Je réalise que je ne vous ai pas encore raconté notre dernière journée en Martinique, où nous avions découvert la mangrove de la Réserve Naturelle de la presqu’île de la Caravelle et le château Dubuc. J’étais vraiment très contente de revenir à Madinina, son surnom, où j’ai vécu brièvement pendant mon enfance, et dont je garde très bons souvenirs. Ce serait d’ailleurs vraiment idéal de faire une petite croisière aux Caraïbes et s’arrêter quelques heures dans chaque île, car si je connais un peu la Dominique et Saint-Martin également, je n’ai plus de souvenirs très précis de la Guadeloupe et je ne connais pas du tout les autres îles.
Nous avons rejoint Denyse et le guide du parc, qui nous ont présenté cette réserve naturelle de 387 hectares, située sur la presqu’île de la Caravelle, à la pointe est de l’île. Cette partie a souffert de la déforestation à l’époque de la culture intensive de la canne à sucre et de l’exploitation du bois. Heureusement après la fin du XVIIIème siècle et l’arrêt de cette exploitation, la nature a repris ses droits et la faune et la flore se sont redéveloppés. C’est en 1976 que la réserve a été créée, avec pour but de protéger, étudier et gérer l’ensemble de ces richesses spécifiques. On y trouve maintenant aussi le siège de la station météo.
Hey le gros bernard l’hermite, on t’a vu, pas la peine de te cacher ! Saviez-vous qu’il change régulièrement de coquille au gré de sa croissance ?
Pour découvrir ce parc, deux sentiers de découverte s’offrent à vous : le petit sentier, balisé en jaune et blanc, qui permet de voir les milieux naturels de la presqu’île, forêt sèche et mangrove, ainsi que les ruines du château Dubuc, d’un niveau facile. L’autre, le grand sentier, demande environ 3 h 30 balisé en bleu et blanc, n’est pas très difficile mais plus long et grimpe un peu plus, et permet de voir le phare et la baie du trésor ; sur la fin, il rejoint le petit sentier. Un petit conseil, n’y allez pas trop tard, car ici la nuit commence à tomber dès 17 h 30 ! Par ailleurs (mais c’est du bon sens) prévoyez un chapeau, de l’eau, et des chaussures confortables. Cependant sur le petit sentier on est souvent à l’ombre.
On peut prolonger ensuite ces deux parcours par une marche sur le sentier littoral qui permet de voir des anses, des pointes et des plages, ça doit être charmant mais nous n’avions pas le temps de faire cela. Une occasion de revenir visiter cette belle île !
Les petits crabes « c’est-ma-faute » (sé ma fòt) ci-dessous …. craintifs, ils courent partout sur la boue de la mangrove. L’origine de leur nom vient du fait qu’ils ramènent très souvent leur grosse pince sur le devant du corps 🙂 On l’appelle aussi « crabe violoniste » !!!
Je n’ai pas pu prendre d’oiseaux en photo, mais il y en a également beaucoup dans la réserve, comme le colibri huppé, la colombe à queue noire, le gorge blanche ou le carouge. Je pense que tôt le matin vous aurez plus de chance de les apercevoir !
Il y a aussi une faune marine, mais un peu au-delà de la mangrove, à la limite de la pleine mer. Là, différents poissons, crustacés et coquillages (lambi, palourde, mulet, cirique …) se nourrissent de l’herbier a thalassia (des herbes marines qui poussent sur les fonds vaseux).
Avec plus de 150 espèces végétales caractéristiques des petites Antilles, la réserve naturelle est une visite qui plaira à tous les amoureux de la flore …
Voilà le paysage typique naturel de la mangrove, qui se développe dans les régions tropicales, le long des côtes, à l’abri de la houle. Les arbres emblématiques sont les palétuviers, (ici l’espèce « rouge ») dont les racines peuvent plonger dans la vase. Il paraît que beaucoup d’animaux marins naissent et grandissent dans cet environnement, avant de rejoindre le large.
Les mangroves protègent le littoral des marées de tempête, et elles filtrent aussi les matières entraînées par le ruissellement, au bénéfice des récifs coraliens.
Nous voici arrivés ensuite sur le site du château Dubuc, (anciennement appelé Habitation Caravelle) un bien grand nom pour une bâtisse qui était en fait une grosse maison bourgeoise, dont il ne reste que quelques ruines. La famille de Pierre Dubuc, originaire de Normandie, avait reçu des terres autour de la Trinité et de Tartane, en récompense de sa participation à des expéditions contre les Caraïbes ; il se lance dans la culture de la canne à sucre, café et tabac. C’est le petit fils de Pierre Dubuc, Louis, qui fit construire l’habitation et développa l’activité sucrière. (mais pas que)
En effet en observant les vestiges sur place, il s’avère que le nombre et la taille de certains bâtiments (entrepôts, coffres, cachots, appontements …. ) est disproportionnée par rapport à la fonction d’activité sucrière. On soupçonne donc que des activités de contrebande, de trafic d’esclaves capturés sur d’autres bateaux ou enlevés dans les îles anglaises, entre autres.
Le « château » fut abandonné en 1766 après le passage d’un cyclone, et fut classé « Monument Historique » en 1992. Il y a d’ailleurs un petit musée sur place, qui retrace cette histoire, à l’aide de quelques objets trouvés pendant les fouilles. Le site fait l’objet d’une restauration depuis plusieurs années, on y jouit d’une belle vue sur la baie du Trésor.
J’espère que cette visite vous a plu, connaissez-vous déjà cette partie de la Martinique ?
Ce voyage en Martinique est le fruit d’une collaboration avec le Comité Martiniquais du Tourisme. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
Comité Martiniquais du Tourisme
Site Web : http://www.martinique.org/
3 réponses sur « Château Dubuc et Caravelle »
Merci pour la visite!
J’ai l’impression que la Martinique fait un retour en force dans les destinations! Je ne connais pas, mais j’irais un jour! Bises
Marion
c’est sympa comme destination en hiver, c’est sûr !!!
Un beau parc national, ça me tenterait bien d’y faire une balade !