En quittant Perros-Guirec ce matin-là j’ai voulu m’arrêter un peu au milieu de nulle part pour voir ce site mégalithique des Côtes d’Armor , à Trégastel . Il y en a plusieurs sur la Côte de Granit Rose , donc si c’est quelque chose qui vous intéresse, renseignez-vous pour les découvrir à votre tour, par exemple sur la presqu’île Renote.
… mais un mégalithe, c’est quoi ? c’est un assemblage de pierres de grandes dimensions, pour faire bref !
Et en parlant de grandes pierres …. voici l’allée couverte, formée de plusieurs dalles, mise au jour par des bénévoles dans les années 1930, bénévoles qui les ont ensuite restaurés.
Non loin se situe ce dolmen de Kerguntuil, un des plus grands du Trégor, qui a longtemps servi d’habitation paraît-il, et c’était peut-être une première approche de l’allée couverte. Ces deux monuments étaient on suppose des lieux de sépulture collective.
Ces vestiges datent de l’époque du néolithique final, soit environ 2000 ans avant J.C. (sans pouvoir néanmoins les dater avec plus de précisions, car ils pourraient être bien plus anciens)
Toujours à Trégastel, j’ai fait un arrêt rapide pour voir le moulin à marée construit sur la petite digue qui reliait les communes de Perros-Guirec à Trégastel dès 1375. Un premier moulin fut remplacé par celui-ci qui date de 1764 ; il fonctionnait grâce au flux et au reflux de la marée … ce jusqu’en 1932, date à laquelle le dernier meunier décéda. Celui-ci peut être visité, d’ailleurs les mécanismes ont été partiellement restaurés ; il y a aussi à l’intérieur trois meules, quelques panneaux d’information qui expliquent son fonctionnement et son histoire.
Je cale le GPS direction Trébeurden …. Au bout de quelques minutes me voici dans l’anse du Toëno, garée devant les cabanes de l’Atelier de l’Huître , pour y rencontrer Julien Guignard, 26 ans, qui a repris le concept imaginé par son papa Philippe sept ans auparavant : la vente directe au consommateur.
C’est dans ce cadre atypique que nous discutons pendant qu’il prépare les plateaux pour les clients (à déguster sur place ou à emporter), ouvrant à un rythme impressionnant les huîtres et autres coquillages qui attendent sagement dans les bassins d’eau de mer devant lui.
Le transport jusqu’ici est on ne peut plus court : les huîtres viennent du Port St Sauveur à l’île Grande, sur un parc de deux hectares, juste en face, à 1 km en tracteur. Sa production atteint 35 tonnes, surtout des creuses, et moins d’une tonne de plates.
Il achète ses naissains (les bébés huîtres) dans des écloseries, et comme pour les vins, les huîtres ont besoin d’un temps d’affinage (au moins 3 ans), c’est pendant cette période qu’on détermine quand elles ont atteint un bon dosage en iode, donné par les courants forts, et apprécié par les clients. Il y a cependant un taux de mortalité non négligeable dans la production : environ 10 à 15 % tout de même.
Huîtres creuses, plates, homards, araignées, écrevisses … vous demandez, et vous serez exaucés !
Julien pose fièrement devant une huître taille XXL ! Diplômé de culture marine au lycée maritime de Saint-Malo, il connaît très bien ce milieu et c’est un vrai « plus » pour son activité ; il a également suivi une formation sur la vente.
Après notre discussion très intéressante, c’est à mon tour de m’installer dans une des cabanes à la décoration toute simple, avec vue sur l’île Grande. Comme quoi les bonheurs les plus simples sont là dans l’assiette : une demi-douzaine d’huîtres, des toasts beurrés et un bon verre de vin blanc … je me suis régalée !
L’Atelier de l’Huître – Dégustation 7 j / 7 tous les jours de l’année – 06 14 76 28 93 (prix dégustation : 9,80 € à 11,80 € selon la taille : 6 huîtres + 1 verre de Bordeaux blanc Cuvée Prestige + toasts au beurre de Guérande)
A deux pas, je n’ai pas résisté à une promenade sur l’île Grande, et son sable blanc et fin.
J’ai longé les dunes de Toul Gwen (Pleumeur-Bodou) qui bordent la baie de Keryvon, ramassé quelques coquillages, scrutant le ciel qui persistait à rester couvert … j’y ai croisé peu de monde, et j’ai apprécié le calme qui y régnait … Il y a un sentier côtier balisé GR qui permet d’en faire le tour … une très belle promenade de 7 kilomètres.
Omniprésent, même sur la plage, le granit se mêle au sable …
Après avoir marché sur la plage du Toul Gwenn, j’ai rejoint la base nautique et sa jolie plage de sable fin blanc, devant une mer bleu turquoise … encore un peu fraîche en ce mois de juin, mais c’était très tentant, j’y aurais bien fait trempette !
