En ce deuxième jour sur l’ île de Jersey, je commençais à me familiariser (heureusement) avec la conduite à gauche, et étais prête pour une exploration réjouissante en commençant par le sud ouest et le joli port de Saint-Aubin , qui dépend de la paroisse de Saint-Brelade (la superbe salle ci-dessous est tellement fleurie que j’ai voulu l’inclure dans cet article, il s’agit en fait de l’ancienne gare de Saint-Aubin). Il n’y a hélas plus de train qui passe ici, l’ancienne voie de chemins de fer a été démantelée en 1937.
C’est entre cet édifice et le port que se trouve l’un des gorilles de GoWildGorillas, « Symbiosis », peint par l’artiste tchèque Adam Pekr. J’ai vu de nombreux de ses acolytes pendant mon séjour, sur toute l’île, il y en a quarante en taille réelle et quarante-cinq plus petits ! Ce parcours célèbre le 60ème anniversaire du fonds de conservation des espèces Durell , où l’on trouve de vrais gorilles (quatre pour être précise). La campagne implique également les écoles locales, un bel exemple de sensibilisation auprès des plus jeunes.
La mise en vente aux enchères de ceux-ci, dans quelques jour, permettra de rassembler de l’argent pour l’entretien de la famille de gorilles des plaines occidentales, en partenariat avec Wild in Art, spécialiste des évènements artistiques à travers le monde, depuis 2008.
Saint-Aubin est certes un charmant village de pêcheurs, lové autour de son port, un des plus anciens de Jersey ; j’ai aimé me promener dans les ruelles, parfois escarpées, aux belles maisons témoin de la richesse passée.
En empruntant un petit chemin raide, on accède à une jolie plage de sable et de galets donnant sur Portelet Bay. Un arrêt au café était bien tentant, mais j’avais encore plusieurs visites au programme et pas encore faim. Il paraît qu’on y déguste de très bonnes pizzas.
Ce n’est qu’à mon retour que j’ai fait des recherches pour savoir ce qu’était cet îlot avec une petite tour Martello, que je pouvais voir depuis la plage. Il s’agit de l’ île au Guerdain, que vous pouvez rejoindre à marée basse. Sur place il y a la tombe de Janvrin , du nom d’un capitaine qui y fut inhumé au XVIIIème siècle.
Poursuivant mon chemin, toujours sous un ciel assez chargé, j’ai garé ma voiture à distance de la falaise (grand parking gratuit) sur la route de Noirmont pour non seulement me promener dans la lande, mais aussi voir les restes de la batterie Lothringen, un ensemble de canons et bunkers qui datent de la deuxième guerre mondiale. C’est la seule batterie allemande navale côtière à Jersey et c’est un lieu qui fait partie de l’histoire de l’île. Un peu plus bas je vous montre un autre bunker, qui se situe près du phare de Corbière.
Un mémorial dédié à l’escadron 34 de la Marine américaine, décimé début août 1944 par l’armée allemande ; seize soldats ont perdu la vie.
Depuis Noirmont Point on a de belles vues sur la baie et la côte de granit a des couleurs qui me rappellent l’ île de Bréhat … je suis sûre qu’il plaîrait aux fans de randonnée.
Voici l’entrée du bunker de commandement, enterré à 13 mètres, est sur deux niveaux. C’est d’ici que les allemands contrôlaient les canons à quelques mètres. Un périscope et un télémètre situés au sommet du bunker permettaient d’évaluer la distances des bateaux ennemis.
En revenant en direction de Saint-Hélier, je tenais absolument à m’arrêter à l’ église de Saint-Matthieu à Saint-Laurent, le long de la route de Saint-Aubin. Ce n’est pas vraiment pour son architecture qui n’a rien d’extraordinaire, mais pour ce qui se trouve à l’intérieur.
L’église, construite en l’honneur de Saint-Matthieu en 1840, (pour la petite histoire, elle était surnommée « église de la facilité » car elle permettaient aux habitants de Millbrook de ne plus aller à l’ancienne paroisse de Saint-Laurent en haut de la colline), elle fut entièrement rénovée en 1934. C’est à cette occasion qu’une riche veuve, Lady Florence Trent, donna pour mission à Monsieur René Lalique, le maître verrier que vous connaissez sûrement, de collaborer avec l’architecte local, A.B. Grayson pour cette restauration. Le mari de Lady Trent n’était autre que Jesse Boot, le fondateur des fameux magasins « Boots » que vous voyez partout au Royaume-Uni.
