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Street art à Fort-de-France

Pour compléter mon article sur Fort-de-France, j’avais envie de développer un peu sa facette « street art » car vous le savez ce sujet me passionne ! J’avais déjà eu un petit aperçu de certaines fresques dans le quartier du port lors de ma venue à l’occasion d’un blogtrip en Martinique en 2014 (j’y fais allusion en fin d’article) mais là c’est sûr qu’on est passé à une autre envergure dans ce domaine.

Si vous voulez découvrir le street art à Lyon, vous pouvez consulter cette page rédigée pour le blog Volare, sur le site Volotea : https://volare.volotea.com/fr/villes/lyon/streetart-lyon/

C’est grâce en partie à l’ IPAF (International Public Art Festival), un collectif d’artistes originaires de Montréal que nous pouvons voir tous ces nouveaux murs. Tout a commencé en 2014 à Holbox au Mexique, où ils ont organisé leur premier festival (qui était loin d’être le dernier !) « Dreaming for Holbox » pour lequel ils avaient dès 2012 recruté des artistes (principalement du Canada et du Mexique) pour mettre les rêves des habitants de Holbox sur les murs. Les festivals suivants se sont ensuite déroulés à Holbox, Tepoztlán, Monterrey, Acapulco, Le Cap en Afrique du Sud, Montréal, Marseille, et aussi un ancrage à Paris dans le cadre d’une collaboration annuelle avec l’association Murs XII. Ils mettent en avant leurs valeurs centrées sur la culture du dialogue, des échanges et du respect de chacun, avec dernièrement une volonté écologique indéniable. A chaque fois le festival se tient deux ou trois années consécutives dans le même pays / la même île.

En Martinique donc, en collaboration bien sûr avec quelques sponsors (la ville de Fort-de-France, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Comité Martiniquais du Tourisme, l’hôtel de la Pagerie …), ils ont lancé ce cycle de trois années, dans le but est de renouveler l’image du street art  et préserver l’environnement tout en valorisant l’espace urbain et les artistes, en encourageant l’expression de ceux-ci, et aussi de la population locale sur les questions environnementales. Cela peut être un atout certain pour cette destination que ce soit au niveau du développement culturel mais aussi de l’attractivité touristique. En plus du focus écologique, il faut noter les préoccupations de parité, et de volonté d’aller au delà du divertissement, pour mixer les origines et les influences des artistes, devenir un espace de rencontre et de réflexion positive.

Pour vous donner plus d’exemples concrets sur le positionnement écologique du festival, outre la non-utilisation de bombes aérosol (peinture acrylique utilisée), les bouteilles d’eau en plastique ont été remplacées par des fontaines à eau, la restauration assurée par une entreprise locale (Brunch ô Péyi) qui a utilisé des produits de saison, et les déplacements des artistes et des organisateurs se sont faits en transports en commun.


J’ai d’abord exploré les fresques réalisées durant l’été 2019 (mi-juin à mi-juillet) pour la première édition de ce festival dans le centre ville …  le thème de cette mouture était la faune et la flore. (C’est un fournisseur local de peintures, Siapoc, qui épaulait le festival).

Je découvre d’abord celle-ci qui se trouve tout près de la Cathédrale Saint-Louis, par Ana Marietta (de Porto Rico) déjà vue au Portugal à Aveiro mais aussi à Grenoble …. un aigle couronné qui abrite un poisson ailé

martinique fort de france street art

Le style de John Wentz (USA) me fait un peu penser à celui de l’irlandais Conor Harrington : le tracé du personnage, les coulures de peinture …

street art ifap festival john wentz

Loraine MTI avec Cobalt (fresque réalisée en marge du festival), je n’ai pas pu m’approcher davantage car le dessin se trouve sur une zone d’immeubles détruits, sur un ancien mur. Je vous reparle de Loraine un peu plus loin dans l’article !

Loraine Cobalt martinique street art

Waone Interezni Kazki (Ukraine) et Pokras Lampas (Russie) et Brothers of light (Israël) sont quasiment côte à côté sur un grand espace où heureusement aucune voiture n’était garée lors de notre passage. Les deux murales sont très différentes mais je les aime toutes les deux ! Il est sûrement assez rare de voir deux artistes ukrainien et russe travailler ensemble, il est important de souligner cette incongruité politique …

brothers of light fort de france

On laisse échapper des « wahouuu ! » en voyant l’énorme fresque de Danaé Brissonnet (Québec) rue Lamartine … je vous conseille vraiment d’aller voir son site, toutes ses oœuvres sont dingues ! Outre cet aspect de son travail, on y découvre son talent pour la création de masques, de marionnettes, ou son don pour l’illustration également. En général elle prépare assez peu son intervention en amont, pour se sentir plus libre et trouver l’inspiration au moment où elle peint. Ici, elle a représenté un énorme crabe Mantou, dont lui avait parlé un vieil homme en Guadeloupe (où elle vit actuellement), qui lui racontait ce conte qui disait que si l’on en mangeait trop, on était hanté par des visions ensuite !

