Château de Chenonceau

Après la visite de Villandry, nous avons entamé dès le lendemain matin celle de Chenonceau. Nous avions la chance d’avoir un temps magnifique en cette belle journée de mai, aussi nous avons pris notre temps pour explorer les jardins aux alentours.

Le domaine est plutôt vaste aussi je vous conseille de prévoir trois heures environ pour une visite sereine, qui ne se réduit pas au château seul mais aussi à d’autres espaces que je vais vous montrer dans cet article.

Chenonceau est l’un des châteaux les plus connus et les plus visités (environ 850 000 par an !). Il fut construit en 1513 par Katherine Briçonnet, puis cédé au roi en 1535 pour éponger des dettes de la famille … Cependant François 1er n’entreprendra pas de travaux de rénovation du domaine jusqu’à la fin de son règne. Après son décès, son fils Henri II l’offre à sa favorite Diane de Poitiers. Celle-ci y fait aménager, sur la rive droite du Cher, un jardin qui porte maintenant son nom, agrémenté d’un jet d’eau en son centre.

C’est un peu plus tard en 1559 que Diane de Poitiers décide de lancer les travaux qui font la caractéristique de Chenonceau : un pont qui enjambe le Cher, ce qui permettra de construire de nouveaux jardins. C’est l’architecte Philibert Delorme qui se charge de la réalisation. Henri II meurt à la suite d’un accident lors d’un tournoi à Paris, et Catherine de Medicis contraint Diane de Poitiers à renoncer à Chenonceau, en lui donnant en échange le château de Chaumont-sur-Loire.

Nous prenons possession de notre audio-guide iPod au moment d’acheter nos tickets. Il permet une visite interactive, à son rythme, qui commence par la salle des Gardes, avec son magnifique carrelage en faïence bleu et jaune qui date du XIXème siècle.

Nous passons ensuite dans la Chapelle (qui fut préservée des destructions pendant la Révolution car transformée en réserve à bois), puis dans la chambre de Diane de Poitiers, avec sa superbe cheminée ornée d’un portrait de Catherine de Médicis, et un lit à baldaquin du XVIIème.

Point d’orgue de la visite, la Galerie que Catherine de Médicis a fait ajouter sur le pont construit par Diane de Poitiers. On y donnait de grandes fêtes, après son inauguration en 1577, où s’amusaient Catherine et son fils Henri III. Elle fait 60 mètres de long, et offre une jolie perspective et de belles vues sur le Cher qu’elle enjambe. Le sol est en tuffeau et ardoise. De belles cheminées ornent les deux extrémités.

Un autre endroit que j’ai beaucoup aimé dans le château : les cuisines, qui sont en sous-sol ! Par contre c’est un espace plus réduit et il faut jouer des coudes pour se déplacer, ce n’est pas très agréable.

On voit successivement l’office, la salle du boucher, le garde-manger. La plus grande cheminée se trouve aussi là, pour faire cuire le gibier entre autres. Les cuisines ont été modernisées lors de la première guerre mondiale, car le château hébergeait des blessés, se tranformant en hôpital militaire.

Au premier étage la visite se poursuit au premier étage avec les chambres de Gabrielle d’Estrées, de Catherine de Médicis, et la chambre des cinq Reines, qui fait référence aux deux filles et aux trois belle-filles de Catherine de Médicis. Le cabinet des estampes et la galerie du premier étage et la chambre de César de Vendôme sont autant de pièces fabuleuses très bien meublées et mises en valeur. Dans la Galerie des Dômes, on suit un parcours via différents panneaux informatifs très complets sur l’histoire du château et des dames qui ont contribué de façon très importante à son maintien, je vous ai cité les principales mais plus récemment d’autres ont également joué un rôle majeur dans celui-ci. Il faut prendre le temps de lire, ce serait dommage de ne pas le faire.

A la mort d’Henri III c’est Louise de Lorraine qui a reçu Chenonceau en héritage. Catherine de Médicis avait dilapidé sa fortune personnelle dans de nombreux travaux, fêtes, mobilier et oeuvres d’art et meurt très endettée . Aussi de nombreux créanciers veulent récupérer leur argent …. C’est Gabrielle d’Estrées, la favorite d’Henri IV qui vient à son aide, et Louise peut rester à Chenonceau, à faire le deuil de son mari pendant de nombreuses années. Le château passera ensuite entre différentes mains, et sera relativement préservé des destructions pendant la Révolution, grâce à sa fonction très stratégique de pont sur le Cher !

Après la visite nous sommes restés sur le domaine pour voir l’exposition consacrée à la fonction d’hôpital militaire de Chenonceau pendant la guerre de 1914-18. Il subira des dommages pendant la seconde guerre mondiale, et l’armée allemande y séjournera quelque temps.

S’il fait beau allez voir les espaces consacrés à la ferme, du XVIème siècle (ci-dessous) et au Potager des Fleurs (10 000 m²), ainsi que l’Atelier Floral. C’est de là que viennent toutes les fleurs qui composent les sublimes bouquets qu’on peut voir dans les salles. D’anciens attelages est également montrés au public, et on peut s’amuser à se perdre dans le labyrinthe circulaire.

J’espère que cette visite printanière du Château de Chenonceau vous a plu, je vous retrouverai prochainement pour une visite de Chambord !

CHATEAU DE CHENONCEAU
Site web : http://www.chenonceau.com