Nous continuons notre voyage dans la région des lacs en Italie et après avoir admiré les magnifiques îles Borromées , nous avons repris la route pour d’autres étapes tout aussi ravissantes, comme vous allez le voir. Ayant quitté Stresa tôt le matin, avec encore plein de souvenirs des Iles Borromées en tête, nous faisons la route jusqu’à Côme avec quelques arrêts, que je vais détailler dans cet article.
Nous sommes désormais dans la région du Piémont puis en Lombardie et nous allons en effet visiter :
- Cannobio
- Jardin botanique Villa Taranto
- Baveno
- Rocca di Angera
- Villa Panza
- Sacro di Monte de Varese
Nous avons beaucoup aimé flâner dans la petite ville de Cannobio, qui est la dernière ville sur les rives du lac Majeur avant la frontière suisse.
Nous avons commencé par la visite du sanctuaire de la Santissima Pietà, construit sur la volonté de Saint-Charles Borromée vers 1578, à partir d’une bien modeste église qui existait déjà. L’intérieur a été richement décoré aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans la partie haute où se trouve la vieille ville, nous avons poussé la porte de l’église collégiale San Vittore
Le campanile, que l’on voit ci-dessous, est le plus haut bâtiment de la ville, construit aux XIIe et XIIIe siècle.
Une étape incontournable dans cet itinéraire de Cannobio à Côme pour les amoureux de botanique est sans doute la Villa Taranto, non pour la maison elle-même (qui est pourtant assez belle) mais pour ses exceptionnels jardins.
C’est au fortuné capitaine écossais Neil Boyd Mc Eacharn, propriétaire d’une grande compagnie de navigation, que l’on doit ce lieu magique. Il est tombé amoureux de l’Italie dès son premier séjour à l’âge de 8 ans, et, passionné de botanique, il rechercha des terrains propices à la création d’un jardin botanique. Dans ce but, il racheta en 1930 la propriété de la marquise de Sant’Elia appelée ‘La Crocetta’. Celle-ci était située sur le promontoire de la Castagnola à Pallanza. C’est vraiment un gros atout car on jouit d’une vue magnifique en plus d’admirer les plantations.
Les plantes choisies par le capitaine viennent du monde entier et le travail effectué pour remodeler le terrain fut phénoménal. En 1939, au début de la deuxième guerre mondiale, le capitaine dut quitter l’Italie pour l’Australie, et donna sa propriété à l’Etat, en insistant pour que la propriété restât privée. À son retour, à la fin de la guerre, il accepta finalement que les jardins soient ouverts aux visites du public, ce qui fut fait dès 1952.
La maison ne se visite pas, mais on peut la voir de loin ; il paraît que le créateur du jardin aimait s’installer, sur ses vieux jours, dans la véranda au rez-de-chaussée, pour l’admirer. C’est d’ailleurs là qu’il est décédé, paisiblement …
Nous avons poursuivi vers Baveno pour une courte halte, j’avais des souvenirs lointains d’une visite du temps où je faisais du point de croix. Un salon de brodeuses s’y était déroulé et la ville m’avait semblé pas mal, mais là je fus un peu déçue.
La ville est très ancienne, comme le prouvent les tombes romaines qui ornent son église paroissiale dédiée aux saints Gervaso et Protaso. Elle fut consacrée en 1343 et maintenant résolument de style baroque à l’intérieur, avec six chapelles renfermant des fresques du XVe siècle. Ne manquez pas aussi le baptistère.
Autre lieu qui nous a charmés et qui pourtant n’est pas toujours dans les guides, c’est l’impressionnant château Rocca di Angera, qui appartient à la famille Borromée (relire mon article ici sur les Iles Borromée). Le jardin est de taille modeste mais fort bien entretenu.
Ce superbe château médiéval perché en hauteur nous a permis de jouir de très belles vues sur le lac Majeur et son architecture est fort bien conservée.
Il est divisé en deux parties, l’aile Borromea et l’aile Scaligera. Dans la première, on peut visiter des salles avec de magnifiques fresques et de superbes tableaux.
Montez dans la tour pour avoir une vue à 360° sur le lac Majeur et la plaine vers Milan.
