Ne croyez pas que j’avais oublié de vous raconter la suite de mon voyage au Québec, qui date du début de cette année. Non, non, je n’oubliais point. Mais le printemps, puis l’été sont venus, et je trouvais plus sage de vous parler paysages enneigés à l’automne. Après notre séjour à Rimouski au Domaine Valga, nous avons roulé jusqu’à Matane pour prendre un ferry -pardon, un traversier– qui nous a déposés de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, à Baie Corneau en milieu d’après-midi. Le bateau F.A. Gauthier était très confortable et très grand, mais le temps était plutôt agité aussi nous sommes restés bien au chaud à l’intérieur.
Un peu avant notre arrivée, le ciel a pris de très jolies couleurs tandis que le soleil déclinait à l’horizon …
Encore quelques kilomètres de route et on arrive à Sacré Coeur, à la Ferme Cinq Etoiles. Nous sommes toujours dans la très belle région du Québec Maritime. Je partage un appartement très confortable dans le bâtiment en photo ci-dessous avec une journaliste qui fait partie du groupe, il est très bien équipé avec un salon, un coin salle à manger et cuisine, et il y a deux chambres ; il s’agit d’une « suite de luxe ». Il y a d’autres types de logement, regardez sur leur site internet. Certains chalets (à 7 km du site) ont même une vue sur le fjord du Saguenay, en été on peut y camper ou loger en yourte. Le petit plus de notre appartement : il est situé dans le bâtiment qui abrite le centre de détente : on peut profiter de soins type massage ou relaxation (sur réservation), je pense que ça doit faire un bien fou après des activités nordiques qui peuvent être très physiques !
Le lendemain matin notre journée commence par une visite à la ferme. En effet la Ferme 5 étoiles n’est pas qu’un lieu de séjour pour les touristes ; c’est aussi un refuge pour les animaux accidentés ou dont la maman ne veut plus s’occuper, par suite d’un abandon … etc … Le moins qu’on puisse dire c’est que les pensionnaires sont très variés, allant des animaux traditionnels de ferme (lapins, poules, moutons …) à des locataires moins ordinaires comme le castor, les loups, les orignaux, les lynx, les ragondins, les bisons … une partie de la ferme se trouve dans un grand bâtiment chauffé. Ailleurs sur le site les animaux sont regroupés dans des enclos à l’air libre, mais très vastes.
Caribous aux taquets car c’est l’heure du miam miam ! Gare aux cornes ! (aux bois, plutôt)
Un raton laveur « trop cute » dans sa petite cabane :
Nous avons pu participer aux soins aux animaux, qui consiste surtout à distribuer la nourriture, c’est très sympa …. sauf pour les animaux dangereux (lynx, loups) où là on laisse un professionnel s’en occuper ! 🙂
Le lendemain matin, c’est un superbe ciel bleu que je distingue par la fenêtre à mon réveil (j’ai entendu hurler les loups assez tôt le matin) ; je file prendre ma douche et m’habiller (cela prend un certain temps car même si cet hiver était doux pour les québecois, moi j’ai l’impression que c’est le pôle nord lol). Il faut faire l’oignon, mettre plusieurs couches de vêtements et surtout avoir des bons gants et sous gants (en soie). Idem pour les pieds, ne lésinez pas sur la qualité des chaussettes. Et au cas où, emporter des packs chauffants dans le sac à dos, il s’agit de petites poches en plastique qu’il faut « craquer » et ô magie elles se transforment en bouillotte, c’est vraiment du tonnerre ; on peut les mettre dans ses bottes ou dans les poches de son blouson pour se réchauffer les mains.
Après un brief sécurité très complet de notre instructeur, (attention, il faut vous munir de votre permis de conduire !) et le contrôle de notre équipement (des gants très isolants et un casque), nous faisons quelques essais devant la cabane technique pour nous entraîner, c’est assez impressionnant au début mais peu à peu on prend de l’assurance. Nous voyageons à deux par moto.
Les ancêtres de la motoneige s’appelaient des autoneiges, et sont sorties de l’usine Bombardier en 1936 : elles transportaient sept passagers. Les vraies motoneiges n’ont été commercialisées, par le même constructeur, qu’à l’hiver 1959-1960, ce qui est plutôt récent !
Regardez derrière moi cette vue sur le fjord du Saguenay … comme je vous l’ai dit au début de mon article, c’était un hiver doux … vous remarquerez que les montagnes à gauche ne sont même pas entièrement couvertes de neige ! Plus qu’un fjord, c’est également un parc national que vous pouvez explorer en hiver en faisant des randonnées pédestres (il y a de nombreux sentiers), du ski nordique … ou en été en faisant du vélo, du kayak, de la voile ou de la pêche sur le fjord, et surtout observer les oiseaux migrateurs vers Tadoussac. C’est ici que nous faisons une pause et inverser les rôles de pilote / passager.
La neige scintille au soleil .. je suis toujours fascinée par ce spectacle, comme des millions de diamants sur cette grosse meringue craquante …
Je ne savais pas qu’au Québec la moto-neige était si utilisée : c’est le moyen de locomotion principal de beaucoup de gens qui vivent ici, ce n’est pas seulement un véhicule enfourché pour le loisir comme je le croyais !
