Après vous avoir fait visiter Bastia, où nous avions choisi notre hôtel pour rayonner dans les environs, je vous emmène aujourd’hui dans la région du Cap Corse, avec une incursion dans le Nebbio et ses villages perchés.
Nous avons donc pris la route en direction du nord, en nous arrêtant, quelques minutes, à seulement 6 kilomètres, sur la plage de galets de Momio, elle a beaucoup de charme avec cette tour génoise qui la domine. Il y a un parking (gratuit hors saison) juste de l’autre côté de la route, ce qui est bien pratique.
Un peu plus au nord, toujours sur la côte, voici Erbalunga, avec ses petites maisons blotties sur une petite avancée rocheuse, près des vestiges d’une ancienne tour génoise. Ces tours rondes (ou carrées !), vous en verrez beaucoup tout autour de l’île …
Je ne savais pas, jusqu’ici, que c’était le berceau de la famille de Paul Valéry. Nous aurions bien aimé voir l’intérieur de l’église Saint-Érasme, mais hélas, un (fort beau) se préparait, les invités endimanchés se préparaient pour la cérémonie donc nous n’y sommes pas allés.
On prend rapidement une photo de Cagnano, en nous arrêtant au bord de la route …
Nous avons fait un arrêt rapide à l’église Santa Maria de Brando, où se préparait une cérémonie, peut-être un baptême ou une confirmation. Le lieu est minuscule mais ravissant, en pleine campagne.
Je vous conseille de vous arrêter, sur la route de l’Impératrice, au cimetière du hameau de Bettolacce, aux imposants caveaux, avec une vue magnifique sur la mer et les montagnes. Il se trouve en fait sur la commune de Rogliano, qui est formée de sept hameaux disséminés sur plusieurs éperons rocheux.
Rogliano, ancienne capitale du Cap Corse, est un beau village haut perché qui domine fièrement la côte et surprend par le nombre de ruines de châteaux forts et de tours fortifiées. On y voit quelques vieilles demeures aux toits de teghje (pierres plates en schiste)
Bien plus haut, un arrêt s’impose sur le parking du col pour apprécier le fantastique panorama très étendu depuis Granaggiolo et le moulin Mattei … on a une très belle vue sur l’îlot de la Giraglia, et la table d’orientation permet de se situer. On peut voir aussi pas mal d’éoliennes qui sont situées sur la commune d’Ersa.
Barcaggio est un petit port de la pointe du cap Corse, niché au fond d’une baie. Au mois de mai il est encore assez tranquille, mais j’imagine qu’en été c’est une autre histoire … De là, nous sommes partis pour une petite promenade sur le sentier des douaniers et ses superbes rochers de schiste, avec une vue rêvée sur l’îlot de la Giraglia.
J’ai beaucoup aimé notre arrêt à Cannelle, même s’il n’y a pas énormément de choses à voir … ce petit hameau accroché à la colline est composé de venelles étroites, avec de longs passages sous voûte, avec des géraniums en fleurs et autres plantes … Le sol est pavé de dalles de schiste et de marches taillées dans le roc, et on accède, au-delà de la dernière maison, à une petite place où se trouve une source, sous un portique blanc orné d’une statuette. On y découvre aussi un lavoir ainsi qu’un abreuvoir.
Dans la baie de Centuri, le petit port est bien agréable pour s’arrêter et boire un verre, pourquoi pas sous les figuiers de la terrasse. L’atmosphère est typique, avec les maisonnettes et les casiers de bois … il paraît que c’est un très bon coin pour faire de la plongée également.
Ça grimpe …. on arrive au col de Sainte-Lucie et garons la voiture. la chapelle Sainte-Lucie est hélas fermée, on lève la tête et on aperçoit en hauteur la tour de Sénèque, qui est une tour de guet à demi ruinée, qui date du Moyen-Âge.
Le lendemain, nous avons continué ce long tour du Cap Corse et avons amorcé une longue ascension (en voiture, je vous rassure), jusqu’au relais télévision de Serra di Pignu, et ça en valait la peine, voyez plutôt !
Nous avons eu un coup de coeur pour Nonza, petit village perché, où, après nous être garés sur une des rares places (heureusement c’était le mois d’octobre, en haute saison vous devrez vous éloigner un peu du centre du village pour poser la voiture), nous avons visité l’église Sainte-Julie, qui date du XVIe siècle. C’est autour d’elle que se groupent les maisons du village couvertes de lauzes. Elle possède un autel baroque en marqueterie de marbres polychromes, qui proviennent de l’ancien couvent franciscain.
En sortant, admirez la vue aux alentours : arbres fruitiers et jardinets en terrasses, et les premières pentes du mont Stavo.
Depuis la petite place fleurie, on suit un panneau et on accède au rocher qui porte la vieille tour paoline du XVIIIe siècle par des escaliers. Ce promontoire schisteux domine la mer depuis ses 160 mètres d’altitude et la vue est très étendue. A droite, vous verrez la mer d’un bleu profond, et la plage au sable noir (il paraît qu’elle est constituée artificiellement à partir du rejet en mer des rebuts de la carrière d’amiante exploitée autrefois au sud de la commune de Canari) ; plus loin, on voit le golfe de Saint-Florent, la Balagne et le massif du Cinto. Cette tour a succédé à un ancien fortin génois, pour surveiller le golfe de Saint-Florent ; d’ailleurs, en août 1768, elle a subi victorieusement le siège des troupes françaises chargées d’appliquer le traité de Versailles.
