Copenhague – Nørreport

Pfffffiou …. il était temps les amis de commencer à vous parler de Copenhague ! J’ai déjà parlé de Aarhus sur ce blog voyage , qui est l’autre ville que nous avons visitée au Danemark en Octobre dernier. Dans ce premier article je vais vous montrer ce que nous avons vu ou fait dans le quartier de Nørreport ; il a fallu faire des choix car même si c’était notre première fois dans cette ville nous étions limités en temps sur place (trois jours non consécutifs). Nous avions pris un avion de la compagnie easyJet depuis Genève, car les vols étaient moins chers que depuis Lyon.

Comment y aller ?

Sans le faire exprès nous avons pu bénéficier lors de notre séjour de la nouvelle ligne du métro, la cityringen M3, connectée aux lignes existantes plus anciennes, et mise en service quelques jours avant notre arrivée. Il n’y a pas énormément de stations, mais c’est un bon moyen de se déplacer en alternant avec le bus, ou pour rejoindre l’aéroport. Bientôt la M4 ouvrira également, desservant par une ligne diagonale Ny Ellebjerg à Fiskerikaj, en passant par Nordhavn.

La meilleure station d’arrêt pour visiter le quartier est tout simplement « Nørreport », desservie par la ligne M1 et M2. Les rames sont propres et les gens n’ont pas un air bizarre, ça change un peu du métro parisien ! Cela fait un peu bizarre car on entre et on sort des stations à sa guise : il n’y a pas de portillon d’accès où composter son billet (il paraît qu’il y a des contrôleurs, nous n’en avons pas vu pendant notre séjour, mais nous étions en règle !)

Dans ce quartier, une visite incontournable à mon avis est le château Rosenborg , qui est un palais du XVIIème siècle, mais aussi un musée royal. J’avais acheté nos tickets en avance sur leur site internet (DKK 120), cela évite de faire la queue sur place ; cet endroit est visité par 200 000 touristes chaque année ! Prévoyez environ une demi-journée pour voir l’ensemble, il y a trois niveaux avec de nombreuses pièces, ainsi que le sous-sol (collections et trésor royal), cela prend du temps.

Christian IV avait d’abord acheté plusieurs terrains pour créer un jardin d’agrément, puis le château fut construit en plusieurs étapes entre 1613 et 1634. Avec ses murs en brique rouge et ses décorations en grès gris, il a des lignes plutôt élégantes, typiques du style flamand et néerlandais de la Renaissance. Cependant le roi déménagera dans le château Fredensborg, plus spacieux, en 1710. S’il est délaissé en tant que résidence, il accueille cependant les objets les plus anciens, les plus beaux et les plus rares des rois. C’est là que les hôtes du roi pouvaient constater la richesse et le statut du royaume et de Norvège en Europe. Rosenborg a ouvert ses portes au public en tant que musée en 1838.

La première pièce est assez sombre, mais impressionnante avec un plafond couvert de peintures cloisonnées ; il s’agit de la pièce d’hiver de Christian IV , la plus importante mais aussi la mieux préservée des trois chambres privées du roi. Les pannaux mureaux datent de 1620, tandis que ceux aux plafond ont remplacé le décor de stuc existant, en 1770. Ces peintures d’inspiration mythologique se trouvaient dans la pièce au dessus.

Un autre plafond orné de magnifiques peintures se trouve dans la chambre de Christian IV ; on y voit ici la reine de Frédéric III, Sophie-Amélie, peinte sous les traits de la déesse grecque Héra.

Nous avons admiré (photo ci-dessous à droite) cette magnifique horloge en bronze doré à la base d’une cage à oiseaux, avec un mécanisme musical qui anime les volatiles. Elle a été fabriquée à Paris en 1780 et se trouvait avant dans la chambre d’audience de la reine Marie dans le château de Christianborg. A gauche, le portrait de l’un des rois qui a vécu ici, Christian VII ; il est présenté dans sa tenue de couronnement, avec les insignes royaux.

La curiosité, au rez-de-chaussée également, ce sont les toilettes royales … cette pièce était aussi appelée « le secret ». Il y avait une citerne d’eau dans la pièce pour tirer la chasse, évacuant les eaux usées vers le fossé qui entourait le Palace. Il paraît qu’en été, période où il pleuvait moins, il y avait moins d’eau dans les douves et il en résultait une odeur … pas très agréable.Les carreaux ont été posés en 1705, lors d’une première rénovation du château, et viennent des Pays-Bas, de la célèbre Delft.

A l’étage supérieur, on est impressionnés par la grande salle avec les trônes du couronnement gardés par trois lions d’argent grandeur nature. Dans cette « pièce des chevaliers » ,les tapisseries sur les murs commémorent des batailles entre le Danemark et la Suède. Elle était initialement utilisée comme salle de bal, mais vers 1700 elle était davantage le cadre d’audiences et des banquets ; le plafond en stuc date du début du XVIIIème siècle. A noter de nombreux meubles en argent, très beaux mais pas forcément confortables.

