Il y a plusieurs semaines je publiais sur ce blog voyage quelques recommandations pour visiter le nord de l’île Maurice. Beaucoup de points d’intérêts se trouvent également dans la partie sud, que nous allons aborder aujourd’hui, avec notamment :
- Mahébourg
- Chamarel
- Domaine de Saint-Aubin
- Choisy
- Domaine des Aubineaux
Je vous propose de commencer par la côte sud-est et la ville de Mahébourg, où nous avons visité le Musée d’histoire nationale, aussi appelé Musée naval. La demeure coloniale du XVIIIe siècle où celui-ci est aménagé aurait besoin d’un bon coup de neuf, mais apparemment pour l’instant pas de budget. C’est depuis 1950 qu’elle a cette affectation, décidée par les anglais. Bien que la présentation soit assez vieillotte, il est intéressant de se pencher sur toute l’histoire de l’île Maurice, avec au rez-de-chaussée de nombreux documents illustrant l’arrivée des premiers colons hollandais (cartes, lithographies de bateaux …), puis la période française … et les guerres franco-anglaises. Des fragments d’épaves, un pistolet ayant paraît-il appartenu au légendaire Surcouf, étayent le propos.
Grâce à votre véhicule, il est facile de passer d’une ville à l’autre aussi je vous conseille vivement de louer une voiture à l’île Maurice , même si la conduite à gauche peut effrayer un peu on s’y fait assez vite.
Au premier étage, il n’y a que deux salles, dont l’une est consacrée aux expositions temporaires. L’autre est dédiée à la période anglaise, avec des gravures, des photos d’époque, qui illustrent les différentes réformes qu’ils ont initié dans différents domaines (développement du sucre, conditions de travail, abolition de l’esclavage, construction du chemin de fer …)
ensuite, nous avons fait une petite promenade sur le « Waterfront » , le long de la baie de Grand Port. De là, on a une vue privilégiée sur la petite île au Mouchoir Rouge, où se trouve une seule maison, au toit rouge. Elle appartiendrait à un milliardaire mauricien qui aurait fait fortune dans les gisements de diamants en Afrique, Jean-Raymond Boulle.
On plonge aussi ses yeux dans le lagon d’un bleu incroyable, d’ailleurs vous pouvez faire quelques pas sur la passerelle en bois, jusqu’au kiosque et vous délecter de l’eau turquoise.
Une statue insolite se trouve juste à côté du début de la passerelle, un maître spirituel hindou, Swami Shivanada. Elle est réalisée en galets et elle attire quelques fidèles, qui souvent déposent des offrandes, des fleurs.
À Chamarel, commençons par la rhumerie, que je vous conseille vivement de visiter en saison, lorsqu’elle est en activité, c’est à dire entre début juillet début décembre (pour rappel nous sommes allés à l’île Maurice au mois d’octobre). Cela permet de voir toutes les étapes de la fabrication du rhum agricole ; la visite se fait en groupe avec un(e) guide qui fournit des explications très claires et répond aux questions éventuelles. On suit les quatre étapes de broyage, la fermentation, le chauffage au gaz puis la distillation et la mise en bouteille.
De façon surprenante, on pratique même la double distillation, ce qui est particulier. La dégustation est généreuse, liqueurs, rhums … et il est possible de goûter des rhums plus âgés moyennant un petit supplément (très raisonnable). Le site est très beau, fleuri et bien entretenu, avec bassin et jets d’eau. Ne manquez pas la boutique qui propose un vaste choix de souvenirs gourmands.
Nous avons profité de cette visite pour déjeuner au restaurant de la rhumerie, filez en fin d’article pour en savoir plus.
En voiture, il faut se garer d’abord sur un parking pour voir la cascade Chamarel, qui est assez impressionnante (une centaine de mètres), que l’on peut l’admirer depuis un belvédère – terrasse panoramique.
