans cette belle demeure maintenant …
Nous avons vu également plusieurs églises fermées et abandonnées, je me demandais pourquoi il y en avait autant … en fait, les riches familles avaient par le passé leur propre église, pour se rendre au culte. Avec la mauvaise fortune, et si les palazzi arrivaient éventuellement à trouver preneur, il n’en est pas de même pour ces lieux sacrés, qu’on aurait bien aimé visiter …
Le lendemain matin, nous avons donc voyagé seulement quelques minutes en voiture pour nous rendre à la Villa Romaine Casale , dans la province d’Enna. Il y a un grand parking et heureusement au mois de juin la foule était modérée, d’autant plus que nous étions assez matinaux. Cette propriété résidentielle qui s’étage en terrasses sur le mont Mangone surprend par son luxe et son étendue, je n’avais jamais rien vu de tel, c’est l’une des rares de cette époque à avoir subsisté.
Elle aurait appartenu à Maximilien, haut fonctionnaire associé à l’empire par Dioclétien. Ensevelies sous la boue après une inondation au XIIème siècle, ses splendides mosaïques ont été mises au jour dans les années 1950 et elles sont considérées parmi les plus belles et mieux conservées du genre …. je confirme !
Cette villa est le plus beau témoignage de la richesse et du raffinement des habitations des grands fonctionnaires de l’époque romaine. Elle a été construite à la fin du IIIème siècle après Jésus-Christ, et toutes les pièces rassemblées totalisent 4000 m².
Le site peut être réparti en quatre zones : l’entrée monumentale avec une cour en forme de fer à cheval, le corps central de la villa, construit autour d’une cour avec jardin, une grande salle avec trois absides, et les thermes. Les différentes salles sont nombreuses, et j’étais vraiment surprise de la richesse des scènes représentées, le souci du détail … on y voit de nombreux animaux (notamment dans le couloir de la grande chasse, une véritable bande dessinée de 60 mètres de long, qui illustre la capture de différentes espèces africaines, pour alimenter le cirque Maximus : lions, autruches, éléphants, rhinocéros, antilopes, panthères … on va de surprise en surprise. Il y a aussi beaucoup de scènes inspirées par la mythologie grecque et les poèmes homériques : Ulysse et Polyphème, Eros et Pan …. On y voit aussi beaucoup de références à la nature et à la vie quotidienne de l’aristocratie romaine, avec parfois des influences stylistiques de l’art africain, ce qui peut laisser penser qu’il y avait de la main-d’oeuvre africaine parmi les ouvriers.
On déambule sur des espèces de passerelles qui dominent les fresques et les pavements, c’est pas mal fait, on voit bien sans abîmer le sol. Les derniers travaux de restauration se sont terminés en décembre 2012 et maintenant tout est parfait pour accueillir le public !
Une des mosaïques les plus particulières est celle-ci, dans la salle des jeunes sportives. Le tableau présente dix jeunes femmes en train de se livrer à différents exercices physiques (ballon, haltères, saut, course), vêtues de maillots de bain deux pièces. C’est frappant de modernité non ? On devine en haut à gauche une partie de l’ancienne mosaïque, plus géométrique.
J’ai pris une tonne de photos, impossible de tout mettre ici ! N’hésitez pas à vous arrêter sur ce site qui figure sur la liste World Heritage de l’UNESCO depuis 1997.
Ouverture : de mars à octobre : 9 h à 19 h / novembre à mars : 9 h à 18 h / tarif : environ 10 euros / moins de 18 ans : gratuit / 18 à 25 ans : 5 euros
Nous avons continué ensuite la route en direction du sud-est, vers Caltagirone . Depuis fort longtemps la ville est connue comme étant la capitale de la céramique. Pendant la période arabe, les faïences, en particulier les carreaux muraux verts et bleus, prédominaient.
En nous promenant nous admirons l’extérieur du Palazzo Gravina, du début du XVIIème siècle.
