Nous arrivons vers la fin de notre road trip dans le nord de l’Italie, dans la région des lacs. Cette fois-ci on s’éloigne des lacs les plus connus pour rejoindre, toujours en Lombardie, la ville de Bergame, proche du lac d’Iseo et enfin Brescia, dont je vous parlerai dans un prochain article.
Arrivés en fin d’après-midi, et une fois nos valises posées à l’hôtel, nous nous sommes contentés d’une promenade rapide dans la ville basse de Bergame, avant d’aller dîner. Cette partie moderne est née de l’extension de plusieurs bourgs qui s’est développée essentiellement au début du XXe siècle lorsque les administrations et les banques ont quitté les ruelles de la cité médiévale.
Nous avons tout de même vu l’église des Saints Bartolomeo et Stefano, à laquelle on accède après avoir suivi le Sentierone, une allée élégante aux belles arcades, datant du XVIIe siècle.
Elle fut achevée en 1624 et elle vaut le détour, avec son magnifique autel et le plafond peint de la nef, dont les fresques sont de Mattia Bortolini. On remarque bien évidemment la richesse de son décor de style baroque, qui contraste avec la simplicité du cloître du couvent dominicain qui est attenant.
puis, plus loin, sur la Piazza Vittorio Veneto, la Torre dei Caduti nous a donné le torticolis … Sur ma photo ci-dessous, vous pouvez voir la cité haute en arrière-plan sur la droite. Elle n’est pas très vieille puisqu’elle fut achevée en 1924, inaugurée par Mussolini. On peut y voir une statue en bronze qui représente l’Italie victorieuse ; c’est en fait un monument aux morts de la première guerre mondiale.
⇒ Bon à savoir : la tour n’est ouverte au public que les week-ends et jours fériés.
Nous sommes passés devant le cloître de Santa Marta, qui était hélas fermé, mais nous avons tout de même pris une photo. C’est un lieu où sont exposées des sculptures, dans cet oasis de calme et sérénité. Hélas le lieu n’est ouvert que pour des évènements ou expositions ponctuels.
C’est le lendemain matin que nous avons vraiment commencé à explorer, en prenant le bus 1 puis le funiculaire pour rejoindre la Citta Alta ou ville haute. C’est le moyen le plus simple et le plus rapide, cette ligne, conçue en 1887, transperce les remparts pour franchir en quelques minutes les 85 mètres de dénivelé séparant les deux parties de la cité.
Après un petit-déjeuner près de l’arrivée du funiculaire, nous étions prêts pour attaquer vraiment la journée.
Nous rejoignons ensuite la Piazzetta di San Pancrazio et sa jolie fontaine de 1549, dessinée par Leonardo Isabello. Sur cette petite place se trouve l’église du même nom, dédiée à la Vierge Marie, à l’entrée très discrète. À l’intérieur, une nef unique et cinq chapelles abritant des oeuvres de Cavagna et Salmeggia.
La tour Gombito est très haute, nous avons appris que c’était la coutume pour les familles nobles de l’époque de faire construire ce genre d’édifice, comme symbole de prestige et de puissance. Elles seront utilisées ensuite à des fins militaires ; celle-ci tient encore debout malgré son grand âge (début du XIIe siècle) et sa hauteur de 52 mètres.
En prolongement du quadrilatère de la Piazza Vecchia, sur la Piazza Duomo, de taille modeste, se côtoient la cathédrale, la basilique et la chapelle Colleoni.
C’est bien sûr la cathédrale di Sant’Alessandro qui attire la majorité des visiteurs. Il en a fallu du temps pour la construire, environ deux siècles, à partir de 1459 … c’est pourquoi on retrouve plutôt une décoration datant du XVIIIe siècle à l’intérieur (style baroque), voire même plus récente par endroits. Il y a de très beaux tableaux, dont Tiepolo et Malincolico.
À gauche de l’édifice, en descendant les escaliers, on peut accéder au musée et trésor, ainsi qu’aux vestiges découverts lors de fouilles achevées en 2012. Elles ont en effet mis au jour un morceau de rue et quelques pans de murs d’une petite ville romaine occupée à partir du Xe siècle avant J.C. On peut y admirer aussi les reliefs d’une église paléochrétienne et ceux d’une première cathédrale romane.
