Après un vol sans problème depuis Lyon jusqu’à Dubrovnik avec Volotea, nous avons récupéré notre voiture chez Sixt et taillé la route jusqu’à Drvenik pour embarquer sur un ferry. Nous avions en effet décidé de commencer cette petite semaine de vacances en Croatie par 3 jours sur l’île de Hvar . Nous avons embarqué sous la pluie, un peu démoralisés par cette météo, …. mais heureusement ce furent les seules gouttes de notre séjour qui fut très ensoleillé !
Le bateau nous a débarqués à Sućuraj, à l’extrême pointe est de l’île, après une traversée qui n’aura duré que 35 minutes. Il est conseillé d’arriver à l’avance pour acheter son ticket (passager(s) et véhicule) car il y a des places limitées (surtout pour les voitures).
Nous faisons ensuite route vers Hvar en direction de l’ouest, où nous avons réservé une chambre sur Airbn’b (si vous voulez un petit code promo, faites-moi signe). En route, nous nous arrêtons à mi-chemin pour quelques achats alimentaires dans un village où de nombreuses maisons sont abandonnées, sans doute suite à la guerre, ou peut-être à des tremblements de terre. Voici un petit aperçu de ce que nous avons observé, à la lumière désormais plus chaude et réconfortante de cette fin d’après-midi.
Sur la première partie de l’itinéraire, la route est étroite et sinueuse, il faut faire attention et bien rester concentré, malgré la fatigue, et nous voulons arriver à Hvar avant la nuit, donc nous ne nous attardons pas trop (même si un bar dans le village était bien tentant, on aurait bien bu une bière bien fraîche !)
Le lendemain, nous visitons donc Hvar, la principale ville de l’île du même nom, qui attire de nombreux touristes. C’est une ville portuaire de 3700 habitants, située sur la côte sud de l’île. Hvar vient du grec Pharos ; en effet les colonies grecques se trouvaient autrefois ici, enfin surtout à Stari Grad dont je vous parlerai dans un prochain article et à qui Hvar a ravi le statut de capitale.
Voici les principaux points d’intérêt, nous avons beaucoup aimé nous y promener, si vous le pouvez venez un peu hors saison, mai ou septembre doivent être des périodes idéales avec un peu moins de visiteurs.
En quittant notre logement, nous passons devant cette « fresque » représentant un certain Ivan Vučetić – je vous en dis plus sur ce personnage un peu plus bas dans l’article …
En rejoignant le centre de la ville à pied, nous faisons un arrêt rapide devant la maison d’été (XVIème siècle) de Hanibal Lucić, un poète et dramaturge de l’époque Renaissance, natif de Hvar, où il a d’ailleurs passé la majorité de sa vie. La rue que nous empruntons, pavée de grosses pierres, était en fait la route qui reliait Hvar à Stari Grad il y a très longtemps.
Nous atteignons la place Saint-Etienne (Saint Stephens), qui n’est pas encore trop animée. Les cafés installent leurs tables en terrasse, les livreurs s’affairent avec de petits engins pour approvisionner commerces et restaurants. Avec ses 4500 m², c’est la plus grande place de Dalmatie, c’était en fait initialement un espace rempli de rochers qui séparait deux villes fortifiées : Groda au nord, et Burg au sud. Vers le XVème siècle, la place fut construite, avec la cathédrale à l’est, la mer étant à l’ouest. Elle était plus large à l’époque, mais en raison du manque d’espace dans la cité fortifiée, les maisons ont été construites sur le côté nord de la place, en face des murailles.
A peu près au milieu de la place, parmi les grands parasols des cafés, se trouve un puits qui date de 1520 (inscription dans la pierre) et dont la grille date de 1780, date à laquelle la place fut pavée.
On admire quelques instants la superbe façade gothique donnant sur la place Saint-Etienne avant de continuer notre chemin.
Sur la façade de l’ancien théâtre, où se trouve désormais l’Office du Tourisme, ces bancs en pierre ont dû supporter pas mal de postérieurs vu leur âge ! Petite astuce, il y a des escaliers, sur le côté, qui mènent à une grande terrasse qui vous permet d’avoir une vue excellente sur la place, meilleur spot pour prendre une photo !
Au bout de la place, nous arrivons au petit (mais vraiment tout petit) port de plaisance, et si l’on bifurque à gauche, tout le long du quai, ce sont d’immenses yachts privés ou de gros bateaux de compagnies de croisière qui s’alignent, parfois en quadruple file si la place manque. Si c’est le cas les passagers accèdent au quai en traversant chaque bateau, puisqu’ils ont pris soin d’aligner leurs portes.