Au détour d’une petite rue, rencontre avec la mythique Fiat 500 …
La chance nous souriait, puisque notre visite concordait avec les fêtes annuelles (entre le 22 mai et le 30 juin) et l’escalier de Maria Santissima del Monte était orné de trois énormes fleurs. L’escalier, qui fut construit au début du XVIIème siècle, relie la ville basse à la ville haute. Ses 124 marches furent reconstruites au milieu du XXème siècle ; décorées de carrelage polychrome, elles sont le symbole de l’ascension métaphorique, du temps des arabes à nos jours, racontant l’histoire millénaire de la ville et de ses potiers. Il est également illuminé avec des « coppi » en papier multicolore pour la fête de San Giacomo (24 et 25 juillet), ça doit être superbe à voir la nuit !
Prenons une photo d’un peu plus près … et l’on se rend compte que le dessin est fait à partir de pots de fleurs posés sur les marches.
Pas très loin du fameux escalier, voici la cathédrale di San Giuliano avec son beau dôme bleu turquoise. Edifiée par les Normands, elle fut reconstruite après le tremblement de terre de 1693.
Magnifique aussi, la Chiesa del Gesù …. (église de Jésus) avec ses nombreuses statues en façade, qui représentent des saints et la Vierge à l’enfant. C’était l’ancien siège de l’Université de Caltagirone, elle conserve encore son aspect d’origine du XVIème siècle.
A gauche ci-dessous, l’ Eglise San Francesco, à droite un blason en céramique sur le pont di San Francesco sur lequel nous sommes passés à pied pour accéder au jardin public.
Si comme nous vous n’avez pas le temps de visiter le Museo della Ceramica dans la villa, en passant sur ce pont vous verrez des panneaux en faïence, avec au fond l’église San Pietro :
Je tenais à voir plus loin le parc de Villa Comunale ,un jardin public dessiné par Giovanni Battista Basile au milieu du XIXe siècle, qui s’inspire des jardins anglais. Il est un peu désuet mais dont le magnifique kiosque à musique ne m’a pas déçue avec ses formes arabisantes et ses colonnes couvertes de majoliques … j’en ai fait des bonds de joie comme vous le voyez. Si vous longez le parc, vous verrez que le muret de clôture est jalonné de vases portant d’étranges visages de diable, alternant avec des pommes de pin, en céramique verte.
Dans l’ensemble hélas le parc n’est pas très bien entretenu, le bassin aurait besoin d’un bon nettoyage … manque de moyens sans doute.
Villa Comunale – Via Giardino Vittorio Emanuele (entrée gratuite)
Notre troisième étape ce jour-là fut, encore plus au sud, la superbe ville de Ragusa, et nous y avons passé la nuit. Là aussi, il y a une ville haute, Ragusa Nuova, et une villa basse, Ragusa Ibla, qui est plus ancienne. Après le séisme de 1693 c’est la ville nouvelle qui fut construite, à la volonté des bourgeois, tandis que les nobles préféraient rester dans la partie ancienne.
Il y a un nombre très important d’églises dans cette ville ; il existe même un petit guide gratuit que vous pouvez vous procurer à l’office du tourisme, qui en recense vingt. Parmi elles, l’ Eglise Santa Maria dell’Itria (XVIIIème siècle) qui se situe le long de la montée « Commendatore » qui est un des endroits les plus pittoresques de l’ancien quartier d’Ibla. Celle-ci appartenait à l’ordre des Chevaliers de Malte et fut achevée en 1740. Ses nombreuses chapelles sont vraiment très belles.
A Ragusa Ibla, l’église Santissime Anime del Purgatorio se trouve place de la République, et c’est la famille Mazzanella qui l’a fait construire vers la moitié du XVIIème siècle, dédiée à tous les saints et les âmes du Purgatoire. Elle fut ouverte au culte en mai 1658. Il faudra y accéder par un escalier bien raide et entourée d’une belle grille ouvragée. A l’intérieur, on peut y voir de beaux tableaux, dont le grand tableau des “Ames purgantes”, par Francesco Manno.
La vieille ville a souvent servi de décor pour le cinéma, tant elle a conservé du charme …
Le Duomo di San Giorgio est le principal édifice religieux de la ville, de style baroque, avec une coupole néoclassique du début du XIXème siècle, inspiré paraît-il de celui du Panthéon à Paris.
