De Monopoli à Ostuni

Vous êtes prêts pour la suite du récit de notre voyage dans les Pouilles ? Oui ? Super ! Je vous avais laissés à Monopoli …. l’article d’aujourd’hui va nous mener jusqu’à Ostuni ! Ce roadtrip nous a permis de découvrir cette belle région d’Italie.

Nous avons donc démarré notre journée sous une chaleur torride (et enduré une longue file d’attente au soleil) pour voir la Grotte di Castellana (je vous recommande donc de réserver en ligne au préalable). Ces spectaculaires cavités calcaires sont réputées se trouvent à 40 kilomètres de Bari. Ces galeries communicantes ont été découvertes en 1938, elles forment un paysage très diversifié, avec de superbes stalactites et stalagmites, qui ont des surnoms amusants. Citons, selon leur forme, « la méduse », « la tranche de lard » ou « le bas nylon ».

grotta di Castellana pouilles italie

Comme je vous le disais en introduction, c’est la grotte blanche, qui porte bien son nom car elle est d’une blancheur immaculée, qui est le clou de la visite ; on peut y voir de très fines stalactites.

grotte di castellana puglia pouilles

J’ai trouvé dommage que les photos soient interdites à l’interieur. On a le droit d’en faire uniquement au niveau de ce puits de lumière.

pouilles grotta di castellana

Attention la visite ne se fait qu’avec un guide, et vous devrez choisir entre deux parcours, le premier est très court (1 kilomètre seulement en environ 50 minutes) et ne comprend pas la grotte blanche (que j’aurais bien aimé vous montrer) ; nous avons opté pour l’autre parcours, de 3 kilomètres, qui dure deux heures.

⇒ Bon à savoir : la plupart des visites se font en italien, plus rares sont celles en anglais. Des tarifs réduits existent pour les enfants. Prévoyez une veste légère, même en été, il fait environ 18°C à l’intérieur de la grotte.

Grotte di Castellana – Ouvert de 9 h à 18 h de mars à octobre – Tarif adulte : 19,50 € pour la « visita completa » (départ à chaque heure pile) (PRIX 2022)

C’est presque l’heure du déjeuner et nous faisons un arrêt déjeuner à Conversano (voir bonne adresse en fin d’article), dont les origines remontent à l’époque de l’âge de fer (XIIe siècle avant JC). Des peuples autochtones avaient en effet décidé de fonder la ville « Norba » sur la colline la plus élevée de la zone (Norba signifie « ville fortifiée »).

Son imposant château se trouve justement sur cette colline, construit par les Normands au XIe siècle, mais subissant pas mal d’ajouts et de transformations, surtout entre le XVe et le XVIIe siècle , par Frédéric II et les Angevins. C’est grâce aux comtes d’Acquaviva d’Aragon que nous pouvons l’admirer encore aujourd’hui, avec une tour carrée mais aussi une tour cylindrique.

conversano puglia château

Il est possible de visiter le château, mais pas les appartements privés car ils appartiennent encore à une famille qui y vit.

Jouxtant cette construction, un parc bien reposant est propice à une promenade, avec une grande allée longée de bancs.

puglia conversano parc italie

Autre monument à voir, la cathédrale Santa Maria d’Assunta, avec ses majestueuses colonnes reposant sur des lions à l’entrée. Elle fut construite sur les ruines d’un ancien temple chrétien, détruite par un incendie en 1911, puis restaurée comme à son origine. Même en plein âge gothique, elle a conservé son style roman, sauf pour une rosace ajoutée au centre de sa façade.

conversano pouilles église

conversano cathédrale pouilles

Cette tour est très ancienne également, et fait partie du château.

conversano pouilles tour poudrière

Le monastère de Saint-Benoît (San Benedetto) a été complètement transformé aux XVI et XVIIe siècles, et appartient à l’église du même nom (photo à gauche ci-dessous), au dôme couvert de tuiles vernissées ; nous avons particulièrement aimé les deux cloîtres de son couvent, l’un étant médiéval (Xe-XIVe siècles) et l’autre plus récent (XVIIe-XVIIIe siècles).

monastère de Saint Benoît conversano

Dans le cloître médiéval, il ne faut pas manquer ce chapiteau très inhabituel, où est représenté un labyrinthe !

labyrinthe pouilles

Sur place se trouve également un petit musée archéologique, que nous n’avons pas eu le temps de visiter (au rez-de-chaussée du monastère).

Je crois qu’Alberobello est typiquement « la » carte postale des Pouilles, et si oui les « trulli » ces habitations aux toits coniques sont mignonnes, je dois dire qu’en plein mois de juillet je n’ai pas été trop emballée par la foule dans l’artère principale, remplie de trulli (près de mille, sur 15 hectares) convertis pour la plupart en magasins de souvenirs. Mais bien sûr on peut déambuler dans d’autres petites rues perpendiculaires pour y échapper, ce que nous avons fait. Cette partie du quartier historique est le « Rione Monti« , c’est la butte la plus touristique, vous l’avez compris. Le bon côté c’est qu’on peut visiter de nombreux trulli, car la zone est piétonne, et remarquer des trulli « siamois », identifiable à ses deux cônes ; il aurait été divisé pour séparer deux frères fâchés suite à une affaire de coeur (sur la via Monte Nero).

