Nous avons effectué un voyage dans les Pouilles, au sud de l’ Italie, début juillet, et il était temps que je m’attelle au récit de ce roadtrip. Encore une fois nous avons choisi Volotea pour voler de Lyon à Bari, et encore une fois nous avons choisi de louer une voiture de location à Bari, chez Sixt, comme d’habitude. C’est une Skoda modèle Fabia qui nous a été attribuée, je n’avais jamais conduit de véhicule de cette marque, mais elle était très bien pour deux personnes avec deux valises, pas très nerveuse mais silencieuse et agréable à piloter.
C’était un voyage prévu en juin 2020 mais hélas il a été reporté, comme beaucoup de mes projets cette année-là comme vous vous en doutez, et c’est le cas de nombreux d’entre vous aussi je suppose.
Ce vol était très matinal et dès notre voiture garée et nos valises déposées à notre hôtel, nous avons commencé à explorer la ville ancienne, toute proche.
Bari, la capitale de la région, n’a pas forcément la cote et beaucoup « zappent » cette ville, mais nous avons beaucoup aimé nous y promener … suivez la guide !
Nous avons commencé par la visite du château fort normand Souabe (Castello Svevo), qu’on doit à Frédéric II. Celui-ci a beaucoup fortifié la côte des Pouilles et a fait construire ici, sur les vestiges d’une ancienne citadelle normande, ce château en forme de quadrilatère au XIIIe siècle. Bien plus tard, la duchesse Isabelle d’Aragon en a fait sa résidence, l’agrandissant et la renforçant au passage ….
A l’issue de la visite, il est possible de visiter une glyptothèque qui se trouve dans l’enceinte du château, où l’on voit des moulages en plâtre de détails architecturaux des monuments les plus importants de la région, ainsi qu’une grande collection de vases grecs découverts dans la ville (cette dernière est une exposition temporaire).
Continuant notre marche dans la Città Vecchia, nous avons rejoint Via Arco basso et via Arco alto, où, chaque matin, des femmes s’installent à une table sur le pas de leur porte et confectionnent des orecchiette , ces petites pâtes traditionnelles en forme de petites oreilles (compter 6 – 7 € le kilo). N’ayant pas de cuisine à faire pendant nos vacances, nous leur avons acheté des biscuits secs aux amandes à la place, qui étaient très bons et faits maison également.
L’un des incontournables est bien évidemment la cathédrale San Sabino , édifiée entre 1170 et 1178 sur les vestiges de l’ancienne cathédrale byzantine. Après sa restauration, elle a retrouvé son style roman d’origine (il y avait eu beaucoup d’ajouts baroques).
Dans la crypte sont conservées les reliques de Saint Sabin (qui est l’autre saint patron de Bari) et l’icône byzantine de la Madone Odegitria.
Cattedrale San Sabino – Piazza dell’Odegitria
entrée gratuite (ouvert de 8 h à 13 h et de 16 h à 20 h)
Je vous conseille vivement de visiter la ville le matin, ou en fin d’après-midi ; en effet, après le déjeuner, tout est fermé, les rues sont vides de toute animation.
Vous verrez beaucoup d’édicules votifs sur les façades des maisons, aventurez-vous dans les ruelles (particulièrement pavoisées lors de notre passage, coupe de football Euro oblige …). La nuit tombée, ils sont souvent éclairés d’une bougie, ce qui donne une ambiance encore plus particulière à Bari.
Encore plus imposante que la cathédrale, la basilique Saint-Nicolas a été construite pour accueillir les reliques du saint patron de la ville, rapportées de Myre à Bari par 62 marins.
Son imposante façade à trois portails donne sur la cour de l’ancien palais du gouverneur byzantin Corte del Catapano, qui était en fonction à Bari du Xe au XIIe siècle. L’intérieur est assez sobre, représentatif du style roman apulien.
Mais ce qui vous arrache des « wahoouuu » … c’est le magnifique plafond doré, qui lui est bien plus récent puisqu’il a été ajouté au XVIIe siècle.
La crypte est vouée au culte orthodoxe ; derrière la grille, un autel de pierre porte les reliques de Saint-Nicolas, qui sont vénérées par de nombreux pèlerins orthodoxes venus des Balkans ou de Russie. Les chapiteaux des colonnes sont de style roman et byzantin.
Nous avons pris le temps également d’explorer un peu la ville nouvelle, ainsi que la promenade (lungomare) en bord de mer. Cette partie contraste avec le secteur historique, avec ses rues tracées au cordeau, aménagée en 1813 hors de l’enceinte médiévale par le roi de Naples, Joachim Murat. C’est pourquoi on appelle aussi ce Borgo Nuovo le « Borgo Murattiano ». Ci-dessous, le Corso Cavour, bien élégant avec ses grands palmiers.