Le lendemain matin, avant de reprendre la route, nous avons visité la cathédrale , dédiée à San Giovanni Battista. (Saint-Jean Baptiste). Celle-ci se trouve au coeur de la nouvelle ville (ou Ragusa superiore) et fut construite après le séisme, dans le quartier du « patro« .
Où manger ?
A Piazza Armerina : les gérants de notre chambre d’hôte nous ont recommandé Amici Miei, un petit restaurant sans prétention mais où nous avons finalement bien mangé, pâtes pour moi, côtelettes pour l’homme, et on s’est partagé une des spécialités sucrées de l’île …. la cassata siciliana ! C’est un dessert préparé à base de ricotta, de génoise, pâte d’amande et fruits confits.
Amici Miei – Largo Capodarso, 5
A Caltagirone : Nous sommes tombés par hasard dans ce mini mini café tenu par Salvatore, dit « Toto », avec juste deux ou trois tables à l’extérieur … comme quoi le hasard fait bien les choses parfois. Des planches avec des bons fromages, de la bonne charcuterie, tout ça avec du bon vin (bon nous on a pris des bières car il faisait vraiment très chaud), dans une petite rue pittoresque. Je recommande !
Gusto & Arte – Via degli Studi, 27
A Raguse : de bonnes pâtes devant l’église San Giuseppe, une bonne adresse c’est Mad ! On s’est bien sûr laissés tenter par les gnocchi, qui étaient délicieux.
Ristorante MAD – Piazza Duomo, 20
Nous n’avons pas pris de dessert au restaurant, préférant nous arrêter au glacier Gelati Divine pour nous régaler d’une délicieuse crème glacée à la noisette …
Gelati DiVini – Piazza Duomo, 20
Où dormir ?
A Piazza Armerina, je vous recommande la chambre d’hôtes Suite d’Autore, avec ses chambres aux ambiances différentes et qui plairont aux amateurs d’art.
Nous avions une vue privilégiée sur le Duomo, et le petit-déjeuner en terrasse avec vue sur la campagne, de l’autre côté, était vraiment charmant.
A Raguse l’hôtel que nous avions réservé nous a indiqué qu’ils avaient un problème de serrure sur la chambre bookée, aussi ils nous ont transféré dans un autre hôtel, que je n’ai pas tellement aimé : la Dimora di Piazza Carmine. C’était correct, sans plus, je n’ai d’ailleurs pas pris de photo de la chambre, mais du petit-déjeuner, pris en terrasse.
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Mon prochain article vous emmènera dans la superbe ville de Noto, je vous laisse patienter un petit peu en attendant …
11 réponses sur « Piazza Armerina, Caltagirone et Ragusa »
quelle beauté ces mosaïques …
Je suis passée à Raguse et cette ville est magnifique en effet , surtout la ville basse bien sûr
De jolies photos qui donnent envie de découvrir l’Italie. J’espère qu’on pourra, de nouveau, s’y rendre bientôt.
Quelle belle assiette de charcuteries fromages … yum yum je bave
Cela me rappelle de doux souvenirs de la merveilleuse Sicile! <3
J’aime beaucoup Raguse, pour moi c’est une des plus belles villes de la Sicile baroque <3 et la Villa Romana del Casale, quelle merveille ! Merci de m'avoir fait redécouvrir ce coin de Sicile que j'aime tant !
oui c’est une ville magnifique …j’ai hâte de vous faire découvrir Noto dans le prochain article sicilien !!!
Vraiment surprenante; la mosaïque représentant des femmes faisant du sport en 2 pièces!! J’adore aussi l’escalier aux fleurs. Sabrina
il y en a tellement qui sont magnifiques que j’aurais aimé tout vous montrer … c’est un site unique ! merci pour ta visite Sabrina !
Ca donne envie de retourner en Sicile ! C’est tellement grand qu’on peut y aller plusieurs fois sans se lasser j’ai l’impression
oui j’irais bien chaque année lol !