L’imposante croix de verre de l’autel (plus de quatre mètres de haut) est entourée de deux piliers, et contient un système d’éclairage qui lorsqu’il s’allume laisse admirer la beauté du verre.
Dans la chapelle de la Vierge, voici le magnifique retable composé de quatre anges, renforce les sculptures des portes principales à l’arrière de l’église.
Les fenêtres sont décorées de lis de Jersey … c’est le symbole floral de l’île.
Sur la porte d’entrée en bois, un ange est également incrusté, comme pris dans le givre.
Je vous recommande vraiment de vous y arrêter, ces réalisations en verre Lalique sont magnifiques et vous ne verrez ça nulle part ailleurs ! Elle est d’ailleurs sur la liste « Jersey Heritage » , un fonds indépendant qui oeuvre pour la préservation des lieux d’intérêt culturel, artistique ou historique de l’île.
J’avais rendez-vous pour le déjeuner au bunker de Sean Faulkner , mais je garde un peu le suspense car toutes les bonnes adresses gourmandes seront réunies dans un article dédié. Il n’empêche, à défaut de voir le bunker, je partage avec vous cette ravissante petite maison en pierre, juste à côté. Nous sommes au nord ouest de Jersey, à l’Etacq.
J’ai fait aussi un petit arrêt gourmand chez Tico, un restaurant qui se trouve sur l’une des plus belles baies de surf. On y loue des planches depuis 1948 ! Vous remarquerez à nouveau un gorille caché dans la photo ci-dessous … celui-ci est de Andy Coutanche, et baptisé « the space between us ». Un animal un peu déroutant où l’artiste joue avec notre regard qui complète les manques, inconsciemment.
C’était marée basse donc pas de surfeurs en action, mais des promeneurs qui profitaient du soleil rayonnant ce jour-là. Au loin, le phare Corbière … et à droite, la Rocco tower, construite en 1796. On peut même la louer, pour £350 la nuit, et le prix comprend un guide !
Me voici arrivée au phare Corbière …. sur le chemin qui y mène, ce monument édifié sur les rochers nous rappelle un naufrage qui a eu lieu ici en 1995, ne faisant heureusement pas de victimes. Les 307 passagers du ferry « le Saint-Malo » ont été tous récupérés sains et saufs après une avarie, le bateau ayant heurté un rocher après son départ de Saint-Hélier.
Toujours sous le ciel bleu, aux abords du phare, un autre bunker et un gorille revêtu de couleurs très vives, celui de Lauren Radley, sponsorisé par Visit Jersey, baptisé naturellement « the island break ».
A marée basse c’est vraiment agréable de rejoindre le phare (qui ne se visite pas) par ce chemin piéton ; on peut y accéder en vélo aussi.
Il fut construit à la fin du XIXème siècle pour signaler aux bateaux la côte dangereuse, bordée de récifs difficilement repérables.
Dans mon prochain article sur ce blog voyage, je dévoilerai quelques bonnes adresses gourmandes, alors gardez l’oeil !
Ce voyage sur l’île de Jersey est le fruit d’une collaboration avec Visit Jersey. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
VISIT JERSEY
Site Web : https://www.jersey.com/fr
11 réponses sur « Jersey : Un joli port, des bunkers et un phare »
Très jolis ces gorilles, c’est original comme initiative, …. hâte de lire la suite !
Je ne connais pas du tout Jersey mais ton article m’a donné envie de découvrir cette île ! Hâte de connaitre les bonnes adresses 🙂
merci Cindy, j’espère que tu auras bientôt l’occasion de la découvrir … et patience, les bonnes adresses arrivent bientôt sur le blog !
J’étais allée à Jersey quand j’étais enfant mais en lisant tes articles j’ai l’impression de n’y être jamais allée. Ca à l’air très chouette comme ile, Les paysages et les maisons me font un peu penser à la Bretagne 🙂
il faut absolument y retourner alors 😉
Cette église de verre est vraiment époustouflante …
Voilà une destination qui change ! J’ai hâte de découvrir tes adresses gourmandes aussi 😉
ça arrive, ça arrive ! 🙂
J’adore Jersey! Si je pouvais y habiter, je les ferais 🙂 Tes photos sont très jolies. Bises!
Oh Jersey…on devait y être jeudi, ton récit nous permet de patienter. Quand le temps sera venu c’est sûr on ne tardera pas à plier bagages!
oh quel dommage en effet … mais ce n’est que partie remise !