A gauche sur la photo ci-dessous, la Loggia, un bâtiment qui était en cours de restauration lors de notre visite, et apparemment transformé en hôtel, flanqué de la tour de l’horloge. La Loggia servait de tribunal, on y tenait aussi les audiences pour collecter les taxes et impôts douaniers. A l’arrière, le bâtiment adjacent était un hôtel de luxe, le Palace Elisabeth, depuis le début du XXème siècle, dans ce qui était le Palais du Gouverneur. Les obélisques, au niveau de la terrasse, ont été rajoutées au XVIIème siècle.
Sur le petit square près de ce port, un buste attire mon regard ; il s’agit d’ Ivan Vučetić , (voir plus haut) né à Hvar, il est l’inventeur de la méthode moderne de dactyloscopie … kesako ? Cette discipline des sciences criminelles vous est pourtant familière : c’est la méthode d’identification des individus par les empreintes digitales (doigts ou pieds). D’ailleurs une mosaïque au sol représentant les lignes d’une empreinte digitale lui fait écho (par Tonka Alujević).
Un peu plus loin on tombe sur un mur d’enceinte avec une très jolie porte … hélas fermée. L’église Saint-Marc vous la voyez en arrière plan à gauche dans ma photo précédente.
Au début du quai se trouve également l’ Arsenal , situé sous le théâtre. Ce dernier, construit en 1612 était le premier théâtre municipal en Europe.
Mais revenons à cet arsenal : on l’utilisait pour réparer les bateaux et il servait aussi de lieu de stockage pour les accessoires de navigation.
Revenons place Saint-Etienne et tournons le dos à l’église pour nous aventurer sur les petites ruelles en pente, assez étroites, où se trouvent de nombreux restaurants, cafés et boutiques. J’ai adoré cette partie de la ville, plutôt pittoresque et relativement à l’ombre.
Aussitôt la Porta Maestra passée, notre regard est attiré par une haute construction aux magnifiques baies de style gothique ; il s’agit du Palais Hektorović, un palais inachevé du XVème siècle. C’est une propriété privée donc pas moyen de voir plus près …
Nous avons visité le musée qui se trouve dans le Couvent des Bénédictines, accolé à l’église Saint-Antoine le Grand (XVIIème et XVIIIème siècle) – hélas il ne fallait pas prendre de photos à l’intérieur donc je ne peux rien vous montrer. On y voit principalement une collection de peintures et d’icônes et aussi de nombreux napperons en dentelle réalisés en fibre d’agave (vous savez, ces grands cactus gris bleuté) par des religieuses. Le travail est d’une finesse incroyable et fut importée de Ténérife au XIXème siècle. Cet art est d’ailleurs inscrit sur la liste de l’UNESCO (héritage culturel de l’humanité). On peut acheter quelques articles sur place.
Sur la partie haute de l’ancienne ville, presque au pied des remparts, observez cette entrée d’église : il s’agit de l’église du Saint-Esprit … ne trouvez-vous pas quelque chose de bizarre ? Ouiiiii ! La rosace n’est pas alignée avec la porte qui est dessous ! 😂 La plus ancienne cloche de Hvar s’y trouve, elle date de 1487 ; hélas nous n’avons pu rentrer, le lieu était fermé.
Je n’ai pu trouver de renseignements sur ce magnifique puits (à gauche) … il doit dater du XVème siècle, comme le reste des maisons de cette partie historique de Hvar, on y voit le lion ailé de Venise sur l’une de ses faces. Dans les rues même étroites, les cafetiers arrivent à installer quelques tables et chaises.
Le lendemain nous avons fait une chouette balade à pied jusqu’à la plage de Pokonji Dol ; nous y avons même déjeuné, au restaurant du même nom qui donne sur la plage, et qui a une grande terrasse ombragée où on a un peu d’air.
Mais avant, nous avons fait un arrêt au monastère franciscain (qu’on voit ici à l’arrière-plan) dans l’anse de Križ, au sud de la Riva. Construit à partir de 1465 et dédié à l’Immaculée Conception, on n’y trouve hélas plus que deux moines … nous avons choisi de le visiter car il abrite aussi un intéressant musée, où vous pourrez voir une fresque du XVIIème siècle représentant la Cène (2,50 mètres x 8 mètres), ainsi que l’Atlas de Ptolémée imprimé en 1524. Il y a également une église dans le monastère.
Le cloître est très sobre, et il paraît que sa qualité acoustique est très bonne, on y accueille des concerts en été.
Voici l’ancien réfectoire et ce tableau superbe peint par un artiste italien, sans doute inspiré par Palma le Jeune.
A l’extérieur il y a une espèce de grande cour-jardin, et au centre ce cyprès plus de deux fois centenaire, dont les branches sont soutenues … il paraît qu’il a 400 ans et aurait été planté par l’auteur du tableau qui se trouve dans l’ancien réfectoire. Il y a aussi des tables en pierre avec jeux de société incorporés (jeux de dames).