Nous avons mis beaucoup de temps à flâner devant les nombreuses vitrines où sont exposés des jouets anciens mais aussi une fabuleuse collection de poupées anciennes.
Grâce à des vidéos, on voit les automates en fonctionnement, c’est fabuleux …
Dans la partie Scaligera c’est plutôt de l’art moderne qui est exposé, et cela nous a un peu moins plu. Cependant, on distingue encore sur les murs les blasons des grandes familles qui ont construit et entretenu la Rocca.
La Villa Panza se trouve un peu après le lago di Varese, à l’est, perchée au sommet de la colline de Biumo. Si vous aimez à la fois les belles villas italiennes du XVIIIe siècle mais aussi l’art contemporain, alors ce lieu est fait pour vous !
C’est Giuseppe Panza, grand collectionneur et héritier de cette immense propriété familiale, qui l’a convertie en un musée de tout premier ordre. Pas moins de 50 salles, à la fois dédiées à des expositions permanentes mais aussi d’autres, temporaires. Il a toujours promu au cours de sa vie des artistes très singuliers, et c’est toujours le cas ici puisque la collection est dominée par l’abstraction. Des oeuvres monochromes, ou dont la forme répond à la lumière et l’espace …, avec beaucoup d’artistes américains.
C’est en 1996 que Giuseppe et Giovanna Panza ont fait don du manoir à la FAI (Fondo Ambiente Italiano), une fondation privée à but non lucratif fondée par Giulia Maria Crespi en 1975. Cela permet de financer les restaurations, en ouvrant au public des biens historiques, artistiques ou naturels.
Si vous n’êtes pas conquis, alors allez vous promener dans le parc et ses trois petits lacs, aux parterres de fleurs et aux sculptures là-aussi intrigantes …
Je vous avais déjà montré le Sacro di Monte qui se trouve sur les hauteurs du lac d’Orta, en voici en autre, le Santuario di Santa Maria del Monte, qui fait partie des neuf Sacri Monti piémontais et lombards classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Nous y avons fait une belle balade (attention il y a pas mal de monde le week-end et les jours de fête sainte) mais c’est aussi bien sûr un lieu de pélerinage.
On marche sur un large chemin pavé, ça grimpe un peu mais c’est tout de même très faisable. L’itinéraire permet de découvrir 15 chapelles aux fresques et sculptures en terre cuite, mais on ne rentre pas à l’intérieur, on les voit à travers une grille ou une vitre.
Au sommet, (si vous allez jusque là) la statue en bronze du pape Paul VI vous attend, il est impressionnant avec ses 6 mètres de hauteur.
⇒ Bon à savoir : le site est gratuit, mais bien sûr les dons sont les bienvenus ! Le parking est payant en revanche.
Où manger ?
À Cannobio je recommande l’excellente trattoria Da Nuccia ; mes ravioli aux asperges et mascarpone ont chanté une douce musique sur mon palais, tandis que le poisson grillé servi avec une salade roquette et quelques légumes a beaucoup plu à maridou. Nous avons partagé une fondante panacotta avec un coulis de fruits rouges.
Da Nuccia – Via Francisco Magistris, 43 – Cannobio
Un énorme calzone jambon tomate (8,50 €), une pizza cannolo (mozzarella, prosciutto crudo de Parma, sauce à la pistache) (11 €) … voici un bon repas typiquement italien que nous avons dégusté après notre visite de la Rocca di Angera. Pizzeria validée !!!
Pizzeria Damino – Viale Martire Pietro, 34 – Angera
Où déguster une glace ?
Nous avons choisi par hasard ce glacier artisanal qui propose des parfums irrésistibles. Pas de souci si vous n’allez pas à Baveno, ils sont aussi présents à Novara, Orta San Giulio, Arona …
Agri Gelateria – Corso Giuseppe Garibaldi, 4 – Baveno
Dans la suite de notre roadtrip en Italie, nous découvrirons Côme, la Villa Olmo, et bien d’autres sites !
2 réponses sur « De Stresa à Côme »
Quel patrimoine exceptionnel
très bel itinéraire, et tes photos sont canon 🙂