Je reviens avec grand plaisir aujourd’hui avec un article sur Dubai, où nous étions au mois de janvier 2022, et plus particulièrement le quartier du vieux Dubai, « bur Dubai » (située à l’ouest du bras de mer le Creek) et Deira. C’est un quartier qui contraste beaucoup avec la partie moderne de la ville, surtout Burj Khalifa et les autres gratte-ciels modernes.
Autrefois délaissée au profit d’une industrie pétrolière et de la construction d’immeubles périphériques modernes, dans les années 1970, ce secteur a heureusement retrouvé son âme grâce à une restauration soignée des lieux historiques. Il est aujourd’hui largement occupé par la communauté indienne (il y a d’ailleurs un temple hindou), mais à la fin du XVIIIe siècle, le territoire se résumait au fort Al Fahidi et à un vaste campement de Bédouins. C’est suite à leur sédentarisation à l’embouchure sablonneuse de la Creek que l’endroit se transforma en petite ville côtière, qui attira les marchands persans au début du XXe, qui s’y installèrent.
Nous commençons notre exploration par l’un des plus vieux bâtiments de Dubai, ce fort Al Fahidi toujours aussi imposant, et qui avait autrefois la mission de protéger le port et son commerce florissant.
Il est intéressant de voir sur certaines parties la disposition des pierres du mur d’origine, vestige des anciennes fortifications de la ville. Il y avait deux murs similaires pour définir les contours du Dubai de l’époque, le plus ancien, à Bur Dubai, ayant été construit vers 1800 après Jésus Christ, en utilisant comme matériaux des pierres de corail et du gypse. Epais de 50 centimètres, il atteignait 2,50 mètres en hauteur. Il entourait la vieille ville, qui englobait le port Al Fahidi, la grande mosquée et des résidences, mais fut détruit au XXe siècle pour accompagner le développement de la cité. Le deuxième était construit à Deira, de l’autre côté du creek, au XIXe siècle. Heureusement, le mur le plus ancien fut restauré en 2001 par le département des Monuments Historiques et la municipalité.
C’est dans l’enceinte du fort que se trouve le Dubai Museum, hélas en rénovation au moment de notre passage. Pour l’instant aucune date de réouverture n’est communiquée …
Depuis la place où se trouve Al Fahidi, on voit sans peine le minaret (70 mètres de haut) de la grande mosquée, qui fut construite en 1900, puis démolie et reconstruite en 1960. Un agrandissement eut lieu en 1998 et maintenant elle peut accueillir jusqu’à 1200 fidèles. Son toit est surmonté de 54 dômes aux parois de verre teinté ses murs couleur sable se fondent parfaitement avec l’architecture environnante. L’accès est interdit aux non-musulmans (pour rappel, à Dubai, seules la mosquée Al Farooq et la mosquée Jumeirah sont accessibles).
Pour rejoindre les souks textile, mercerie Al Kabir, nous sommes passés par une petite allée charmante, qui nous a transportés en Inde … pleine de magasins indiens, pour cause, le temple indien jouxte la mosquée ! Nous y avons vu de beaux colliers en fleurs et paniers de fruits préparés pour les offrandes, on peut y acheter tout un attirail d’articles et babioles : pâte de bois de santal, encens, objets décoratifs dorés … Ne manquez pas cette Hindi Lane et sa quinzaine de petits magasins !
A l’entrée du souk textile, j’ai bien aimé cette boutique un peu plus actuelle, vendant de jolis paniers et coussins … ok c’est peut-être moins authentique, mais plus facile à intégrer dans sa déco 🙂
On flâne un peu dans le quartier de Bastakiya appelé aussi Al Fahidi, heureusement de grandes toiles protègent les passants du soleil.
Nous étions assez intrigués par ces tours à vent (appelées barjeel), très astucieuses, qui agissent un peu comme de vrais climatiseurs naturels, dont le mode de fabrication a été imaginé par les Iraniens. Elles captent les vents qui circulent au dessus des toits ; l’air chaud circule dans la tour, de haut en bas, par des canaux verticaux. Cela crée un mouvement d’air qui va aspirer l’air frais des sous-sols et ainsi rafraîchir la pièce.
C’est un quartier apprécié par les artistes locaux ; c’est un dédale de rues étroites, où on découvre des cafés, des galeries, des guest-houses. Je vous livre d’ailleurs en fin d’article une très bonne adresse !
Quelques bateaux sont exposés en plein air, je me demande s’ils ne faisaient pas partie de l’exposition du Dubai Museum avant sa fermeture ?
A notre grande surprise, nous sommes tombés sur un magasin brocante, qui vendait pas mal d’objets improbables, mais hélas pas en très bon état … nous n’avons rien acheté.
Il y a un peu partout ce type de panneau, qui permet de retrouver son chemin … difficile de se perdre !
Les vieilles maisons historiques, parsemées le long du bras de mer, confèrent aux berges pas mal de charme … s’il n’avait pas fait aussi chaud, j’aurais bien aimé faire une petite session running là-bas !
Certaines demeures historiques ayant appartenu à des souverains ont été transformées en musées interactifs ou immersifs ; c’est une bonne idée car cela permet d’une part de conserver le patrimoine architectural, mais aussi cela nous permet à nous touristes de s’imprégner de l’atmosphère d’Al Shindagha.