Toujours au deuxième étage, on peut admirer dans le cabinet des porcelaines divers exemples des savoir-faire des trois manufactures les plus importantes d’Europe : Meissen (Allemagne), Sèvres (France) et Royal Copenhagen (Danemark). On peut voir aussi de belles porcelaines de Chine et du Japon.

Les trois trésors, et les joyaux de la couronne très bien gardés (porte blindée et gardiens qui ne vous quittent pas des yeux !) se trouvent au sous-sol. Mais avant, on admire une collection impressionnante de bouteilles de vin, armes blanches et armes à feu, nombreux objets en ivoire et en ambre (bijoux, coffrets, etc …)

Le trésor royal, la prodigieuse collection d’objets de valeur du roi, provient souvent de cadeaux offerts par des souverains étrangers ou des butins de guerre.

Voici les couronnes de la monarchie absolue, de 1671 et 1731 (celle du roi à droite et celle de la reine à gauche). Elles pèsent plus de deux kilos et sont incrustées de saphirs, grenats et diamants et ont été utilisées du règne de Christian V à Christian VIII. La couronne de Christian IV est dans une autre vitrine.

Parmi les nombreux objets très précieux de cette salle, citons le glaive d’Etat de Christian III (ci-dessous à gauche), de 1551. Il était utilisé lors des couronnements, et pour la dernière fois en 1648. Il y a également plusieurs parures de bijoux magnifiques en vitrine. Quatre ensembles sont montés avec des perles ou rubis, des émeraudes et de brillants diamants roses taillés. Attention ! Ils ne peuvent être portés que par la Reine ! Ils sont utilisés deux fois par an environ, notamment au banquet du Nouvel An.

Il existe des visites guidées mais j’ai trouvé les tarifs vraiment très élevés (DKK 800 du lundi au vendredi et DKK 900 le week-end, c’est moins cher pour la visite en danois) ; à ce prix, il faut ajouter celui de l’admission au château …. On s’est donc contentés du guide qui se trouve sur le site internet du château, qui apporte déjà pas mal d’informations, historiques et même jusqu’à la liste des objets dans chaque pièce !

Attention en hiver les horaires sont très réduits (10 h à 15 h). Fermé le lundi

Rosenborg Slot – Øster Voldgade 4A – Site Web : http://www.kongernessamling.dk/en/rosenborg/

A côté, Kongens Have nous invite à une promenade bucolique … nous nous sommes contentés de la partie « roseraie » avec des massifs géométriques en buis, depuis laquelle on a une belle vue sur le château.

Encore sous le charme du château Rosenborg, nous avons rejoint l’élégant Statens Museum for Kunst, ou musée national des Beaux-Arts de Copenhague. La façade est majestueuse, avec un grand escalier, des colonnes, dans un style réminiscent de la Renaissance italienne, conçu par Vilhelm Dahlerup et G.E.W. Møller, en 1896.

La collection est majoritairement composée de peintures , couvrant sept siècles, globalement depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours  …. elle est constituée au départ de la « KunstKammer » (chambre des arts) des rois du Danemark, mais a bien grossi depuis, en effet on peut y voir 9000 peintures, environ 300 000 dessins et plus de 2 600 moulages en plâtre. Son conservateur de l’époque avait conseillé à Frédéric V de créer une collection de peintures distincte, c’est pourquoi de nombreux tableaux italiens, allemands, néerlandais et flamands ont été acquis, pour ne pas pâlir devant d’autres maisons royales.

Une section est entièrement dédiée à l’art danois et nordique de 1750 à 1900, qui est une période connue comme l’Age d’or danois. Bien sûr pour nous ces noms sont inconnus, mais ils sont célèbres ici : Vilhelm Hammershøi (Double Portrait de l’artiste et de sa femme, Une ferme, Soirée au salon), Christoffer Wilhelm Eckersberg et L. A. Ring.

Le musée est composé en fait de deux bâtiments, l’un ancien, l’autre moderne. L’extension a été ajoutée en 1998, dans le parc à l’arrière de la partie ancienne, elle a été dessinée par les architectes Anna Maria Indrio et Mads Møller. Le passage entre les deux parties se fait au moyen d’un passage couvert d’une verrière, appelé « l’allée des sculptures » où on peut voir des moulages et marbres, exposés sur toute la longueur du musée (ci-dessous). S’y déroulent des spectacles et concerts, et je vous recommande de venir voir l’atelier réservé aux enfants si vous voyagez en famille !

Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h (le mercredi fermeture à 20 h) – Tarif entrée adulte : DKK 120 (gratuit pour les moins de 18 ans)

Statens Museum for Kunst – 48-50, Sølvgade

Tout près, le musée de la géologie, que nous n’avons pas visité, mais nous nous sommes arrêtés quelques minutes pour regarder la grosse météorite, le quatrième des fragments (de 20 tonnes, quand même) découverts à Cap York au Groenland (à Agpalilik) à la fin du XIXème siècle et exposée dans la cour de celui-ci. L’impact avec la terre aurait eu lieu il y a environ 10 000 ans, et les autres morceaux, plus importants, sont visibles à New York au musée américain d’histoire naturelle.

Ce musée se trouve à l’angle nord-est du jardin botanique.

Ouvert de 10 h à 17 h tous les jours sauf le lundi.

Geologisk Museum – Øster Voldgade 5

Nous allons ensuite prendre un peu l’air dans le jardin botanique de la ville, qui est réputé pour sa beauté. On y verra d’ailleurs un drôle de jardin créé avec des houblons, cela permet d’en apprendre un peu plus sur la fabrication de la bière, et on a peu l’occasion de voir cette plante en France …

Sur la photo, on peut voir la grande serre , qui a été construite en 1874. Elle se trouve au milieu du jardin botanique et s’inspire du Crystal Palace de Hyde park, qui avaient été érigées pour l’exposition universelle de Londres en 1851.

J’étais très contrite de ne pouvoir y entrer (aaaaahhh les horaires danois ! La palm house ferme à 15 h 30 dès début octobre) mais heureusement un charmant écureuil a su estomper cette déception , en se laissant gentiment prendre en photo pendant qu’il grignotait des glands.

Donc pour résumer, ne faites pas comme moi, prévoyez bien de venir avant la fermeture et vérifiez les horaires qui sont différents suivant la saison ! L’accès aux jardins est gratuit mais pour voir la « Palm House » (la grande serre) il vous faudra débourser 60 DKK. Un ticket couplé vous permet de la visiter ainsi que le musée de géologie et le musée d’histoire naturelle (105 DKK). Heureusement en été ces horaires sont un peu allongés (voir le site).

Jardin Botanique – Gothersgade 128 – ouvert de 8 h 30 à 16 h (18 h en été) – Site Web : https://botanik.snm.ku.dk/english/

Alors que la pluie commençait à tomber, nous avons fait ensuite un peu de lèche-vitrine sur une jolie place appelée Frederiksborggade , et Nørre Voldgade, où il y a de nombreux bâtiments à l’architecture très belle.

Signalons ce drôle de petit édifice, sur la place, qui n’est autre que l’un des onze kiosques téléphoniques en fonte existant encore à Copenhague. Ces « KTK » (Kobenhavns TelefonKiosker) ,de forme hexagonale et mesurant environ 9 mètres de hauteur, ceux-ci étaient fabriqués en cuivre et en fonte et fer forgé, avec des parties en bois sculpté, et une lanterne au sommet, et un cadran indiquant l’heure sur chaque face. Ces ancêtres des cabines téléphoniques sont très belles, de style romantique national (Art Nouveau), dessinées par Fritz Koch, et installées entre 1896 et et 1916, s’inspirant des kiosques parisiens. Un opérateur à l’intérieur s’occupait de composer le numéro de la personne avec qui vous vouliez parler, ce de 7 h du matin à 23 h le soir. On pouvait aussi y acheter des journaux, magazines ou timbres. Dans les années 1930 elles ont peu à peu disparu car les lignes téléphoniques privées se sont répandues.

Comme beaucoup d’autres, celui-ci est reconverti en mini coffee-shop, (ou parfois en marchand de friandises) avec quelques tables à l’extérieur s’il fait beau, mais c’est plutôt de la vente à emporter qui est pratiquée. Il y en a un autre très beau sur Kongens Nytorv, la nouvelle place du Roi, pas loin de Nyhavn, que je vous montrerai dans un autre article.

Véganes, fuyez, j’ai été impressionnée par la vitrine du boucher Slagteren ved Kultorvet , viandes et saucisses avaient l’air bien bons, on peut aussi y acheter des smørrebrod (à la viande bien sûr, comme au rosbif).

A gauche ci-dessous, un bel immeuble de 1888 en briques, à droite je n’ai pas vu l’année de construction, mais il m’a impressionnée aussi.

Où manger ?

Nous avons opté pour la facilité et choisi de déjeuner à la très belle cafétéria du musée, la kafeteria Forside avant de commencer notre visite. Ce sont les mêmes gérants que Atelier September, qui est sans doute plus connu. On y a très bien mangé, je vous recommande cet endroit. Il est juste un peu difficile en heure de pointe de trouver une table, il faut patienter un peu.

Délicieuse tartine de fromage frais et poires finement tranchées, accompagnée d’un peu de verdure, et une salade au saumon fumé à droite … léger et parfait !

Kafeteria Forside – à l’intérieur du musée – Site Web : http://kafeteriasmk.dk/

J’espère que cet article vous sera utile pour un prochain voyage à Copenhague, n’hésitez pas à ajouter une des images ci-dessous à vos épingles Pinterest ! 🙂