ipaf festival danae brissonnet art

Près de l’embarcadère et pas si loin du fort Saint-Louis, voici le dessin peint par Amylee (Martinique), artiste locale pluridisciplinaire que je ne connaissais pas … outre la peinture, elle aime aussi écrire, faire de la musique et du tatouage … Elle participe avec l’association « Un Oeuf » , où elle est directrice artistique, au rassemblement des artistes pour la création et la diffusion de l’art libre en Martinique.

amylee fort de france street art

Ford Paul , artiste plasticien, est venu de Guadeloupe pour décorer un long mur pas très beau rue François Arago  ; diplômé du Campus Carribéen des Arts (CCA), il aime s’exprimer avec les feutres ou l’encre de Chine.

ford paul fort de france street art

En face, c’est l’oeuvre d’ Hélène Raffestin (Martinique) qui lui répond …  Cette plasticienne-designer est installée dans l’île depuis plusieurs années, elle a même ouvert un lieu formidable à Fort-de-France, l’ Atelier49, où se déroulent de nombreuses expositions.

helene raffestin street art martinique

Je n’ai hélas pu voir les dessins de Stew, ou à peine quelques traces …

Ma deuxième exploration m’a emportée dans un autre quartier bien différent, celui des Terres Sainville , avec de très belles fresques réalisées fin 2020 (du 26 novembre au 6 décembre), non sans difficulté j’imagine, en raison du confinement. Le thème, choisi avec le Parc Naturel Marin de la Martinique, partenaire principal du festival cette fois-ci, « des hommes et la mer des Caraïbes » ; il y a eu bien sûr moins d’artistes présents, mais les six (quatre venant de métropole, et deux martiniquais) qui ont pu intervenir l’ont fait avec beaucoup de talent. Comme indiqué en préambule, ce sont seulement des pinceaux et de la peinture acrylique qui ont été utilisés, pas de bombe aérosol, un vrai challenge pour certains !

A gauche sur la photo ci-dessous, Paul et Simon, le duo français Murmure street a parfaitement résumé le fléau des déchets en plastique, parfois réduits à des micro-particules, avec cette queue de baleine dans un sac poubelle. Le titre : « Garbage tail » ; la thématique du projet Garb(age) a été déclinée aussi avec le bousier (Dung beetle) à Bayonne  ou l’oiseau (Garbage bird) à Rotterdam pour le festival PowWow! Ces deux-là se sont rencontrés à l’école des Beaux-Arts et interviennent ensemble en extérieur depuis 2010, dessinant à la pierre noire pour une plus grande profondeur de teinte, mais ils réalisent également des tableaux en atelier, qui sont en vente sur la boutique de leur site.

A droite, Loraine Motti est active sur la scène street art à Lyon, j’ai pu voir ses œuvres rue Longue (pour le nouvel an chinois, « expo de ouf » numéro 9) et aussi sur le terrain de basket du plateau de la Croix-Rousse où elle peint régulièrement, parfois avec d’autres artistes comme Bouda, Chufy Chufy, Sphinx, ou Cobalt. J’espère voir bientôt ce qu’elle a fait à Sète sur la façade d’une résidence, ça a l’air canon, avec 18 mètres de long !

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Je suis fan de Veks Van Hillik depuis longtemps et quel bonheur de voir ce poisson bleu dans ce quartier ! Il a peint plusieurs fresques monumentales à Grenoble ou dans les communes aux alentours pour le StreetArt Fest , mais aussi au stade Groupama dans la Offside Gallery (à Décines près de Lyon). J’ai hâte de retourner en Italie voir ses dernières fresques peintes à Rome ou à Ancona …

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Vinie Graffiti dont vous vous rappelez sans doute la superbe fresque vue à Decazeville en Aveyron , nous offre cette magnifique fillette assise sur une tortue, sur un mur de l’école élémentaire Rouam Sim rue Jean Jaurès. Dans sa chevelure, petits poissons, poulpe, coraux … toujours aussi poétique, bravo Vinie ! J’ai hâte de voir ce que l’ IPAF va nous réserver pour la troisième édition du festival, qui j’espère pourra avoir lieu en 2021.

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Enfin, je vous conseille, si vous avez un véhicule, d’aller jeter un petit coup d’oeil dans le quartier du port … les fresques ne sont pas commanditées là-bas et se renouvellent régulièrement au gré des artistes locaux ou de passage. En voici un aperçu !

martinique street art

fort de france street art

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Pour plus d’infos :

Milmurs / Web : https://milmurs.com/

IPAF / Web : https://fr.ipaffestival.com

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3 réponses sur « Street art à Fort-de-France »

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