Cette bourgade est classée au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1996, et finalement elle est si préservée que je trouve qu’elle manque un peu d’authenticité. Aux alentours, s’étend la vallée d’Itria, une terre fertile où s’épanouissent vignes, oliviers et amandiers.

pouilles trulli alberobello

Au sommet de la butte, nous avons visité une église un peu particulière, la Chiesa Trullo di Sant’Antonio, qui reproduit les caractéristiques des trulli du quartier ; elle a été construite entre 1926 et 1927. A l’intérieur, la croisée du transept est surmontée d’une coupole identique à celle que l’on observe dans les habitations.

église san antonio alberobello

Il suffit ensuite de traverser la route (largo Martellotta) et de passer sur la butte en face, « Rione Aia Piccola », moins fréquentée, mais où il faut aller, ne serait-ce que pour avoir une belle vue d’ensemble sur Rione Monti, avec les différents pinacles qu’arbore chaque petite maison chaulée. Cette zone est moins vaste mais plus préservée.

On ne connaît pas trop l’origine de cette architecture, circonscrite à cette minuscule région. Les opinions divergent, allant de la supposition de liens unissant les Pouilles au Moyen-Orient (pendant les croisades), à l’hypothèse de la volonté de construire « à sec » et donc de façon rapidement démontable pour ne pas payer l’impôt au royaume de Naples sur les nouvelles constructions. Ce qu’on sait par contre, c’est l’origine du nom du village …. la forêt primaire de chênes qui couvrait jadis l’endroit : Arboris Belli (« beaux arbres »).

Quoi qu’il en soit, le principe de construction est toujours le même : chaque pièce est surmontée d’un toit conique, qui pouvait servir de grenier. Les murs et le toit étaient parfaitement isolants, aussi bien du bruit que des variations de température. Les différents symboles que l’on peut voir (roues solaires, lunes, oeil ou coeur dans un triangle, …) renvoient à des origines sacrées (chrétienne, hébraïque, grecque).

pouilles alberobello trulli

Sur la route, nous avons fait un arrêt (trop) rapide à Martina Franca, perle baroque fondée en 1300 par Philippe d’Anjou, mais qui ne connaît véritablement son apogée qu’aux XVIe et XVIIe siècles. En effet, les artistes et humanistes de l’époque aimaient s’y réfugier.

pouilles martina franca

Entre la piazza Roma et la piazza Plebiscito, des palazzi baroques se succèdent … mais ils restent bien secrets hélas !

pouilles piazza plebiscito italie

Sur la piazza Plebiscito, juste à côté de l’église San Martino, on admire la façade du Palazzo de l’Universitá ainsi que la Torre dell’ Orologio, qui furent pendant des siècles le lieu du pouvoir à Martina Franca. En effet, vers la fin du XVe siècle, cet endroit fut choisi pour devenir le siège du nouveau parlement local, après la concession de l’autonomie administrative par le roi Ferdinand d’Aragon. La tour fut érigée en 1734, avec sa cloche et ses arches ouverte sur chacun des quatre côtés. La mode du style baroque a affecté aussi le bâtiment voisin, avec des décorations élégantes sur les fenêtres et le portail ci-dessous. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’on a ajouté un étage, pour installer les bureaux de l’université, ainsi que la prison.

pouilles italie martina franca

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La basilica di San Martino a une façade imposante (42 mètres de hauteur), et on peut constater que la restauration soigneuse qui a été effectuée lui a redonné sa blancheur originelle. De ses origines romanes, il ne reste qu’un campanile, le reste de l’édifice étant de style baroque remonte aux années 1747-1775. Elle est dédiée à Martin de Tours ; on le voit sur la sculpture du portail, dans une scène où il taille un manteau pour un pauvre. Sur la photo ci-dessus à gauche, vous pouvez voir le maître autel, en marbre polychrome.

cathédrale martina franca pouilles

Nous arrivons à Ostuni, où nous passerons deux nuits. C’est une ville que nous avons beaucoup appréciée, et je vous conseille de vous arrêter quelques minutes en arrivant, pour apprécier sa beauté, cette cité d’un blanc nacré couronne trois collines. Elle se situe à la limite entre la région des trulli et le Salento (le talon de la botte italienne).

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Nous avions loué un petit appartement ravissant, « Cassetta Giorgia », que je vous recommande chaudement … Le sol en carreaux de ciment ne valait-il pas en petit selfeet ?

ostuni cassetta giorgia appartement olivier

Il n’y a pas énormément de choses à visiter à Ostuni, c’est l’occasion de se laisser aller et se promener au hasard des rues (oui, ça grimpe un peu !).

ostuni puglia italia

pouilles ostuni cité blanche

pouilles ostuni italie

Après cette promenade, on voudra peut-être se rafraîchir dans une église, ou même une cathédrale ….

