Street art à Montauban

Ces dernières années, Montauban a été plutôt actif côté street art, et son centre ville s’est vu agrémenté de quelques fresques monumentales, une façon d’égayer cette cité du Tarn-et-Garonne, mais aussi de dynamiser le tourisme avec cette thématique qui a le vent en poupe. Je vous conseille de passer à l’Office du Tourisme pour débuter, et récupérer une carte qui répertorie à la fois les sculptures de Bourdelle, enfant du pays, mais aussi quelques Invaders et peintures murales.

Commençons la visite par la rue Fourchue et cette réalisation aux couleurs éclatantes, avec ce bandeau de couleur glissé sur les yeux, technique que Marika Gysbers utilise souvent dans ses oeuvres.

Connue sous le nom de MOG , elle est une artiste française originaire de Pau, qui a peint deux immenses fresques dans la ville, reprenant, suite à une commande de la municipalité, la toile emblématique d’Ingres « La Source« , dans son style propre (déclenchant au passage une petite polémique pour avoir ajouté un bikini à la protagoniste …. une façon de se réapproprier l’oeuvre … en laissant les seins nus de la jeune femme.

Auparavant, elle avait déjà signé ce portrait d’Olympe de Gouges (#O2G) , auteure de la déclaration des droits de la femme et de la cityoyenne. Cette femme de lettres née à Montauban en 1748 avait aussi écrit en faveur de l’abolition de l’esclavage et peut être considérée comme une pionnière du féminisme français. Vous pourrez voir ce mur peint près du théâtre.

Au détour d’une ruelle, en levant un peu la tête, vous verrez peut-être Ingres qui vous observe, tout en peignant sa toile … l’artiste est inconnu, mais ce trompe-l’oeil efficace ! (au croisement de la rue d’Ellie et la rue Fourchue)

https://www.ladepeche.fr/2021/08/25/a-la-decouverte-des-plus-belles-oeuvres-de-street-art-sur-les-murs-de-la-ville-9749345.php

L’artiste local et atypique 100taur a déjà déposé quatre fresques sur les murs de Montauban ; j’avoue que je ne le connaissais pas du tout avant de venir ici.

Le fils d’Ossian, Roger délivrant Angélique, ont été inspirées de l’oeuvre d’Ingres ; vous trouverez aussi « The blackbass monsta » rue Porte du Moustier, et Oedipe et le Sphynx , inspirée d’une oeuvre de Gustave Moreau, rue du Général Sarrail.

Le fils d’Ossian, ci-dessous, représenté sous les traits d’un renard rusé, fresque inspirée du Songe d’Ossian d’ Ingres.

Vous connaissez peut-être MissTic, dont on voit beaucoup les dessins et messages pleins de répartie, entre autres dans le quartier de la Butte aux Cailles à Paris. Elle y a posé ici sa version de « La baigneuse Valpinçon » , un tableau que vous pouvez voir au Musée du Louvre.

Les amoureux se retrouveront peut-être Passage du Vieux Palais, pour voir ce coeur façon ballon, de l’artiste 2 Vous à moi (que je ne connais absolument pas).

L’invasion

Invaders a envahi Montauban en août 2009, au cours de l’exposition « Ingres et les modernes » ; vous trouverez encore quelques traces de ses mosaïques dispersées ici ou là, en petits carreaux noirs et blancs. La plus imposante et inhabituelle par sa taille (environ 2 mètres) est cette reproduction de l’oeuvre connue d’Ingres, (déjà montrée plus haut en début d’article) rebaptisée « La Source de l’Invasion » (ce n’est pas de l’eau qui coule de la cruche, mais de petits invaders) … Elle se situe en contrebas du Musée Ingres Bourdelle, rue du Tescou.

Je crois que tous les invaders que j’ai pu trouver étaient en noir et blanc, le style de Franck Slama a évolué depuis et il utilise davantage de couleurs.

Je vous incite à visiter le très beau Musée Ingres-Bourdelle … en plus il s’y cache une petite mosaïque !

Le Parc d’Aussonne

Si vous avez un peu de temps et pouvez vous éloigner un peu du centre ville, je vous conseille de venir traîner vers le Hall82, un hangar qui se trouve dans la zone d’activités Parc d’Aussonne. C’est là que le festival toulousain Mister Freeze se délocalise parfois, pour le plus grand plaisir des montalbanais. Lors de ma venue le Hall82 était fermé car l’expo 2021 était terminée, mais j’ai pu apprécier plusieurs fresques en extérieur.

On y découvre ainsi l’artiste peintre et muraliste WOIZO , qui était invité à la 7ème édition du festival « Ceci n’est pas un tag » à Saint-Quentin en octobre. On le distingue bien avec son style tribal, ethnique, et très coloré. Il a beaucoup voyagé, et se définit d’ailleurs comme un « Chaman des couleurs ». Il peint parfois et expose avec Cédric Lascours aka Reso, c’est le cas ici comme vous pouvez le constater.

Lenz était présent au Festival Peinture Fraîche 3 , mais c’est à Montauban que j’ai vu pour la première fois son travail. Voici ici « Radio Man », une fresque de 4 mètres sur 7,50 mètres. Dans la partie inférieure vous remarquez que Reso a mis aussi son petit grain de sel …

Je ne connaissais pas Super Stop , peintre et graphiste originaire de Toulouse, non loin de là. On voit qu’il s’inspire pas mal de la bande dessinée, je suis ravie de l’avoir découvert et je vais suivre désormais son travail !

Tom Waly travaille plutôt sur toile, et c’était là son premier grand mur. Je trouve qu’il s’en est plutôt bien tiré !!! J’aime beaucoup son style aussi, très différent de ce que l’on peut voir dans le street art.

« Ma lionne » est une énorme fresque de Guiom (nacelle obligatoire) ; l’animal est comme composé de différents « patches » avec des motifs graphiques. Les couleurs beige – rose – marron sont plutôt inhabituelles et peu utilisées par les artistes, et pourtant, c’est superbe, qu’en pensez-vous ?

Au XIXe siècle, Bourdelle le sculpteur souhaitait que l’art soit présent aussi visible dans la rue … je pense qu’il serait heureux de voir qu’à Montauban c’est le cas, et que tous les mouvements artistiques sont présents, y compris ses oeuvres.

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