Il y a un réseau énorme de pistes balisées (33 500 kilomètres) qui sillonnent l’ensemble du territoire. Et pas de souci pour les étapes en route, vous trouverez hébergement (relais chauffés), restauration, carburant, et des endroits ou réparer la moto s’il y avait un problème. J’adorerais en louer une et me faire un grand parcours de quelques jours, pas vous ?
Cerise sur le gâteau à la fin de la balade : nous pouvons approcher de près un orignal, qui est sur le site de la ferme 5 étoiles. Ce pensionnaire a un large espace pour lui … Quel animal impressionnant ! C’est vous ne l’ignorez pas un peu aussi le symbole du Québec, au même titre que la feuille d’érable (en fait cette dernière est plutôt le symbole du Canada) ou le castor. Si vous voyagez en voiture sur les routes vous verrez de temps en temps des panneaux jaunes avec un dessin d’orignal pour vous prévenir que certains peuvent se trouver dans le secteur et vous inciter à la prudence.
Après cette longue promenade et un bon dîner pris à la « cabane à sucre », je vais au dodo mais j’ai du mal à m’endormir : demain je vais pouvoir réaliser un autre de mes rêves de petite fille … faire du traîneau à chiens !
Là encore le soleil est au rendez-vous, heureusement …
Des vêtements très chauds sont de mise, il va sans dire ! Comme pour la moto-neige, j’opte pour la salopette de ski, avec deux ou trois tricots en matière chaude (j’aime bien la gamme Heattech d’Uniqlo). Ce coup-ci pas de casque, mais un bonnet bien chaud et des lunettes de soleil pour la réverbération. Et bien entendu des gants qui laissent de la liberté de mouvement, ou des moufles si vous aimez.
Les attelages, qui comptent généralement de quatre à neuf chiens, sont le plus souvent composés de huskies, originaires de Sibérie, et de malamutes, originaires d’Alaska. On recourt également au groenlandais (parfois appelé esquimau) et à divers croisements, dont le husky alaskan. Le conducteur (expert) de l’attelage s’appelle un musher.
Nous sommes accueillis par Dèreck Blouin, qui est musher depuis six hivers à la Ferme …. et par tous les chiens de la meute, qui sont très excités à l’idée de partir en balade. Ils sont attachés en extérieur et ils aboient tous de joie et d’impatience. Nous préparons les chiens et ce n’est pas chose facile d’enfiler un harnais, je peux vous le dire … ils sont parfois un peu remuants 🙂
Dèreck nous explique qu’il y a une hiérarchie très importante à respecter dans la composition de l’attelage. Il nous prévient également qu’il y a parfois des frictions entre les chiens, certains voulant contester la hiérarchie du leader, et nous explique le comportement à adopter. Heureusement qu’il l’avait fait car effectivement il s’est produit une bagarre pendant l’expédition et c’était très impressionnant ! Il ne faut pas intervenir et attendre que ça se passe, cela peut durer quelques minutes avant que l’un des chiens reconnaisse sa défaite …
Sur la photo vous voyez bien la composition de nos attelages : quatre chiens (deux par deux, les plus petits devant) ; ils sont attachés à la ligne, au collier et à l’arrière du harnais et tirent un petit traîneau prévu pour une seule personne debout. Il suffit d’être bien positionné sur les patins et si l’on veut freiner, bien se basculer en avant et peser de tout son poids sur une barre métallique. Attention il faut surtout freiner un peu sur un terrain en pente pour ne pas heurter l’arrière du chien et le blesser, et garder une distance par rapport à ces derniers.
Nous avons suivi les deux mushers les uns derrière les autres, c’était vraiment une promenade fantastique, quelle chance d’avoir eu cette météo clémente ! Nous jetons un coup d’oeil au fjord du Saguenay déjà vu la veille, c’est comme un immense miroir avec les reflets du soleil …
Je dois dire que j’ai quitté à regret la Ferme 5 étoiles, avec une terrible envie de revenir à une autre saison, pour profiter des activités d’été sur le fjord. C’est vraiment un site idéal pour tous les amoureux de la nature, que vous soyez en couple, en famille ou en groupe d’amis.
Un grand merci à Québec Original pour son invitation. J’ignorais à l’époque que j’allais retourner quelques mois plus tard dans cette belle province, pour un séjour inoubliable à Montréal en été.
TOURISME QUEBEC
Site Web : https://www.quebecoriginal.com/
LE QUEBEC MARITIME
Site Web : http://www.quebecmaritime.ca/
6 réponses sur « La ferme 5 étoiles »
woaw cette vue sur le lac, c’est à couper le souffle ! un séjour de rêve on dirait …
Découvrir le Canada reste pour moi un rêve à réaliser 😉
C’est sûr que ça change des Philippines ! Mais j’adore aussi, ça fait rêver !
Quelle aventure ! J’aimerais découvrir le Canada et le Québec en particulier. Hiver comme été, c’est tentant !
Je comprends que tu sois partie à regret, cette ferme a l’air exceptionnelle. Et puis, se réveiller au son des hurlements des loups, c’est une expérience à vivre!
Oh elle a l’air géniale cette ferme !! Je vais peut-être aller au Canada rendre visite à des amis, je garde l’adresse sous le coude (animaux + sauvage = bonheur !)