C’est une côte où la mer est assez agitée, et un peu plus loin, nous fûmes impressionnées par les vagues qui se fracassent à la Tettola …
D’ailleurs, non loin, les surfeurs apprécient la plage de Farinole et taquinent les vagues …
Comme je vous le disais en préambule, outre le Cap Corse, nous avons vu une partie du Nebbio :
Vous avez sans-doute déjà entendu parler de Saint-Florent, qui se situe à la base occidentale du Cap Corse, dans la micro-région du Nebbio. J’y avais déjà fait escale lors de mon premier blogtrip, en 2012 … cela remonte à très longtemps ! Outre le port où il est bien agréable de se promener, le centre de village est très plaisant aussi.
J’ai trouvé que la forteresse n’était pas tellement mise en valeur et ne vaut pas forcément le détour, avec cette grande esplanade qui est devant. On y accède par la place Doria. Figurez-vous qu’elle fut maintes fois attaquée, résistant même aux assauts et bombardements de l’amiral Nelson en 1794, qu’on ne présente plus !
Nous avons fait un tour rapide dans l’église Sainte-Anne (qui est la Sainte Patronne du village). Elle fut construite en 1629 mais fut remaniée nombre de fois pour devenir en 1757 cette église paroissiale. Une restauration eut lieu en 1973 et en 2017, ce qui explique son apparence toute pimpante !
Pour déjeuner nous avons choisi de pique-niquer sur un banc, alors direction Orsu Biancu et ses bonnes quiches, et en dessert une glace de chez Rovere. (voir en fin d’article la rubrique «Où manger »)
Enfin nous sommes allés voir, un peu en dehors du village, la cathédrale de Nebbio (Santa-Maria Asunta), dont l’entrée est payante (1,5 € en 2023). Elle n’a pas du tout la taille qu’on pourrait attendre d’une cathédrale, c’est une belle église romane d’époque pisane (XIIe siècle) dimensions assez modestes, même si pour l’époque c’était assez grand. L’extérieur est assez simple, mais la décoration de l’intérieur révèle une richesse assez surprenante.
La route empruntée traverse ensuite les villages perchés du Nebbio : Santo-Pietro-di-Tenda, Sorio, Rapale … Nous faisons un arrêt à Sorio pour voir l’église Sainte-Croix, et nous promener sur un joli chemin qui traverse le village, où nous avons croisé quelques félins en mal de carresses …
Depuis Piève, nous nous sommes délectés de la vue sur le Nebbiu … incroyable, n’est-ce pas ?
Arrivés sur le plateau, on s’arrête pour voir (seulement de l’extérieur) la très particulière église San Michele de Murato. Dans ce cadre montagnard et sauvage, on est surpris par les pierres de couleur différentes qui la composent, plus précisément de la chlorite verte et du calcaire blanc, disposés en alternance, qui dessinent parfois des zébrures, parfois des damiers. Très ancienne, elle a été construite aux alentours de 1280 dans le style roman. Sur la façade ouest, on observe des consoles sculptées d’animaux ou de personnages. J’espère que vous aurez plus de chance que nous pour voir l’intérieur, où se trouvent paraît-il, des restes de fresques datant de 1370, représentant l’Annonciation.
Continuant notre route, nous arrivons à Oletta, accroché à une colline verdoyante, avec de hautes maisons blanches, ocre et roses. La vue est très belle ici aussi, on distingue en contrebas le couvent Saint-François et le mausolée du comte Rivarola. À voir, l’église paroissiale Saint-André et, si vous avez le temps, le musée d’Art sacré (mais pas ouvert en dehors de juin à septembre).
À San Martino di Lota, pas de chance, l’église était fermée … dommage !
Plus loin, dans l’église Sainte-Lucie de Pietrabugno, se déroulait un enterrement …
Où boire un verre ?
Excellente situation sur la place Doria à Saint-Florent, avec pour certains sièges la vue sur la mer, le café restaurant La Vista mérite bien son nom et je vous le recommande pour boire une bière ou siroter un cocktail … excellente playlist également !
La Vista – place Doria – Saint-Florent
Où manger ?
La Vela d’Oro restaurant qui est tenu depuis plusieurs générations par la même famille. Ils sont spécialisés dans les produits de la mer hyper frais (araignée, langouste (vivier sur place), poissons …) et je me suis vraiment régalée avec ma bouillabaisse (soupe de poissons), sur une terrasse, à l’arrière.
La Vela d’Oro – Macinaggio (dans une ruelle parallèle au front de mer)
À Saint-Florent, je vous recommande les quiches de chez Orsu Biancu (j’ai choisi aux blettes, brocciu et tomates) pour un pique-nique sur un banc du port … et en dessert une excellente glace artisanale de chez Rovere ; difficile de choisir entre la châtaigne, la pistache et les nombreux autres parfums …
Orsu Biancu – Place Doria – Saint-Florent
Maison Rovere – Route Neuve (proche port) – Saint-Florent
J’espère que cet aperçu de notre roadtrip en Haute-Corse et dans le Nebbio vous a plu … n’hésitez pas à épingler cet article dans Pinterest pour vous inspirer pour un prochain voyage ?
c’est si beau la Corse !