Plus belle encore que la cathédrale, voici la Basilica di Santa Maria Maggiore, avec ses deux porches, celui des lions rouges (façade nord) et celui des lions blancs (façade sud), typiques du style roman lombard. C’est pour remercier la Vierge Marie d’avoir sauvé la ville d’une terrible épidémie de peste que les habitants de Bergame ont décidé de faire construire l’édifice après 1100.
L’intérieur est d’une profusion et d’une richesse incroyables : plafonds peints, tableaux, tapisseries, mobilier … les marqueteries du choeur ont été exécutées d’après des dessins de Lorenzo Lotto, qui travailla pendant douze ans à Bergame et dans ses environs.
Attention la visite est désormais payante, mais cela vaut vraiment le coût !
Un incontournable également sur cette place, et adossée à la basilique, c’est la Cappella Colleoni, mausolée de style Renaissance, avec sa façade somptueuse, en marbre polychrome. La famille Colleoni était une riche famille de Bergame, aux armoiries plutôt inhabituelles puisqu’on y reconnaît … trois testicules !
Un des plus illustres membres fut Bartolomeo Colleoni (1395-1475) qui a créé cette chapelle privée qui est maintenant ouverte au public.
On y trouve le monument funéraire de Bartolomeo mais aussi sa fille préférée Medea. Les fresques sont peintes par Tiepolo – c’est donc une oeuvre d’art vraiment à part dans la ville.
Je vous recommande de monter au sommet de la Torre Civica (qu’on appelle maintenant Campanone, nom d’une de ses cloches) pour la superbe vue sur la Piazza Vecchia, la cathédrale et la basilique.
⇒ Le saviez-vous ? La cloche sonne toujours 100 coups à 22 heures, en rappel du couvre-feu du Moyen-Âge ….
Le baptistère était hélas fermé aussi nous. n’avons pu le visiter …
Nous avons quitté Bergame à contre-coeur et rejoint les rives du lac Iseo, où se trouvent les chantiers de la célèbre marque italienne de bateaux en bois, Riva. Élégante et stylée, elle fut créée dans les années 1950 par Carlo Riva, pour une clientèle exigeante mais aussi fortunée (il faut débourser entre 300 000 et 1 million d’euros pour en acheter un …. et attendre en moyenne deux ans pour être livré !). Il est bien dommage que l’entreprise ait été achetée par des Chinois, en 2012. Tout se perd 🙁
Il était très agréable d’explorer sous un soleil radieux le centre d’Iseo, jolie petite ville lacustre, avec sa place Garibaldi entourée de bâtiments avec arcades. Au centre, trône la statue de cette personnalité, juchée sur un gros rocher de mousse (ci-dessous à gauche). Iseo est certes assez touristique et nous avons apprécié les jolies boutiques, mais nous avons aussi fait un détour par l’église du XIVe siècle (transformée au XVIIIe), Santa Maria del Mercato, aux très belles fresques (ci-dessous à droite) qui se trouve à deux pas de cette place.
Où manger ?
À Bergame il y a beaucoup de choix pour se restaurer, et nous sommes bien tombés cette fois-ci. Joue de boeuf, oeufs à la truffe, polenta étaient dans notre assiette, et nous avons conclu ce dîner par une tarte tatin et un gâteau au vin.
Osteria Valenti di Marco Maffeis – Via Guglielmo d’Alzano 4 – Bergamo
Pour un déjeuner léger, je recommande le Café Bar Flora, il faisait très chaud aussi c’est l’option que nous avions choisie ce jour-là, avec dans nos assiettes une salade thon mozzarella, oeuf, tomate et un panini ; ils font aussi des pizze.
Cafe Bar Flora – Piazza Vecchia 13 – Bergamo
J’espère que vous avez aimé cette promenade à Bergame, une des plus belles villes d’Italie …. à bientôt pour un prochain article voyage !