Pour voir la terre des 7 couleurs, cette grande clairière bombée et dénudée, il faut reprendre la voiture et régler à la guitoune le tarif d’entrée de 500 roupies, mais cela vaut le coup car vous verrez également tout le parc de 7,5 hectares. C’est vraiment très beau et cela nous a rappelé les couleurs du Grand Canyon aux Etats-Unis. Un enclos à tortues est en contrebas, mais j’ai préféré la terrasse en hauteur où on peut déguster un jus de canne ou une glace en admirant le paysage.
Le ticket d’entrée vous permet aussi de rejoindre et vous promener dans Ebony forest, de façon guidée ou pas. (payant si vous faites le trek avec un guide). Nous avons choisi de nous balader tranquillement sur les hauteurs de Chamarel, en croisant des tortues ! Il y a des passerelles et des escaliers dans la forêt, ça grimpe un peu mais rien d’insurmontable. Pour les pressés ou les non-sportifs, il est possible de faire le tour en jeep (pas très écolo).
Sur place se trouve également un petit musée que nous avons trouvé très intéressant, qui décrit, sur 8 millions d’années d’histoire, comment la faune et la flore de l’île ont été bouleversées …. c’est le triste exemple de l’ébène, ou du dodo …
À Choisy, je vous recommande de passer voir le temple hindou jaune en bord de route, Ammen Kovic, bien moins grand que celui de Triolet, mais qui est beau tout de même.
Nous avons été très impressionnés par la falaise de Gris-Gris, qui se trouve à l’est de Souillac. La côte sauvage, les falaises de roches volcaniques noires sont inlassablement frappées par les vagues énormes de l’océan … c’est un spectacle incroyable, et je vous conseille de faire la petite marche sur les buttes herbeuses par le sentier qui traverse une forêt clairsemée de filaos pour rejoindre « La Roche qui Pleure », une saillie rocheuse énorme, où la mer s’engouffre en passant par un puits.
Ce nom vient du fait qu’en se retirant, on a l’impression de larmes qui coulent (c’est mieux à marée haute). Nous avons admiré ce spectacle pendant de longues minutes …
Ah, j’allais oublier : il est bien sûr FORTEMENT DÉCONSEILLÉ de se baigner sur cette côte, même si la plage de sable fin au pied de la falaise est magnifique.
Revenons au calme, avec le merveilleux Domaine de Saint-Aubin : il s’articule autour de la maison coloniale qui date de 1819, même si elle fut déplacée quelques années plus tard (en 1870) en raison du bruit de l’usine sucrière toute proche. Nous commençons par voir la distillerie, où l’on nous explique le processus de broyage de la canne, la distillation, le fonctionnement des alambics et de la fermentation. Suit une dégustation bien agréable où on vous propose 5 liqueurs et 15 rhums différents …. aucune obligation de tout goûter, bien sûr !
La promenade se poursuit avec le jardin botanique, la visite de la serre d’anthuriums et de la vanille (avec un(e) guide). On finit avec l’Ecomusée et l’usine sucrière. Il y a aussi une miniferme sur place. Nous avons acheté sur place à la boutique quelques gousses de vanille du domaine, on peut se procurer aussi bien entendu du rhum ou des liqueurs.
En fin d’article je fais un zoom sur le restaurant qui se trouve sur place, qui est très bien.
⇒ Bon à savoir : il existe un billet combiné « la route du thé, du rhum et de la vanille » pour notre visite, qui comprend le domaine de Bois Chéri et celui des Aubineaux.
Ce « pain de sucre » est emblématique de l’île Maurice, c’est le Morne Brabant, au coin sud-ouest de l’île. Il n’est pas très vert car les pluies sont moins fréquentes dans cette partie-là … mais depuis certaines plages on a une très belle vue sur cette roche de 556 mètres d’altitude.