Je vous conseille la visite de la maison du parfum, un petit musée qui comme son nom l’indique nous raconte l’histoire des parfums emiratis. C’est un héritage encore bien présent aujourd’hui et on le découvre dans ce qui était l’ancienne demeure de Sheikha Sheikha bint Saeed Al Maktoum, une fervente amatrice et collectionneuse de parfums et de flacons. Dans la grande pièce lumineuse, on apprend sur des comptoirs tactiles et olfactifs, les différents composants des parfums d’Arabie : l’oud, le safran, la rose, le musc, l’ambre …
Par ailleurs, quelques accessoires de fabrication permettent de retracer l’histoire des essences utilisées aux Émirats et au Moyen-Orient. Le parfum joue un rôle très important dans la culture et l’hospitalité émiraties ; à la fin de la visite, on peut faire un passage par la boutique qui propose de grands parfums locaux et internationaux (c’est tout de même toujours assez entêtant).
Maison du Parfum – à côté du musée archéologique -Ouvert tous les jours de 10 h à 20 h sauf le mardi – Plein tarif adulte : 20 AED
Nous avons ensuite visité un autre musée que j’ai trouvé très intéressant, surtout en raison de la fermeture du Dubai Museum. Il s’agit du Al Shindagha Museum : Story of The Creek. On commence par un petit film d’introduction qui dure une dizaine de minutes, puis on découvre dans les différents espaces la culture et le patrimoine ancestral qui se sont développés autour de ce bras de mer du Golfe Persique qui divise Dubai en deux parties.
A travers des images et des objets d’archives, la visite est ludique et immersive, et on est impressionné par le développement impressionnant de la région au fil des siècles. Quelques objets exposés appartenaient aux familles émiraties qui vivaient près des voies navigables, et la place que le commerce occupait dans leurs vies.
Al Shindagha Museum : Story of The Creek – Al Shindagha road – Ouvert lundi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche de 10 à 18 h – le vendredi de 14 h 30 à 21 h – fermé le mardi – Plein tarif : 15 AED
Un incontournable si vous allez dans ce coin de Dubai est la traversée de Khor Dubai (la rivière) en abra (1 AED). Une abra c’est un bateau traditionnel typique de la péninsule arabique, que les marchands utilisaient pour déplacer leur cargaison d’une rive à l’autre ; il a un peu évolué car maintenant pour plus de confort ces embarcations sont dotées d’un moteur et des bateliers font un va-et-vient incessant pour les touristes ou la population locale sur ce bras de mer qui s’enfonce dans les terres sur près de dix kilomètres. Une centaine de bateaux avec une capacité maximale de 20 personnes officie sur la rivière, donc vous n’aurez guère d’attente avant un départ ! Côté Deira, vous verrez quelques bateaux un peu plus gros, qui proposent des balades ou des dîners-croisières (souvent sous forme de buffet).
Une fois le creek traversé, vous êtes dans la partie appelée Deira ; c’est là que se trouve notamment le souk de l’or, avec de nombreuses boutiques les unes à la suite des autres, avec des vitrines remplies de beaux bijoux. C’est un style assez oriental néanmoins, et pas du goût de tout le monde, et l’or est très jaune. Les vendeurs étant la plupart du temps dans leur boutique, on peut flâner plus facilement sans être harcelés comme dans un souk classique. J’ai vu que pas loin il y avait également plusieurs magasins vendant des articles en argent (bijoux et autres babioles).
A côté du souk de l’or, nous avons fait un petit tour rapide au souk des épices , avec environ 150 détaillants … ça sent très bon ! On peut rapporter par exemple du safran, de la poudre de curry, de la cardamome, des bâtons de cannelle …
Il est intéressant aussi d’aller voir le port des dhows (ou « boutres »), ces gros bateaux en bois (bien plus gros que les abra) ; entre le souk aux épices de Deira et le pont Al-Maktoum, le contraste est saisissant avec à l’arrière-plan tous ces gratte-ciels brillants.
Où manger ?
Dans Al Fahidi, je vous avais indiqué qu’il y avait quelques galeries d’art … mais ma favorite est XVA gallery, car on peut aussi y déjeuner et y faire son shopping (et il y a aussi un hôtel).
Nous nous sommes régalés de notre repas dans cette cour ombragée, un vrai bonheur ! Pour info les salades composées coûtent environ 50 AED, la detor water 15 AED, le cheesecake au safran 37 AED. On peut aussi y acheter des wraps ou des sandwiches.
XV Gallery, cafe & hotel -312th Road, Al Fahidi Street – ouvert de 7 h à 22 h tous les jours
Site web : https://www.xvagallery.com/
Pour explorer Bur Dubai, l’arrêt de métro est Al Fahidi ; pour le côté Deira, vous pouvez descendre du métro à Union, Baniays Square ou Al Ras (ligne verte). Il est possible aussi de s’y garer en voiture. Si cet article t’a plu, n’hésite pas à t’inscrire à la newsletter ou à sauvegarder le post dans Pinterest en cliquant sur l’image ci-dessous :
Une réponse sur « Bur Dubai et les souks »
je pensais justement à m’y rendre pendant l’hiver … je garde ton post sous le coude ! merci !