On continue le long du sentier côtier toujours en direction de l’ouest et on aperçoit des jeunes filles se prendre en photo dans l’eau cristalline …. on voit bien le haut campanile du monastère, et même au fond, la forteresse dont je vous parle plus bas et qui domine la ville de Hvar.
L’une des belles vues en chemin … cet îlot aride (Pokonji Dol) fait partie de l’archipel des îles infernales (quel drôle de nom) ; son petit phare qui date de 1872 avertit les navires venant de l’est, qui approchent de ce passage entre l’île de Hvar et cet archipel.
Après cette longue marche nous étions bien contents de nous poser à l’une des tables de la terrasse ombragée du restaurant Pokonji Dol (du même nom que la plage). Bière croate bien fraîche, poisson grillé et poulpe étaient au menu, nous nous sommes régalés à petit prix et le service était souriant, tout est fait maison.
L’après-midi nous avons eu assez de courage pour monter jusqu’à la forteresse « espagnole » (elle porte ce nom car ce sont des espagnols qui l’ont construite). Voici une vue sur la muraille et le fort depuis la chambre que nous avions louée dans une maison. C’est grâce à l’argent provenant de la vente du sel que la municipalité a pu financer un tel ouvrage, remplaçant des fortifications illyriennes antérieures à l’occupation grecque.
La montée depuis le haut de la ville de Hvar jusqu’à la citadelle est très agréable par ce chemin piétonnier qui est en fait un jardin méditerranéen, créé par Josip Avelini à partir du début des années 1930. Ce personnage fascinant fut maire, opérateur touristique, mais aussi directeur de l’hôtel le plus important de la ville à l’époque, le Palace. Ensuite il a largement contribué à l’amélioration des infrastructures touristiques de Hvar, qui s’étaient un peu délabrées après la première guerre, créant aussi plages, promenades et parcs. Un réseau d’alimentation en eau, utilisant les sources locales fut également mis en place. L’allée de palmiers le long du quai fut créée en 1925, et elle est toujours là.
Un peu avant d’accéder au sommet, sur la gauche, on voit l’église Notre Dame de Kruvenica, mais on ne peut y pénétrer hélas.
On trouve dans le jardin de nombreuses variétés d’herbes aromatiques et de plantes : sauge, menthe, lavande, romarin … et pour les arbres des cyprès, des oliviers, cactus et mimosas entre autres.
Même avant d’arriver au sommet de la colline, on a une superbe vue sur le port de Hvar et ce long quai, où les passants ressemblent maintenant à des fourmis …
La construction du château débuta après 1278 à l’époque où Hvar était sous domination vénitienne. Elle est assez originale car vraiment jointe à la ville, un système unique de défense : en cas d’attaque, la population pouvait rapidement s’y réfugier, comme pendant l’invasion turque en 1571.
La forteresse fut très endommagée en 1579 quand une poudrière explosa, mais elle fut reconstruite par le duc Pietro Semitecolo au début du XVIIème siècle. Les derniers campements militaires y furent établis en 1775 et 1776 pendant le règle de Maria Theresa.
Nous sommes allés voir les quelques cachots situés en bas de cet escalier raide, … on peut dire qu’ils étaient assez exigus !
A gauche ci-dessous voici l’une des cellules, ce n’est pas le grand confort.
On reprend notre souffle en admirant encore un peu la vue, avant de redescendre doucement !
J’espère que cet article (un peu trop long) vous a donné envie de découvrir la ville de Hvar en Croatie …. je vous donne rendez-vous dans un article séparé pour voir également Stari Grad, Vrboska, Jelsa et Sucuraj, sur la même île ! A bientôt !
7 réponses sur « Hvar »
Un article un peu long mais qui donne envie d’y aller, alors on te pardonne ! à +
merci David !
Je n’avais pas eu le coup de foudre attendu lors de mon voyage en Croatie mais ton article sur Hvar m’a beaucoup intéressée. La ville semble quand même assez préservée du surtourisme et son patrimoine semble bien mis en valeur. Et la couleur de l’eau ça donne envie !!
oh moi j’adore la Croatie (enfin je connais surtout la côte) … je t’encourage à venir à Hvar une prochaine fois !
Merci pour cette belle balade sur l’île de Hvar.
Super !
Malheureusement lors de notre court séjour en Croatie, hors saison, les liaisons n’étaient pas assurés jusqu’à l’île de Hvar. Enfin tout du moins pas de façon régulière pour le tourisme. Ton article donne quand même envie de refaire un saut en Croatie un de ces jours =)
ah oui quel dommage en effet ! j’espère que tu auras l’occasion d’aller voir cette belle île