Non loin se trouve le Monument de la Route de l’Esclave, une stèle de roche grise duquel un homme semble s’échapper, et d’où partent de petites allées en étoile, menant à une pierre sculptée, à la mémoire des esclaves marrons morts en 1834 (ils venaient se cacher au sommet du Morne, après avoir échappé à leur maître). Mais suite à une méprise, alors que des soldats venaient leur annoncer la fin de l’esclavage, certains ont pris peur et craignaient de se faire prendre, et se sont jetés dans la mer du haut de la falaise.
l’accès est gratuit mais il n’est pas ouvert en permanence
Une autre propriété incontournable du sud de l’île Maurice est le Domaine des Aubineaux, dans les environs de Curepipe. Cette jolie maison coloniale est l’une des dernières demeures encore debout sur l’île, construite en 1872 par un architecte irlandais et rachetée par un français en 1884. La bâtisse a été restaurée avec soin et avec des matériaux de qualité, elle fut d’ailleurs habitée jusqu’en 1999.
Il est agréable de flâner dans les différentes pièces aux immenses plafonds, décorées de meubles anciens ; le hall d’entrée, la grande salle à manger avec son immense table, le salon de lecture, nous transportent dans une autre époque. On observe avec intérêt les différents clichés des ancêtres de l’actuel propriétaire, dans de petits cadres accrochés au mur.
Le jardin est planté de camphriers (censés repousser les moustiques et éradiquer la malaria), ainsi que de bambous. Il est aussi possible de déjeuner sur place … mais nous n’avons pas testé ce restaurant ! On peut aussi découvrir des huiles essentielles locales dans « la maison des essences » … mais c’était fermé lors de notre visite.
Domaine des Aubineaux – Royal Road – Forest side – Curepipe – Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h
Où manger ?
Si vous visitez le domaine de Saint-Aubin, je vous recommande de déjeuner sur place, sur la varangue de la belle maison de planteur. Après un cocktail Waterfall et une bière Phoenix, nous avons englouti un kat kat de manioc au marlin fumé, et un curry de poulet et crevettes. Attention, ne passez pas la commande de vos plats en même temps que la commande de l’apéritif …. sinon tout va être servi en même temps … c’est ce qui nous est arrivé, et je peux vous dire que le cocktail avec le poisson ce n’était pas un mariage idéal 🙁 Pour rester positif : les produits sont frais et la plupart proviennent du Domaine.
Le Saint-Aubin Restaurant – Savanne Road, Domaine de Saint-Aubin – Saint-Aubin
Sur la terrasse d’une ancienne demeure coloniale, nous nous sommes régalés d’un tartare de marlin fumé, suivi d’un curry poulet crevettes au lait de coco avec du riz et du chutney, et pour maridou des côtelettes d’agneau grillées au miel et romarin, servies avec frites et salade. Pour conclure, nous avons choisi un blanc manger coco et des bananes flambées. Vous pouvez aussi tester la spécialité de la maison : les 7 caris, qui s’inspirent du repas végétarien traditionnel servi lors des mariages et cérémonies indiennes.
Restaurant Le jardin de Beau Vallon – Mahébourg
À la rhumerie Chamarel, nous avons prolongé l’expérience en nous attablant dans le charmant jardin, en compagnie des condés peu farouches, à l’affût de miettes de pain. Nous avons choisi le menu du chef à 2225 RS, qui est déjà très intéressant car il comprend un apéritif, un café espresso et un digestif rhum vieux. Il existe un menu plus cher avec comme plat de la langouste, et bien sûr la carte. Nous n’avons pas regretté notre choix c’était très bon et bien servi.
⇒ Bon plan : la visite et la dégustation sont gratuites si vous déjeunez au restaurant.
L’alchimiste – Rhumerie de Chamarel – Route Royale – Chamarel (du lundi au samedi, déjeuner uniquement)
J’espère que cet article vous sera utile pour préparer un futur voyage à l’île Maurice, n’hésitez pas à poser vos questions en commentaire si vous en avez !
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