Une grande rue piétonne aux boutiques élégantes se prête bien au shopping … ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais j’ai repéré un superbe magasin ancien, maintenant sous enseigne Benetton. Il s’agit du Palais Mincuzzi , dont on repère le dôme de loin ; même si vous n’achetez rien, vous pouvez entrer juste pour admirer l’intérieur, l’ancien ascenseur, le magnifique sol, …. Il a été construit entre 1926 et 1928 pour la famille Mincuzzi, propriétaire de grands magasins ; l’architecte est Aldo Forcignanò.
Après avoir vu le Borgo Murattiano, on passe au « Quartiare Umbertino », mitoyen, où on peut admirer quelques façades de palazzi mais aussi le Teatro Petruzelli. Ce prestigieux théâtre (1898-1903) est toujours en activité.
Le palazzo Atti est hélas en restauration depuis déjà au moins deux ans … ce qui explique les vilaines bâches vertes sur sa façade …
En fin de journée, la promenade le long du bord de mer (Lungomare Nazario Sauro, qui se prolonge ensuite en Imperatore Augusto) est bien agréable et permet d’admirer le sunset sur le port et le teatro Margherita.
On est passés hélas un peu tôt pour goûter la polenta frite, le monsieur préparait son stand … il découpait en petits morceaux son gros bloc de polenta, et l’huile des bacs de friture commençait à chauffer …
Le teatro Margherita est particulier car une partie de la construction est faite sur pilotis ; on y trouve une salle de cinéma et une salle d’expositions temporaires. De style Liberty, il a rejoint le Spazio Murat et l’ex-Mercato del Pesce pour former en 2018 un pôle d’art contemporain.
Où manger ?
Il faisait très chaud et nous nous trouvions dans la ville nouvelle au moment du déjeuner. Peu de restaurants avec une terrasse ombragée, et pas envie de manger à l’intérieur … nous avons eu de la chance de tomber sur l’enseigne Frulez, près d’un square Piazza Umberto I. Nous n’avons pas hésité longtemps et nous nous sommes installés à une table à l’ombre (il y a aussi des places dans la salle intérieure pas mal climatisée), nous ne l’avons pas regretté ! Les produits sont très frais et le service souriant, je recommande. Oui je sais, manger un poke bowl en Italie c’est un peu une hérésie, mais par cette grosse chaleur, j’espère que vous n’allez pas m’excommunier. (compter environ 12 euros pour chaque plat)
FRULEZ
Piazza Umberto 1, 14
En soirée, après une longue marche le long du bord de mer, rien de tel qu’un bon panino au poulpe devant le coucher du soleil. Le Pescobar remporte un grand succès aussi il faut parfois s’armer de patience, mais celle-ci est récompensée je vous le garantis. Attention, pas de consommation à l’intérieur, il faut emporter votre repas (quelques tables sur le trottoir, mais on a préféré se poser sur un banc un peu plus loin). A la carte aussi : salade de bouchées d’espadon à la grecque, panino aux crevettes crues sur lit de roquette sauvage, au capocollo (sorte de coppa), ou à la strataciella (au coeur de burrata) et poudre d’olive noire. On y trouve aussi des oursins, moules ou huîtres à la pièce.
PESCOBAR (ouvert tous les jours de 12 h à 15 h et de 18 h à minuit)
Lungomare Araldo di Crollalanza, 5
Où manger une glace ?
Ce glacier se trouve dans tous les bons guides de voyage … et pour cause, il fabrique les meilleures glaces de la ville, depuis 1880 ! Il peut donc y avoir un peu d’attente … Un seul regret, la grande chaleur nous a empêchés de la déguster à notre rythme, elle fondait bien trop vite … Je vous conseille le parfum pistache, un must ! Emplacement idéal en face du château, pour une pause après la visite. A noter qu’ils offrent aussi des recettes adaptées aux régimes sans gluten ou sans lactose.
ANTICA GELATERIA GENTILE (ouvert tous les jours de 11 h à minuit)
Piazza Federico II di Svevia, 33
Où faire quelques achats ?
Si vous aimez le design italien, arrêtez-vous au Puglia Design Store, j’ai trouvé qu’il y avait dans ce showroom une belle sélection d’objets en tout genre (déco, vêtements, vaisselle, etc) créés par des artisans et designers locaux, à des prix somme toute raisonnables.
Original ce globe réalisé au crochet, non ?
PUGLIA DESIGN STORE (ouvert du mardi au samedi de 11 h à 20 h et le dimanche de 11 h à 13 h et de 16 h à 20 h)
Spazio Murat – Piazza del Ferrarese – Possibilité d’envoi à l’étranger.
J’espère vous avoir donné des pistes d’exploration de la ville de Bari dans les Pouilles. N’hésitez pas à me questionner si vous le souhaitez … et si cet article vous a plu, vous pouvez l’épingler sur Pinterest !
3 réponses sur « Bari »
une ville méconnue des Pouilles apparemment … merci pour la découverte !!!
cela fait longtemps que j’ai envie d’y aller … ça me donne encore plus envie 🙂
ça me donne bien envie d’aller visiter les Pouilles ! quelle belle région ….