Le duomo est connu pour sa façade romano-gothique insolite, avec une rosace à 24 rayons, en pierre richement ornée, et un pignon inversé. Cette cathédrale date du XVe siècle et j’ai trouvé ses plafonds peints, plus récents (1720), vraiment magnifiques ! Elle renferme un autel baroque dédié aux saints patrons de la ville : Saint Blaise, Saint Oronzo, Saint Augustin et Sainte Irène.

duomo ostuni puglia italia

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Non loin, on passe sous l’Arco Scoppa , cette superbe arche qui enjambe la rue dépend du palais épiscopal (palazzo del seminario) de la cathédrale. Il a été reconstruit après le tremblement de terre de 1743.

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La façade rococo de cet ancien temple de 1750 nous a invitée à entrer voir l’intérieur … La Chiesa di San Vito Martire a été construite entre 1750 et 1754, dans un style typique de l’architecture baroque des Pouilles dans la première moitié du XVIIIe siècle.

pouilles ostuni église san vito martyr

L’hôtel de Ville domine la Piazza della Libertà, et c’est vrai qu’il a beaucoup d’allure ; on peut y pénétrer, et découvrir après le hall d’entrée, un cloître construit en 1739. Ensuite vous pouvez même monter l’escalier où sont exposées des peintures d’ Onofrio Bramante, illustrant les évènement marquants de l’histoire des Pouilles.

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Un peu plus loin, l’église Saint-François d’Assise a aussi une façade magnifique … jugez plutôt ! Vous ne pouvez la manquer de toutes façons, car elle est juste à la droite du palais de la ville. Elle faisait d’ailleurs à l’origine partie du monastère franciscain, construite en 1304 sur un terrain donné par le prince de Tarente et d’Ostuni, Filippo d’Angiò. Une transformation en 1615 puis une reconstruction lui ont donné son aspect actuel, une belle rénovation par les Franciscains, qui ont fait appel à deux sculpteurs très talentueux : Giuseppe Fasano et Nicolantonio Maldarella.

église saint françois d'assise ostuni

Sur sa façade on reconnaît Saint-François d’Assise, et dans une autre niche, Saint-Antoine de Padoue (ci-dessous, à gauche).

eglise saint françois d'assise ostuni

C’est la famille Ayroldi qui a fait construire en 1870 l’église San Giuseppe, pas très loin de la Piazza de la Libertà. Elle est de style assez simple mais mérite tout de même une visite rapide.

église san giuseppe ostuni

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C’est dans un ancien couvent des Monacelle que s’est installé le Museo di Civiltà Preclassiche della Murgia, qui expose les nombreux objets trouvés sur le site funéraire paléolithique proche. La curiosité de ces fouilles est plutôt inhabituelle, il s’agit d’un squelette de femme enceinte morte il y a 25 000 ans, découverte dans une grotte des environs, et baptisée Delia. Le squelette de son bébé est exposé à côté de celle-ci …

ostuni pouilles musée civilta

delia squelette femme enceinte ostuni

Sur la Piazza della Libertà, on ne peut passer à côté de la colonne de Sant’Oronzo sans la remarquer. De style baroque, elle mesure 20 mètres de haut et fut sculptée en 1771 par Giuseppe Greco, pour marquer la dévotion et la gratitude envers le saint patron pour avoir sauvé la ville de la peste.

ostuni colonne sant'oronzo pouilles

Où manger ?

Comme je l’évoquais, nous avons fait halte à Conversano et nous nous sommes régalés près du château. Une focaccia délicieuse que nous avons savourée avec notre apéritif, puis des petites pâtes à la sauce tomate … c’était le paradis ! Maridou s’est laissé tenter par les spaghetti aux fruits de mer et il a terminé son assiette …

pouilles restaurant conversano

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À Ostuni

Une adresse bon marché, La Pastasciutta, qui fait le job : pâtes au jus de seiche pour moi, lasagnes pour maridou, c’était bien bon.

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La Pastasciutta – Via Vito Tamborrino, 15 – Ostuni

Installé dans une rue charmante, cet Arco dei Sapori sert une bonne cuisine typique des Pouilles … et on a encore mangé des pâtes ! Petits ravoli à la tomate pour moi, pâtes au fruits de mer pour maridou … un sans faute pour ce dîner à Ostuni.

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Arco dei Sapori – Piazza Avvocato Giuseppe Zaccaria – Ostuni

Une bonne adresse pour les glaces artisanales à Ostuni … ce serait péché de ne pas en déguster en Italie !

glace pouilles ostuni

Cremeria alla Scala – Scalinata Monsignor Antelmi – Ostuni

Bref, vous l’avez sans doute compris, nous avons beaucoup aimé Ostuni ! Je vous conseille d’y rester au moins une nuit pour l’apprécier pleinement … en se promenant par exemple le long des murs d’enceinte au soleil couchant.

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