J’étais fort joie de voir enfin le ciel devenir bleu, et c’est sous un grand soleil que j’ai garé mon auto sur les hauteurs de Lannion, à côté de l’ Eglise Trinité de Brenevelez. L’édifice de granit rose et ocre est imposant et son clocher et sa flèche, décorée d’ouvertures de formes géométriques, se voient de loin … Ci-dessous à droite, le maître-autel et son retable baroque réalisé en 1660.
J’ai eu beaucoup de chance, l’organiste se dégourdissait les doigts pendant mon passage, et j’avais l’impression d’avoir droit à un petit concert privé, c’est toujours émouvant de vivre cela dans un lieu si majestueux, et quasiment désert ! Admirez ces gros piliers romans …
Sous le choeur, ne manquez pas la crypte, et cette magnifique mise au tombeau polycrhrome du XVIIIème siècle : les personnages sont représentés grandeur nature.
Eglise Brelevenez – 7 Place Ernest Laurent – Lannion
Un autre moyen d’accéder à cette église depuis le centre ville est d’emprunter cette rue-escalier, bordée de vieilles maisons, …. 143 marches mais un parcours vraiment ravissant devant ces demeures de granit fleuries !
J’ai ensuite rejoint la rue de la Mairie, pour voir une autre église …. l’ église Saint-Jean du Baly qui date pour l’essentiel du XVIème siècle. Restaurée récemment, elle est connue pour ce plafond en lambris bleus ornés d’hermines, supportés par des poutres sculptées et peintes qu’on appelle des sablières. (en voici un détail ci-dessous)
Elle vaut également le détour pour ses vitraux dédiés à la vie de la Vierge, et qui sont bien plus récents que l’ensemble de l’église ; ils datent des années 1930 et furent dessinés par Henri-Marcel Magne .
Au coeur de la vieille ville, très fréquentée, on peut admirer de fort belles maisons à pans de bois ou habillées d’ardoises ; elles datent des XVème – XVIème siècle, comme celles-ci, sur la place centrale :
Les ruelles pentues qui convergent vers la place ont des noms parfois curieux, sans doute en lien avec l’histoire passée.
Je commençais à avoir un petit creux car je n’avais rien mangé depuis les délicieuses huîtres en fin de matinée … j’ai eu la chance de voir une place se libérer devant la toute petite crêperie Pat A Crêpes. Mon choix est vite fait : crêpe au caramel au beurre salé bien sûr, avec une petite bolée de cidre.
Pat A Crepes – 22 Rue des Chapeliers – Lannion
Je termine ma journée dans le magnifique domaine du château de La Roche-Jagu , aux airs de manoir. Cette construction du XVième siècle est la seule que l’on peut encore voir de l’ensemble qui était destiné à défendre le Trégor le long du Trieux. D’ailleurs depuis le chemin de ronde on a une vue magnifique sur cette vallée sauvage. Aujourd’hui c’est une propriété du département, et il s’est transformé en centre culturel actif (concerts, pièces de théâtre, expositions …)
Par beau temps il est vraiment très agréable de se promener dans le grand parc (70 hectares), qui a été élu « jardin remarquable » en 2005 ; c’est le paysagiste Bertrand Paulet qui a aménagé le parcours d’eau, le jardin médiéval et même un jardin exotique ! Si vous aimez les camélias, programmez votre visite au printemps (février à avril), vous les verrez sur une succession de terrasses.
L’exposition permanente (gratuite) au rez-de-chaussée montre comment vivait une seigneurie bretonne du XVième siècle.
Château de La Roche-Jagu – Domaine départemental de la Roche-Jagu, Ploëzal – Château 5 € – Parc entrée libre
C’est tout pour aujourd’hui … j’ai hâte de vous parler de la suite, nous irons voir entre autres la Cité des Télécoms à Pleumeur-Bodou, un endroit fascinant ! Nous irons aussi faire un tour de barque à Pontrieux …
Ce voyage en Côtes d’Armor est le fruit d’une collaboration avec Tourisme Bretagne. Les choix éditoriaux des articles qui font suite à ce voyage me reviennent librement.
TOURISME BRETAGNE
Site Web : https://www.tourismebretagne.com/
7 réponses sur « L’île Grande et Lannion »
Très chouette ce petit parcours ! C’est vrai qu’on a parfois tendance à passer à côté de ces mégalithes sans y prêter attention, quel dommage…
Il faudrait que je retourne à Lannion, je connais la gare mais pas la ville, et tu m’as vraiment donné envie de la découvrir plus 😀
oui ce serait dommage de ne pas aller les voir, dans ma région lyonnaise il n’y en a pas !
Moi qui y vais tous les ans pour rendre visite à ma famille, tu m’as donné plein de nouvelles choses à découvrir ! Et je t’en remercie ! Nos articles sont bien complémentaires sur les cotes d’Armor c’est top Merci à toi.
oh cool, je vais aller lire tes articles sur cette magnifique région alors !
tu me donnes plein d’idées pour mon prochain voyage …. il va falloir que je rallonge le séjour, c’est clair !!! 🙂
je suis venue prendre une petite bolée d’air iodée ici ! toujours aussi charmant la Bretagne
tout à fait d’accord, on ne s’en lasse pas …